Ecclésiaste Deudjui

Pourquoi les Camerounais font des enfants ?

J’ai rencontré un jeune gars l’autre jour qui avait déjà huit enfants, et il me disait que l’un d’eux deviendra probablement un milliardaire dans le futur. Et c’est là que j’ai compris que la plupart des Camerounais font des enfants pour de mauvaises raisons !


Les Camerounais préparent leur retraite

J’ai compris un truc hein, les Camerounais font des enfants pour préparer leur propre retraite.
Parce que quand j’ai causé avec le jeune type qui avait déjà huit enfants, il m’a rappelé que « Mon frère ! Si l’un d’eux peut devenir riche un jour comme Samuel Eto’o, nessa c’est lui qui pourra me relever dans ma vieillesse ? »
Les Camerounais accouchent des enfants pour assurer leurs vieux jours. On peut même dire qu’ils anticipent. Car c’est certain qu’ils affectionnent ces enfants puisqu’il s’agit avant tout d’un instinct parental animalier, mais la priorité est d’abord mise sur le côté « sécurité sociale ». Leurs enfants deviennent ainsi une main d’œuvre totalement gratuite, une garantie d’assistance individuelle lorsqu’on ne pourra plus bien se mouvoir d’ici une quarantaine d’années, ou encore les futurs acheteurs de nos médicaments et de notre nourriture.
Il y a même des gens ici qui font des enfants pour être sûrs et certains que hein, il y aura au moins quelqu’un qui sera totalement disponible pour s’occuper intégralement de leur enterrement…


Les Camerounaises revivent leur jeunesse

Pour les femmes camerounaises, c’est parfois une sorte de renaissance ! Parce que je vois des jeunes filles ici —et même des mères, quelquefois— qui se projettent à travers leur progéniture, et qui veulent lui faire accomplir ce qu’elles-mêmes n’ont pas pu réaliser lorsqu’elles avaient le même âge.
On voit de jeunes mamans qui habillent leurs petites fillettes comme des prostituées, et qui osent paradoxalement s’en enorgueillir. On voit de vieilles mémés qui revivent leur jeunesse de wolowoss à travers leurs petites-filles, et qui leur demandent de ramener de l’argent à la maison sans même se préoccuper de leurs sources de revenus.
Pourquoi les Camerounaises font des enfants ? Eh bien c’est pour se sentir vivre, tout simplement ! Pour exister, pour se comparer aux adolescentes de son âge qui viennent d’avoir leur premier enfant également, bref, pour s’inventer une place et une utilité au sein de notre société. L’accouchement est devenu un moyen de justifier son passage sur cette Terre, une excuse imparable contre le chômage, ou encore une occupation permanente qui permet de s’éloigner de l’ennui, du stress et de la solitude sentimentale…


deux parents africains avec leur bébé
Les parents camerounais adorent littéralement leurs enfants. Source: dreamstime.com /CC-BY

Les parents camerounais jouent au tiercé

Et comme le bonhomme m’expliquait l’autre jour, il espère très sérieusement que l’un de ses huit enfants deviendra un futur milliardaire ! Il m’a d’ailleurs révélé que c’était extrêmement difficile de les élever (son salaire n’atteint même pas le SMIG), mais que l’espoir de les voir émerger un jour lui donnait la force de continuer à se considérer comme leur seul père.
Les parents camerounais sont surtout des calculateurs ! Au-delà de l’éducation scolaire qu’ils offrent aux enfants, ils rêvent d’abord de les voir réussir dans la vie. Financièrement principalement. Ils veulent les voir devenir médecins, politiciens, footballeurs professionnels, banquiers, etc. Ils se disent qu’avec un enfant qui vit au Canada, on n’aura plus forcément certains petits problèmes alimentaires. Ils accouchent de plus en plus parce que certains de ces enfants seront des cancres, bien sûr, bien évidemment, mais il y en aura forcément au moins un ou qui va sortir la tête de l’eau. Et c’est cet « héritier » qui va les protéger dans la vieillesse parce qu’il n’existe pas de sécurité sociale ici au Cameroun…


Les Camerounais font des enfants par accident

Pour vous dire la vérité hein, tous nos enfants sont des accidents ! Enfin, presque. Parce que certains ont quand même été réellement voulus et désirés, mais en réalité combien sont-ils ?
Les enfants camerounais sont des accidents d’autant plus que les papas camerounais sont des soûlards. Les enfants camerounais sont des imprévus d’autant plus que les mamans camerounaises ne contrôlent pas leur cycle menstruel. Les enfants camerounais n’étaient pas les bienvenus à la base, sinon expliquez-moi pourquoi toutes les femmes camerounaises ont déjà essayé d’avorter au moins une ou deux fois ?
On vit dans une société où les jeunes élèves tombent enceintes neuf mois seulement après les kermesses scolaires, et cela ne préoccupe presque personne ! Les enfants abandonnés sont nombreux là-bas dans les familles villageoises, et les mamans pernicieuses imputent certaines grossesses à leurs courtisans qui sont les plus fortunés. Le planning familial n’existe presque plus. L’utilisation du préservatif contre les grossesses non désirées est une chimère. L’encadrement adéquat d’un nouveau-né ainsi que la préparation budgétaire pour son avenir, ne font aucunement partie de notre vocabulaire. Parce que les gens disent que « l’enfant est une bénédiction », et d’ailleurs « Si Dieu nourrit déjà les oiseaux du ciel, à plus forte raison l’une de ses créatures ? »


Pourquoi est-ce que les Camerounais font des enfants ?

