Le 11 février, « fesse » de la jeunesse
À la veille de leur célébration, les enfants d’aujourd’hui nous préoccupent avec leurs scandales criminels et aussi leurs innombrables dévergondages sexuels. De quoi se demander si le 11 février, n’est pas plutôt en train de devenir une « fesse » de la jeunesse…
Fête de la jeunesse
Il faut savoir qu’au Cameroun, on célèbre encore la fête de la jeunesse. C’est-à-dire qu’on a choisi un jour artificiel, le 11 février, comme « fête nationale de la jeunesse » depuis 1967 lorsque Ahidjo était encore au pouvoir.
En réalité, cette date symbolise plutôt l’unification des Francophones avec la partie Sud du Cameroun britannique ; c’était en 1961, après un référendum d’autodétermination. La partie Nord, musulmane, avait préféré se joindre au Nigeria voisin. Et voilà comment la « Youth day », célébrée dans cette partie sud-anglophone, avait été récupérée par le président d’alors ; pour en faire une journée spéciale qui est malheureusement devenue la fesse de la jeunesse…
Fesses des écoliers
Je parle bien des écoliers et non des étudiantes. Je parle particulièrement des écolières. Parce que dans nos internats, dans nos lycées et dans nos collèges, c’est la ca-tas-tro-phe !
On a récemment vu encore, pas plus tôt que la semaine dernière, une jeune écolière de seize ans à peine, être renvoyée de son établissement pour avoir participé à une sextape avec… cinq camarades de classe !
C’est presque lunaire. Car nos adolescentes d’aujourd’hui, derrière leurs apparences de vierges effarouchées, ont toutes un téléphone smartphone qui leur sert de porno-projecteur. Elles sortent avec des hommes plus âgés, elles sont décomplexées devant la nudité masculine et même devant même le lesbianisme, et elles ont des envies libidinales démesurées.
Elles font à peine la classe de Troisième ou bien de Terminale, mais ce sont elles qui possèdent déjà un iPhone 16 Pro Max, ce sont elles qui portent des perruques brésiliennes extrêmement coûteuses, ce sont elles qui rêvassent de devenir des bimbos sur internet, et particulièrement sur Instagram et sur TikTok.
C’est grave ! Une jeunesse en manque de véritables modèles, avec de petits garçons de dix-huit ans qui sont déjà des parents irresponsables. La culture de la sextape et des partouzes a fini par s’installer, au même titre que les chilling et les concours de beauté exhibitionnistes. Résultat : on a fabriqué une jeunesse désintéressée de la vie socio-publique, une jeunesse abrutie et complètement déconnectée de la culture générale, qui ne s’intéresse qu’au sexe, à l’alcool, aux anniversaires, aux nouvelles paires de tennis ou de ballerines, etc.

Fête du gangstérisme
Pour les jeunes garçons alors, c’est grave ! Des microbes par-ci, des agresseurs par-là. Des revendeurs de chanvre et de cannabis de tous les côtés.
Dans nos établissements scolaires et dans tous nos sous-quartiers, ce sont des enfants d’à peine vingt-deux ans, qui sont les plus grands ravitailleurs de drogue. Et ils opèrent impunément devant les lycées, devant les commissariats, devant les boulangeries, devant les centres de loisirs ou encore devant les plus grands supermarchés.
