Ecclésiaste Deudjui

Pourvu que 2018 ne soit pas comme 2017 au Cameroun…

À l’orée de la nouvelle année qui commence, je n’ai pas vraiment envie de vous présenter mes vœux. Mais j’espère quand même que 2018 ne sera pas comme l’année 2017 qui vient de s’achever ici au Cameroun…

 

2018
Je vous souhaite une excellente année 2018. Crédit photo: Andrew-art /pixabay.com CC0

 

Pourvu qu’on ne nous prenne plus pour des idiots

Pourvu qu’on ne nous distribue plus des ordinateurs aussi ridicules ! Et que sans vergogne, un soi-disant professeur d’université vienne se placer devant les caméras, et qu’il déclare en mondovision que « 32 gigas, ça équivaut à 500 gigas dans l’ancienne technologie » (sic).

Pourvu que nos dirigeants ne prennent plus des décisions aussi stupidissimes ! Comme par exemple la fermeture injustifiée de Général Express et ensuite sa réouverture anticipée. Comme de laisser multiplier les supermarchés étrangers qui vont nous apporter les maladies à cause de leurs produits biochimiques. Comme de falsifier les résultats de nos concours administratifs, jusqu’à ce qu’un mort s’en retrouve même major (devant Junior et Brenda Biya) lors de la dernière publication des admissibilités de l’ENAM…

 

Pourvu que nos vies soient dorénavant respectées

Parce que pour vous dire vrai hein, notre vie ici ne compte pas ! Même si tu es un génie, même si tu es sportif comme Zacharie Noah ou musicien comme Lisa T. et Mbarga Soukous, qui nous ont quittés en 2017, ta vie ici ne comptera plus après dès l’annonce de ta disparition…

Même si tu t’appelais Benjamin Massing ! Car le 10 décembre dernier, on a vu comment ce héros n’a même pas bénéficié de soixante secondes de silence en sa mémoire, alors qu’il est mort le dimanche matin et que la finale de la Coupe du Cameroun devait se jouer dans l’après-midi… Tsuip !

Depuis 2014, les Camerounais n’ont jamais rendu hommage aux civils qui meurent tous les jours à l’Extrême-Nord à cause de Boko Haram. Ils ne se préoccupent même pas des innocents qui sont décédés dans le Nord-Ouest et dans le Sud-Ouest à cause de la crise anglophone. Ils sont là ils connaissent seulement organiser de grosses funérailles pour se pavaner et se faire voir, mais personne ici ne va vous respecter si jamais vous veniez à disparaître en 2018.

 

trois jeunes rebelles
En 2017, la crise anglophone s’est transformée en mouvement sécessionniste. Source: Facebook.com /CC

 

Pourvu qu’on arrête avec les faits divers

Il y a eu trop de faits divers superfétatoires en 2017 : Parfait Ayissi contre Bonita, Sosthène Fouda contre Vision 4, Longuè Longuè contre (Tchop Tchop + Lady Ponce + Fingon Tralala), etc.

Il y a aussi eu Orange Cameroun qui a été correctement secouée par Camtel. Il y a eu l’Américain Patrice Nganang qui a insulté Paul Biya jusqu’à ce qu’on l’arrête avant de le réexpulser vers les États-Unis. Il y a eu l’affaire de l’amputation de Bello Ibrahim à Ombessa. Il y a eu la tragédie de l’évêque de Bafia qui se serait « suicidé » contre son propre gré. Il y a eu l’homosexualité présumée de Charlotte Dipanda. Il y a eu la bastonnade infligée à Maahlox.

Mais ce qui devient vraiment préoccupant, c’est la banalisation des actes de violence ! Puisqu’on a vu un type qui est quitté de la Suisse pour venir assassiner ses trois enfants à Nkondengui. On a aussi vu des gendarmes de la promotion 2015 qui sont devenus sérieusement nerveux, et qui tirent à balles réelles sur tout ce qui bouge (en particulier sur leurs supérieurs, sur leurs concubines et sur les éventuels témoins oculaires)…

 

Pourvu qu’on devienne sérieux avec le divertissement

Le divertissement ne veut pas dire l’amusement. Puisque dans les pays sérieux, c’est même devenu une véritable industrie. Alors je ne comprends pas pourquoi nos Miss ne sont jamais belles alors que les Camerounaises sont les plus jolies femmes du monde ! Je ne comprends pas pourquoi on a encore créé la Sonacam, alors qu’il existait déjà plusieurs sociétés qui s’occupaient des droits d’auteur… Tsuip !

Bref hein, c’est la même gabegie qui sévit également dans le milieu du sport. Et c’est pour ça que la Fifa a dissout la Fécafoot pour mettre sur pied un énième comité de normalisation pour notre football. On a remporté la Coupe d’Afrique 2017 par pur hasard. On a été ridiculisés pendant la Coupe des confédérations. On n’a pas pu se qualifier pour la prochaine Coupe du monde et Hugo Broos a été licencié. Le président de la CAF s’est même mis en colère, jusqu’à ce qu’il promette de nous retirer l’organisation de la Coupe d’Afrique de 2019.

 

Parfait Ayissi sur Vision 4
Parfait Ayissi a été vilipendé sur les réseaux sociaux pour une affaire de moeurs présumée. Capture: Ecclésiaste Deudjui /CC0

 

Pourvu que 2018 ne soit pas comme l’année 2017 ici au Cameroun

Donc très sincèrement, je n’ai pas vraiment envie de vous présenter mes meilleurs vœux. Mais si je devais souhaiter quelque chose, c’est juste que 2018 ne ressemble plus à l’année 2017 qui vient de se terminer ici au Cameroun…

 

Pourvu que les ordures disparaissent en 2018 ! Puisque depuis quelques temps, on a remarqué que nos carrefours sont remplis d’immondices parce que la société de salubrité a des difficultés de gestion.

