Ecclésiaste Deudjui

Le portrait-robot de ma femme

Vous n’allez pas me croire, mais chaque Camerounais possède une liste de critères pour caractériser le portrait-robot de sa femme idéale. Et c’est malheureusement pour cela que certains demeurent éternellement célibataires…


Le portrait d’une femme sans enfants

Vous n’allez pas me croire hein, mais je recherche une femme sans enfant. Et pourtant c’est quasiment impossible, puisque toutes les femmes camerounaises sont dévirginisées à partir de l’âge de quatorze ans ! Toutes les adolescentes camerounaises pratiquent l’avortement lorsqu’elles ont seize ans ou bien dix-huit ans, et toutes les filles de Douala et de Yaoundé ont déjà eu un accouchement réussi à partir de leurs dix-neuf ans et demi…
Le portrait de ma femme, je dois probablement le revoir. Parce que si je recherche une femme qui deviendra une primipare avec mon premier enfant qu’elle accouchera par césarienne, je me fous le doigt dans l’œil ! Je suis donc obligé d’accepter de tomber sur une vieille rombière qui a déjà mis au monde au moins quatre enfants, ou alors sur une jeunette de vingt-trois ans qui avait donné naissance « par accident » lorsqu’elle faisait la classe de Quatrième. Ou pire, je peux aussi tomber sur une rococo qui a déjà eu plusieurs enfants qu’elle était allée abandonner chez sa grand-mère au village ; mais comme son ventre est encore plat, elle aura l’opportunité de me mentir que « Chéri coco, j’ai vraiment envie de faire mon premier enfant avec toi car je suis persuadée que c’est vraiment toi l’homme de ma vie… »


Le portrait-robot d’une femme intelligente

Je rêve parfois de me marier avec une femme super-intelligente, mais pas trop quand même ! Parce que j’ai horreur des longs crayons, j’ai horreur des épouses qui regardent le journal de 20 heures avant d’aller réchauffer ma nourriture, et puis surtout j’ai horreur des femmes qui sont inscrites en cursus doctorat ou alors en cycle de Recherche…
Je caricature. Mais c’est pour dire que les hommes aiment les femmes brillantes mais qui ne sont pas trop intellectualistes. Tu peux devenir une femme intelligente, mais tu dois d’abord demeurer une femme intéressante. Les hommes préfèrent les femmes qui ont le sens de l’organisation, qui sont des accompagnatrices et des conseillères avisées dans les projets de leurs conjoints, et surtout des femmes qui sont animées d’une grande sagesse et d’une sage maîtrise. Les hommes sont plutôt rebutés par les femmes qui leur tiennent des bras de fer, qui leur opposent des argumentaires contradictoires avec véhémence, et qui se trimballent sur leurs grands diplômes avec une impression de condescendance affirmée.
Non, non et encore non !
Moi je rêve d’une femme intelligente et même savante, bien sûr, mais je parle surtout d’une intelligence émotionnelle et comportementale. Le genre d’intelligence qui me permettra de me sentir bien épanoui et davantage respecté et considéré.


portrait-robot d'une femme
La plupart des hommes célibataires définissent des critères pour caractériser leur future épouse. Source: pinimg.com /CC-BY

Je n’ai pas d’exigence sur la tribalité

Pour la tribu hein, je m’en fiche ! Je suis de ceux qui pensent que la tribu n’a pas véritablement d’importance dans une vie de couple, d’ailleurs je suis déjà sorti avec des filles bétis, des Bassa’a, des Mbororos, des Anglos, des Pygmées, des Yabassiennes, des Banens et bien évidemment avec mes sœurs bamilékés. Je suis pour le mélange des cultures, pour le « malaxement » si vous voulez, et en ce point-là je ne serai probablement jamais un mauvais Camerounais.
Le portrait de ma femme hein, il est surtout matérialisé par des traits de caractère. Je ne veux pas savoir si son père et son grand-père seront des chiens méchants, je veux surtout savoir si elle sera sincère envers moi lors de la déclamation de ses sentiments amoureux. Je veux une femme qui m’aime, et que moi aussi j’aime d’abord et avant tout, mais à condition que la dot que ses parents vont me fixer ne soit pas quand même rédhibitoire non plus […]
Je ne suis pas un tribaliste, en somme, puisque j’ai déjà réussi à m’en sortir avec quelques filles sawas ici à Douala. Mais si la route de son village est vraiment trop compliquée, je serai bien obligé d’organiser le « Toquer porte » dans le chef-lieu d’arrondissement le plus proche. Parce qu’il y a des villages ici qui sont tellement compliqués hein, que tu peux même mourir en route avant de pouvoir arriver sur les lieux de la cérémonie de votre mariage…


Ma femme adore le sexe, la nourriture, les sorties, etc.

Et voilà bien les points sur lesquels je suis prêt à me marier dès demain matin, si je tombe sur une femme qui essaie de satisfaire toutes ces basses exigences. J’ai envie d’une femme qui sache me faire des carottes tous les matins, avec un peu de vinaigrette. Une femme qui sache tenir une table à manger et une décoration d’intérieur, sans oublier qui sache me faire des frites de plantain avec du poulet rôti, un peu comme la femme de mon meilleur ami qui habite à Dibombari et qui s’appelle Pierre La Paix Ndamè
Je ne suis pas réellement un gros gourmand, à vrai dire, mais j’ai beaucoup d’appétit lorsque c’est ma dulcinée qui me fait à manger. J’ai envie qu’elle me dresse le couvert avant mon repas du soir, et qu’elle se déshabille immédiatement lorsque je viens de terminer ma nourriture. Je rêve d’une femme qui sera moderne, un peu moins archaïque et rétrograde que moi, et qui me demandera souvent de l’emmener dans un snack-bar ou pourquoi pas dans un cabaret une boîte de nuit.
Bref, le croquis de ma femme c’est celui d’une personne qui a déjà beaucoup connu le dehors, mais qui paradoxalement s’est rangée au point de savoir faire la cuisine, la lessive, la vaisselle, le repassage, les soins de santé élémentaires, la psychologie, etc.


Homme africain et sa femme en tenue de mariage traditionnel
L’aboutissement d’une amour parfait, c’est la mariage. Source: stopblablacam.com /Image reprise sous autorisation

Le portrait craché de ma femme

Donc vous n’allez pas me croire hein, mais chaque Camerounais détient une liste bien précise de critères, pour caractériser le portrait-robot de la femme de ses rêves. Et c’est malheureusement pour cette raison que certains demeurent éternellement célibataires…

Le portrait-robot de ma femme ! J’ai envie d’une femme qui mesure entre 1,65 et 1,75 mètre, qui sait marcher avec des talons hauts et qui est naturellement jolie, même lorsqu’elle n’a pas encore appliqué son maquillage ou les filtres artificiels qu’elle utilise sur ses réseaux sociaux.
Le portrait-robot de mon épouse ! Je suis systématiquement opposé à la polygamie, et donc celle que j’épouserai sera celle qui m’aura compris le mieux, et que je comprendrai également puisque j’aurai accepté de passer le restant de ma vie à côté d’une unique cameruineuse.
Le portrait-robot de la conjointe idéale, puisque dans ce pays nous avons tous les prototypes de sorcières, tous les goûts mais également aussi toutes les couleurs…

Parce que moi par exemple je rêve d’une Camerounaise qui n’a pas encore d’enfant, mais je peux facilement tomber amoureux d’une femme qui a déjà divorcé à trois reprises. Je rêve d’une épouse hyper intelligente, mais le discernement ne se caractérise pas uniquement par le niveau d’éducation scolaire. Je suis indifférent quant à la tribalité de ma future compagne, mais à condition qu’elle adore la cuisine, les sorties nocturnes occasionnelles et éventuellement les expériences sexuelles non conventionnelles.
Sans oublier le plus important, c’est que moi aussi je devrais correspondre au portrait-robot de son homme idéal !