Donc j’avais rencontré un jeune vigile de trente-trois ans qui avait déjà huit enfants, et il prophétisait que l’un d’eux deviendra indiscutablement un futur milliardaire. Et c’est là que j’ai compris que hein, la plupart des Camerounais font des enfants pour de mauvaises raisons ici dehors…

Pourquoi les Camerounais font des enfants ? Parce que ça fait partie de la commodité sociale, ça permet à n’importe quel quidam de pouvoir se comparer à une personne financièrement aisée, sans nécessairement avoir besoin de réussir dans sa propre vie.
Pourquoi les Camerounais font des enfants ? Parce que ça ne coûte pas grand-chose (c’est gratuit, en réalité), ça attire la sympathie de la belle-famille et de quelques amis bien placés, et aussi ça procure l’illusion et le sentiment de la responsabilité.
Mais pourquoi est-ce que les Camerounaises font des enfants, décidément, si ce n’est pas exclusivement pour bénéficier éternellement de la pension alimentaire ?

Parce que quand je regarde mon ami Pierre La Paix Ndamè, lui il est officiellement le papa de six enfants ! Il a déjà cinq mamans différentes pour cette modeste progéniture, et pourtant il n’a même pas encore atteint l’âge de quarante ans ! Il m’a rassuré que l’un de ces enfants deviendra immanquablement un multimilliardaire, et d’ailleurs il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Car les Camerounais font aussi des enfants parce qu’ils adorent le sexe, tout simplement. D’ailleurs les enfants sont les personnes qui pourront nous réhabiliter dans notre vieillesse ici au Cameroun…


Ecclésiaste DEUDJUI
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Ne vous inquiétez pas pour moi !

J’ai déjà remarqué que comme je ne suis pas vantard, comme je ne suis pas exhibitionniste et comme je ne divulgue pas ma vie privée à travers les réseaux sociaux, il y a parfois des gens qui s’en préoccupent et qui veulent savoir si je n’aurais pas accessoirement besoin de quelque chose.
Et c’est l’occasion pour moi de leur demander de ne pas s’inquiéter pour moi…


Ne vous inquiétez pas pour ma santé

Je me porte relativement en assez bonne condition. Hormis quelques courbatures de temps à autre à cause de ma sénilité débutante, mais sinon je me porte relativement assez bien dans l’ensemble.
J’ai eu la chance de naître en très bonne santé et de pouvoir grandir jusqu’à cet âge. Je suis encore capable de me déplacer et de me débrouiller pratiquement tout seul. Et même si quelquefois j’attrape des céphalées et aussi quelques maux de gorge, pour le moment ça reste encore relativement assez anodin. Et je ne pense pas que ça vaille déjà la peine que vous commenciez à vous inquiéter pour si peu…


Ne vous inquiétez pas pour mon avenir

Mon avenir n’a jamais été tout tracé, car je le construis au fur et à mesure. Et même si je reste encore assez ambitieux malgré mon humilité caractéristique, disons que je ne m’en inquiète que trop peu. Car j’ai quand même réussi certaines grandes choses durant ma petite vie, même si j’en ai également ratées beaucoup d’autres. J’ai quand même acquis le luxe de pouvoir me permettre de refuser les opportunités qui ne me correspondent pas, et pourtant nous sommes dans un pays qui normalement ne nous le permet pas […]
Ne vous inquiétez pas pour moi ! Je sais particulièrement sur qui je peux compter. Je sais parfaitement combien la vie est difficile. Je sais mesurer précisément tout ce qu’il me reste encore à faire. Je n’ai pas besoin de vous impressionner pour que vous sachiez si je m’en sors ou bien si je ne m’en sors pas, mais rassurez-vous, pour le moment je ne suis pas un individu à plaindre ! Mon avenir est parsemé d’objectifs que j’ai déjà commencé à réaliser les uns avant les autres ; donc ce n’est pas parce que je ne suis pas vantard et que je ne suis pas extravagant, que vous allez déjà commencer à vous faire du souci sur mon devenir…


un esprit qui va vers la mort
Ne vous inquiétez pas pour moi après ma mort. Source: rtl.fr /Image reprise par autorisation

Ne vous inquiétez pas pour ma vie de couple

Mon absence de vie de couple, je devrais dire. Car certains se plaignent parfois de mon célibat, de ma postérité non procréée (j’ai pourtant des enfants dont je ne suis pas le géniteur), et aussi de mon manque d’engagement sentimental. Certains n’hésitent même pas à me balancer –en face !– que je ne suis pas encore un homme « responsable », et qu’il faut déjà impérativement que je songe immédiatement à me constituer une progéniture biologique… Tsuip !
C’est faux ! Je suis parfaitement responsable de mes amours. Je sais quand en jouir, et je sais quand ne plus en souffrir. Je sais aussi et j’ai surtout appris qu’il ne faut jamais prendre les filles des gens pour aller les esclavagiser dans votre foyer. Je sais ça ! Je sais cajoler une femme lorsque je suis amoureux d’elle, donc ne vous inquiétez pas pour ça ! Je sais aussi qu’il y a beaucoup de Camerounaises qui m’aiment à la folie ; d’ailleurs j’ai un peu honte de vous avouer que je n’ai jamais refusé l’idée du mariage, mais que j’ai délibérément préféré prolonger encore un peu ma vie de célibataire


