Ecclésiaste Deudjui

Et Dieu seul sait si je m’en sors…

Pour faire simple, je ne touche aucun salaire ni aucune rémunération à la fin de chaque mois. Et pourtant Dieu seul sait comment je fais pour m’en sortir ici au Cameroun…


Je ne suis pas un fonctionnaire

Je n’ai jamais vraiment voulu devenir un fonctionnaire de l’Administration publique, sans toutefois critiquer ceux qui le sont devenus. Puisque j’ai beaucoup d’amis et de connaissances qui exercent dans la Fonction publique, et d’ailleurs je m’entends parfaitement avec chacun de ces agents de l’Etat.
Je n’avais jamais rêvé de devenir un sous-préfet ou bien un employé municipal comme mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè, au grand dam de mon paternel qui insistait —vainement—pour que je participe aux concours de l’ENAM, de l’EMIA, de l’ENIEG, etc…
Dieu seul sait si les fonctionnaires s’en sortent ! Certains sont des administrateurs prévaricateurs, d’aucuns sont des détourneurs de fonds publics c’est-à-dire des voleurs, et la grande majorité de ceux qui « fonctionnent publiquement » dans la Fonction publique sont des déserteurs (mais ils continuent à percevoir leur salaire hein) ou encore des arnaqueurs. Et donc je ne souhaitais pas exercer une activité qui ne me passionnerait pas réellement ; même si je sais que malgré tout, il existe une minorité de fonctionnaires qui sont demeurés professionnellement et intellectuellement très honnêtes.


Je ne suis pas un employé

J’ai déjà essayé de travailler pour des entreprises camerounaises à plusieurs reprises, mais à chaque fois je ressentais toujours des difficultés majeures à m’y adapter intégralement.
Car je déteste la routine. Je n’aime pas vraiment recevoir des ordres. Je n’aime pas travailler sur commande. Je n’aime pas me réveiller aux heures indues que quelqu’un d’autre aurait décidées à ma place. Je n’aime pas particulièrement le surmenage à cause des dossiers compliqués ou alors de certaines heures supplémentaires…
Et pourtant j’ai déjà travaillé dans une grande ONG ici à Douala, mais aussi dans une gigantesque institution universitaire. Dans la première on m’avait renvoyé pour mon « manque d’implication » et pour ma « dispersion », et dans la seconde j’avais tout simplement déposé ma démission… après six mois seulement !
Je n’ai rien contre les employés hein, au contraire ! Car je sais que ce sont eux qui vont façonner le capitalisme d’aujourd’hui et aussi de demain. Mais tout le monde n’a pas la chance d’avoir la même nature et surtout la même résistance ou encore la même patience. Et c’est pour cette raison que j’aurai vraiment beaucoup de mal à devenir un jour un employé qui s’apparentera à un modèle.


Les Fonctionnaires perçoivent leur salaire à la fin de chaque mois. Source : AMISOM via Iwaria

Je ne suis pas un commerçant

Là alors, je ne le serai probablement jamais ! Pas parce que je simplifie hein, mais c’est parce que je ne m’en sens pas la compétence. Je suis vraiment un mauvais Bamiléké à vrai dire. Je ne sais pas comment on achète quelque chose là où elle abonde, pour venir la revendre plus cher là où elle est devenue rare. Je n’ai pas la nervosité suffisante pour surveiller mes marchandises au port de Douala ou à l’aéroport de Nsimalen. Je n’aime pas beaucoup me déplacer ni pour aller faire des achats, ni pour aller effectuer des livraisons. Et puis, pour ne rien arranger, je ne suis même pas un peu compétent en ce qui concerne la comptabilité et encore moins la conceptualisation des inventaires…
Je ne suis pas un commerçant et pourtant je suis entouré par des commerçants au sein de ma famille. Et pourtant j’avais longuement travaillé dans les activités commerciales de mon paternel là-bas à Souza. Et pourtant je vendais le maquereau dans la poissonnerie de ma propre mère lorsque nous habitions encore à Edéa. Et pourtant j’avais ouvert mon cybercafé à Bépanda en fin d’année 2013, et quand on m’avait cambriolé j’avais décidé que je n’allais plus jamais me risquer dans ce genre d’activités commerciales décourageantes ici au Cameroun…


Je ne suis pas un héritier

J’ai parlé de mon père en parlant de ses multiples activités génératrices de revenus, mais j’aurai tout aussi pu vous parler de ses maisons en location, de ses plantations de palmiers, de ses snack-bars et boîtes de nuit, bref, de ses innombrables et interminables investissements…
Mais. Tout cela n’est pas pour moi. Je n’y pense même pas en me rasant, pour vous dire la vérité. Je ne compte même pas sur les biens matériels qu’il aura laissés sur cette terre. Je ne me considère pas comme un héritier, et d’ailleurs le seul héritage dont je félicite mon feu géniteur, c’est d’avoir veillé personnellement à ce que je parfasse intégralement ma scolarisation.
Je ne compte même pas sur son testament, d’ailleurs il le savait parfaitement de son vivant. Je ne compte pas sur les biens matériels de mes oncles ou de mes tantes. Je ne compte pas sur les immobilisations de mes grands cousins ou de mes amis qui vivent à l’étranger. Je ne suis pas un héritier, en somme, et je n’ai jamais vraiment cherché à le devenir. Et Dieu seul sait si ce que je raconte souvent à ma seule maman c’est la réalité.


La majorité des travailleurs Camerounais sont dans l’informel. Source : Médical via Iwaria

Et Dieu seul sait si je m’endors…

Donc pour faire simple hein, je ne touche aucun honoraire ni aucune rétribution à la fin de chaque mensualité. Et pourtant Dieu seul sait comment je fais souvent pour m’en sortir ici au Cameroun…

Et Dieu seul sait si je m’en sors ! Je ne suis pas un bailleur, car je n’ai jamais perçu le loyer d’un locataire quelque part, et je n’ai jamais reçu des droits d’auteur pour un article ou pour un livre que j’aurai publiés.
Et Dieu seul sait si je me débrouille ! Je ne suis pas un homme d’affaires, car je ne fais pas des tractations avec des entreprises morales ou individuelles, et je ne suis même pas officiellement un prestataire de services.
Et Dieu seul sait comment je surnage ici au Cameroun, puisque je ne suis ni un mendiant, ni un gigolo, ni un usurier, ni un profiteur, et pourtant malgré tout je réussis quand même à payer toutes mes factures !