Pourvu que les incendies s’éteignent en 2018 ! Car outre l’Assemblée Nationale qui a pris feu le 16 novembre dernier, il y a aussi beaucoup de marchés et beaucoup de domiciles qui sont partis en fumée en 2017.

Pourvu que les Camerounais s’inscrivent massivement sur les listes électorales en 2018 comme Pierre La Paix Ndamè, puisque c’est la seule manière de participer à notre destin.

 

C’est la seule façon pour que notre jeunesse trouve enfin son mot à dire. C’est le seul moyen pour que nous puissions fabriquer de nouveaux Cabral Libii. C’est la seule solution si nous voulons vraiment transformer notre pays, puisque ce n’est pas en vociférant sur les réseaux sociaux que nous allons empêcher à nos enfants désespérés de se diriger là-bas vers la Libye.

Mais si on ne fait rien au contraire, je vous assure, j’ai bien peur que 2018 ne soit la copie crachée de l’année 2017 que nous venons miraculeusement de traverser ici au Cameroun…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, meilleurs vœux pour 2018

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Mon hit-parade des blogueurs camerounais en 2017

Je sais que je vais me faire quelques ennemis à l’issue de la publication de ce hit-parade. Mais il me fallait rendre hommage à ces nombreux blogueurs camerounais qui m’ont marqué en 2017…

 

un dîner entre l'ONU et les blogueurs camerounais
J’ai la chance de côtoyer souvent plusieurs blogueurs camerounais. Crédit photo: René Jackson /CC-BY

 

Atome Le Rapopraticien

Son blog s’appelle « Voilà-moi ! ». Enfin, son blog commercial. Puisqu’il détient un autre blog qui s’appelle « Enfant de Mambanda », mais celui-là n’intéresse pas les gens puisque ça ne concerne pas le kongossa sur nos célébrités…

Bref, Atome le Rapopraticien est un avant-gardiste et je n’ai pas vraiment peur de le dire. Car malgré son jeune âge (si, si, c’est un enfant), il m’impressionne parce qu’il a développé un sens aigu du marketing, du branding, de l’entrepreneuriat, de la communication digitale, bref, du show-business ! Et ce qui m’étonne c’est la capacité qu’il a eue de fédérer toute une équipe autour de lui son projet. Et ce qui me plaît c’est qu’il s’amuse à la provocation dans ses articles et qu’il l’assume. Et ce qui m’a séduit c’est qu’il est généralement assez pertinent –même quand il a tort !– dans ses analyses musicales. Et ce qui me fait prendre le risque de le classer dans mon hit-parade alors que je suis généralement un garçon assez difficile, c’est parce que Youdjeu Alain est demeuré un blogueur qui possède encore les valeurs de la modestie mais également aussi celles du respect…

 

Ecclésiaste Deudjui et Atome
Moi (à gauche) en compagnie du blogueur Atome. crédit photo: Ecclésiaste Deudjui /CC-BY

 

Minette Lontsie

Son blog s’appelle « Le Mobile Au Kamer ». Et même si je le visitais déjà depuis quelques années, j’étais loin de m’imaginer que ce blog était une véritable mine d’or !

Et je soupèse mes mots. Parce que Minette Lontsie, au-delà de sa timidité et de sa pudeur apparentes, est une véritable spécialiste du paysage télécommunicationnel de notre pays. C’est sur son blog que j’ai appris par exemple que Camtel dispose du meilleur débit de connexion Internet au Cameroun. C’est sur son blog que j’ai découvert la plupart des codes USSD de tous nos opérateurs. C’est sur son blog que j’ai appris à utiliser Orange Money et MoMo à bon escient (je sais, les panthères n’avaient pas besoin de son blog), et c’est sur lui que je me réfère également pour vérifier que je ne me suis pas fait embobiner par les différentes « promotions » sur la data…

Bref, c’est une mine(tte) d’or. Surtout que cette fille-là écrit bien, elle est didactique, elle effectue des tests au préalable, elle donne des conseils de grand-mère, elle renseigne, elle donne les prix des articles et elle effectue des comparaisons avec les autres prestataires, etc, etc.

 

Minette Lontsie à l'IFC Douala
Minette Lontsie qui présente son blog à l’IFC de Douala. Crédit photo: Didier Ndengue /CC-BY

 

Didier Ndengue et Carole Leuwé

J’ai hésité entre les deux parce que ce sont deux blogueurs légèrement différents. Et aussi parce que Didier Ndengue est mon vice-président au sein de notre association et donc il pouvait me sanctionner

Non, sérieusement, j’ai franchement hésité entre ces deux activistes. Parce que Didier Ndengue est très prolixe, il est Camerounais et il blogue de temps en temps au sein de l’IFC, mais aussi parce que c’est un auteur qui est capable de faire un billet sur presque tous les sujets (c’est pour ça que son blog n’a pas de thème). Tandis que Carole Leuwé est notre Mama Culture & Traditions, puisqu’elle ne fait pas de distinguo ni de différenciation entre les Arts. Elle écrit pour plusieurs médias et magazines, mais son blog principal c’est « Vision Artistik » même si c’est vrai qu’elle a un autre blog qui s’appelle « Happy Health 237 » et qu’elle avait exclusivement consacré à la santé…

Bref, tous les deux sont des journalistes. Les deux se sont engagés pour des causes sociales. Les deux m’ont déjà reçu à leur radio. Les deux écrivent toujours avec passion. Les deux méritaient de figurer dans mon hit-parade des blogueurs camerounais qui m’ont marqué ici en 2017 !