Ne vous inquiétez pas après ma mort

Après ma mort, je serai déjà parti ! Ne vous embarrassez pas trop pour mon cadavre. Ne cherchez pas à savoir s’il sera bien habillé, ou encore si son cercueil sera chryséléphantin ou en bois massif. Je m’en moque ! Ce qui va se passer après ma mort ne m’intéresse pas puisque je ne serai même plus là pour vous regarder faire…
Ce qui me préoccupe actuellement, c’est ce que vous pensez de moi pendant ma vie. Suis-je un type bien ? Suis-je un vrai Camerounais ? Suis-je quelqu’un de bonne compagnie ? Suis-je un individu méchant, malhonnête, rancunier, invivable ? Est-ce que je suis même d’abord un bon blogueur pour commencer ?
Mais si vous venez là après ma mort, lors de ma veillée funèbre ou alors lors mon enterrement, pour me dire que j’étais un personnage formidablissime alors que vous ne le pensiez pas du tout, eh bien je vous maudirai de toutes mes forces ! Car je n’ai jamais eu besoin de votre flagornerie. J’ai passé toute ma vie à me mettre en retrait, et ce n’est pas le jour de ma mort que vous viendrez me faire accroire que j’étais le Camerounais le plus fantasmagorique du monde entier…


Je vous en prie, ne vous inquiétez plus pour moi !

Donc j’ai déjà remarqué que comme je ne suis pas pédant, comme je ne suis pas exhibitionniste et comme je n’expose pas mes affaires personnelles à travers les réseaux sociaux, il y a parfois des inconnus qui s’en préoccupent et qui veulent accessoirement me souhaiter un joyeux anniversaire.
Et c’est l’occasion pour moi de leur adresser tous mes sincères remerciements…

Ne vous inquiétez pas pour moi ! J’ai la chance inqualifiable d’avoir une famille extraordinaire, des amis inimaginables comme mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè, et je suis reconnaissant d’avoir déjà suffisamment profité d’une assez longue existence.
Ne vous inquiétez pas pour mon esprit ni pour mon âme ! Car même si je suis un athée (je ne crois pas en Dieu), j’ai toujours fait le Bien sans espérer que Quelqu’un me récompenserait un jour dans votre Paradis.
Ne vous inquiétez pas pour mon travail ! Car même si je n’ai pas de salaire, j’ai quand même la possibilité de m’offrir presque tout ce que je désire.

Surtout que je suis resté dans la simplicité comme ma mère, je suis resté dans la modestie comme mes ancêtres et je suis généralement identifié par ma sobriété. Parce que mon père disait souvent que « Vanité des vanités, tout est vanité ». Et je pense l’avoir si bien assimilé, puisque je me considère tout modestement comme l’un des Camerounais les plus heureux au monde !
Même si paradoxalement il y aura toujours des gens qui vont s’inquiéter pour moi…


Ecclésiaste DEUDJUI, moi je m’inquiète pour vous !
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Les Camerounais adorent leur pays, mais personne ne l’aime !

Au lendemain de la célébration de la fête du 20 mai, je me suis posé quelques interrogations sur le concept d’unité nationale. Et j’ai conclu que les Camerounais adorent leur pays hein, mais que personne ne l’aime en réalité…


Les Camerounais adorent leur village

S’il y a une chose dont je suis certain, c’est que les Camerounais adorent leur village ! D’ailleurs j’ai rebaptisé ce type de nationalisme-là le « villagisme », car à mon avis il se répercute sur presque tous les pans de notre société.
Ici au Cameroun, on préfère d’abord les « frères du village ». Ce sont eux qu’on recrute majoritairement et surtout prioritairement, lorsque nous nous retrouvons parachuté à la tête d’une administration pourtant nationale. Et même dans les petites entreprises c’est pareil ; car si le DG est d’une tribu, alors c’est 90 % du personnel de cette entreprise qui sera de cette tribu-là…
On a même inventé ici ce qu’on appelle « l’équilibre régional ». C’est-à-dire que pour le casting de nos administrateurs civils et de nos militaires, ainsi que de nos Directeurs généraux des entreprises étatiques et parapubliques, le président de la République s’appuie principalement sur les origines ethniques de tous ces individus. D’ailleurs c’est bien connu que si tu deviens une haute personnalité et donc une élite de ta communauté comme mon ami Pierre La Paix Ndamè, tu vas d’abord te battre pour que l’énergie électrique, l’eau courante ainsi que la route bitumée soient immédiatement aménagées à l’intérieur de ton petit village de Bomono…