Ecclésiaste DEUDJUI, le portrait de ma dulcinée
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Un Camerounais ne promène pas son chien dans la nature…

Je suis probablement nostalgique, parce que j’ai déjà du mal avec l’occidentalisation excessive de la société camerounaise. Surtout lorsque mes compatriotes se promènent avec leur chien ou leur chienne en plein milieu de la circulation…


Un Camerounais ne promène pas son chien dans la capitale

C’est quoi cette occidentalisation qui veut que nous, les bons Camerounais d’origine, commencions déjà à nous promener dans la citadelle avec nos chiennes domestiques ?
Parce que quand tu te balades dorénavant dans les rues de Bastos ou de Bonapriso (les quartiers huppés de Yaoundé et Douala), tu as l’impression d’être téléporté dans une mégalopole de l’espace Schengen : il y a des individus à la peau noire qui se comportent comme leurs alter ego de la race blanche, et qui promènent leurs multiples chiots tous les soirs, en prétextant que « Mon chien a régulièrement envie de se dégourdir les pattes. »
Je ne suis pas contre l’occidentalisation ou la néo-occidentalisation hein, mais je suis quelque peu nostalgique. Car à mon époque les chiens de compagnie se baladaient dans le quartier presque librement, et à cette époque ils ne mordaient jamais personne. On n’avait pas encore les bouledogues ou les dobermans qui sont désormais les cerbères préférés dans les maisons des milliardaires, et la promenade canine n’était pas encore considérée comme une activité de m’as-tu-vuriste.
Alors que dorénavant hein, se balader avec son chien de maison est systématiquement considéré comme un signe extérieur de réussite sociale.


Un Camerounais ne fait pas le sport avec des écouteurs

Voilà encore un autre comportement qui me dépasse ! Parce que moi par exemple quand je vais au sport, je prends souvent la précaution de laisser mon téléphone à la maison, de laisser mon portefeuille ainsi que tous les autres accessoires qui ne m’y seront pas manifestement indispensables.
Pourtant j’ai l’impression que je suis vieux jeu. Parce que lorsque tu arrives au Parcours Vita de Douala, ce sont presque tous les joggeurs qui manipulent leur téléphone portable. Certains l’accrochent sur leur bras droit —ou gauche— à l’aide d’un dispositif qui doit coûter une fortune, comme s’ils avaient l’intention de capturer leur tension artérielle ou alors leur rythme cardiaque. Il y en a d’autres qui courent avec des écouteurs sans fil ou avec fil, et d’autres encore qui se trimballent une grosse caisse manuelle sur presque 2,8 kilomètres de distance, simplement parce qu’ils veulent écouter leurs chansons préférées pendant qu’ils font leurs efforts…
Ce qui me révulse encore plus, ce sont ces usagers qui prennent des selfies après chaque exercice. Leur tenue de sport, leur sueur, leur visage. On dirait qu’ils ont besoin de prouver à quelqu’un (ou alors à eux-mêmes) qu’ils prennent véritablement soin de leur morphologie physique, et cette attitude m’horripile ! L’activité sportive est devenue comme un luxe, une séance de divertissement collectif lors de laquelle on s’exhibe avec ses nouvelles tenues affriolantes, et où on prouve à ses camarades que l’on fait définitivement partie de la haute classe sociale.
Et, qui sait, une femme pourra peut-être y rencontrer son futur mari, au détour d’une hypothétique séance abdominale ou d’un exercice de saut à la corde.


panneau promeneur de chien
La promenade d’animaux nécessite certaines précautions, pour la protection des passants. Source: avaazdo.s3.amazonaws.com /CC-BY

Un bon Camerounais fait ses courses normalement

C’est quoi cette histoire que tu veux acheter deux boîtes d’allumettes, mais tu te rends dans un hyper-marché et tu les mets dans un caddy, et pourtant c’est tout ce que tu étais venu acheter à l’intérieur de ce gigantesque magasin ? Wandafut !
Parce que ce qui me frustre, c’est cet esprit snob qui veut que quand tu fais tes courses dans un supermarché, tu es forcément supérieur à celui qui a acheté les mêmes allumettes dans une supérette, ou alors chez le boutiquier du coin… C’est faux !
Un bon Camerounais doit faire ses courses comme à l’ancienne, c’est-à-dire avec son bon vieux sac mbandjock en plastique. Tu n’as pas besoin de traînailler dans les rayons aux liqueurs ou dans la galerie à étage de Santa Lucia, pour te démontrer à toi-même que tu as un porte-monnaie qui est bien fourni. Parce que parfois je vois de modestes Camerounais dans les boulangeries, se comporter comme s’ils appartenaient à la classe moyenne émergente du Cameroun. Ils sont toujours pressés, ils ont toujours des problèmes de monnaie qui les rendent hyper-stressés, ils utilisent systématiquement les paniers qui sont mis à leur disposition, et généralement ils achètent souvent des nouveaux types de pâtisserie qu’ils n’avaient jamais rencontrés auparavant…


Un Camerounais n’a pas les mœurs libertines

Et que dire alors de notre libertinage sexuel ? Hein ? Dois-je encore m’attarder là-dessus ? Parce que dans l’ancien temps on montait sur son épouse pour lui faire de jolis bébés (ou pour désamorcer certains problèmes conjugaux), mais dorénavant j’ai l’impression que n’importe quel Camerounais peut très facilement forniquer avec n’importe quelle Camerounaise…
C’est quelle occidentalisation ça ? Car même les Blancs qui nous ont apporté la partouze, ils ne la pratiquent plus aussi bien —et aussi nombreux— que nous-mêmes ! Même le sadomasochisme que nous avions importé avec difficulté, dorénavant nous le pratiquons avec des costumes en cuir et les cordes à nœuds qu’on vend là-bas chez Fokou. Même les gadgets sexuels et les pénis artificiels qui étaient jadis introuvables, aujourd’hui on nous vend ça en sock-sock jusqu’ààààààà…
Le libertinage sexuel est devenu un nouveau mode de vie au Cameroun. Les amitiés avec bénéfices (sex-friends) sont devenues un type de liaisons assez courant. Les relations de concubinage n’aboutissent plus inéluctablement au mariage, d’ailleurs ça va finir par ne même plus intéresser les protagonistes. Les mœurs sont devenues très légères, les filles sont dévirginisées le plus précocement possible, et les associations de libertins sont de plus en plus généralisées, pour le plus grand bonheur des échangistes et du vagabondage sexuel.


Des femmes légèrement habillées
Les Camerounais organisent déjà les tontines sexuelles, qui sont des sortes de partouzes. Source: lebledparle.com /CC-BY

Les bons Camerounais ne promènent pas leur chienne dans la nature…

Donc je suis certainement nostalgique hein, parce que j’ai déjà du mal avec l’occidentalisation exagérée de la société camerounaise. Surtout lorsque mes compatriotes se promènent gaillardement avec leur chienne en plein milieu de la civilisation…

Un Camerounais ne whitise pas ! C’est quoi cette façon de parler comme les Blancs, de changer son ton et son accent lorsqu’on est en présence d’un individu qu’on veut impressionner, et de vouloir toujours démontrer aux inconnus qu’on avait déjà voyagé pour l’étranger ?
Un Camerounais ne croit pas en Dieu ! Certainement à ses crânes et à ses ancêtres, mais un bon bon compatriote ne doit pas systématiquement assimiler toutes les religions oriento-occidentales qui lui sont importées.
Un vrai Camerounais ne pleurniche pas, et c’est en cela que nous demeurerons éternellement des bantous.