 

La blogueuse Carole Leuwé
Carole Leuwé est un personnage très respecté dans le milieu des blogueurs camerounais. Source: Voices /CC0

 

Fabrice Larry Nouanga

En réalité hein, il s’appelle Fabrice Hervé Nouanga. Mais comme il voulait séduire certaines de ses lectrices, voilà pourquoi il s’est fabriqué le pseudonyme Larry…

Son blog s’appelle « Les MboAttitudes » (je sais, ça ne veut rien dire). Mais lui il m’a expliqué qu’il voulait passer au scanner les attitudes de notre Mboa. Et pour l’instant, il se débrouille plutôt pas mal. Surtout que si vous êtes ami(e) avec lui sur Facebook, vous aurez remarqué que chaque lundi, comme tous les lundis, il va vous annoncer sa chronique salée et parfois pimentée sur RFI-Mondoblog, et qu’il va la publier le mardi qui va suivre.

Ses thèmes de prédilection sont simples : le concubinage, la pauvreté, les gigolos, les mbenguistes, les Camerounaises préfabriquées, la langue française, le sexe, la longévité de Paul Biya, les Facebookeuses, la bière, etc.

 

Les blogueurs Fabrice Nouanga, Anna Keds, Mérimé Wilson et Tchakounté Kemayou
Fabrice Nouanga (au centre) en discussion avec Anna Kedi Siane (de dos), Mérimé Wilson (souriant) et Tchakounté Kemayou. Crédit photo: Ecclésiaste Deudjui /CC-BY

 

Voici mon coup de cœur des blogueurs camerounais en 2017

Donc même si je sais que Pierre La Paix va me maudire parce que son nom n’a pas figuré dans ce hit-parade, il fallait absolument que je l’établisse. Il fallait que je dise combien je suis admiratif de ces blogueurs camerounais qui m’ont marqué ici en 2017…

 

Il y a eu Elodie Crescence Nguimbus Nonga. Car non seulement c’est une blogueuse charismatique et une entrepreneuse, mais j’ai bien aimé la nouvelle orientation qu’elle venait récemment de consacrer à son blog.

Il y a eu Tchakounté Kemayou. Ce blogueur est un sociologue hors-pair. C’est un comportementaliste de génie. Et même si ses articles sont parfois plus longs que la Bible de Jérusalem, je pense que vous ne lui donnez pas encore suffisamment de reconnaissance.

Il y a eu Aurèle Simo, Henri Lotin et Ulrich D’Pola. Car même si leurs blogs sont différents, le point commun c’est qu’ils sont pédagogiques, éducatifs et surtout très inspirants et très motivateurs pour notre jeunesse.

 

Et si je pouvais encore continuer, j’allais vous parler de Mathias Mouendé Ngamo et de son blog sur la protection notre environnement. J’allais vous parler de Mérimé Wilson et de ses entretiens avec les CEOs. J’allais vous parler des « Mapanes » de Frank William Batchou. J’allais vous casser les oreilles avec Christine Djafa, Fotso Fonkam, Jean-Éric Bitang ou encore Dania Ebonguè (c’est un homme) et Junior Haussin.

Parce que comme me disait Salma Amadore hein, il y a tellement de bons blogueurs au Cameroun que ça ne valait même pas la peine que je commence à vouloir les énumérer ici…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, joyeux Noël et bonne année

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Au secours, les Camerounaises me poursuivent à cause des fêtes

Depuis que le 1er décembre a sonné, il y a plein de filles qui me téléphonent pour me demander que « Bonjour mon chéri, comment tu vas ? » Et pourtant elles m’avaient déjà abandonné hein ! Mais je pense que c’est à cause des fêtes que beaucoup de Camerounaises ont récemment recommencé à me poursuivre…

 

arbre de Noël
Les fêtes de fin d’année sont déjà là. Source: pixnio.com / CC0

 

Il y a mes ex qui veulent revenir

Depuis que le 1er décembre a sonné, j’ai déjà repris contact avec une dizaine de mes ex ! Pas parce que je les regrette hein, mais c’est parce qu’elles m’envoient me saturent avec des SMS du genre « Bonjour mon chéri coco, tu es même où depuis ? »

Malchance ! Est-ce que j’avais voyagé ? Est-ce que j’ai déménagé ? Est-ce que j’ai même d’abord changé mon numéro de téléphone pour commencer ? Parce que quand tes ex veulent revenir vers toi parce que c’est déjà la période des fêtes de Noël, elles utilisent des prétextes ridicules ! Elles sont même prêtes à te mentir qu’elles avaient attrapé la malaria, et qu’elles ont disparu parce qu’il y a un crocodile qui avait avalé leur SIM 4G et que c’est pour cela qu’elles ne te contactaient même plus à travers les réseaux sociaux…

 

Il y a les filles que je draguais auparavant mais qui me baratinent dorénavant

Il y a des filles qui me prenaient à la légère en février mais qui me prennent au sérieux depuis le 1er décembre. Malchance ! Est-ce que c’est simple ? Surtout que parmi toutes ces filles que je baratinais et qui m’envoyaient au répondeur, il y en a qui me demandent carrément que « Tu as prévu quoi pour les fêtes ? », « Tu seras où ? », « Tu vas me garder quoi ? »

Ahn bon hein ! Donc c’est pour ça que vous m’avez recontacté ?

Puisque dans l’ordre naturel des choses camerounaises, c’est toujours l’homme qui doit courir ramper vers la femme. Mais je ne comprends pas pourquoi à l’approche de ces fêtes, toutes les femmes que j’avais draguées et qui m’avaient barré sont dorénavant en train de me baratiner…

 

bisou entre schtroumfs
Les Camerounaises tombent rapidement « amoureuses » durant cette période. Dessin: Peyo / CC-BY

 

Il y a des filles qui me font les appels de balle

Même dans la rue c’est devenu grave ! Tu siffles une fille au marché, elle te file son numéro de téléphone. Tu fais un clin d’œil à une inconnue qui est sur la moto, elle s’arrête et elle te demande de venir lui faire un bisou. Tu tapes les fesses d’une serveuse dans un bar, et elle te répond avec un large sourire. Tu souffles à ta voisine « Bonjour », et elle commence à te raconter sa vie privée puis elle enchaîne en te demandant si tu voudrais bien devenir son petit ami… Tsuip !