Les Camerounais adorent l’incivisme

Si on était des citoyens qui adoraient véritablement leur pays, on devait d’abord commencer par pratiquer le civisme. Parce que ce qui me choque à l’intérieur de notre République, c’est d’abord la désobéissance civile !
Les Camerounais prétendent aimer leur pays tous les jours, mais ils le salissent tout le temps en réalité. Il faut voir comment ils déversent les ordures le long de nos ruelles, devant l’insouciance de nos autorités municipales ainsi que de nos forces de maintien de l’ordre. Nous violons les feux de la circulation au vu et au su de tout le monde, et nous urinons même sur la voie publique devant les caméras policières de vidéosurveillance…
Les Camerounais vivent sur leur propre territoire comme s’ils y étaient de passage, et en réalité ils se fichent pas mal de savoir ce qu’il en adviendra après leur départ dans l’au-delà. Les réflexions sur les toilettes publiques ou sur l’aménagement de l’urbanisme n’intéressent personne, mais nous proclamons pourtant que nous adorons notre petite Afrique en miniature. Les enseignements sur la morale et sur l’éducation civique ont foutu le camp depuis belle lurette, laissant place à la disparition progressive de notre mémoire collective. On a plutôt l’impression d’être une populace d’individus disparates qui se sont retrouvés sur la même aire géographique, et qui n’avons que les langues française et anglaise comme instrument d’appartenance nationale. D’ailleurs la réforme foncière est là pour nous rappeler que chaque Camerounais n’est pas chez lui n’importe où à l’intérieur de notre Triangle…


défilé du 20 mai 2023 au Cameroun
Les Camerounais affichent un patriotisme exacerbé lors du défilé du 20 mai. Source: french.news.cn /CC-BY

Les Camerounais ne s’aiment pas entre eux

À vrai dire, nous ne nous aimons que lorsqu’il s’agit de partager une bière ensemble ! Je suis sérieux hein, c’est la stricte réalité. Les Camerounais n’ont pas un problème de vivre-ensemble, ils ont surtout un problème de manger-ensemble.
Les Camerounais ne s’aiment pas trop entre eux, parce que s’ils s’aimaient entre eux ils allaient partager les ressources naturelles disponibles de façon quasi-systématique. Mais au contraire on a une poignée d’individus qui s’accaparent pour eux seuls la grosse manne financière de richesses de notre tendre République, et qui condescendamment nous narguent en mondovision… Tsuip !
Si les Camerounais s’aimaient entre eux, ils ne verraient pas les autres communautés uniquement comme des opportunités ou des rivalités. Certaines ethnies ne qualifieraient pas les autres ethnies avec des expressions dévalorisantes, et l’acquisition des titres fonciers se ferait naturellement et sans aucune intention de déstabilisation. Les discours de haine s’amenuiseraient à travers les réseaux sociaux, et le conflit fratricide du Nord-Ouest-Sud-Ouest trouverait immédiatement quelques esquisses de pacification.
Si les Camerounais pouvaient s’aimer un jour, ils mettraient d’abord en avant l’intérêt général en toutes circonstances. On penserait d’abord au développement économique et social de la ville où on se trouve, avant de penser à sa propre personne ou encore à son propre village. Les gens comprendraient alors que l’unité nationale est un bien grand concept, et qu’elle ne se résume pas seulement à de simples slogans électoraux. Elle se définirait comme la capacité de notre population à se projeter sur un avenir commun et un destin unique, lesquels nous aurions voulu indéfiniment inséparables et indissociables…


Le patriotisme est un argument politique

Mais finalement, que nous reste-t-il, sinon un patriotisme de façade ? Hein ? Au lieu de se comporter en véritables patriotes, on oblige les citoyens à se tenir droit devant les emblèmes nationaux, et on leur présente un hymne national déconnecté de nos réalités d’indépendance, tout en leur demandant de s’y prosterner en toute obséquiosité.
Non, le patriotisme ne se décrète pas ! Si nous aimions vraiment notre pays, ce sentiment naîtrait tout seul. On pourrait peut-être le susciter à travers des enseignements historiques et l’érection de panthéons, mais on ne devrait jamais le revendiquer à travers des monuments dispendieux devant les bâtiments de la Primature. Il faut arrêter de penser que le patriotisme se résume à réécouter les chansons de bikutsi ou bien de makossa. Non ! Il faut arrêter de supposer que si on aime notre Nation, cela signifierait qu’on se retirera le droit de pouvoir le critiquer ouvertement. Et pire, il ne faut pas s’imaginer que tous les opposants de notre gouvernement —et de notre chef de l’Etat— sont systématiquement des antipatriotes…
Parce que dans la bouilloire du lavage cervical opéré par nos fins prévaricateurs, il y a toujours cette musique subliminale en fond sonore. Ils ont presque réussi à monopoliser l’amour de la patrie camerounaise, et ils le distribuent exclusivement à leurs ouailles et leurs alliés. D’ailleurs le patriotisme est devenu un outil politique très utilisé par les institutions au pouvoir, afin de nous accoutumer à la résilience dans un contexte de vie chère manifestement insupportable. Et pour nous amadouer ils multiplient les slogans de vivre-ensemble comme si c’était suffisant pour matérialiser cette pseudo-représentation de l’unité nationale…


Tous les Camerounais adorent notre pays, mais personne ne l’aime !

Donc au lendemain de la célébration de la fête du 20 mai, je me suis posé plusieurs interrogations sur le concept de la réunification. Et j’ai conclu que les Camerounais adorent leur pays hein, mais que personne ne l’affectionne en réalité…

Les Camerounais adorent leur pays ! Ils sont orgueilleux de proclamer leur camerounité à qui veut bien les écouter, et pourtant tous veulent immédiatement partir de ce territoire à la moindre petite opportunité.
Les Camerounais adorent leur pays ! Ils veulent une Nation nouvelle, équitable et respectable, mais c’est la seule population au monde qui réclame le changement sans pour autant commencer par changer elle-même.
Les Camerounais adorent littéralement leur « continent », mais malheureusement cet amour-là se limite exclusivement à nos Lions indomptables.