Et donc quand je lis souvent dans la Bible que « Si Dieu nourrit les oiseaux du Ciel, combien de fois alors Ses propres enfants ? » Je me dis que c’est sûrement vrai, parce que je ne saurais réellement vous expliquer comment je fais pour m’en sortir ici à Douala. Je ne peux même pas vous dire exactement comment je fais pour manger trois fois par jour. Je ne sais même pas comment je fais pour payer mon loyer en temps et en heure. Je ne peux même pas vous expliciter comment je fais pour entretenir ma Mercedes, et pourtant je ne suis qu’un simple petit blogueur.
Mais c’est parce que Dieu seul sait comment nous faisons pour nous en sortir ici au Cameroun…


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Je reste au Cameroun !

J’ai toutes les bonnes raisons du monde de partir m’installer à l’étranger. Car j’ai rompu avec mes deux familles, et mon pays se porte vraiment très mal.
Mais vous savez quoi ? Je vais rester au Cameroun !


Je peux m’installer à l’étranger

Si j’avais les longs yeux hein, j’irais m’installer à l’étranger. D’ailleurs j’ai déjà reçu plusieurs propositions de membres de mon entourage qui vivent en exil, et j’ai même un ami en Suisse qui aimerait bien que je parte m’installer avec lui de ce côté-là […]
J’aurai bien pu déménager pour l’étranger. Non seulement à travers la loterie américaine à laquelle je ne participe jamais, mais aussi par la voie de l’émigration canadienne. Je vois de nombreux amis qui quittent notre pays tous les jours sans même me dire au revoir, à la recherche d’un avenir prometteur. Il y en a aussi qui ont pris la route du désert pour tenter de rejoindre l’île de Lampedusa, mais avec des fortunes diverses : les uns sont devenus Francis Ngannou sur le toit du monde, et les autres ont vu leur carcasse dévorée par des animaux affamés qui se pavanent là-bas dans la savane désertique…
Et puis, j’ai déjà effectué plusieurs séjours à l’extérieur. C’est-à-dire que si j’avais vraiment voulu quitter définitivement ma terre natale, je n’y serais plus jamais revenu après mes voyages de 2015, 2016, 2018, 2019, etc.


J’ai rompu avec mes deux familles

Je ne parle pas de ma famille et de ma belle-famille hein, nôôô ! Je ne suis pas encore marié. Je parle bel et bien de mes familles paternelle et maternelle…
Pour la famille de mon père, c’est une longue histoire. Et les différends sont si affligeants, mais surtout si personnels et si dramatiques, que je n’aurai jamais l’outrecuidance de vouloir oser les évoquer à travers une simple publication…
Pour la famille de ma mère, c’est une autre histoire. Car c’est elle qui m’a bercé depuis ma plus tendre enfance, et c’est celle-là que j’ai toujours considérée comme ma véritable seule famille. Mais quand tu vois des oncles qui sont les frères directs de ta propre génitrice, toujours proférer du mal de toi, ça te donne quelquefois l’envie de larmoyer. Surtout mon oncle maternel qui se mêle de tout, qui connaît tout, qui corrige tout, qui te souhaite du mal alors que tu es son premier neveu garçon, et qui est passé maître dans l’art du découragement sur tous tes projets depuis que tu avais atteint la classe de Terminale…
 C’est triste ! C’était là pour moi là une bonne opportunité —ou une occasion si vous voulez— de prétexter mon mal-être dans ce pays de vautours, où le danger ne vient jamais pas plus loin qu’auprès des membres directs de ta propre famille. Mais après mûre réflexion, j’ai compris qu’il faut rester fort ; et que l’éloignement géographique n’était pas systématiquement la seule condition à mon épanouissement et à mon bonheur.


Francis Ngannou avec le drapeau du Cameroun
Francis Ngannou est devenu un héros après avoir pris la route du désert. Source: camerexcellence.com / CC-BY

Le Cameroun se porte mal

Mais en réalité hein, le Cameroun se porte mal. Très mal, même ! Le Cameroun se porte comme cette mère d’enfants qui est alcoolique, qui a épousé un fumeur de drogue ou un criminel, et alors les deux irresponsables n’accordent aucun encadrement bienveillant sur leur propre progéniture…
Je caricature. Mais c’est pour dire que nous nous sentons abandonnés, nous nous sentons lésés, nous nous sentons voués aux gémonies. Le « continent » camerounais ne nous offre plus aucun espoir, et au contraire la situation ne fait qu’empirer et se désagréger de jours en jours : contexte politique hyper tendu, liberté d’expression bafouée, augmentation du coût de la vie, chômage, système sanitaire quasi-inexistant, etc.
Le Cameroun est ce pays de l’Afrique centrale, où une petite poignée d’individus véreux, ont confisqué tous les pouvoirs et tous les avoirs, pour nous cantonner dans une sorte de misérabilisme et de résilience indescriptibles. Les prévaricateurs qui nous dirigent dilapident nos fonds publics sur des éléphants blancs innombrables, et leurs projets qui coûtent des milliards ne sont invariablement jamais achevés. On fait des guerres contre nos propres frères dans le NoSo, nous vivons sans eau potable et sans électricité, et puis nous mourrons aussi dans les hôpitaux à cause d’un simple petit paludisme ou d’une fracture de l’avant-bras… Tsuip !
Les gens qui s’en vont, je ne les encourage pas mais je peux les comprendre. Ils ont conclu qu’il n’y a plus aucun espoir sur ce territoire, qu’il n’y a plus rien à faire dans ce pays où on valorise les médiocres pour défavoriser la compétence, et où l’alternance politique n’est vraisemblablement pas encore envisageable.
Et vous voulez qu’ils restent faire quoi dans un pays où ils n’ont pratiquement plus aucune destinée ?


Nous devons rester pour le changer

Mais malgré tout, nous devons rester ! Je fais partie de ces gens-là qui pensent que la camerounité n’a pas de prix, et qui sont d’abord fiers d’être des Camerounais. Qui sont plus heureux dans les rues de Ntaba-Nlongkak ou de Dibombari, que dans celles du XIVème arrondissement de la ville de Paris ou dans les ruelles de Monaco. Je suis persuadé que notre République ne restera pas éternellement aussi répugnante, et que, même si cela se fera indiscutablement après notre mort, il viendra bien un temps où ce fameux Cameroun sera internationalement considéré comme une vraie référence.
Je reste au Cameroun ! J’aime mon pays, même si j’ai beaucoup de choses à redire sur les comportements de mes compatriotes. Mais je souhaite jouer ma partition depuis l’intérieur, en tant qu’un entrepreneur prometteur mais également en tant que blogueur. Je veux voir changer les choses, je veux participer à ce changement lent mais qui s’avère inéluctable, et je veux aussi constituer une source d’espérance et d’inspiration comme mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè. Car dans cet océan de malheurs, dans ce capharnaüm géant, j’ai quand même réussi à devenir un homme très épanoui. Et je pense que tous mes compatriotes pourraient devenir pareils, c’est-à-dire en osant, en travaillant, en espérant, en critiquant, en votant. Je pense que nous avons les plus belles femmes de la planète, nous avons les compatriotes les plus brillants dans tous les domaines, nous avons un pays fantastique à reconstruire, nous avons un sous-sol immensément riche, et nous avons une diversité culturelle et touristique difficilement reproductibles à l’extérieur de notre magnifique terroir…


homme nu peint aux couleurs du Cameroun
Il faut être courageux et fort pour vivre au Cameroun. Source: freepik.com /CC

Je resterai au Cameroun !