Parce que quand je vois un Camerounais qui promène son caniche dans la nature, quand je vois un Pygmée qui fait son footing en écoutant de la musique américaine dans ses airpods, je me dis que l’Homme africain ne sera pas bientôt sorti de son aliénation mentale. Puisque nous sommes encore sous l’influence de la colonisation occidentale, et que c’est pour cela que Pierre La Paix Ndamè m’a ramené des biscuits que je n’avais jamais goûtés auparavant, alors qu’il aurait pu me garder des frites de plantain qui ont été produites localement et avec une main-d’œuvre nationale.
Mais que voulez-vous ? Nous sommes dans une société de mimétisme, où tout ce qui provient de l’extérieur est forcément meilleur que tout ce qui est réalisé ici au Cameroun…


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Le problème du Ballon d’or

Qu’on soit bien clairs, Lionel Messi ne mérite pas son 8ème Ballon d’or ! Et c’était déjà le cas en 2010, en 2012, en 2019 et en 2021…

C’est quoi le Ballon d’or ?

Tous ceux qui suivent le football connaissent le Ballon d’or, car il s’agit là de la récompense individuelle la plus prestigieuse dans cette discipline…
Le Ballon d’or, il a été créé par le magazine France Football en 1956. L’idée c’était de récompenser chaque année civile, le footballeur européen évoluant sur son continent, le plus décisif. Et c’est ainsi que le premier lauréat fut le Britannique Stanley Matthews, suivi plus tard par des successeurs aussi phénoménaux que Di Stefano, Raymond Kopa, Gerd Müller, Roberto Baggio, Yohann Cruyjff, Michel Platini, Franz Beckenbauer, Bobby Charlton ou encore le Néerlandais Marco Van Basten.
En 1995, le trophée décide de se réinventer, et désormais il sera ouvert à tous les footballeurs de toutes les nationalités du monde, évoluant obligatoirement dans un championnat européen. C’est ainsi que le Libérien Georges Opong Weah obtint immédiatement le prix la même année, et que plus tard quelques Sud-Américains l’imitèrent (Ronaldo, Rivaldo, Ronaldinho, Kaka et Messi). Sans oublier les européens tels que Zinedine Zidane, Benzema, Cristiano Ronaldo, Schevchenko ou le Croate Luka Modric, ce dernier étant pour moi le Ballon d’or le plus méritoire et le plus représentatif de l’histoire…

Ronaldhino, vainqueur du Ballon d’or 2005 / Alex Carvalho de Rio de Janeiro, Brésil via Wikicommons

Une récompense individuelle dans un sport collectif

Sur le principe, le Ballon d’or peut être très contestable ! Car comment justifier que, dans une discipline sportive collective, on puisse primer les performances individuelles d’un unique maillon de la chaîne ? Car sans bons défenseurs il n’y aurait jamais de victoires, tout comme il faut un bon gardien, un bon milieu de terrain ainsi que de très-très bons attaquants.
Et justement le Ballon d’or s’est transformé en un trophée « du meilleur buteur de la saison », puisque le critère le plus impactant ce sont les statistiques offensives. Car au-delà de la qualité intrinsèque des joueurs, on regarde préférentiellement leur nombre de buts et de passes décisives. Et c’est pour cette raison que les postes défensifs sont généralement lésés, et en particulier celui de gardien de but avec un seul lauréat en1963, le portier soviétique Lev Yachine. Au détriment de Gianluigi Buffon, Iker Casillas, Manuel Neuer, Peter Smeitchel et plus récemment le gardien belge Thibault Courtois…

Gardien belge Thibault Courtois. Anton Zaïsev / via Wikicommons

Les joueurs collectifs sont souvent ignorés, et pourtant leur positionnement sur le terrain, leurs tacles décisifs et leurs qualités individuelles impressionnantes font souvent la différence dans les matchs les plus déterminants. Et même si marquer des buts reste encore la chose la plus difficile à réaliser au football, cela nécessite obligatoirement des porteurs d’eau, des passeurs de génie, des travailleurs de l’ombre, des créatifs, des organisateurs de jeu ayant une vision improbable, des leaders sur le terrain, etc.

Des critères très subjectifs

Et donc comme je disais, des critères essentiellement subjectifs. On vous parlera du palmarès sur toute la saison, mais Lionel Messi a remporté le Ballon d’or en 2010. Pourtant il avait réalisé une piètre Coupe du monde (éliminé en quarts de finale, 4-0 par l’Allemagne) et il n’avait même pas remporté la Champions league.
On vous parlera de la classe du joueur, et pourtant ce même lutin argentin n’a pas voulu renouveler son contrat au FC Barcelone pour des questions purement financières. Pire, il ne cesse de pisser sur le Paris Saint-Germain et sur la France, depuis son départ aux États-Unis ; alors que c’est avec le maillot bleu-rouge qu’il a obtenu son 7ème et son 8ème Ballon d’or.

Lionel Messi sous le maillot argentin. Дмитрий Садовников / via Wikicommons

On met de côté les statistiques stratosphériques d’Erling Haaland, pour récompenser un insipide Lionel Messi en 2023. On met de côté l’impact de Kylian Mbappé durant la Coupe du monde 2022, pour récompenser un Lionel Messi qui n’est même pas déjà le meilleur joueur de son propre club. On nous sort le coup de « C’est une récompense pour la Coupe du monde et l’ensemble de sa carrière », mais est-ce que Lionel Messi avait véritablement besoin de cet énième Ballon d’or pour magnifier son extraordinaire curriculum ? On nous avait déjà sorti le coup en 2021 lorsqu’il avait remporté une faible Copa America, et je remonterais même jusqu’en 2019 où il n’avait remporté que la Liga…
Les critères du Ballon d’or sont devenus marketing. Tantôt ce sont des journalistes non spécialisés qui votent, tantôt ce sont des journalistes en plus des sélectionneurs et des capitaines. Tantôt on veut faire plaisir à tel sponsor principal, tantôt on veut satisfaire le public des footix (comme mon ami Pierre La Paix Ndamè) qui n’y connaissent rien au football, mais qui veulent aveuglément que Lionel Messi soit désigné comme étant le Ballon d’or.
Et au final ce trophée va irrémédiablement perdre tout son prestige d’antan, toute sa magie, toute sa légende. D’ailleurs il a déjà perdu les choses les plus importantes pour nous qui étaient sa crédibilité et son impartialité…

Les injustices du Ballon d’or

Ainsi, le Ballon d’or est injuste ! Rien que sur les vingt dernières années, on recense au moins 50 % d’illégitimité chez les vainqueurs. Je pourrais citer Lionel Messi en 2010, 2012, 2019, 2021 et 2023. Je le remplacerais respectivement par Iniesta, Xavi, Mohamed Salah, Robert Lewandowski et Erling Haaland.
Je ne comprends pas pourquoi en 2020, alors que le Polonais Lewandowski était au sommet de son art, on a annulé la cérémonie d’attribution du Ballon d’or (ils ont prétexté que c’était à cause du Covid). Je ne sais pas pourquoi des monstres sacrés tels que Thierry Henry, Franck Ribéry, Samuel Eto’o ou encore le Brésilien Neymar, n’ont jamais pu accéder au Ballon d’or. Je pourrais même remonter dans le temps avec les Diego Maradona, les Pelé, les Careca, les Socrates, les Zico, mais bien évidemment vous me répondrez que la cérémonie n’était pas encore ouverte aux non Européens…
Le Ballon d’or est devenu une tricherie à ciel ouvert, une sorte de récompense entre petits copains où sont exclues les petites nationalités. Et tant que Lionel Messi restera sur les terrains, il demeurera le favori de ce favoritisme. Car c’est mésestimer le travail des autres footballeurs qui s’époumonent durant toute la saison et qui nous émerveillent, que de passer sous silence leurs extraordinaires performances. Et c’est encore plus machiavélique de jouer avec une critériologie versatile, et de l’utiliser lorsque ça vous arrange, ou de ne pas l’utiliser correctement lorsque cela ne vous arrange pas.