Parce que les Camerounais privilégient chacun son village, prioritairement et avant tout ! Les Camerounais sont des inciviques qui ne se préoccupent pas de l’avenir du Cameroun après leur disparition. Les Camerounais ne s’aiment pas vraiment entre eux, malgré les biaiseuses apparences. Et même si Paul Biya a réussi à instrumentaliser le nationalisme pour consolider sa dictature, nous savons pertinemment que l’unité nationale n’existe plus.
Parce que tout le monde ici parle du Cameroun alors que personne ne l’aime en réalité…


Ecclésiaste DEUDJUI, j’aime mon pays le Cameroun
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J’ai assisté à la première journée des play-offs à Bépanda

Les play-offs du championnat MTN Elite one ont débuté ce dimanche 14 mai à Bépanda. Et j’ai été très curieux d’y participer…


L’organisation

Sur le plan organisationnel, je peux dire que cette première journée a été une réussite. Déjà parce qu’il n’a pas plu, mais aussi parce que l’évènement a été agrémenté de plusieurs divertissements. Il y a eu Tenor qui a effectué une mini-prestation, ainsi qu’un jongleur de balles qui nous a émerveillés avec sa manipulation du ballon rond. Le speaker et le DJ ont entretenu le public durant toute la journée, lui qui donnait les indications sur les arrivées des personnalités, sur la composition des effectifs, sur les concours tombola des sponsors, sur la programmation de la journée, etc.
Pour une fois, la Fécafoot a fait du bon boulot ! Les tickets se vendaient à l’extérieur du stade et l’accès à l’intérieur se faisait en quelques minutes seulement. Il y avait une grosse cohorte policière pour la sécurité du public, mais également quelques gendarmes et une bonne cinquantaine de stadiers. Sans oublier deux véhicules d’ambulance et quelques urgentistes pour assurer la sécurité sanitaire de tous ces innombrables spectateurs…


Le public

Disons que je me suis retrouvé dans ce stade un peu par hasard, puisque ça fait longtemps que je n’avais plus assisté à un match de football du championnat camerounais. Mais j’ai été très agréablement surpris, puisque le public a répondu massivement présent à l’appel…
Officiellement, nous étions environ 27 850 spectateurs. Mais à l’intérieur ça bouillonnait, et ça discutait dans la convivialité. J’ai vu des supporters arriver au stade avec leur petite amie. Ainsi que d’autres aficionados se déplacer avec toute leur petite famille (femmes, enfants, neveux, cousins, etc). L’ambiance était plutôt bon enfant, et les supporters des quatre équipes effectuaient des animations visuelles et sonores qui étaient très divertissantes. Surtout ceux de Bamboutos, dont personne n’ignore qu’ils sont probablement les fanatiques plus passionnés de notre République !
En fin de compte, nous avons passé un très bon moment. Chacun discutait avec ses voisins comme s’ils se connaissaient depuis des décennies auparavant, et j’ai retrouvé là un aperçu de ce que devrait représenter le vivre-ensemble. Nous étions là pour la passion du football, mais également aussi pour le brassage culturel et l’unité nationale. Et au-delà de toutes ces effusions, j’ai compris que le football était un extraordinaire vecteur de cohésion nationale, si et seulement si il était organisé de la meilleure des manières possibles…


spectateurs des play-offs à Bépanda
Le public a répondu présent pour la première journée des play-offs de la Fécafoot, à Douala. Crédit: Ecclésiaste Deudjui /CC

La qualité des matchs

Pour ce qui est de la qualité des matchs, disons que c’est un peu mitigé. Car autant j’ai été très déçu par la première rencontre (Coton sport contre Gazelle de Garoua), autant je me suis levé de ma chaise lors de la partie entre Bamboutos de Mbouda, et Canon sportif de Yaoundé. La première rencontre était soporifique, ennuyeuse et terne, d’ailleurs elle a représenté une très mauvaise publicité pour notre championnat soi-disant professionnel. Coton sport l’a emporté sur un but très litigieux en fin de match, sur le score de 1 but à 0.
La seconde rencontre était très enlevée, par contre. Dès les premières minutes, on a senti des équipes engagées et des joueurs très motivés. Les supporters faisaient des bruits assourdissants, et les spectateurs commençaient progressivement à se réveiller. Bamboutos de Mbouda nous a offert un football de qualité, léché, avec des gestes techniques répétés et des mouvements d’ensemble qui étaient très équilibrés. Ils ont rapidement mené deux buts à zéro, sur un mouvement d’équipe superbe, avant d’encaisser un but en fin de match pour finalement l’emporter sur le score de 2 buts à 1.