Donc j’ai toutes les bonnes raisons de l’univers de partir m’installer à l’étranger. Car j’avais rompu avec mes deux familles, et mon pays se porte vraiment très-très mal.
Mais vous savez quoi ? Je vais rester au pays de mes ancêtres…

Je reste au Cameroun ! Je suis un patriote, je suis un Républicain, je suis un nationaliste fervent, et avant toute chose il ne faut surtout pas oublier que je suis d’abord et avant tout un ressortissant bamiléké.
Je reste à Douala ! Quoi de mieux que cette ville aux mille facettes, avec ses plaisirs et ses loisirs, mais aussi ses investissements et ses opportunités qui, si elles sont bien exploitées, pourraient faire de moi l’homme le plus riche de tout le continent africain.
Je resterai au Cameroun jusqu’à la fin de mes jours, parce que je pense que chacun de nous ne possède réellement qu’une seule nationalité.

Et donc si je m’étais exilé à l’étranger, j’aurai sérieusement ressenti une douleur intérieure à cause du mal du pays. Je me serai senti quelque peu dépaysé. J’aurai perdu quelque part une partie de ma précieuse personnalité camerounaise, celle-là même qui a fait de moi l’inébranlable optimiste que je suis actuellement.
Et si vous me demandez ce que je fais encore dans ce pays alors que tous les secteurs sont à l’envers, je vous répondrai tranquillement que « Moi, Ecclésiaste Deudjui, je vais rester au Cameroun ! »


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Le Cameroun, un « continent » dans le noir !

Les gens qui nous regardent de l’extérieur nous appellent le « continent », et pourtant ils ne savent pas que nous vivons surtout dans l’obscurité. Car en réalité hein, l’électricité est devenue une denrée incroyablement rare ici au Cameroun…


Un continent de délestages

Est-ce que je connaissais même le mot délestage il y a une vingtaine d’années ? Mais depuis que notre gouvernement a privatisé la Sonel, depuis que des Américains s’en sont emparé avec la complicité de véreux administrateurs camerounais, le mot « délestage » est devenu l’un des mots les plus utilisés ici sur notre territoire…
En gros, le délestage est une coupure programmée du service d’électricité, et qui a lieu à des périodes et des endroits bien déterminés. Et Pour rendre la chose encore plus « intelligente », on nous parle dorénavant de « rationnement ». Les gens qui sont responsables du ravitaillement en électricité nous la distribuent avec parcimonie, et depuis novembre 2023 les délestages sont devenus quotidiennement systématiques !
On nous coupe la lumière dès le début de la matinée, et ça revient généralement vers la fin d’après-midi. Parfois on te coupe le courant en tout début de soirée, et ça va revenir pratiquement jusqu’au lendemain en fin de matinée…
C’est devenu systématique ! Tous les jours, dans tous les secteurs de tous les quartiers de toutes les villes de la République du Cameroun, il y a au moins un ou bien deux délestages. Les gens marchent déjà en route avec leurs téléphones portables et leurs chargeurs comme s’ils étaient des cinglés, car l’électricité est devenue une denrée excessivement périssable. Et je ne vous parle même pas des nombreux dommages collatéraux, comme l’avarie des aliments frais et des vivres que vous aurez eu la maladresse de vouloir conserver dans votre réfrigérateur…


Un continent de surfacturations

Est-ce que vous savez que depuis de nombreuses semaines déjà, les compteurs prépayés ne fonctionnent plus ? Hein ? Vous le saviez, ça ?
Après seulement trois ans d’exploitation, la compagnie d’électricité a eu des bisbilles avec le fournisseur de cette application logicielle, qui était censée faire payer à ses utilisateurs, la quantité exacte d’électricité qu’ils avaient consommée. Et pourtant nous sommes dans un fiasco…
Désormais, les compteurs prépayés sont devenus une arnaque. Tu recharges ton argent pour avoir de la lumière, et rien ne fonctionne ! Ou alors tu mets un montant de cinq mille francs CFA par exemple, et au bout d’une demie heure on te dit que ton forfait est déjà terminé ! Pire, à cause de ces nombreux bugs, de nombreux ménages se retrouvent à faire un jour, deux jours, trois semaines dans le noir, sans aucune explication/compensation de la part de la compagnie-mère. Et si jamais tu veux te brancher en direct sur un poteau électrique puisque personne ne peut supporter de vivre continuellement dans le noir, eh bien les agents de cette société-là vont venir te faire la police, ils vont te débrancher et ils vont te brutaliser, bref, ils vont te laisser dans le noir et tu risqueras même de subir encore d’impitoyables poursuites judiciaires…


compteurs prépayés Eneo
Les compteurs prépayés d’Eneo étaient censés résoudre les problèmes de facturation, mais ils ne fonctionnent plus. Source: investiraucameroun.com /CC-BY

Un continent de chaleur

Pour la chaleur alors, c’est grave ! Surtout ici à Douala. Surtout avec le réchauffement climatique. Surtout pendant cette période qui va de décembre jusqu’au mois de mai, où c’est incroyablement difficile d’avoir une seule goutte de pluie, et où la température extérieure peut facilement atteindre les 40, 45 voire 50 degrés à l’ombre…
Pour la chaleur hein, c’est gravissime ! Surtout que tout le monde ici n’a pas les moyens de se procurer un climatiseur domestique, parce que cela coûte encore relativement cher. Surtout que tout le monde ici ne peut pas non plus se procurer un groupe électrogène, d’abord parce que c’est coûteux, et ensuite parce qu’il faudra y mettre du gasoil alors que le carburant est devenu incroyablement plus cher.
Un cercle vicieux, donc. La chaleur va nous tuer pendant la nuit parce que nous dormons régulièrement sans électricité, donc sans ventilateur. Les gens essaient de dormir avec les fenêtres ouvertes pour obtenir un peu d’oxygène, et dans ce cas-là bienvenus les moustiques ! La sexualité a même considérablement diminué dans les vies de couple, puisque comment c’est possible de faire l’amour avec une femme qui transpire comme un éléphant, et puis, comment c’est possible de faire l’amour avec un homme qui coule la sueur sur son front et sur son torse comme s’il était devenu un hippopotame ?