Personnellement, le Ballon d’or de Luka Modric en 2018 est l’un des plus méritoires de l’histoire. Source : Богдан Заяц / via Wikicommons

Le problème du Ballon d’or de Messi

Donc qu’on soit bien clairs hein, Lionel Messi ne mérite absolument pas son dernier Ballon d’or ! Et c’était déjà le cas en 2010, en 2012, en 2019 et aussi en 2021…

Le problème du Ballon d’or ! C’est un problème de mafia, de business, de politique commerciale et de marketing sportif, alors qu’on pouvait le contourner en créant une récompense honorifique comme par exemple le Ballon d’or d’honneur.
Le problème de Lionel Messi ! C’est un petit Argentin qui jouit d’une extraordinaire carrière, et même d’un talent assurément irreproductible, mais il est victime de l’amour de ses fans et de la sympathie de la FIFA, qui lui a accordé de nombreuses récompenses qu’il ne méritait absolument pas, nous le savons.
Le problème du Ballon d’or est général, car en réalité ces traficotages sont des tripatouillages qui se déroulent dans l’univers du football international de haut niveau.

Et c’est pour cela que le 31 octobre 2023, Lionel Messi a remporté un 8ème Ballon d’or, sur la base de sa seule Coupe du monde au Qatar. Le plus grand footballeur de tous les temps est pourtant très-très contesté, lui qui vient de réaliser une saison assurément très médiocre. Lionel Messi a été distingué pour l’ensemble de son œuvre, et on nous avait déjà bernés ainsi en 2021, alors qu’il y avait des candidatures beaucoup plus légitimes que la sienne.
Car le Ballon d’or est devenu un véritable problème, puisqu’il ne récompense plus les meilleurs joueurs de la planète mais plutôt ceux qui lui font encaisser beaucoup-beaucoup d’argent…


Ils ont volé Francis Ngannou !

Vous avez déjà vu un combat où le vainqueur est déclaré perdant, et pourtant c’est lui qui a dominé durant toute la rencontre ?
Eh bien c’est ce qui vient de se passer avec Francis Ngannou !


Qui est Francis Ngannou ?

Pour ceux qui viennent de Mars, Francis Ngannou est un boxeur camerounais âgé de 37 ans. Je dis boxeur, mais en réalité il vient du MMA. Après avoir émigré en France par la voie du désert, Francis a intégré un club d’arts martiaux où il a découvert cette discipline, avant de s’y imprégner et de s’y imposer. Il est progressivement devenu « The Predator », puis il s’est imposé comme champion du monde de MMA en battant notamment des adversaires aussi coriaces que Cyril Gane.
Après avoir rompu son contrat avec l’UFC, il va se lancer dans la boxe anglaise qu’il avait pratiquée durant ses plus jeunes années. Sauf que, au lieu de commencer par le commencement, il va directement s’attaquer au champion du monde en titre, l’intrépide Tyson Fury. Ce qui nécessitera des mois de préparation et d’adaptation, mais aussi des entraînements très assidus ; avec particulièrement un mentor de la trempe de la légende américaine Mike Tyson…


Ngannou contre Fury

Sur l’affiche, le combat avait tout pour plaire ! Le champion du monde MMA chez les poids lourds, qui affronte le champion de boxe WBC chez les poids lourds. Et puis, même si Fury bénéficiait de l’avantage de la technique et de la taille (il mesure 2,06 m), les parieurs avaient quand même des raisons de croire en Francis Ngannou (1,93 m), lui qui est considéré comme l’un des plus gros cogneurs au monde.
La rencontre a été programmée pour Riyad, en Arabie saoudite, ce samedi 28 octobre 2023 à 23 h 30. L’évènement a été organisé en grandes pompes, avec des teasings tous plus excitants les uns que les autres, impliquant des célébrités, des personnalités publiques et politiques, des journalistes, des anciens boxeurs, etc.
La République du Cameroun s’y est même personnellement investie, puisque plusieurs médias retransmettaient ce combat en direct. Et les Camerounais étaient nombreux dans les rues et dans les fans zones, eux qui étaient massivement éveillés à une heure aussi tardive de la journée, pour espérer voir leur champion ramener la couronne mondiale dans son village natal de Batié.


Tyson Fury et Francis Ngannou avant le combat
La rencontre entre Ngannou et Fury a mobilisé une attention internationale. Source: Yahoo Images /Images reprises sous autorisation

Un combat de rêve

Le combat a été très beau ! Personnellement, j’espérais qu’il se prolongeât au-delà du 3ème round, car l’événement avait suscité une telle mobilisation…
Dieu merci, il a été tendu de bout en bout. Francis Ngannou a fait mieux que tenir, il a résisté durant les dix périodes de trois minutes. Le néo-boxeur professionnel a même envoyé son adversaire au tapis à deux reprises, sur des coups assenés à la tempe et à la nuque du « Roi des gitans ».
Mieux, on a vu un Francis Ngannou hésitant mais entreprenant, lui qui a passé presque toute la rencontre à attaquer son adversaire. Il a même failli provoquer un ou deux KO techniques, à la suite de certains enchaînements dont lui seul a le secret. Avec un peu de hargne et d’assurance —voire d’expérience—, il aurait même pu terminer cette rencontre avant le 7ème round. Mais au lieu de cela les deux pugilistes se sont affrontés jusqu’à la limite, s’envoyant à tour de rôle dans les cordes, mais sans que le Camerounais ne semble véritablement affolé ni inquiété. Et c’est en toute logique que nous étions persuadés qu’il en serait l’inéluctable vainqueur, puisque Tyson Fury est venu le féliciter dès le coup de gong final, comme pour reconnaître implicitement la victoire plus que logique de son challenger du jour…


Une tricherie à ciel ouvert

Et puis, boom ! Contre toute attente, Tyson Fury a été déclaré vainqueur ! Aux points. D’un seul point, selon certains comptages sur les réseaux sociaux. Lui-même n’en revenait pas. Les jurys ont vite fait de proclamer les résultats et de lui décerner immédiatement sa ceinture, comme s’ils se reprochaient de quelque chose. Et un vent de malaise a immédiatement circulé dans cette salle pourtant très optimiste, qui venait d’assister à un magnifique combat dont tout le monde était certain d’avoir indiscutablement identifié le réel vainqueur.
Ils ont donc volé Francis Ngannou ! Peut-être pour sauver la boxe, car quel crédit aurait eu cette discipline, le noble art, si un M-M-Artiste venu de nulle part, s’était accaparé du scalp de Fury dès sa toute première réunion dans le monde professionnel ? Hein ? Et à l’âge de 37 ans ? Ou alors c’était pour sauver le détenteur de la ceinture WBC, car il y a une règle non écrite dans l’univers de la boxe des poids-lourds, qui stipule qu’un tenant en titre ne soit jamais vaincu aux points, et que pour le détrôner il faille inévitablement en finir avec lui à travers un implacable knock-out ?
Et puis, j’ai une autre théorie. Je pense que Francis Ngannou avait déjà perdu ce combat dès l’entame, parce que les bookmakers en ont décidé ainsi. Car sa cote était tellement élevée (jusqu’à 9,5 !), et les parieurs qui lui ont fait confiance tellement nombreux, qu’il n’y avait pas d’autre alternative. En faisant perdre Ngannou sur tapis vert, cela leur évitait sinon des pertes colossales, du moins des manques à gagner considérables. Et l’on a vite fait de sacrifier sur l’autel du business-roi, un combattant de génie. On a volé la victoire de Francis Ngannou devant les yeux de la planète entière, alors que même ceux qui n’avaient jamais observé un combat de boxe auparavant, avaient bien constaté qu’il avait indiscutablement remporté cette rude bataille of the baddest


Tweete de M. Pokora pour protester contre la victoire volée de Francis Ngannou sur Tyson Fury
Plusieurs personnalités ont tweeté pour protester contre la victoire volée de Francis Ngannou, dont le chanteur M. Pokora. Source: newstorieafrica.com /CC-BY

Ils ont dévalisé Francis Ngannou !