La formule des play-offs

Personnellement je suis contre cette formule des play-offs, même si elle offre une forme de « finale » de notre championnat national, car je la trouve décalée par rapport à ce qui se fait de mieux dans la plupart des meilleurs championnats du monde.
L’année dernière les play-offs s’étaient déroulés à Garoua avec quatre équipes, sous la forme de demi-finales et ensuite d’une finale qui avait été remportée par Coton sport. Cette année la ville de Douala a été choisie comme hôte, même si aucune équipe du Littoral n’a réussi à se qualifier. La formule a été revisitée, et cette fois-ci les play-offs se disputent sous la forme d’un mini-championnat en aller simple, où chaque participant (Coton sport, Bamboutos, Gazelle et Canon de Yaoundé) affrontera tous ses adversaires en aller simple. Les matchs se dérouleront donc le 14 mai, le 18 mai et ensuite le 21 mai. Le champion du Cameroun sera désigné sur la base du nombre de points, du goal average, du nombre de buts marqués, etc…


J’ai assisté à la première journée des play-offs de la Fécafoot

Donc les play-offs du championnat MTN Elite one ont débuté ce dimanche 14 mai 2023 à Bépanda. Et même si Pierre La Paix Ndamè était absent, moi j’ai été vraiment heureux d’y participer…

J’ai assisté à la première journée des play-offs ! Le comité d’organisation a choisi le stade omnisports au détriment de Japoma, car il fallait un endroit concentrique susceptible de drainer le maximum de populations.
J’ai assisté à la première journée des play-offs ! C’était plutôt un évènement dédié à la gloire de Samuel Eto’o Fils, car même les intermèdes musicaux avaient pour objectif de célébrer sa magnificence.
J’ai assisté à la première journée de la finale de notre championnat de football, et disons que mon sentiment reste encore très mitigé.

Car même si j’ai été relativement satisfait par l’organisation, j’ai surtout été émerveillé par l’adhésion de notre formidable public. J’ai vu des Camerounais qui ne demandent qu’à s’épanouir, et qui sont prêts à accompagner le mouvement footballistique si notre championnat se rend capable de leur fournir un véritable spectacle. J’ai observé un niveau de jeu assez insatisfaisant (de la part de Coton sport et de Gazelle), mais aussi quelques fulgurances et un jeu d’équipe assez organisé et très prometteur (de la part de Bamboutos et du Canon de Yaoundé).
Et s’il me fallait retenir une seule chose, je dirai quand même merci à la Fécafoot. Son président est très mal conseillé mai au moins il essaie de restaurer au football camerounais toute sa splendeur…


Ecclésiaste DEUDJUI, j’étais aux plays-offs
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J’ai la voiture !

Tous ceux qui me connaissent savent que je n’ai jamais été un vrai fan des véhicules à quatre roues. Mais paradoxalement depuis un certain moment, j’ai la voiture !


Je n’ai jamais été un fan de la voiture

Depuis que je suis tout petit, je n’avais jamais été fasciné par les véhicules à quatre roues. Pourtant mon père a utilisé toutes sortes de voitures : des pick-up, des berlines, des 4×4, des décapotables, etc.
Moi j’ai toujours détesté les voitures parce que je les trouvais très onéreuses et généralement très encombrantes. J’étais pourtant non mécontent lorsque je montais dans la belle voiture de quelqu’un, mais cela ne suffisait pas pour me provoquer l’envie de devenir un jour aussi le propriétaire. D’ailleurs j’ai définitivement cessé de penser à posséder une voiture depuis avril 2018, lorsque j’ai vu toutes les tracasseries que je rencontrais avec mon gigantesque scooter de la marque Peugeot…


Comment acheter une voiture ici à Douala

Pour acheter une voiture d’occasion ici à Douala, c’est très simple mais c’est également très-très compliqué !
Déjà, tous les vendeurs vont te dire que leur véhicule est formidable ! Les revendeurs vont surenchérir sur le prix d’origine fixé par le réel propriétaire, afin d’augmenter considérablement leurs commissions et leurs marges. Les intermédiaires vont te proposer des véhicules qui ne sont même plus normalement utilisables, et ils vont te les proposer à des prix qui sont si exorbitants…
Quand j’ai voulu acheter ma voiture, je n’y connaissais pas grand-chose. Je ne regardais même pas Auto-Moto sur TF1 pour commencer. Je ne savais pas faire la différence entre les différentes marques, ni les différents modèles. C’est ainsi qu’on m’a informé que 85 % du parc automobile de Douala ce sont des Toyota —surtout— et les Mercedes. On m’a appris que leurs pièces sont relativement faciles à trouver pour les Toyota, mais qu’on vole également ces voitures très facilement. On m’a dit que les marques « No Name » comme Hyundai, Kia, Ford, Suzuki, Honda, Mazda, Renault, Chevrolet et j’en passe, avaient des pièces qui coûtaient deux fois plus cher que les Toyota, et que parfois même elles étaient systématiquement introuvables !
J’ai appris qu’il y avait les occasions d’Europe qui n’ont jamais roulé ici au pays (enfin, c’est ce qu’on nous fait croire), et qu’elles coûtaient quatre fois plus cher parce qu’elles étaient indiscutablement plus fiables. Mais qu’il y avait également les secondes mains, les troisièmes mains, les quatrièmes mains même, d’ailleurs j’ai vu une vieille Corolla 111 que Pierre La Paix Ndamè était venu me proposer à presque 350 000 FCFA seulement…


logo voiture Mercedes
Ma voiture est de la marque Mercedes. Source: Facebook /CC

Ma voiture c’est une Mercedes

Finalement j’ai pris une Mercedes ! Contre vents et marées. Une Mercedes Kompressor Class C, de la série 180. Mes conseillers me l’avaient pourtant fortement déconseillée, soi-disant parce qu’elle serait trop difficile à entretenir pour moi […] Je leur ai demandé si elle était bonne, ils m’ont répondu « Oui ». Je leur ai demandé si le moteur répondait encore parfaitement, et ils m’ont rétorqué qu’il était en parfait état de fonctionnement.
Alors je leur ai répliqué : « Laissez-moi donc prendre ma voiture ! »
J’ai ensuite déboursé ce qu’il fallait pour le certificat de vente au commissariat, j’ai récupéré les pièces du véhicule (il n’y a que la visite technique qui était encore à jour) et j’ai versé une partie de l’argent au vendeur. J’ai géré deux ou trois petites choses avec l’intermédiaire qui m’avait proposé cette affaire, et puis j’ai embarqué tout ce petit groupe (le vendeur, l’intermédiaire, le mécanicien, mes conseillers) dans un cabaret où nous avons terminé la soirée jusqu’au petit matin…