Depuis le vendredi 1er décembre, il y a plein de femmes qui m’ont déjà lancé les appels de balle. Il y a les call-boxeuses, les étudiantes, les boulangères, les vendeuses de beignet-haricot. Il y a certaines de mes collègues. Il y a quelques adolescentes que je ne remarquais même pas dans mon quartier, et il y a aussi trois filles que j’avais sifflées au hasard mais qui étaient venues curieusement me communiquer calmement leurs numéros de téléphone…

 

Il y a les conversations sur WhatsApp

Est-ce que je pouvais parler des Camerounaises sans parler de WhatsApp ? Hein, Pierre La Paix Ndamè ! Est-ce qu’on peut encore parler de drague et de baratinage au Cameroun sans mentionner les réseaux sociaux ? Hein ?

Parce que depuis que décembre a commencé, toutes mes messageries sont saturées ! Il y a des filles qui me répondent dorénavant en inbox alors que je les avais contactées depuis le lundi 17 avril ! Il y a des correspondantes à Yaoundé qui m’appellent déjà « Béé’é », « Chou », « Mon cœur » alors qu’on ne s’est même pas encore rencontrés hein ! Il y a même une fille qui m’a écrit l’autre jour parce que nous sommes dans un même groupe pornographique de partouze, et elle a commencé en me disant directement que « Comment allez-vous ? Moi je vis à Douala. Est-ce qu’on pourrait se rencontrer les 24 et 25 décembre ? »

 

conversation WhatsApp avec les Camerounaises
Les conversations sur WhatsApp sont devenues plus directes. Source: Facebook.com / CC

 

Au secours, les Camerounaises me pourchassent à cause des fêtes

Donc depuis que le 1er décembre avait sonné, il y a plein de filles qui me téléphonent déjà pour me demander que « Bonjour mon chéri Ecclé, comment tu vas mon amour ? » Et pourtant elles m’avaient déjà jeté au frigo hein ! Mais je pense que c’est à cause de la fête que toutes ces araignées-là ont recommencé à me poursuivre…

 

Au secours, les filles auront besoin des mèches brésiliennes, des jouets pour leurs enfants et des robes de soirée pour les festivités de la Saint-Sylvestre.

Au secours, les filles auront envie de bien manger, de bien danser et aussi de bien avaler le vin et les bières.

Au secours, au secours, les femmes d’ici me poursuivent déjà trop à cause de la fin d’année.

 

Parce que depuis que le monde est monde et que le Cameroun est devenu le Cameroun, les panthères sont devenues très faciles pendant la période du mois de décembre. Elles deviennent subitement très gentilles, accessibles, tolérantes et parfois compréhensives. Elles deviennent aussi serviables. Elles apprennent même souvent à faire le premier pas, mais c’est aussi comme ça qu’elles vont disparaître dès le 2ème jour du mois de janvier 2018.

Et c’est exactement pour ça que je veux que les Cameruineuses arrêtent de me poursuivre…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je ne poursuis personne

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Patrice Nganang n’avait pas le droit de s’attaquer à Paul Biya…

Quel que soit ce qu’un dirigeant ait pu faire ou encore quelle que soit sa durée au pouvoir, Patrice Nganang n’avait pas le droit de s’attaquer personnellement à Paul Biya. Et pire encore, il n’avait pas le droit de déclarer publiquement qu’il était déjà prêt à vouloir l’assassiner.

 

les publications de Patrice Nganang sur Facebook
Depuis plusieurs mois, Patrice Nganang multiplie des posts dans lesquels il s’en prend nommément à la famille présidentielle. Source: facebook.com / CC

 

Le rappel des faits

Dans la soirée du mercredi 6 décembre 2017, Patrice Nganang a été interpellé à l’aéroport de Douala alors qu’il s’apprêtait à retrouver sa famille au Zimbabwe. Et avec ses deux passeports, des agents l’ont conduit à la Direction du SED (Secrétariat d’État à la Défense) et ensuite à la Police Judiciaire de Yaoundé.

Bref, on lui reproche(rait) la tribune qu’il a publiée dans Jeune Afrique et dans laquelle il avait déclaré, je cite, « Seul le changement au sommet de l’État peut régler le conflit anglophone au Cameroun » (sic). Mais ce qui me paraît plus réprimandable, ce sont ses nombreuses publications provocations sur Facebook depuis déjà plusieurs semaines. Comme le 3 décembre 2017 à 19h27, où il s’en est violemment pris à notre chef de l’État en disant que « Si je l’attrape un jour devant moi, lui Paul Biya, je vais lui planter une balle dans la tête ! » (je paraphrase).

 

Qui est Patrice Nganang ?

Pour ceux qui ne le connaissent pas, parce qu’il n’est ni un footballeur, ni un musicien et ni un « détourneur » de fonds publics, Alain Patrice Nganang est un excellentissime écrivain bagangté qui est né le 17 mars 1970. Je l’avais découvert dans son roman « Temps de chien », mais ensuite j’ai aussi lu « La promesse des fleurs », « Mont plaisant », ses poésies, ses chroniques, ses tribunes, etc.