Donc je demande hein, vous avez déjà vu un combat de boxe où le vainqueur est déclaré grand perdant, et pourtant c’est lui qui a dominé son adversaire durant pratiquement toute la rencontre ? Hein ?
Eh bien laissez-moi vous dire que c’est ce qui s’est passé avec Francis Ngannou !

Ils ont volé Francis Ngannou ! Ils ont traficoté les résultats d’un combat de boxe qui était pourtant clair et limpide, et dont le seul vainqueur aux yeux du monde s’appelle Francis Ngannou.
Ils ont floué les fans de la boxe ! Car comment désormais faire confiance à une telle discipline, où les règles sont si floues et si subjectives, et où la décision de la victoire est remise entre les seules mains de quelques jurys qui sont généralement des juges corrompus ?
Ils ont violé Francis Ngannou, car en lui retirant sa victoire aux yeux de la planète entière, ils ont très certainement voulu le décourager.

Car quel crédit aurait-on donné à ce noble art, si d’un coup, un individu venu d’un autre discipline, avait contesté la ceinture mondiale dès son tout premier combat ? Hein ? Quel crédit aurait-on accordé à l’actuel champion du monde de boxe, Tyson Fury, si un « amateur » l’avait envoyé dans les nuages alors qu’il n’avait jamais connu la moindre défaite jusque-là ? Hein ?
Quelle considération aurait-on donnée aux bookmakers, s’ils s’étaient fait dérober aussi facilement (en sous-estimant Francis Ngannou et en lui accordant des cotes exorbitantes), et que des gens comme Pierre La Paix Ndamè ont quand même misé des sommes extraordinaires, sur ce compatriote sur qui les organisateurs n’avaient déposé aucun espoir ? Hein ? Vous avez pensé à ces bookmakers ?
Est-ce que vous comprenez maintenant pourquoi est-ce qu’ils ont volé la victoire de Francis Ngannou ?


Ecclésiaste DEUDJUI, Francis Ngannou a gagné !
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Les Camerounais hein, que Dieu vous garde !

Depuis un certain moment, je n’éprouve plus d’empathie pour le peuple camerounais, et cela quelles qu’en soient les difficultés et les tragédies que mes compatriotes vont rencontrer.
Et vous savez pourquoi ? C’est parce que c’est Dieu Lui-même qui les garde…


Les accidentés hein, que Dieu vous garde !

Parfois tu vois des gens qui sont accidentés ici au Cameroun hein, jusqu’à tu veux même déjà avoir un peu pitié d’eux. Mais quand on va te démontrer que les bendskineurs roulent comme des marabouts, quand on va t’expliciter comment nos apprenti-motards accélèrent stupidement sur nos mauvaises routes, tu vas comprendre pourquoi généralement ils se retrouvent toujours en bas des roues d’un camion…
Les accidentés camerounais hein, je n’ai plus pitié de vous ! Autant les femmes qui bâchent sur une vieille moto avec leurs trois petits enfants et le chauffard qui est un Babana, que les conducteurs clandos qui surchargent huit personnes obèses dans une petite voiture de tourisme, et qui n’a même pas la capacité de contenance d’une Toyota Yaris.
Et pendant les voyages interurbains, c’est grave ! Tu vois soixante-dix passagers adultes qui ont bradé leur sort au démon Hadès, tellement ils encouragent le chauffeur de bus à multiplier les excès de vitesse et les mauvais dépassements : « Dis donc, nous sommes pressés ! On doit arriver à Bertoua avant 18 heures. » Sans parler de nos véhicules qui sont très mal entretenus, de nos axes-lourds qui sont plus légers que le contre-plaqué des habitations de Ntaba-Nlongkak, de nos comportements répréhensibles tels que la conduite en état d’ivresse, la fatigue et le surmenage, la non-maîtrise du Code de la route, la négligence, l’inconscience, la clandestinité, etc.


Les féminicides hein, que Dieu vous protège !

J’ai toujours dit aux femmes camerounaises que si un homme te gifle dès le premier jour, il faut aller faire ta valise et retourner immédiatement chez tes parents avec tous tes bagages.
Bon, j’exagère un tout petit peu. Mais si un homme que tu viens de rencontrer commence déjà à t’administrer de bonnes paires de claques, il faudra sérieusement commencer à t’interroger. Car les féminicides commencent toujours par des féminigifles. Ensuite ça devient une petite bastonnade de rien du tout, ensuite le gars te coupe la chandelle devant certains membres de ta famille et certains amis, et enfin il te frappera avec un couteau, une machette, un pilon, un tournevis, un coup de poing ou un coup de feu. Car j’ai déjà vu un type qui avait tué sa femme avec un vieux fusil de chasse qu’il avait méticuleusement dissimulé dans son magasin…
Sérieusement hein, je n’ai plus pitié des femmes qu’on assassine sauvagement dans les ménages. J’assiste à leurs deuils et leurs enterrements, et je mange tranquillement mon pain salé avec les arachides grillées. Parce que parfois tu vois une femme qui provoque expressément son mari Pierre La Paix Ndamè, et qui le pousse à la violence. Parfois tu vois les femmes d’une certaine tribu —que je ne vais pas citer ici— qui te disent carrément que « Si mon mari ne me frappe pas, cela signifie qu’il ne m’aime pas ! » (sic) Parfois tu es déboussolé de constater avec quel naturel certaines femmes sont dangereusement violentées dans leur foyer conjugal, presque tous les jours, mais ce sont elles qui font encore à manger et qui viennent servir la viande de crocodile sur la table de leur bourreau de mari. Parfois ça m’insupporte, de voir une femme qui a les yeux tout rouges et des commotions sur tout le corps, essayer de t’expliquer qu’elle reste encore dans ce « mariage-là » pour l’éducation de ses enfants. Parfois c’est bien évident que son partenaire est un voleur, un violeur, un brigand des grands chemins et potentiellement un assassin notoire, mais c’est pourtant cette pauvre femme naïve et insouciante qui sera toujours là pour le couvrir, et pour lui déterrer d’inénarrables justificatifs.
Et vous voulez que moi, je laisse mes bières et mes ambiances pour venir commencer à pleurnicher sur des femmes qui ont choisi leur propre mort ?


affiche de dénonciation des féminicides
De nombreuses femmes sont assassinées au Cameroun par leur propre conjoint. Source: stopblablacam.com /CC-BY

Les gens qui sont malades ici au Cameroun hein, que le bon Dieu veille sur vous !

On ne souhaite pas la maladie. D’ailleurs, personnellement je considère que la santé et le plus riche capital qu’un homme puisse posséder. Et de très-très loin…
Mais tu vas voir des gens ici au Cameroun, à la santé précaire, se comporter comme si le monde entier leur appartenait. Tu vas voir des gens avec une telle négligence sanitaire, une telle absence de soins médicaux, que tu vas commencer à penser comme eux que « La saleté ne tue pas l’homme noir », ou encore que « C’est Dieu qui va décider si ce sera ton jour de mourir ou pas »Wandafut !
Sincèrement hein, c’est Dieu qui vous protège ! Parce que je ne comprends pas comment dans tout un pays, toute une République, plus de 90 % de la population se ravitaille exclusivement avec les médicaments de la rue ! L’automédication est devenue une norme, et c’est tout le monde qui devient subitement un généraliste lorsque quelqu’un d’autre vient lui déclarer sa pathologie. Les gens tombent encore malades du choléra, simplement parce qu’ils ne savent pas se laver les mains. Les gens accumulent les indigestions intestinales et les gastro-entérites, simplement parce qu’ils ne savent pas nettoyer les fruits qu’ils consomment, ou alors faire bien cuire les aliments qu’ils mettent au feu. Les gens arrivent dans une festivité quelconque et ils veulent tout manger à la fois, sans même chercher à savoir dans quelles conditions ces nourritures-là avaient été conditionnées et préparées.
Et puis, il y a ceux qui se foutent pas mal de leur propre traitement. Quand tu oses te préoccuper de leur maladie, ils vont te répondre que « Ça va guérir tout seul ». Quand tu essaies au moins de les conduire à l’hôpital ou de les faire consulter par un médecin spécialisé, ils préfèrent se référencer à la petite infirmière non diplômée du sous-quartier. Ils vont te dire que la consultation à l’hôpital coûte encore très cher, mais entre-temps ils dépensent des fortunes dans les snack-bars pour s’acheter des vins, des liqueurs, des bières étrangères, des chichas, des bouteilles de whisky et que sais-je encore…


Les victimes de la pauvreté, que Dieu vous donne l’argent !