Les femmes adorent l’odeur du carburant

Depuis que j’ai ma Mercedes Kompressor Class C série 180, les femmes me suivent déjà comme des araignées et des panthères. Mes ex ont recommencé à refaire surface dans mon inénarrable petite vie, et elles me disent déjà que « Bé’éé ! Est-ce que tu sais même que tu m’as beaucoup manqué ? »
Depuis que j’ai acheté ma nouvelle voiture, les gens me trouvent subitement plus intéressant. Je suis devenu plus mignon, plus drôle, plus romantique, plus intelligent, bref, plus charismatique. Surtout que, lorsqu’une fille s’assoit à côté de moi sur le siège passager et qu’elle attache sa ceinture, elle reçoit immédiatement la fraîcheur de mon climatiseur. Elle peut pianoter sur l’écran tactile de mon lecteur vidéo pour écouter de la bonne musique, que ce soit en mode Bluetooth ou alors en mode YouTube. Le tout dans une atmosphère réconfortante qui est propice aux attouchements les plus audacieux et aussi les plus libidineux.
Il y a même une fille qui m’a dit l’autre jour qu’elle aimerait passer tout un week-end avec moi ! Il y a une autre femme qui a proposé de venir me faire la cuisine durant toute la semaine. Il y a une énième cameruineuse qui n’aimait pas trop me rencontrer auparavant, lorsque je roulais encore avec ma vieille moto Bazar, mais qui m’a demandé ce matin si je suis encore célibataire et si je suis déjà véritablement prêt pour le mariage…


J’ai ma voiture !

Donc tous ceux qui me fréquentent savent que je n’ai jamais été un vrai fanatique des véhicules à quatre roues. Mais paradoxalement depuis un certain moment, j’ai la Mercedes !

J’ai la voiture ! Je suis le bienvenu au club, puisque dorénavant mes problèmes principaux seront le garage, la vidange, le plein de carburant, la vignette automobile, l’assurance, la visite technique, le péage, le radar, la carte grise, etc.
J’ai la voiture ! C’est la première fois que je suis propriétaire d’un véhicule, et pourtant je suis titulaire de mon permis de conduire depuis le mois de septembre 2015 !
J’ai acheté une voiture sophistiquée presque contre l’avis général, puisque tous mes conseillers m’ont dit qu’elle n’était pas recommandable pour un premier chauffeur.

Mais c’était une très bonne affaire, et surtout je voulais principalement me faire plaisir. Et quand je vois comment les gens me trouvent subitement plus intéressant (et qu’ils se bousculent pour que je leur emprunte ma voiture), je me dis intérieurement que j’ai fait le bon choix.  Parce que pour moi hein, la voiture ne doit pas seulement être considérée ni utilisée comme un moyen de locomotion…


Ecclésiaste DEUDJUI, j’aime ma voiture !
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[VIDÉO] Pourquoi les Camerounais boycottent MTN et Orange ?

Depuis le lundi 24 avril, Les Camerounais ont entamé un mouvement progressif de boycott envers les opérateurs téléphoniques MTN et Orange. Mais qu’est-ce qui peut bien expliquer un tel déferlement de protestations ?
N’oubliez pas de vous abonner à ma chaîne YouTube et de laisser vos commentaires comme l’a déjà fait mon ami Pierre La Paix Ndamè.



TITRE :
Pourquoi les Camerounais boycottent MTN et Orange ?

UNE IDÉE DE :
Ecclésiaste Deudjui

CRÉDITS PHOTOS :
ED Prod

SUPERVISION :
Les CAMEROUNAISERIES


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Au Cameroun, le mariage est une question de vie ou de mort…

Les hommes pensent souvent que le mariage est un amusement hein, et pourtant il s’agit là d’une question déterminante de vie ou de mort ! Surtout lorsque cela concerne particulièrement certaines Camerounaises…


C’est une question de logement

Le mariage est d’abord et avant tout une question de logement. Parce que lorsqu’une femme se met en relation amoureuse, elle est au moins certaine qu’elle ne manquera pas de couverture, de toiture, de canapé, de propriété privée, de véranda, etc.
C’est même la raison pour laquelle beaucoup de femmes se jettent dans le mariage ! Elles épousent souvent quelqu’un parce qu’il a un terrain titré, ou alors parce que c’est le successeur indiscutable du domicile familial. Les femmes s’accrochent aussi sur les locataires qui payent régulièrement leur loyer, et qui n’ont pas trop l’habitude de se disputailler avec leur bailleur. Parce que le logement est une véritable problématique ici au Cameroun, et donc on s’accroche comme on peut sur l’homme qui peut au moins nous assurer ce minimum de sécurité immobilière…