Un continent d’improductivité

Et enfin, l’improductivité. Les gens qui nous dirigent —ou en tous cas ceux qui dirigent Eneo—, est-ce qu’ils se rendent même compte de l’impact économique de tels « détestages » ? Parce que comment ce sera possible de créer de la richesse sans électricité, sans internet et sans aucune communication ? Comment ce sera possible de télétravailler si votre téléphone est complètement déchargé, ou si votre ordinateur n’est pas branché sur un secteur ? Comment c’est possible de se rendre à son bureau, si on sait déjà à l’avance qu’il n’y aura pas d’électricité durant pratiquement toute la journée ? Comment c’est possible pour un électrotechnicien, un mécanicien ou alors une esthéticienne, de voir ses équipement se griller les uns après les autres, à cause des surtensions et des survoltages qui sont régulièrement générés par les allers-retours de notre courant énergétique ?
Et puis, enfin, comment c’est possible de retrouver le moral dans un environnement aussi décourageant, comment c’est possible de créer de la richesse, de travailler normalement pour participer à l’économie nationale de son propre pays, lorsque vous ne disposez même pas de l’un des ingrédients professionnels les plus élémentaires ?


techniciens électriques qui réparent un poteau
En dehors des délestages, il y a régulièrement des pannées sur le réseau électrique. Source: businessfinanceint.com /CC-BY

Le Cameroun, un « continent » totalement noir !

Donc les gens qui nous regardent depuis l’extérieur hein, ils nous appellent amicalement le « continent ». Et pourtant nous vivons continuellement dans l’obscurité. Car en vérité hein, l’électricité est devenue une denrée inimaginablement rarissime dans le pays de Pierre La Paix Ndamè

Le Cameroun, un continent d’antiquité ! Nous vivons au XXIème siècle, mais pourtant nous sommes restés bloqués dans l’antiquité romaine, ou plus abusivement à l’âge de la pierre taillée ou de la préhistoire.
Un continent de frustration ! Les Camerounais sont très en colère au vu de cette situation, et le gouvernement a bien fait de menacer Eneo afin de tenter de résorber cette situation le plus rapidement possible.
Le Cameroun est devenu un continent totalement obscur, que ce soit dans les mentalités mais également aussi sur le plan énergétique.

Parce que nous vivons dans le noir, nous mangeons dans le noir et nous dormons aussi régulièrement dans l’obscurité. La population camerounaise est devenue si déraisonnable, qu’elle en arrive même à applaudir lorsque l’électricité se rend disponible pour quelques heures seulement. Le droit le plus fondamental à l’énergie électrique, est devenu littéralement un luxe dans toutes les localités de notre pays.
Et pourtant quand les autres vont nous regarder depuis l’extérieur, nous allons gaillardement nous bomber le torse en leur rappelant que nous les Camerounais, nous demeurons le « continent »…


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Côte d’Ivoire, la victoire de l’hospitalité

Je fais partie de ceux qui ne souhaitaient pas le triomphe de la Côte d’Ivoire. Mais, au vu du parcours miraculeux de cette équipe, je pense qu’elle mérite sa victoire !


Je ne souhaitais pas le triomphe de la Côte d’Ivoire

Rien à voir avec les histoires de belle-famille, ou alors avec les clashs ivoiro-camerounais qui ont pignon sur rue sur Facebook. Car si je ne souhaitais pas voir la Côte d’Ivoire sur le sommet de l’Afrique, c’est tout simplement parce que je pensais qu’elle ne le méritait pas au départ.
Déjà, j’ai trouvé le jeu des Eléphants très insipide au premier tour. Ensuite j’ai été déçu en huitièmes de finale, lorsqu’ils ont éliminé le grandissime favori qui était le Sénégal. Parmi les huit équipes qui étaient en quarts, je considérais d’ailleurs que la Côte d’Ivoire était la seule intruse. Puis ils m’ont surpris une nouvelle fois, en éliminant mon équipe préférée qui était le Mali et qui possède actuellement une génération très resplendissante…


Côte d’Ivoire, la CAN de l’hospitalité

Pour revenir sur la CAN en général, c’était une très-très belle compétition. La meilleure de l’histoire, sans manquer de respect aux éditions précédentes. Car il n’y a pas vraiment eu d’incident majeur, hormis la petite altercation entre les Marocains et les Congolais lors de leur deuxième match de poule.
À part ça, aucune blessure sérieuse ! Les délégations sont bien arrivées et elles étaient toutes les bienvenues, et elles sont bien reparties également. Le mot-clé « akwaba » qui veut dire Bienvenue était bien magnifié, et cette Coupe d’Afrique des nations était indiscutablement la CAN de l’hospitalité.
On peut néanmoins déplorer le scandale de la billetterie, avec les billets d’accès aux stades qui étaient pratiquement introuvables pour mon ami Pierre La Paix Ndamè, ou alors à des tarifs très excessifs. Mais on peut aussi féliciter la folle ambiance dans les gradins, les supporters chaleureux dans les fans zones, les stades qui étaient plein à craquer lors de tous les grands matchs, et un arbitrage qui était généralement incritiquable !


Logo CAN 2023
La CAN 2023 était l’une des plus réussies de l’histoire. Source: Wikipédia /CC

Une compétition de surprises

Si on pense que cette CAN était sublime, c’est aussi pour son lot de surprises. On a vu plein de beau matchs qui n’avaient pourtant pas une affiche extraordinaire, mais c’est parce que toutes les équipes se sont surpassées. La compétition a connu un record de buts marqués en 52 matchs (118), pour une moyenne de 2,26 buts / rencontre. Des Nations comme la Mauritanie, la Guinée équatoriale, le Cap-Vert ou encore l’Afrique du Sud ont fait bonne sensation, et on espère que le football africain est en train de subir un gigantesque nivellement depuis sa base.
Les géants sont tous tombés, ou presque : l’Egypte, le Maroc, l’Algérie, le Ghana, la Tunisie, sont tous tombés avant les quarts de finale. Idem pour le Cameroun qui se faisait appeler le « continent », mais dont le management bancal et les prestations pitoyables ont ramené chez eux des Lions indomptables ridicules, avec leur queue entre les jambes…
Le score de 0-0 était quasiment absentéiste, car il est apparu pour la première fois lors de la troisième journée de la phase de poules. Les matchs étaient prolifiques, les attaques et les défenses bien organisées, et les gardiens étaient régulièrement impériaux sur leur ligne et dans les airs.
Bref, c’était une CAN agréable, une CAN sucrée, une CAN spectaculaire, une CAN inimitable ; l’une des plus belles compétitions de football de tous les temps…


