17 mars 2025

Autocritique sentimentale

Il y a une ex qui m’a dit l’autre jour qu’elle ne compte plus se remettre en couple avec moi. Et pourtant moi je ne l’aimais même plus hein ! Mais cette phrase m’a quand même remis en question, et c’est grâce à cette demoiselle que j’ai décidé de me lancer dans mon introspection sentimentale…


Autocritique de la drague

Pour dire vrai hein, je suis un mauvais baratineur. Un très-très mauvais dragueur ! Les gens me prennent souvent pour un séducteur parce que je collectionne les numéros de téléphone dans mon répertoire, mais en réalité je me comporte régulièrement comme un véritable goujat.
Déjà, on ne se lance pas vers une demoiselle parce qu’on a bu un peu trop d’alcool. On ne se lance pas vers une cameruineuse parce qu’elle nous apparaît relativement vulnérable. On n’accoste pas une jeune dame n’importe comment dans un marché, et encore moins dans un supermarché. On ne drague pas une femme dans la rue qui est pourtant sortie avec son mari ou son fiancé, et on ne récupère pas son numéro de téléphone parce qu’elle est allée se soulager derrière les toilettes…
Je suis un mauvais baratineur, en quelque sorte, c’est-à-dire un très-très-très mauvais dragueur ! Parfois je perds les bonnes manières lorsque je me positionne devant une plantureuse inconnue ; et même lorsque j’obtiens son numéro, il ne me servira à rien puisque je vais le supprimer ou alors l’abandonner au fin fond de mon répertoire téléphonique…


Autocritique comportementale

Dans ma vie de couple, je suis encore plus détestable ! Mes vies de couple en réalité, s’il faut être plus précis.
Parce que je suis le genre de petit ami que sa petite amie ne peut pas voir quand elle le désire, et encore plus lorsque je m’enferme dans mes hibernations. Je suis un homme infidèle qui a inventé le « célibat polygamique ». Je suis un amant incroyablement rancunier, un conjoint invariablement très exigeant, et je serai indiscutablement un époux intolérant et dont la jalousie sera irrémédiablement impardonnable.
Les femmes qui me connaissent savent que pour bien vivre avec moi, la seule condition c’est de m’aimer passionnément, sinon elles ne me supporteront même pas une seule demi-seconde ! Mes partenaires amoureuses ont souvent dû essuyer des larmes, parce que j’ai parfois des attitudes incompréhensibles puisque je suis devenu carré comme un logiciel informatique. Je suis le genre de concubin qui ne donne pas sa confiance, qui ne croit pas en Dieu, qui n’a pas systématiquement le sens de la famille élargie ni des considérations ethnico-traditionnelles, et, le pire de tout ça, c’est que je ne suis même pas un peu romantique ni assez attentionné dans mes multiples relations sentimentales.


drague en Afrique auparavant
Nos parents prenaient beaucoup de temps pendant la drague. Source: Facebook /CC-BY

Autocritique financière

J’ai déjà perdu beaucoup de femmes parce que je ne leur donnais pas assez d’argent. Ou du moins, pas comme elles l’exigeaient. Parce que les femmes d’ici se mettent en couple avec un homme parce qu’elles recherchent une sécurité financière, et elles ont d’abord besoin d’un individu qui les prendra presqu’intégralement en charge…
J’ai déjà perdu beaucoup-beaucoup de femmes pour ça ! Puisque comme je raisonne comme un logiciel informatique, j’ai du mal à digérer les incohérences qui sont générées par une Camerounaise lorsqu’elle a instantanément besoin d’argent. J’ai aussi du mal avec les femmes qui me demandent de l’assistance à distance, et pourtant moi j’ai prioritairement besoin d’un contact physique et d’une chaleur humaine. Certaines cameruineuses m’ont même traité d’insensible, parce que j’ai osé conserver la même humeur devant des situations qu’elles m’avaient pourtant présentées comme catastrophiques !
Et puis, je ne suis pas un flambeur comme mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè. Moi je m’assure que ma femme ait un toit, qu’elle ne manque de rien à manger ni de rien pour se soigner non plus, mais j’ai l’impression que ce n’est pas assez suffisant pour nos influen-suceuses du Cameroun. Car nos filles d’ici préfèrent plutôt les sorties inutiles, les exhibitions folkloriques et tout le bazar, les perruques péruviennes et indiennes, la vie de princesse sur les réseaux sociaux et le grossissement de leur popotin, etc.
Tout le contraire de ce que je considère comme étant prioritaire, lorsque je me mets en relation sentimentale avec une femme ici dans la ville de Douala.


Autocritique de la rupture

S’agissant de la rupture amoureuse, j’en ai déjà connues plusieurs. Des plus douloureuses aux moins douloureuses, même si j’avais toujours gardé quelque chose de positif et d’admirable chez chacune de ces partenaires…
Dans la plupart de mes séparations, c’est moi qui divorce mais c’est moi que l’on quitte ! Parce que je ne saurai jamais dire à une femme que c’est terminé entre nous deux. Parce que quand moi je n’aime plus, je ne le dis presque jamais. Parce que je suis le genre de lâche qui préfère se dissimuler derrière le silence, puisque je n’ai pas assez de courage pour dire ses défauts à ma dulcinée lorsque j’ai des récriminations à lui faire. Je suis un amant incroyablement rancunier, et j’ai un orgueil qui surpasse disproportionnément ma véritable valeur. J’ai souvent peur de faire du mal aux femmes dont je sais qu’elles m’aimaient réellement, mais au final je leur fais plus de mal encore ! Et finalement la fille comprend que notre séparation a déjà été consommée de mon côté, et généralement elle décide de me détester quasiment éternellement […]


Un homme dédoublé qui se critique violemment
il faut se battre avec soi-même pour devenir un meilleur conjoint. Source: infoescola.com /Image reprise sous autorisation

Autocritique sentimentaliste

Donc il y a une ex qui m’a dit l’autre jour qu’elle ne compte plus jamais se remettre en relation avec moi. Et pourtant moi je ne la calculais même plus hein ! Mais cette déclaration m’a quand même fait réfléchir, et c’est grâce à cette Camerounaise que j’ai décidé de me lancer dans mon auto-confession sentimentale…

Autocritique sexuelle ! Il y a des femmes qui ont été déçues par moi, parce qu’elles avaient l’impression que je les gardais auprès de moi uniquement pour avoir des relations sexuelles.
Autocritique conjugale ! Tellement de femmes se sont imaginées devenir la femme de ma vie, mais toutes ces illusions se sont toujours dissipées par une incompréhensible rupture.
Autocritique sentimentaliste mais surtout généralisée, parce que quand je parle de moi, je parle en réalité de tous les hommes camerounais !

Puisque les gars d’ici sont de mauvais dragueurs, ils ont des comportements inappropriés lorsqu’ils se retrouvent embrigadés dans la vie de couple, et surtout ils ne donnent pas assez d’argent à leurs conjointes. Et comme ils se séparent souvent très brutalement lors de la rupture, leurs ex finissent par les détester définitivement et elles décident de ne plus jamais se remettre en relation avec eux.
Voilà pourquoi nous devons tous nous lancer dans une autocritique sentimentale…


Ecclésiaste DEUDJUI, moi j’ai fait mon autocritique
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Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org

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