Quand je vais parler comme ça les gens vont croire que je suis déjà riche, alors que manifestement je suis pauvre comme eux. Mais moi je n’attends pas que Dieu me donne de l’argent. Je n’attends pas que mon voisin me prête de l’argent. Je n’attends pas que l’un de mes amis d’enfance devienne milliardaire ou bien ministre (d’ailleurs c’est la même chose), puisque le principal symptôme de la pauvreté c’est cette éternelle complaisance à se réfugier derrière le sentiment de dépendance…
Les Camerounais sont majoritairement pauvres pour la plupart. Mais c’est parce qu’ils ont été mal formatés. Ils ont été conditionnés pour aller à l’école et pour rechercher du travail ensuite. Ils ont été formatés pour devenir des salariés qui n’ont aucune réelle ambition. Ils ne sont pas des créateurs de richesse, ils ne sont pas financièrement inventifs, et ils dilapident le peu d’argent qu’ils glanent dans de faux problèmes inutiles et bien souvent dans des futilités.
Si on vous montre ce que beaucoup de pauvres camerounais gagnent hein, vous serez très surpris ! Certains seraient même des multimillionnaires s’ils étaient simplement de bons gestionnaires. Certains ne seraient plus jamais pauvres de leur vie, s’ils savaient simplement faire de bons placements. Certains individus que je connais personnellement auraient déjà fui la pauvreté depuis très-très longtemps, si avec leurs revenus ils avaient pu épargner, investir, se former convenablement ou encore entreprendre intelligemment. Au lieu de porter tout cet argent et aller quémander le visa canadien, ou alors jouer aux jeux de hasard avec des sommes colossales qui auraient pu leur permettre de se mettre définitivement à l’abri du besoin.


Des élèves camerounaises qui surchargent sur une moto
Même les élèves acceptent de surcharger sur les motos, au détriment de leur propre sécurité. Source: journalintegration.com /CC-BY

La population camerounaise hein, que Dieu vous garde !

Donc depuis un certain moment, je n’éprouve plus aucune empathie pour le peuple camerounais, et cela quelles qu’en soient les difficultés et les tragédies humanitaires que mes compatriotes vont rencontrer.
Et vous savez pourquoi ? C’est parce que c’est Dieu Lui-même qui vous protège…

Les Camerounais hein, que Dieu vous garde ! Quand vous-mêmes vous partez vous installer sur des terrains marécageux ou sur les versants des collines, c’est pour que qui vienne pleurnicher lorsqu’il y aura un éboulement ou bien des inondations qui pourront certainement dévaster toute votre famille ?
Les Camerounais hein, que Dieu vous protège ! Au lieu de se retrousser les manches et de vous battre comme tout le monde, vous préférez confier votre destin à Jésus-Christ et à 1XBet, sans jamais chercher à sanctionner les administrateurs qui conduisent la politique générale et l’économie de votre propre pays.
Le peuple camerounais hein, que Dieu vous bénisse ! Puisque je ne peux pas m’inquiéter éternellement pour vous, alors que vous ne vous préoccupez pas d’abord de vous-mêmes…

Parce que moi je vois des Camerounais qui bâchent sur une moto en surnombre, et qui circulent dans la cité avec une vitesse incroyablement démentielle. Je vois des gens qui traversent la route en sifflotant, alors qu’il y a des véhicules dangereux qui circulent à côté d’eux. Je vois des gens qui meurent ici par négligence, et des malades qui décèdent à cause d’un simple petit médicament et pourtant ils ont beaucoup d’argent. Je vois des Camerounais insouciants, désabusés et même désintéressés. Ils ont fini par ne plus accorder la moindre importance à leur propre existence, mais je crois que vous savez dorénavant pourquoi.
C’est parce que c’est le bon Dieu Lui-même qui les surveille !


Ecclésiaste DEUDJUI, Dieu me garde aussi
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500 articles, ce n’est pas cinq jours !

Ceci est mon 500ème article sur Mondoblog, et cela mérite quelque rétrospection. Car en tant que blogueur, la prolixité ne doit surtout pas devenir anodine. Puisque je n’aurais jamais pu rédiger tous ces billets si ma longévité n’avait duré que cinq jours seulement…


500 camerounaiseries, ce n’est pas cinq jours !

Mes articles sont généralement appelés des « camerounaiseries ». Car en tant que blogueur, j’avais décidé de me spécialiser dans nos camerounités et nos camerounismes, pour décrypter la mentalité camerounaise en utilisant nos divers langages et notre parler local.
Sur Mondoblog, je suis considéré comme un camerounologue. Mes articles ont pour but de raconter une expérience ou un événement que j’aurai vécu, de décortiquer un trait particulier de la psychologie ou la psyché camerounaise, ou alors de commenter une actualité internationale que parallèlement j’ai pu rapporter à la situation camerounaise…
Bref, je suis un écrivain passionné par la vie de mes tendres compatriotes. Et même lorsque je publie des extraits de mes manuscrits en tant que billets de blog, je les considère aussi comme des témoignages que les futures générations pourront lire dans dix ans, quinze ans, quarante ans, lorsque le Cameroun tentera enfin de redevenir un pays normal. Car nos petits-enfants se demanderont certainement un jour, comment est-ce que les Camerounais se comportaient-ils à l’époque du président Paul Biya.


500 lundis, ce n’est pas une semaine

Cela fait exactement huit ans que je publie tous les lundis ! Pourtant au départ, je n’avais pas de calendrier fixe. Je bouillonnais d’inspiration et je mourais d’envie de m’exprimer devant le monde entier, puisque j’étais l’heureux propriétaire d’un blog sur Radio France Internationale…
Au départ, je publiais deux ou trois articles par semaine ! Je les postais à la fois sur Mondoblog et sur mes réseaux sociaux, et ils récoltaient des dizaines et des dizaines de commentaires. J’avais la mauvaise habitude de ne pas répondre à mes followers, d’ailleurs ils ne pouvaient même pas me reconnaître physiquement puisque comme photos de profil, je n’utilisais que des avatars.
Et puis un beau matin, j’ai choisi le lundi. Entre 5 h 05 et 12 h 12. J’ai appris à tempérer mes inspirations foisonnantes, et à planifier mes publications. J’ai appris à peaufiner les articles qui sont dans mes tiroirs et à les programmer, ou à les décaler lorsque survient une actualité forte. Et laissez-moi vous dire que cela n’est pas toujours facile. Cela m’a demandé beaucoup de discipline, et beaucoup de sacrifices. Car il y a des lundis où j’étais sévèrement malade, voire handicapé. Il y a des lundis où j’avais de sérieux problèmes de connexion internet. Il y a des lundis où j’étais en déplacement hors du pays ou en plein voyage. Il y a des lundis où j’étais déconcentré par une cameruineuse du weekend. Et donc, je n’aurai jamais pu publier tous ces articles si ma longévité n’avait duré que le temps d’une petite semaine…


ordinateur article de blog
La rédaction d’un article commence souvent par une page blanche. Source: netoffensive.blog /CC-BY