Une équipe ivoirienne miraculée

Et puis, la Côte d’Ivoire ! Qui l’eût cru ? Qui pouvait parier après son dernier match de poule, que cette équipe pouvait franchir ne serait-ce que le premier tour ?
La Côte d’Ivoire a subi une défaite humiliante, 0 but contre 4, face à la modeste équipe de Guinée équatoriale. Elle était déjà enterrée et au fond du trou, et elle n’a dû sa qualification que grâce à la contre-performance du Ghana face au Mozambique (2-2), et à la victoire du Maroc face à la Zambie (1-0).
Un miracle ! Une qualification inespérée, une résurrection improbable. Les Ivoiriens sont revenus dans la compétition tout penauds, après avoir limogé leur sélectionneur français pour installer un national, l’adjoint Emerse Faé. L’ancien bras droit de Gasset a tout de suite remobilisé ses troupes, les organisant pour une victoire impronosticable face au Sénégal, à l’issue de la séance des tirs aux buts. Ensuite il y a eu le miracle malien, où les Ivoiriens étaient menés au score jusqu’à la 90ème minute de jeu, et où ils ont réussi à égaliser alors qu’ils étaient depuis longtemps réduits à dix. Pour ensuite se qualifier dans les toutes dernières secondes des prolongations…
La Côte d’Ivoire a ensuite logiquement dominé la RDC en demi-finale, avant de s’imposer en finale face aux Super Eagles du Nigeria, qui étaient pourtant les grandissimes favoris de cette rencontre. Comme toujours, les hommes d’Emerse Faé ont dû réagir dos au mur, après avoir été menés au score jusqu’à la 61ème minute, avant les réalisations de Kessié (62ème) et de Haller (81ème).
Une équipe courageuse donc, persévérante et volontaire, qui n’était certainement pas la plus talentueuse ni la plus brillante de la compétition, mais qui mérite incontestablement sa récompense avec ce sacre suprême.


stade Alassane Ouattara
Le stade Alassane Ouattara a accueilli le match d’ouverture et la finale. Source: afrik-foot.com /CC-BY

Côte d’Ivoire, la récompense de l’hospitalité

Donc je fais partie de ceux qui ne souhaitaient surtout pas le triomphe de la Côte d’Ivoire. Mais, au vu du parcours miraculeux de cette sélection, je pense qu’elle mérite amplement et indiscutablement sa consécration !

La victoire de l’hospitalité ! Les stades ivoiriens étaient extraordinaires, et la compétition nous a permis de découvrir un pays en développement qui continue sa rapide transformation vers l’émergence.
La victoire de l’arbitrage ! Car quoi qu’on dise, la Côte d’Ivoire a remporté toutes ses batailles sur le terrain. Elle n’a en aucune occasion bénéficié d’un quelconque favoritisme arbitral dû à un pays organisateur.
La victoire du football africain tout simplement, car cette CAN était sublimissime, et elle prouve que notre football n’a plus rien à envier aux autres footballs qui se développent sur les autres continents.

Car l’organisation était parfaite, la retransmission télévisée était impeccable, et les matchs de football se sont déroulés dans une ambiance et un suspens insoutenables. La CAN 2023 qui vient de se dérouler en 2024 en Côte d’Ivoire, restera une Coupe d’Afrique inoubliable ; car c’est la plus belle compétition de football jamais organisée sur notre continent. Et si vous me demandiez si le vainqueur final mérite réellement son titre, je vous répondrai sans aucune hésitation : découragement n’est pas ivoirien !


Ecclésiaste DEUDJUI, bravo à la Côte d’Ivoire !
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Hervé Bopda, 840 francs !

Le gouvernement camerounais a réussi à nous focaliser sur l’affaire Hervé Bopda, et sur le remplacement du manager-sélectionneur Rigobert Song. Et entre-temps, ils ont méticuleusement procédé à l’augmentation du prix du carburant !

L’affaire Hervé Bopda

C’est une affaire qui a défrayé la chronique depuis bientôt trois semaines, et qui a connu son dénouement il y a quelques jours seulement.
Un certain dénommé Hervé Bopda, milliardaire de son état, était accusé par une foultitude de jeunes filles — et même de jeunes garçons — d’être un prédateur sexuel. On lui prêtait des actes de viol, de séquestration, de menaces avec arme, de contamination au VIH, etc.
Hervé Bopda était rapidement devenu l’ennemi public numéro un de la toile, sous la traque incessante du lanceur d’alertes Nzui’Manto. C’est ainsi que la clameur publique réclamait sa tête, et que les autorités ne bougeaient pas le petit doigt. Jusqu’au petit matin de mercredi dernier où cet individu a été happé en pleine nuit, par les forces de l’ordre. Il a été retrouvé chez un ami de Bonabéri chez qui il se réfugiait, et il est désormais entre les mains de la gendarmerie nationale pour des besoins d’enquête.
Un criminel présumé n’avait jamais autant fait parler de lui sur l’espace numérique, et pendant aussi longtemps, que ce mystérieux personnage dénommé Hervé Bopda.

Hervé Bopda
Hervé Bopda est accusé d’avoir violé des centaines de jeunes femmes et hommes. Source : Yasméenette via Wikicommons

La démission de Rigobert Song ?

Rigobert Song a été éliminé de la CAN 2023 le samedi 27 janvier, par une valeureuse équipe du Nigeria. Avant cela il avait dû batailler dur face à la Gambie, et la qualification des Lions indomptables était arrivée de façon définitivement inespérée.
Rigobert Song n’est pas à la hauteur, et tous les Camerounais le savent. Il se distingue particulièrement par ses inaptitudes tactiques, par ses errements stratégiques et par ses grossières erreurs de communication. Par exemple, après notre élimination, il est venu nous rappeler qu’il n’était pas l’entraîneur des Lions indomptables, mais plutôt leur « manager sélectionneur » (sic).
On n’oublie pas ses pitreries en conférence de presse, on ne comprend pas comment il nous promettait la victoire finale avant la Coupe du monde et la CAN, et qu’après ces humiliations il vienne nous expliciter que « On a une jeune équipe et nos joueurs sont venus ici pour apprendre. » Mensonge !
Et puis nous savons tous qu’il est le polichinelle du président de la Fécafoot, un certain Samuel Eto’o Fils qui va jusqu’à diriger les séances d’entraînement des Lions indomptables. Et lorsqu’on demande à « Rigo » de démissionner à cause de son bilan catastrophique depuis deux ans (9 défaites et 8 matchs nuls en 23 matchs), il nous répond gentiment qu’il va d’abord prendre le temps de la réflexion…