Alain Patrice Nganang enseigne la littérature aux États-Unis et c’est un esthète. Il a notamment remporté le Grand Prix littéraire d’Afrique noire en 2003 et le Prix littéraire Marguerite Yourcenar en 2001. Mais c’est récemment, en 2007 qu’il s’est vraiment lancé dans l’activisme et dans les revendications socio-politiques, avec pour principal adversaire ennemi un type qui est assis à Etoudi depuis 1982 et qui se fait appeler monsieur Paul Biya !

 

Une affiche réclamant la libération de Patrice Nganang
Plusieurs internautes sont mobilisés pour réclamer la libération de Patrice Nganang. Source: Facebook.com / CC

 

Le contexte actuel ne s’y prête pas

Même si je suis un grand fanatique de Patrice Nganang depuis bientôt une décennie, je pense que le contexte actuel ne se prête pas aux attaques proférées envers notre président. Parce que non seulement nous avons Boko Haram qui nous perturbe encore là-bas à l’Extrême-Nord, mais il y a aussi la guérilla centrafricaine qui nous mobilise énormément dans la Région de l’Est. Et si en plus de ça il y a la crise « dite » anglophone qui ne fait que se métamorphoser en organisation terroriste, je pense que le moment est très-très mal choisi pour penser à assassiner notre Président de la République (même si c’est en hypothèse).

Parce que quoi qu’on dise hein, la priorité doit toujours revenir à la Sécurité Nationale. La priorité doit être accordée à la Paix. La priorité doit rester de maintenir l’Ordre Public coûte que coûte ! Parce que s’il y a la guerre aujourd’hui dans notre Cameroun, ce sont les gens qui l’ont provoquée qui seront sûrement les premiers à partir se réfugier là-bas à l’étranger…

 

On ne badine pas avec la mort

Même si tu n’es pas d’accord avec Paul Biya comme moi-même, je le critique souvent assez régulièrement dans mes articles, est-ce que c’est alors une raison pour vouloir lui mettre une balle dans la tête ? Hein, Patrice Nganang ? Est-ce que les idées politiques devraient se combattre en utilisant des armes à feu ? Est-ce que tu voudrais vraiment que nous retournions à l’époque de la barbarie ?

Parce que même si c’est vrai que Paul Biya est déjà déphasé et que sa longévité est vraiment devenue un goulot d’étranglement, on peut encore lui demander calmement de se retirer. On peut encore tranquillement discuter avec lui. On peut encore le battre lors des prochaines élections présidentielles de 2018. Mais quoi qu’il arrive, on n’a pas le droit de déclarer publiquement qu’on est déjà prêt à vouloir assassiner un chef de l’État !

 

le roman Lapromesse des fleurs de Patrice Nganang
La Promesse des fleurs, l’un des romans que j’ai lus de Patrice Nganang. Crédit photo: Ecclésiaste Deudjui / CC-BY

 

Patrice Nganang n’avait pas le droit de vouloir assassiner Paul Biya…

Donc même si c’était une figure de style ou alors une hypothèse irréalisable comme il l’aurait déclaré à la Police, Patrice Nganang n’avait pas le droit de publier ce genre de chose. Il n’avait même pas le droit de dire qu’il était déjà prêt à vouloir assassiner n’importe quel citoyen camerounais…

 

Patrice Nganang n’avait pas le droit ! De se moquer des militaires, de réduire les gendarmes à une bouteille de bière et de se ficher de la gueule de nos policiers.

Patrice Nganang n’avait pas le droit de partir au Nord-Ouest et au Sud-Ouest et d’en revenir en nous réclamant le sécessionnisme.

Patrice Nganang n’avait pas le droit de soupçonner la Première Dame de forniquer avec un Congolais, parce que ce sont des choses outrages qui ne se font pas dans un pays qui se veut sérieux.

 

Car on aura beau être le meilleur écrivain de tous les temps, ça ne nous exonère pas du respect des institutions républicaines. On aura beau devenir un potentiel Prix Nobel comme Pierre La Paix Ndamè, ça ne nous donne pas le droit de demander la division de notre propre pays. On aura beau devenir un lanceur d’alertes, un activiste ou encore un influenceur de renom comme Patrice Nganang l’est devenu sur les réseaux sociaux, ça ne lui donne pas le droit de s’attaquer à la vie d’un individu ici sur notre planète.

Et pire encore s’il s’agit de notre chef de l’État.

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je ne veux tuer personne

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Peuple camerounais, vous ne luttez pas contre le Sida !

Vendredi dernier c’était la Journée internationale de la lutte contre le VIH-Sida. Mais lorsque je vous observe, vous le peuple camerounais, je n’ai pas encore l’impression que vous luttez véritablement contre cette épidémie…
campagne de prévention VIH-Sida au Congo
Un exemple de campagne de Prévention contre le Sida, organisée par la MONUSCO au Congo. Crédit photo: MONUSCO/ Michael Ali. Source: flickr.com / CC-BY

Il y a encore de la stigmatisation

Même dans les films camerounais tu peux constater ça. Puisque dès qu’un personnage est atteint de VIH-Sida, c’est tout le scénario qui le rejette. On lui fait croire que sa vie est déjà foutue, et c’est comme ça que les gens vont penser qu’il faut considérer les PPVVIH (personne portant et vivant avec le VIH) comme des persona non grata ici dans notre société…

C’est faux ! Et pourtant même dans la vraie vie, il y a encore beaucoup-beaucoup de stigmatisation envers les personnes qui sont officiellement déclarées séropositives. Il y a leur discrimination lors de l’embauche. Il y a leur « excommunication » au quartier et parfois aussi dans leur famille. Il y a les nombreux ostracismes dont ils sont victimes dès que quelqu’un prend connaissance de leur carnet de vaccination, et que la personne décide subitement de les classer directement dans la catégorie des personnes indésirables.