500 autobiographies, ce n’est pas cinq romans

Ce qui me touche particulièrement dans mon blog, c’est ce que j’appelle les « papiers personnels ». Il s’agit des articles qui font référence à ma vie privée, ou à ma vie intime. Il s’agit des billets de blog qui sont sérieusement authentiques, et dans lesquels je dis des choses que je ne pourrais même pas révéler aux gens qui vivent pourtant à deux centimètres de moi…
Sur mes 500 articles, je parle assez souvent de mon célibat. Je parle régulièrement de ma postérité non procréée (je n’ai pas encore d’enfant) et je parle aussi de mes souffrances. En septembre 2021 par exemple, j’avais beaucoup parlé de la mort de mon père. Comme je parle aussi de l’amour de ma mère, et de la profonde admiration que je lui manifesterai éternellement…
Mes papiers les plus personnels, je les publie surtout le lundi qui suit —ou qui précède— mon anniversaire. Comme j’avais parlé de ma quarantaine, de mon enfance à Edéa, de mes déceptions amoureuses, de l’affection que je porte envers certaines personnes qui heureusement me le rendent en retour, ou encore de mes défauts caractéristiques et de mes angoisses les plus confidentielles…
Chacun de mes articles est une petite partie de moi, un petit bout de mon autobiographie générale. Chacun de mes textes est une trahison de ce que je suis secrètement, intrinsèquement. Chacune de mes phrases est un tissu de vie, une goutte de larme voire un océan de tristesse. Car l’humour que j’utilise souvent peut faire sourire, mais le roman inachevé que constituent mes camerounaiseries est beaucoup plus désobligeant qu’il n’y paraît.


500 000 lecteurs, ce n’est pas cinq visiteurs

Et Dieu merci, j’ai heureusement plein de lecteurs ! D’ailleurs je ne le dis pas pour me gargariser, car ceux qui me suivent savent que la flagornerie et l’égocentrisme n’ont jamais fait partie de mon vocabulaire.
Au bout de 500 articles, j’ai gagné 500 000 lecteurs. J’ai des amis qui sont éparpillés dans le monde entier, et qui sont d’ailleurs installés sur tous les continents. Je suis parfois reconnu dans la rue par des lecteurs fidèles (si, si, j’ai finalement mis une photo de profil), comme la fois où on m’avait reconnu à Logbaba, à la banque UBA de Akwa ou encore à la Bodega ici à Bonamoussadi.
Je ne cherche pas à devenir une star. Je suis pourtant ami avec des célébrités qui m’ont découvert exclusivement à travers ma littérature. Je ne cherche pas à plaire ni à séduire, comme je voulais occasionnellement le faire à mes débuts. Car dorénavant je suis cru, je suis froid, je suis presque impassible lorsque je décris certaines situations et certains personnages comme mon ami Pierre La Paix Ndamè. Je suis véridique et je n’attends presque rien de personne. J’ai déjà fait le tour du continent africain grâce à mon écriture, et pour cela je vous en serai éternellement reconnaissant. Je sais reconnaître les gens qui reconnaissent la bonne écriture, la vraie, et c’est désormais pour eux seuls que je vais écrire. La crise de la bloguantaine que j’ai eue en 2019 et qui a failli me faire abandonner pour de bon, elle est désormais loin derrière moi.
Puisque j’ai une lourde responsabilité, celle de ne jamais décevoir tous ces milliers de lecteurs anonymes qui ont déjà placé toute leur confiance en moi…


capture achouka.mondoblog.org
Voici à quoi ressemblait l’interface de mon blog, à ses origines. Capture: Ecclésiaste Deudjui /CC-BY

500 articles publiés hein, ce n’est pas en cinq jours !

Donc ceci représente mon 500ème article sur Mondoblog, et cela méritait quelques rétrospections. Car en tant que blogueur, la prolixité ne doit évidemment pas devenir un fait anodin. Puisque je n’aurais jamais pu rédiger ces nombreux billets si ma longévité n’avait duré que cinq jours seulement…

500 articles, ce n’est pas cinq membres ! J’avais créé un groupe sur Facebook qui contient plus de 70 000 personnes, et je suis honoré de constater que je demeure une source d’inspiration pour de très nombreux blogueurs.
500 articles, ce n’est pas une personne ! Je fais partie des pères fondateurs de l’ABC, l’association des blogueurs du Cameroun que nous avons érigée en août 2017, et qui est devenue une référence internationale en termes d’activités sur le blogging.
500 articles hein, cela ne se rédige pas en cinq minutes seulement, puisque j’avais débuté sur Mondoblog le lundi 22 septembre 2014, à 21 heures…

Et paradoxalement, je n’ai pas vu le temps passer. Après neuf années d’écriture et d’observation de la mentalité camerounaise, j’ai conservé la même envie et le même engouement. Je suis devenu certainement plus mature, un peu moins émotionnel et invariablement plus exigeant. Mais malgré toute ma modestie, je suis bien obligé de reconnaître que les 500 articles que je viens de publier sur Mondoblog, c’est vraisemblablement un exploit.
Parce que c’est le genre de choses que vous ne pourriez jamais réaliser en  cinq jours seulement…


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À quoi ressemble la prostitution camerounaise ?

Je ne viens pas vous parler de la vente de piment qui a lieu à travers les réseaux sociaux, et qui est pratiquée par la plupart de nos influenceuses.Mais plutôt à quoi ressemble la prostitution de rue ici au Cameroun…


À quoi ressemblent les prostituées

Pour faire simple hein, ce sont des filles désespérées ! Je dirais même de vieilles femmes désespérées ; puisqu’il y en a qui sont entrées dans ce « métier » depuis leur plus tendre jeunesse, et qui pourtant sont dorénavant devenues des septuagénaires…
Les prostituées ne sont pas des filles qui rêvaient de devenir des prostituées. Ce sont de jeunes femmes qui s’y sont retrouvées par précarité ou alors par déperdition scolaire. Parfois c’est une grossesse inopinée qui les a plongées dans cet engrenage irréversible (puisqu’elles y seront condamnées jusqu’à la septantaine), ou alors parfois c’est tout simplement la drogue. Ce sont parfois des filles abandonnées qui ont grandi dans un environnement social défavorisé, sans aucune autorité parentale responsable. Mais, parfois aussi, et il faut bien le reconnaître, ce sont souvent des demoiselles qui ont librement choisi cette activité parce qu’elles aiment consommer l’alcool, la cigarette, la vie facile, l’argent facile, et aussi parce qu’elles aiment se retrouver régulièrement dans les ambiances et dans les réjouissances.
Les prostituées du Cameroun ne ressemblent pas forcément à nos vendeuses de piment qu’on retrouve sur SnapChat et sur WhatsApp. Certaines sont de jolies filles, et d’autres ont le corps meurtri de cicatrices. D’aucunes sont de petites adolescentes qui viennent à peine d’atteindre leurs dix-sept ans ou bien leurs dix-huit ans, mais qui se positionnent gaillardement tous les soirs devant des ruelles mal éclairées. Les déceptions amoureuses et les désillusions de la vie leur ont rempli le regard, au point où elles ont décidé de brader leur intimité et leur sexualité ; ce qui est pourtant censé être la chose la plus précieuse que devrait préserver une valeureuse femme camerounaise.


À quoi ressemble la prostitution ?