L’opinion publique réclame le départ de Rigobert Song. Source : Jake Brun via Wikicommons

L’augmentation du prix du carburant

Et donc, le prix du carburant a augmenté ! 840 francs CFA pour le litre de super, et 828 francs CFA pour le gasoil. Une augmentation qui était prévisible depuis le dernier discours de monsieur Paul Biya, et qui ne sera certainement pas la dernière.
Le gouvernement camerounais se joue de notre veulerie, et il nous donne des explications inaudibles comme « l’astreinte budgétaire », pour justifier ses continuelles augmentations. Le prix à la pompe va devenir de plus en plus choquant, les automobilistes seront de plus en plus vexés et énervés, et pourtant ces mêmes dirigeants qui prennent ces mesures asphyxiantes, ne sont aucunement impactés par cette tarification draconienne.
C’est-à-dire que les élites gouvernementales ne paient pas leur essence à la pompe, puisqu’elles jouissent de bons de carburant qui s’évaluent à hauteur de milliards de FCFA par mois ! Elles ont des véhicules rutilants qui leur sont gracieusement offerts, et qui détériorent la couche d’ozone avec une telle célérité […] Sans parler de leurs nombreux avantages inquantifiables (voyages offerts, hébergement, nutrition, salaires exorbitants, etc) et paradoxalement ce sont elles qui sont exonérées des augmentations du prix du carburant…

La vie sera encore plus chère

Avec le prix du carburant qui augmente, ce sera toute une autre histoire ! Le prix des transports va s’emballer (déjà le taxi est déjà passé à 400 FCFA), que ce soit à moto, en voiture ou alors en interurbain. Les marchandises qui viennent des contrées lointaines vont également subir une grosse augmentation, puisque les planteurs et les cultivateurs vont devoir récupérer toutes leurs dépenses.
Au-delà de cela, il y aura une inflation généralisée. Les répercussions de l’augmentation du coût de transport vont se faire ressentir dans presque tous les secteurs ; et même les commerçants qui ne sont pas directement impactés par ce changement, vont vouloir profiter de la situation.
La cherté de la vie va encore s’incrémenter de façon ultra-spectaculaire, et pourtant on nous annonce que nous ne sommes pas encore au bout de nos souffrances. Le gouvernement camerounais tente de calmer le jeu ; en annonçant une légère hausse du salaire des fonctionnaires de base, à hauteur d’environ 4 %. Mais est-ce que c’est alors possible de soigner un cancer avec du sparadrap, d’autant plus que la population des fonctionnaires camerounais n’atteint même pas 2 % de notre démographie ?

Rigobert Song, 828 francs le litre !

Et donc le gouvernement camerounais nous a parfaitement roulés avec l’affaire Bopda, et sur la titularisation du gardien mancunien, André Onana.
Pourtant entre-temps hein, ils ont minutieusement procédé à l’augmentation du prix du carburant…

Samuel Eto’o, 840 francs ! On passe le temps à nous parler des errements managériaux de ce grotesque personnage, et pourtant les enjeux de notre société se trouvent diamétralement à l’opposé.
Rigobert Song, 828 francs ! Le manager-sélectionneur des Lions indomptables est une marionnette, et sa situation contractuelle est un divertissement qui vise à nous détourner de nos véritables préoccupations.
L’affaire Hervé Bopda était indiscutablement une affaire très grave, mais cela justifie-t-il alors l’augmentation du prix du carburant ?

Parce que dans les jours qui vont suivre, la vie va devenir encore cent fois plus difficile ! Le prix des denrées nécessaires va drastiquement augmenter, et ce sont les familles les plus pauvres qui en subiront les plus graves conséquences. Les membres du gouvernement ne vont subir aucune incidence, eux qui continuent avec leur train de vie de gabegie, de gaspillage budgétaire et de détournement massif de nos précieux fonds publics.
Mais que voulez-vous, puisque la prochaine fois ils vont nous focaliser sur les affaires d’un certain monsieur Pierre La Paix Ndamè


Ecclésiaste DEUDJUI, 840 francs !
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CAN 2023 : le Cameroun est sorti de son continent

Après une phase de poules très médiocre, le Cameroun a logiquement été éliminé par les Super Eagles du Nigeria, lors des huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations.

Des supporters déraisonnables

Ce qui est frappant avec les supporters des Lions indomptables du Cameroun, c’est qu’ils sont généralement très déraisonnables ! Ils sont obnubilés par les exploits antérieurs de nos anciens champions, et ils étaient persuadés que nous remporterions cette Coupe d’Afrique des Nations en un claquement de doigts…
Non ! Le football ne se gagne pas grâce aux légendes, et les trophées ne se glanent pas sur la base de la simple réputation historique. Car les supporters camerounais sont des téméraires, et je dirais même qu’ils sont des masochistes comme mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè. Les supporters camerounais supportent le coach Rigobert Song en sachant pertinemment qu’il est un profane, et ils lui trouvent d’ailleurs des circonstances atténuantes. Les supporters camerounais avaient justifié le match nul face à une Guinée réduite à dix (1-1), et même la défaite contre le Sénégal. Il y en avait qui pensaient toujours que nous avions la meilleure équipe du continent, et qui rêvassaient que nous gagnerions cette Coupe d’Afrique des Nations en terre ivoirienne, comme en l’an 1984…

Un sélectionneur incompétent

Je l’ai dit tantôt, Rigobert Song est très incompétent ! Je dirais même qu’il est nul, si je n’avais pas un peu de considération pour son immense et très respectable carrière de footballeur.
Rigobert Song n’a aucun sens tactique, il n’a aucune maîtrise dans la gestion des hommes ni dans la compréhension d’un match de football, et il a une communication qui est systématiquement loufoque et burlesque.
De plus, il n’assume jamais ses responsabilités. Au lieu de démissionner pour enfin libérer la tranquillité des Camerounais, il est toujours en train de parler « d’espoir », de « reconstruction », « d’équipe inexpérimentée », etc. Et pourtant dans cette sélection nous avons des joueurs qui ont remporté la CAN en 2017, et nous avons une majorité de joueurs qui ont déjà largement dépassé la vingt-cinquaine.
Rigobert Song est un sélectionneur marionnette, lui qui se passe d’Éric-Maxim Choupo-Moting pour des raisons non footballistiques qui ne le concernent même pas directement. Et avec cette campagne humiliante qu’il vient de réaliser, il serait vraiment temps qu’il dépose — lui-même — son tablier avant que les choses ne le quittent !