Il y a beaucoup de désinformation

Parce que jusqu’aujourd’hui en 2017, il y a encore des Camerounais qui pensent que si tu deviens un peu maigrichon, ça voudra probablement dire que tu es déjà certainement devenu un sidéen…

C’est faux ! Le Sida n’est pas un Syndrome Inventé pour Décourager les Amoureux. Le Sida ne se transmet pas par la nourriture ou bien par les câlins la salive. Le Sida n’est pas une maladie honteuse ou bien une maladie issue de la malédiction. Le Sida est simplement une infection virale parmi plusieurs autres, et cette infection est devenue aujourd’hui quasiment guérissable.

Parce que grâce aux antirétroviraux qui sont presque gratuits et qu’on dispense déjà dans tous les dispensaires, tu peux désormais vivre normalement. Tu peux conserver ton poids de boxeur, tu peux faire des enfants qui sont beaux et sains, tu peux te marier comme tout le monde, tu peux vieillir, tu peux construire, tu peux devenir un écrivain de poésie comme mon ami Pierre La Paix Ndamè, etc.

plaque d'un hôpital évangélique de Ngaoundéré
Un hôpital évangélique de Ngaoundéré qui assure la prise en charge des PPVVIH. Crédit photo: Elin Beckmann /wikimedia commons CC

Il y a la discrimination contre les homosexuels

Je dis ça parce que dans les campagnes de prévention contre le VIH-Sida, la plupart des messages sont généralement toujours hétéro-centrés. Et pourtant s’il faut voir, il y a au moins 10% de la population camerounaise qui sont des personnes homosexuelles !

Est-ce que ça veut donc dire qu’elles n’ont pas aussi le droit à la santé ? Est-ce que ça veut dire qu’elles n’ont pas aussi le droit de se soigner et ensuite de (sur)vivre ? Est-ce que c’est parce que je serais un homosexuel que les campagnes de prévention contre le Sida ne devraient pas aussi me concerner et me toucher ? Hein ? Est-ce que vous avez un peu réfléchi à ça ?

Parce que statistiquement, la prévalence VIH dans les communautés LGBTI du Cameroun est dix fois plus élevée que celle de la population générale (37% contre 3,9%). Ce qui signifie que si vous ne luttez pas contre le VIH dans les milieux gays et lesbiens, ça voudra dire que vous n’avez pas lutté contre le Sida qui sévit ici au Cameroun…

Il y a la sexualité incontrôlée

Que les Camerounais soient des hétérosexuels ou alors des bisexuels, il reste que notre sexualité est devenue véritablement très incontrôlée.

Par exemple, combien de Camerounais peuvent être sexuellement fidèles envers un ou une seule partenaire ? Aucun ! Combien de Camerounais utilisent systématiquement le préservatif avec des inconnu(e)s ? Très peu ! Combien de Camerounais ont fait le test du VIH, combien connaissent déjà l’existence du préservatif féminin, et combien ont déjà fait l’amour après avoir ingurgité des casiers et des casiers de bouteilles de bières ? Hein ?

Donc sérieusement, nous avons une sexualité non contrôlée qui ne nous aide pas à lutter convenablement contre le VIH-Sida : nous regardons beaucoup les vidéos pornographiques, nous achetons parfois le piment djansangtérisé, et nous organisons les rencontres de groupes WhatsApp qui sont généralement métamorphosées en gangs-bangs et en partouzes.

préservatif féminin
Le préservatif féminin est encore très peu connu par les Camerounais. Crédit photo: Anqa. Source: pixabay.com /CC0

Peuple camerounais, vous ne luttez pas vraiment contre le Sida !

Donc vendredi dernier c’était le 1er décembre. C’était la journée internationale de la lutte contre le Sida. C’était une occasion pour moi de vous rappeler que nous ne luttons pas encore efficacement contre le VIH !

Vous ne luttez pas contre le Sida ! Parce que vous pensez toujours que c’est plus dangereux que le cancer. Que c’est plus mortel que le paludisme. Que c’est plus brutal que les AVC.

Vous ne luttez pas contre le VIH ici au Cameroun, puisque c’est à cause de votre regard que certains patients ont souvent eu l’impatience de vouloir se suicider.

Vous ne luttez pas contre la propagation de cette épidémie ici à Yaoundé et aussi à Douala, puisque le taux de prévalence ne fait que s’incrémenter au sein de notre jeunesse.

Puisque les filles de quatorze ans sont déjà correctement sexuellement actives. Puisque les Camerounais ne vont jamais à l’hôpital pour effectuer leur bilan de santé. Puisque certains adolescents sont déjà des toxicomanes. Puisque les coiffeurs ne prennent même plus la peine de désinfecter et ensuite de nettoyer leur vieille lame de rasoir. Puisque dans les courts-métrages camerounais, les gens qui sont séropositifs sont souvent stigmatisés publiquement, ils sont dénigrés et ils sont répudiés s’ils sont des homosexuels.

Parce que vrai-vrai hein, je n’ai pas encore l’impression que vous avez déjà commencé à lutter contre le VIH-Sida ici au Cameroun.

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je lutte contre le Sida

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Biya, il faut souvent savoir quitter les choses…

Après trente-sept ans de Pouvoir sans partage, Robert Mugabe a été chassé de son propre Parti comme s’il était un malpropre. Tout simplement parce qu’il n’a pas su quitter les choses avant que les choses ne le quittent…

 

robert mugabe et grace mugabe lors d'un meeting de la zanu pf
Robert Mugabe et son épouse Grâce lors d’un rassemblement du Parti au Pouvoir. Source: www.namibian.com /CC

 

Biya est déjà très âgé

Après trente-sept années de Pouvoir, Robert Mugabe tendait déjà vers les 94 ans ! Soit dix années de plus que notre Président qui, lui, fêtera ses 85 ans le 13 février de l’année 2018.