Les agresseurs ! Dès la tombée de la nuit, c’est la psychose. De jeunes garnements à peine pubères, vous agressent aux quatre coins de la ville avec de longs couteaux tranchants. Ils vous dépossèdent de tous vos avoirs avoir véhémence et de la violence, non sans vous transpercer le corps avec quelques lames au passage. Le rêve de notre jeunesse est devenu la richesse rapide, pour des mobiles aussi débiles que superfétatoires : éblouir sa petite amie, acheter une grosse voiture, faire chanter son nom par les disc-jockeys en boîte de nuit, ou tout simplement se déverser dans le prouving inutile comme mon ennemi Samuel Eto’o, ou encore mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè…
Nous avons une jeunesse de gangsters. Nous avons des enfants qui n’en sont plus véritablement. Leur innocence a été volée, violée, et presque tous ces adolescents sont pratiquement devenus —ou vont devenir— des brigands et des arnaqueurs. Les métiers d’escroquerie connaissent un succès incommensurable, tel que celui de feyman ou encore de scammer. Ils ont perdu tout scrupule au sein d’un environnement dénué d’équilibre moral et psychique ; et voilà comment nos enfants d’aujourd’hui sont des sanguinaires, des assassins, lorsque les garçons ne sont pas des proxénètes et que les jeunes fillettes ne sont tout simplement pas des prostituées…
Fesses de leurs parents
Et puis, comment en vouloir à ces bambins et ces mioches, sans en vouloir à leurs géniteurs et leurs tuteurs ? Hein ? Parce que, oui, les vrais coupables de cette situation sont généralement leurs éducateurs…
J’ai assisté à une scène ou un parent camerounais, demandait de l’argent à sa propre fille qui avait seulement dix-sept ans. Et j’ai trouvé cela surréaliste ! Une petite fille qui fréquentait encore, et qui ne revendiquait même pas le moindre emploi ni la moindre rémunération…
Nos parents sont devenus de plus en plus fainéants, et c’est presque de leur faute. Ils observent leurs enfants mineurs se dénuder avant de sortir, et ça ne les préoccupe pas outre mesure. Ils ne s’interrogent même pas sur les acquisitions matérielles de leur progéniture. Ils ne sont pas très regardants sur les activités sexuelles de cette dernière. Ils sont effacés, absorbés par le combat de la vie qui devient de plus en plus difficile et insupportable, et ils ont carrément tourné le dos à l’éducation de leurs enfants et à leur civilisation…
C’est assez triste, mais quand même. Ces parents-là, sont-ils d’abord bien éduqués eux-mêmes ? Hein ? Ont-ils bénéficié de l’éducation civique de nos grands-parents, ces enseignements si précieux mais qu’on a quand même supprimés, et qui indiquaient à notre population comment se tenir, comment se comporter, comment s’exprimer et surtout comment conserver son intégrité et son honnêteté ? Hein ?
Comment peut-on bien éduquer nos propres enfants, si nous-mêmes déjà nous sommes complètement des acculturés ? Si nous-mêmes nous n’avons aucune conscience politique ni aucune ambition pour notre propre pays ? Hein ? Si notre seul objectif dans la vie, c’est de savoir ce qu’on va manger le lendemain, ou à quelle future cérémonie inutile on sera invité le weekend prochain par l’une de nos connaissances ?
Les parents camerounais sont comme des animaux qui sont dans une ferme, et qui laissent leurs enfants s’éduquer par les mauvais soins de la jungle sociétale. Ils ne sont pas stricts envers ces enfants, ils ne leur proposent aucun cadre de conduite ni aucune restriction morale ni éthique, et ils les dorlotent exagérément au point de leur faire perdre le moindre sens des réalités.
Résultat : nous avons des enfants qui commettent les crimes les plus odieux, et ce sont encore ces mêmes parents déraisonnables qui viennent débourser des fortunes pour les faire sortir de la prison…

Le 11 février, la faute de la jeunesse
Donc à la veille de leur célébration, les enfants du Cameroun me préoccupent avec leurs scandales criminels et aussi leurs interminables dévergondages pornographiques. De quoi se demander si le 11 février, n’est pas plutôt en train de devenir une grosse « fesse » de la jeunesse…
La fête de la jeunesse ! On nous a menti que la jeunesse s’en allait de sept à soixante-dix-sept ans, spécieusement pour permettre à des octogénaires et à des nonagénaires de confisquer notre pouvoir.
La faute de la jeunesse ! Nous avons une population majoritairement jeune, extrêmement majoritairement, et pourtant nous restons dirigés par une minuscule petite horde de quelques vieillards grabataires.
Le 11 février qui était censé mobiliser le « fer de lance » de notre Nation, s’est plutôt transformé en une véritable frasque de la jeunesse.
Parce que c’est durant cette célébration qu’il y aura des kermesses, des gastronomies scolaires, des rencontres sportives, des défilés et à la fin de tout ceci, le sempiternel discours soporifique de notre chef de l’Etat monsieur Paul Biya. C’est aussi durant cette célébration que se multiplieront les partouzes, les sextapes impliquant des élèves et des adultes, les avortements volontaires et immanquablement aussi quelques cambriolages organisés par des microbes […]
Parce que notre jeunesse est désorientée, complètement déscolarisée (même si elle va à l’école) et surtout volontairement dépolitisée. Bref, nous avons une jeunesse qui est malheureusement à l’image de notre pauvre pays le Cameroun…
Ecclésiaste DEUDJUI, moi je ne suis plus jeune
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