Je vous ai parlé des prostituées, mais la prostitution c’est encore pire ! Surtout la prostitution camerounaise. Parce que cela se passe dans des chambrettes, sur des matelas mal cousus, lorsque cela ne se passe pas sur des cartons déchirés et déchiquetés tout simplement…
Je viens de parler de « passe », parce que c’est de cela qu’il s’agit. La fille t’entraîne derrière un dédale labyrinthique d’un bâtiment en cours de construction, et c’est à même le sol que vous allez terminer votre petite affaire […] Ça se passe en quelques secondes seulement, comme si tu étais atteint d’éjaculation précoce comme mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè.
Les filles qui font la prostitution au Cameroun n’ont pas de temps à perdre ! Elles ont déjà perdu presque toute leur sensibilité émotionnelle : elles n’ont plus honte, elles n’ont plus peur, elles n’ont plus d’états d’âme et elles n’ont plus aucun scrupule. Elles se dénudent sur les bords des rues au vu et au su de tous les passants, devant les phares des voitures, et cela ne les indispose aucunement. Elles se déshabillent à longueur de journée devant des inconnus qui les trouvent parfois splendides ou hideuses, mais elles ne se focalisent plus sur ces appréciations-là. Elles traînaillent dans les bordels jusqu’au milieu du petit matin, sans aucune frayeur, et elles frayent avec des braqueurs et des agresseurs qui sont surtout des protecteurs pour elles, plus même que les éléments de notre Police et notre gendarmerie qui les rackettent systématiquement tous les soirs.
La prostitution camerounaise est crade ! Lorsque les filles ne sillonnent pas les trottoirs dans les sous-quartiers et dans les élobis, elles sont parquées dans des auberges mal loties où elles payent un loyer exorbitant à la fin de chaque nuitée. Elles multiplient les passes afin de rentabiliser leur activité peu rémunératrice, puisque le prix de la marchandise est relativement très insignifiant. Elles se fichent pas mal de leur santé biologique puisqu’elles respirent des odeurs irrespirables, elles mangent dans des conditions d’insalubrité inimaginables, et elles se mélangent avec des clients dont l’hygiène corporelle est… comment dire ça… incroyablement insupportable !
Sans parler de celles qui happent leurs clients et qui les emmènent derrière des bosquets publics, comme j’avais vu l’autre jour en plein carrefour ici au quartier Bonamoussadi…


Girls as young as 12 are working in the prostitution ring to survive in the slums of lagos, nigeria
Les prostituées camerounaises sont souvent parquées dans des chambrettes insalubres qu’elles doivent payer tous les soirs. Source: cameroun-muntunews.com /Image reprise sous autorisation

À quoi ressemblent les proxénètes ?

Ce que je trouve le plus effroyable dans cette affaire, ce sont les proxénètes. Les maquereaux, si vous préférez. C’est-à-dire des mecs qui vivent exclusivement de l’activité de péripatéticienne de leur petite amie, ou alors ceux qui ont pour profession de nettoyer les chambrettes, de faire payer des tributs aux filles tous les soirs, de les prostituer exagérément voire de les esclavagiser…
Lorsque j’étais un étudiant à Ngoa-Ekellé, j’avais vu un gars qui tenait sa lampe-tempête dans l’obscurité, et qui collectionnait les 200-200 francs à chaque fois qu’une fille venait utiliser l’un de ses minuscules espaces. Et ici à Douala, c’est grave ! Les proxénètes sont nombreux devant les « comptoirs » de ces filles, avec leur attitude patibulaire et leur apparence de délinquants récalcitrants et de tortionnaires. Les proxénètes de Douala demandent aux clients de se dépêcher lorsque ceux-ci ont déjà assez duré avec la prostituée, parce que le temps c’est de l’argent. Nos proxénètes défient la Police lorsqu’il y a des rafles, et ils se portent même souvent caution de ces pauvres filles. J’ai même envie d’imaginer que ce sont eux qui font prospérer cette activité dans nos deux grandes métropoles, même si ça reste tout de même l’un des plus vieux métiers de l’univers.
Mais je suis quand même un peu dégoûté par ce type de gangsters. Car ils tirent leurs dividendes de la prostitution de ces misérables filles innocentes, ils les martyrisent et ils les surexploitent à outrance. On dirait que ce que je voyais dans les films américains existe bel et bien ici dans notre pays le Cameroun…


À quoi ressemble cette profession ?

C’est le plus vieux métier du monde, comme j’ai dit tout à l’heure. C’est un « travail » qui ne disparaîtra jamais de la surface de la Terre. C’est une activité inhérente à la réalité de la bestialité humaine, puisque le sexe fait partie intégrante de notre animalité la plus élémentaire…
C’est une conséquence de la promiscuité financière. Pauvreté mentale, spirituelle, éducationnelle ou pécuniaire. Parce que la plupart des filles de joie sont persuadées qu’elles ne perdent rien du tout en offrant leur corps, et pourtant elles perdent beaucoup de choses sur leur aura et sur leur bonne fortune. La plupart de ces filles qui pratiquent la prostitution y sont entrées par effraction, par accident ou par hasard. Elles ont pensé résoudre un problème temporaire après lequel elles retrouveraient une vie presque normale, mais hélas, elles ne redeviendront plus jamais les filles ordinaires qu’elles étaient pourtant auparavant. Elles finiront par cracher sur la société à force de désespérance, elles s’accoutumeront malheureusement à la chosification masculine dont elles sont victimes, et elles en voudront involontairement aux autres filles qui ne donnent pas leur sexualité à n’importe qui, et qui leur apparaissent indiscutablement comme étant « épousables ».
Les filles qui pratiquent cette activité déshumanisante y vieillissent sans même s’en rendre compte. Elles ne sont pas enregistrées à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), elles n’ont pas de salaire ni de plan de retraite, et elles sont devenues des parias dans la société mais également pour leur entourage. Elles ont vite compris que c’est difficile pour un homme acceptable de les accepter avec cette déformation de la vie nocturne, et elles ont fini par se faire une raison. Elles traînent de bars en bars et d’auberges en auberges, en fonction des opportunités et des saisons. Parfois elles changent de ville pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Elles promettent de quitter cette activité avilissante le plus rapidement possible, mais qu’est-ce que tu veux bien qu’elles fassent d’autre ? Hein ? Rien du tout ! À part se déshabiller et enfiler des préservatifs à longueurs de journées, qu’est-ce qu’elles ont bien appris à faire d’autre ? Hein ?
Et même lorsque vous souhaitez les réinsérer socialement, vous perdez votre temps puisqu’elles retourneront inéluctablement vers cette activité de dévergondage.


des prostituées camerounaises qui discutent en journée
Les prostituées sont généralement encadrées par des proxénètes. Source: griote.tv /Image reproduite sous autorisation

À quoi ressemble la vraie prostitution au Cameroun ?

Donc je ne viens pas ici pour vous parler de la vente de piment qui a lieu sur Instagram ou sur TikTok, et qui est pratiquée par la plus grande majorité de nos filles sur internet. Mais plutôt à quoi ressemble réellement la prostitution de rue ici au Cameroun…

À quoi ressemble la prostitution camerounaise ? Cela ressemble à un fourre-tout, à une échappatoire, surtout dans une société où les femmes démunies sont généralement condamnées au dénuement et à l’indigence.
À quoi ressemble la prostitution au Cameroun ? Cela ressemble à un esclavagisme moderne, individuel, volontaire, inextinguible. C’est une forme de protestation pour certaines femmes qui estiment qu’elles ont été délaissées et abandonnées par nos autorités gouvernementales.
À quoi ressemblent finalement les prostituées ici au Cameroun, puisqu’il n’y a jamais eu de recrutement mais leur nombre ne fait que se multiplier de jours en jours…

Mais c’est parce que le pays est dur, même si je ne souhaite aucunement leur accorder une quelconque circonstance atténuante. C’est parce que la société ferme les yeux sur ce phénomène qui est pourtant ostentatoire et criard, de jour comme de nuit, et qui n’a rien à voir avec la pimenterie sophistiquée que vous pouvez consommer à travers les réseaux sociaux.
Car la vraie prostitution hein, c’est une expérience qui va vous bouleverser durant tout le restant de votre vie !


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