Paul Biya est déjà aussi très âgé. Il ne peut plus avoir la réactivité d’un Ali Bongo ou bien la spontanéité d’un jeune homme comme Pierre La Paix Ndamè. Paul Biya est déjà presque déconnecté. Il ne peut plus s’intéresser aux véritables problèmes des Camerounais. Il ne peut plus faire le tour des dix Régions puisque sa sénilité ne le lui permet plus. Il ne peut plus s’exprimer sur les nombreux problèmes du Cameroun à cause de sa santé, puisqu’il est vraiment beaucoup plus âgé et beaucoup plus usé et beaucoup plus fatigué que ma grand-mère !

 

Biya n’a pas désigné de successeur

Je ne sais pas si c’est un avantage ou alors un inconvénient. Mais ce qui est sûr hein, c’est que Biya ne va pas désigner un successeur ; puisqu’il se rappelle comment lui-même il avait trahi son prédécesseur Ahmadou Ahidjo

Bref hein, il n’a pas encore inscrit les gens de sa famille dans le listing de son successorat. Il se contente plutôt d’assassiner politiquement tous ses remplaçants potentiels, qu’ils fussent de la Majorité ou a fortiori de l’opposition. Il écrase ses adversaires comme Maurice Kamto, il en enrôle d’autres comme Issa Tchiroma, et il fait des deals financièrement juteux avec son vieil ami du SDF Ni John Fru Ndi.

Il n’a pas eu la maladresse  de désigner son épouse comme Robert Mugabe avait eu la disgrâce (sans jeu de mot) de vouloir faire en écartant son vice-président Mnangawa, mais c’est bien ce silence qui me fait peur : car si Biya n’a encore désigné personne, qu’adviendra-t-il de notre pays lorsque ce tyrannosaurus ne sera plus là ?

 

Paul Biya, première visite à Douala en tant que président
Première visite de Paul Biya à Douala en tant que Président du Cameroun. Credit: Isabelle Ebanda /commons.wikimedia.org

 

Biya a détruit tous ses adversaires

Je viens de le dire. Puisque quand toi-même tu n’arrives pas à désigner toi-même ton propre successeur, tu crois que tu vas accepter que les Camerounais choisissent un autre chef de l’Etat à ta place ?

Et cette destruction avait commencé depuis les années 1990’ et l’emprisonnement de Titus Edzoa. Puis on a eu l’enfermement de Marafa Hamidou Yaya et les humiliations sur le Professeur Vincent Sosthène Fouda. On a eu la décrédibilisation de Cabral Libii (il est même où depuis ?) et la naissance de candidats fantoches qui sont payés par le RDPC pour apparaître à trente-et-un jours des élections, et puis disparaître le lendemain de la proclamation des résultats de la victoire de Paul Biya par le président de la Cour Suprême de notre Cameroun…

 

Biya n’a pas envie de s’arrêter

C’est ce que je viens de vous dire. Puisque si tu ne désignes pas ton successeur et que tu écrases tes adversaires politiques comme Mugabe avait fait avec Morgan Tsvangiraï, il reste quoi ? N’est-ce pas il reste seulement toi ?

Et c’est pour cela que quand François Hollande était arrivé au Cameroun en juillet 2015, Biya lui avait dit cash que « Ne dure pas au Pouvoir qui veut, mais qui peut ». Et de renchérir en disant que « Les élections de 2018 sont lointaines mais certaines. » Mais ce qui m’a vraiment démontré que le type-là n’est pas encore prêt à nous rétrocéder notre Pouvoir, c’est quand il avait répondu à Ahmad Ahmad en disant que « Le Cameroun organisera la Coupe d’Afrique de football de 2019, j’en prends l’engagement. »

Donc le type-là est déjà vrai-vrai convaincu qu’il va remporter les élections présidentielles de 2018 hein…

 

Nelson Mandela
Nelson Mandela (à gauche) avait volontairement cédé le Pouvoir en Afrique du Sud après un seul mandat. Crédit: Maureen Keating /commons.wikimedia.org

 

Paul Biya, dans la vie il faut souvent savoir quitter les choses…

Donc pendant plus de trente-sept ans, Robert Mugabe a dirigé le Zimbabwe jusqu’à il somnolait même déjà pendant les conférences. Mais son propre pays l’a vomi comme un parasite, tout simplement parce qu’il n’a pas su quitter les choses avant que les choses ne le quittent…

 

Il faut souvent démissionner comme le Pape Benoît XVI l’avait fait en février 2013. Car le Pouvoir ne doit pas être subi comme une punition. Ça ne doit pas devenir un fardeau. Ça ne doit pas s’exécuter comme un pensum.

Il faut souvent laisser la place à une autre personne comme Mandela l’avait fait pour Thabo Mbeki en Afrique du Sud en 1999.

Il faut souvent partir de ton propre chef lorsque tu peux encore recevoir tous les lauriers ainsi que tous les honneurs, au lieu de te faire expulser par la fenêtre ou bien de sortir par la petite porte.

 

Parce que si Paul Biya veut continuer à perdurer au Pouvoir, il risquera d’être la victime d’un prochain coup d’Etat scientifique. S’il continue de penser qu’il est le seul « homme providentiel » qui a la capacité de piloter notre Cameroun depuis le 06 novembre 1982, il risquera de démissionner de force comme Robert Mugabe. Si Paul Biya ne veut pas toujours nous entendre, qu’il tripatouille le système électoral et qu’il ne pense même pas encore à vouloir se retirer, il va bientôt lui arriver ce qui est arrivé à d’autres chefs d’Etat longévicrates sur notre continent […]

Parce que dans la vie hein, il faut surtout savoir quitter les choses avant que les choses ne te quittent.

 

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Le problème de l’esclavage, ce n’est pas la Libye !