Rigobert Song est très contesté par l’opinion publique camerounaise. Source : Liotier / Wikicommons

Une communication bringuebalante

La communication de la Fécafoot est très désobligeante ! Que dis-je, elle est irrespectueuse, elle est condescendante et elle est provocatrice.
Durant cette Coupe d’Afrique des Nations, la presse camerounaise a eu toute les difficultés du monde à accéder à la Tanière, et même à interviewer les joueurs avant et après les rencontres. Les séances d’entraînement étaient systématiquement à huis clos, hormis celles qui étaient strictement imposées par la CAF et qui étaient ouvertes aux journalistes pendant quinze minutes seulement….
Le team press officer, un certain Thierry Ndo, est carrément devenu un cerbère. Il a toujours un visage attaché et fermé,  et il interdit aux Lions indomptables de communiquer ouvertement avec la presse nationale.
À part ça, les informations sont cryptées au sein de notre sélection nationale fanion. Le président Samuel Eto’o sème le chaud et le froid, et la loi de l’omerta est celle qui est régulièrement privilégiée. Les médias qui ont fait le déplacement sont privés de biscuits en plein cœur de Yamoussoukro, et pourtant ils ont dépensé des sommes exorbitantes afin de pouvoir nous procurer de croustillantes exclusivités…

Une équipe sans personnalité

Enfin, notre équipe nationale de football est très moyenne, et il faudra bien l’admettre. L’équipe nationale du Cameroun ne fait plus peur à personne, car même la Gambie (avec tout le respect que je lui dois) est capable de nous affronter et de nous marquer deux buts, alors qu’elle n’avait jamais trouvé les filets depuis le début de cette compétition…
L’équipe nationale du Cameroun ne fait plus peur ! Elle est constituée de binationaux qui ne connaissent rien de notre environnement local, et qui n’ont jamais côtoyé le fighting spirit qui faisait notre réputation et notre force, et qu’on a baptisé ici le hemlé’é.
Le Cameroun est devenu une sélection de mannequins rastas, avec un capitaine Zambo « Larissa » qui ne transmet aucune hargne, aucune combativité, aucune énergie ni aucune réaction d’orgueil. Les joueurs sont là comme des petits agneaux, et même lorsqu’ils sont menés au score ils continuent à ronronner comme si de rien n’était. Cette équipe manque cruellement de cohésion, d’automatismes, elle manque de personnalité et même d’ambition à vrai-dire, puisqu’elle se repose entièrement sur un sélectionneur qui n’a pratiquement aucun caractère.
Elle se contente de se contenter de sortir de la phase de groupes —au forceps—, et d’être éliminée dès les huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Elle nous parle de « reconstruction » avec des joueurs qui partent pourtant à la retraite, et elle a un effectif qui est vraiment trop gentillet pour mériter l’appellation de Lions indomptables du Cameroun.

Le management de Samuel Eto’o est très critiqué. Source Sommet Web / Wikicommons

CAN 2023 : le « continent » est sorti de sa compétition

Donc après une phase de poules ultra médiocre, le Cameroun a logiquement été éliminé par les Super Eagles du Nigeria, lors des huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2023.

Le Cameroun est sorti de son continent ! Notre sélection nationale ne fait plus peur à personne, d’ailleurs les Sénégalais (3-1) et les Nigérians (2-0) nous ont rappelé que nous n’avons plus notre place dans le gotha du football africain.
Le Cameroun est sorti de sa planète ! Nous nous considérons comme le centre du football, et pourtant les autres nations travaillent humblement et dans la modestie, tandis que nous pensons que le seul nom du Cameroun suffira à nous faire remporter toutes les compétitions.
L’équipe du Cameroun est éliminée de la Coupe d’Afrique des Nations 2023, et pourtant elle comptait rééditer l’exploit qu’elle avait réalisé en 1984, là-bas en terre ivoirienne…

Mais c’est parce que ses dirigeants manquent de lucidité, et notre condescendance a fini par nous retomber à la figure. C’est parce que nous ne faisons jamais le bilan de nos déchéances, comme après la catastrophe que nous avons rencontrée au Qatar. L’équipe nationale du Cameroun est devenue un cercle privé, une secte ésotérique, une entreprise individuelle dirigée par un pasteur, et aujourd’hui elle est indubitablement prise en otage.
Et lorsqu’on veut au moins lui apporter des critiques constructives, les gens de Tsinga n’ont qu’une seule réaction : « Nous, on nous appelle le continent ! »


Ecclésiaste DEUDJUI, Eto’o et Song doivent partir !
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Le cas Rigobert Song

En quelques mois seulement, Rigobert Song est devenu l’homme le plus détesté du football camerounais. Et pourtant en tant que joueur, c’était l’un des footballeurs les plus emblématiques de notre histoire…

Le joueur Rigobert Song

Les plus jeunes ne le savent pas, mais Rigobert Song fait partie du panthéon transgénérationnel du football camerounais. C’était un défenseur rugueux, un capitaine courageux et même téméraire (il a porté le brassard des Lions indomptables pendant dix ans), et il symbolisait merveilleusement l’esprit du hemlé’é qui a longtemps caractérisé notre sélection nationale.
Personnellement, je l’ai découvert à la Coupe du monde 1994, lorsqu’il avait dix-sept ans et qu’il était le plus jeune joueur de toute la compétition. Ensuite j’ai suivi sa carrière professionnelle en France, en Italie, en Angleterre, en Allemagne, en Turquie, etc.
Les jeunots comme Pierre La Paix Ndamè ne le savent pas, mais Rigobert Song a évolué à Liverpool ! Il avait émergé au FC Metz en tant que défenseur infranchissable, mais c’est au RC Lens et à Galatasaray qu’il a certainement passé les meilleures années de sa carrière en club.
En sélection nationale, il détient le record de matchs en Coupe d’Afrique (38), le record de participations à la CAN (8), il détient quatre participations directes en Coupe du monde (1994, 1998, 2002 et 2010) et il est le vainqueur —en tant que capitaine— de deux Coupes d’Afrique (2000 et 2002). Rigobert Song a tout simplement réalisé une carrière de footballeur extraordinairement immense !