C’est une question de nourriture

Comment ne pas parler de la nourriture dans les foyers camerounais ? Hein ? Parce que non seulement nos femmes sont vraiment de vraies gourmandes, mais cela peut aussi constituer un motif principal de séparation et de rupture !
Les femmes camerounaises se marient d’abord —et avant tout— parce qu’elles ont rencontré quelqu’un qui sera capable de les rationner tous les matins. Les femmes se marient pour être en sécurité alimentaire. Le mariage est devenu une garantie de nutrition permanente et de désaltération perpétuelle. Les femmes supportent même l’infidélité répétitive de leur conjoint, mais à condition que celui-ci laisse l’argent de la popote avant d’aller forniquer dehors… Et lorsque vous voyez une femme qui veut déjà sortir ses griffes, qui s’enflamme et qui alerte tout Dibombari à cause des mauvais comportements de son fiancé Pierre La Paix Ndamè, c’est peut-être parce qu’elle l’aime mais c’est aussi parce qu’elle n’a pas du tout envie d’être dépossédée de sa mamelle nourricière…


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Certaines femmes se marient à des expatriés afin d’améliorer leur condition de vie. Source: lebanco.net /Image reprise sous autorisation

Le mariage est une question de sécurité

Vous vous imaginez une femme qui vit toute seule ? Les risques que cela encourt ? Les prédateurs auprès desquels elle deviendrait une cible facilement appréhendable ? Hein ? Eh bien je vous laisse les imaginer !…
Les femmes ont parfois besoin d’un homme pour vivre à leurs côtés, mais bien souvent c’est pour des raisons sécuritaires. Parce qu’elles ne veulent pas dormir toutes seules dans le noir, par exemple. Parce qu’elles veulent pouvoir faire remplacer une ampoule sans devoir rémunérer un technicien venu de l’extérieur. Parce qu’elles veulent se sentir protégées et en sécurité, tout simplement.
Il y a des femmes ici au Cameroun qui ont bien leur argent, et qui n’ont même pas besoin des « miettes » d’un homme. Elles sont épanouies familialement et professionnellement, et elles n’ont même pas forcément besoin d’une relation sentimentale. Mais elles se mettent en couple pour se sécuriser physiquement, pour diminuer le nombre de dragueurs-baratineurs qui les turlupinent à longueur de journées, ou encore pour disposer d’une main d’œuvre gratuite en cas de problèmes mécaniques, électriques, technologiques, logistiques, électroniques, etc.


C’est une question d’honneur

Et enfin, le prestige ! Parce que dans notre société patriarcale, ce sont les matriarches qui sont érigées en modèles à suivre. Ce sont les femmes mariées qui sont valorisées et même idéalisées, au détriment des filles célibataires qui sont encore considérées ici comme des irrévérencieuses et des rêveuses.
Dans un pays où la sexualité est banalisée et où la polygamie est légalisée, se marier est devenu un objectif ultime pour la majorité de nos jeunes sœurs camerounaises. Celles qui n’y parviennent pas se retrouvent vite découragées, voire désespérées. La course au mariage commence dès la vingtaine et à l’approche de la trentaine seulement, on s’accroche sur tous les hommes qui se présentent ! On s’envole de prétendants en prétendants pour ne pas dire de matelas en matelas, à la recherche du Prince Charmant qui va enfin nous présenter une proposition nuptiale. On hypothèque même sa propre vie parce que le temps ne fait que passer irrémédiablement, et que l’âge continue de s’incrémenter. On abandonne ses propres enfants pour faire croire au nouveau candidat qu’on a un abdomen encore tout vierge. On n’aime plus forcément par amour, on devient réaliste. Parce que le destin d’une femme ici au Cameroun se détermine entre si elle est mariée, et si elle n’a pas pu se dégoter un amant qui aura bien voulu prendre le risque de l’officialiser…


Au Cameroun, le mariage est une question de survie ou de mort…

Donc les hommes pensent souvent que le mariage est un divertissement hein, et pourtant il s’agit là d’une question déterminante de pérennité ou de mort ! Surtout lorsque cela concerne principalement certaines Camerounaises…

Le mariage est une question d’hypocrisie ! Parce que les femmes camerounaises sont toujours gentilles et accueillantes lorsqu’elles sont à l’extérieur du foyer, mais elles se métamorphosent en diablesses et en démoniaques une fois que vous les intronisez à l’intérieur.
Le mariage est une question de postérité ! Parce qu’il y a aussi des femmes ici qui ne vous aiment pas sentimentalement, mais elles se servent de votre statut pour faire leurs enfants, pour fonder un foyer et pour obtenir une situation matrimoniale socialement assez respectable.
Le mariage est une question de subsistance ici au Cameroun, surtout lorsque c’est l’homme qui envisage de demander le divorce !

Parce que la femme ne veut surtout pas que sa vie s’écroule comme un château de cartes, et que subitement elle se retrouve en plein carrefour. Puisque c’est une question de logement, c’est une question de sécurité alimentaire, c’est une question de protection individuelle mais c’est également une question de dignité et d’amour propre.
Le mariage n’est même plus simplement une question de vie ou de mort, c’est probablement beaucoup plus important que cela !


Ecclésiaste DEUDJUI, le marriage n’est pas une question d’amour
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