Un AVC et des séquelles

En 2016, il a été victime d’un AVC. Accident vasculaire cérébral. Tout le pays était en émoi, et on envisageait même déjà sa disparition. Mais le gouvernement du Cameroun a mis les moyens en jeu ; et il a donc bénéficié, en tant que légende vivante, d’une évacuation sanitaire à l’étranger. Il nous est revenu en bonne santé quelques mois plus tard, même si nous imaginons bien qu’il avait dû conserver quelques séquelles de sa maladie…
Qu’est-ce qu’on n’avait même pas dit sur cet AVC ? Les gens parlaient d’un malentendu avec sa belle-famille, comme quoi il aurait construit un immeuble sur le terrain de son ancienne épouse, et que celle-ci lui aurait demandé le divorce par la suite. Notre ancien capitaine avait dû subir le choc de ces pertes financière et sentimentale, et cela lui aurait provoqué un terrible AVC. Mais est-ce que nous aurons un jour la version originale ?
Toujours est-il que depuis cet épisode, Rigobert Song n’est plus le même homme. L’ancien capitaine qui était réputé pour sa vigueur, son fighting spirit et sa force physique, n’est plus que l’ombre de sa réputation. L’accident vasculaire l’a rendu amorphe, et ce sont tous les Camerounais qui se sont pris d’empathie pour lui. Il a perdu beaucoup de poids, il a également perdu en assurance et en personnalité et, surtout, il est devenu très complaisant et manipulable comme un gentil petit toutou.
L’ancien capitaine des Lions indomptables est devenu un mannequin, un danseur professionnel et un philosophe des temps modernes. Il s’habille comme un guitariste de rumba lors des évènements pourtant sérieux, et il ne mesure même pas la portée de son image ni le poids de ses responsabilités. Sans parler de l’encadrement de la Fécafoot qui ne lui rend pas vraiment service dans sa communication…

Rigobert Song était un défenseur rugueux et infranchissable. Source : Liotier via Wikicommons

Sa carrière d’entraîneur

Pour faire simple, Rigobert Song n’avait jamais entraîné au plus haut niveau, avant les Lions indomptables ! Disons qu’il aurait obtenu un diplôme professionnel de football en France (on dit même qu’il a fréquenté avec Zinedine Zidane), mais personne n’a jamais vu les photos ni obtenu une copie de ce diplôme […]
Ceci dit, en tant qu’ancienne gloire, la Fécafoot lui avait confié la sélection nationale espoirs en octobre 2018, pour un bilan famélique d’une seule victoire ! Les critiques étaient unanimes quant à son incompétence à ce poste, à sa mauvaise gestion des joueurs amateurs qu’il sélectionnait à l’époque, et à son manque d’initiative stratégique et de maîtrise tactique. Et même son nom légendaire n’avait pas empêché qu’on le limogeât de cette sélection U23 après quelques matchs seulement…

Bilan de Song à la tête des Lions indomptables

Et donc, Rigobert Song a récupéré la tête de la sélection nationale fanion, les Lions indomptables du Cameroun, en mars 2022. Un caprice du président Samuel Eto’o, récemment élu à la tête de la Fécafoot à l’époque, et qui voulait faire plaisir à son ancien capitaine de coéquipier.
Samuel Eto’o avait imposé Rigobert Song contre l’avis de son ministre de tutelle (lequel voulait maintenir Toni Conceiçao, médaillé de bronze à la CAN 2021 qui s’était disputée au Cameroun). Et puis l’opinion publique était dubitative, elle qui aimait bien Rigobert Song mais qui ne lui trouvait pas spécialement de compétences managériales particulières…
Depuis qu’il est donc le manager-sélectionneur des Lions indomptables, Rigobert Song —et son staff— affiche un bilan très peu enviable : 8 défaites, 8 matchs nuls et 5 maigres victoires seulement ! Pire, Rigobert Song affiche des résultats très décevants face à des Nations pourtant moins réputées, comme par exemple les défaites face à la Namibie et au Kazakhstan, ou encore le match nul face au Panama et à la Jamaïque. Les prestations de jeu sont médiocres, la cohérence dans la sélection des joueurs et dans l’alignement des onze entrants est introuvable, et ses conférences d’avant-match sont devenues presque des clowneries.
Rigobert Song s’est transformé en coach-proverbe, il n’arrive pas à prononcer les noms de ses propres joueurs lors de la publication de « ses » listes, et il ne manifeste aucune personnalité. Il est amorphe sur son banc de touche lors des rencontres, il a des analyses défaitistes à l’issue de ses contre-performances répétitives, et parfois il s’en remet carrément au bon Dieu pour espérer pouvoir marquer des buts…
Nous avons presque pitié de lui, car nous le voyons croupir sous l’influence omniprésente de son égocentrique de président. Il dit des choses et leur contraire, il ne sélectionne pas forcément les meilleurs joueurs (d’ailleurs on se demande si c’est réellement lui qui sélectionne), et il tâtonne lors de chaque match et de chaque compétition. Pour l’instant les matchs qui l’ont sauvé c’est l’Algérie (2-1), le Brésil (1-0) et le Burundi (3-0), mais ce blanc-seing ne s’éternisera plus pendant longtemps.
Car tous les Camerounais sont bien unanimes que Rigobert Song n’est véritablement pas l’homme de la situation.

Le président de la Fécafoot, Samuel Eto’o a nomme Song à la tête des Lions Indomptables. Source : Charly Néros via Wikicommons

Le cas Rigobert Song Bahanag

Donc en moins de deux ans, Rigobert Song est devenu l’homme le plus critiqué du football camerounais. Et pourtant en tant que footballeur, c’était l’un des capitaines les plus emblématiques de toute notre histoire…

Le cas Rigobert Song ! En tant que légende vivante, on peut le récompenser en lui confiant des responsabilités qui cadrent mieux avec ses capacités réelles, comme par exemple le nommer accompagnateur des Lions indomptables.
Le cas Rigobert « Magnan » ! Car c’était son sobriquet sur le terrain, lui qui ne laissait passer aucun ballon, aucun danger, aucun adversaire tellement il était hargneux, imperturbable et même infranchissable.
Le cas Rigobert Song est déjà devenu une problématique nationale, entre ceux qui le protègent encore et ceux qui revendiquent son licenciement immédiat et sans préavis.

Car comme je l’ai dit plus haut, ce monsieur nous fait véritablement pitié désormais. Rigobert Song est devenu une loque humaine, un ectoplasme sans aucune épaisseur, et il est écrasé par l’omni-personnalité de son administrateur Samuel Eto’o Fils. Rigobert Song est complètement dépassé par les événements, il est incompétent pour la gestion et la direction de notre sélection nationale, et il a de très sérieux problèmes de communication et de management sportif en général.
Et si ça continue comme ça, nous ne jugerons plus l’excellent footballeur qu’il a été mais plutôt le piètre sélectionneur qu’il est malheureusement en train de nous dévoiler…


Ecclésiaste DEUDJUI, il faut limoger Rigobert Song !
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