Depuis que CNN a diffusé son reportage sur les migrants africains qui sont vendus à Tripoli comme des esclaves, je vois beaucoup de personnes qui semblent s’émouvoir. Et pourtant, le problème de l’esclavage n’est pas seulement celui de la Libye…

 

des migrants en cage
Le reportage de CNN a été repris par pusieurs médias, dont France 3 /CC

 

Il y a de l’esclavage au Koweït, au Liban et en Arabie Saoudite

Depuis que CNN a diffusé son reportage, je vois beaucoup de personnes qui changent leur photo de profil sur Facebook. Et pourtant, la même chose se passe déjà au Koweït depuis des décennies, mais ça ne leur dit rien. La même chose se produit déjà au Liban presque tous les jours, il y a même des filles qui se suicident parce qu’elles ne peuvent plus supporter leur asservissement, mais jusqu’ici ça n’intéressait personne !

Ce qui se passe en Libye aujourd’hui, et qui, apparemment, émeut énormément les gens, ça se déroule déjà régulièrement en Arabie Saoudite. Ça se déroule au Maghreb, où les Noirs sont encore considérés comme des sous-hommes. Ça se déroule en Inde, avec les Intouchables et les Parias. Ça se déroule aussi en Birmanie avec les Rohingyas, qui viennent de fuir leur pays parce qu’ils étaient déjà régulièrement utilisés comme des marchandises…

 

Il y a l’esclavage des domestiques

Ça ne fait même pas une semaine, je vous expliquais que les femmes de ménage au Cameroun sont très généralement des esclaves ! On les recrute à la va-vite, on les exploite jusqu’à la lie (jusqu’au lit à vrai dire) et on les licencie quand elles sont déjà bien fatiguées.

Parfois, on part chercher un petit neveu au village pour qu’il vienne accomplir tous les pensums pour un salaire de misère. Parfois, on part carrément acheter des « débroussailleurs » anglophones là-bas, à Bamenda. Parfois, on achète des Maliens, des Mauritaniens, des Nigériens pour nous faire notre repassage.

Et jusqu’ici, je n’avais encore vu personne qui m’ait donné l’impression de s’en émouvoir !

 

Claudy Siar qui harangue la foule
Claudy Siar était présent lors du rassemblement devant l’ambassade de Libye à Paris. Source: Facebook /CC-BY

 

Il y a aussi de l’esclavage dans les couples

Pourquoi est-ce que vous avez peur des mots ? Hein, Pierre La Paix Ndamè ? Pourquoi vous  offusquez vous de ce qui se passe loin en Libye, mais ne vous indignez pas de ce qui se passe dans plusieurs foyers conjugaux, ici au Cameroun ? Hein ?

Parce que les femmes d’ici on les achète avec leur dot, et on les martyrise durant tout leur mariage ! On les transforme en bêtes de somme. On leur donne l’argent de la ration uniquement si on s’est bien réveillé. On leur impose de nouvelles coépouses au nom d’un traditionalisme biaisé. On leur pompe des enfants comme ça nous chante. On les esclavagise et on les tyrannise, parce que la bonne épouse c’est celle-là qui doit tout nettoyer, tout essuyer, tout récurer, tout accepter, tout balayer, tout sucer, tout effacer, tout supporter, tout endurer. Et surtout la bonne épouse ne doit pas se plaindre, puisque l’aboutissement de la vie d’une Camerounaise eh bien ça restera toujours le mariage !

 

Il y avait déjà de l’esclavage dans les pays africains

Au lieu de condamner la Libye et d’aller gesticuler devant les ambassades libyennes –qui n’ont aucune représentativité depuis que Kadhafi a été assassiné–, vous feriez mieux d’aller vous mobiliser devant les palais palaces présidentiels de tous les plénipotentiaires de notre continent Noir.

Car ces dirigeants-là, ils n’ont jamais rien fait pour aider notre population africaine. Ils se sont toujours contentés de s’enrichir individuellement et de dévaloriser le dynamisme de notre jeunesse. Ils ont pillé nos ressources naturelles pour aller les vendre brader aux Occidentaux, et ils nous ont plongés dans la pauvreté extrême et dans le chômage institutionnalisé. Ils ne sont jamais montés au créneau pour protéger la vie de nos prisonniers à l’extérieur, de nos migrants, de nos malades, de nos militaires et de nos ingénieurs. Ils ont installé un climat de terrorisme politique avec pour seul objectif de perdurer au pouvoir, et ils ont ainsi fini par briser les restes des petits rêves que nous nourrissions encore ici au Cameroun…

 

statue contre l'esclavage à Gorée
La statue contre l’esclavage à Gorée. Source: Wikipedia commons /CC

 

Le vrai problème de l’esclavage, ça n’est pas seulement la Libye !

Donc quand je vois les gens s’émouvoir subitement, c’est comme s’ils découvraient seulement aujourd’hui qu’il y a encore des esclavagistes en 2017 ! Et pire encore, c’est comme si le problème de l’esclavage, c’était simplement un problème de la Libye.

Le problème de l’esclavage, c’est le problème des employeurs et des proxénètes qui exploitent leurs employés jusqu’à la lie, qui ne les rétribuent pas, ni ne les considèrent à leur juste valeur.

Le problème de l’esclavage, c’est le problème des braconniers qui pratiquent quotidiennement les trafics d’organes humains.

Le problème de l’esclavage au XXIème siècle, c’est comme le problème de l’esclavage au XVIème et aussi au XVIIème siècle.

 

Parce que ce qui devrait normalement nous indigner, c’est que ce sont généralement les Noirs qui sont encore traités comme des esclaves. Ce qui devrait nous révolter et même nous révulser, c’est que ce soient nos propres frères qui aient transformé leurs propres enfants en marchandises. Ce qui devrait véritablement nous choquer, nous énerver et aussi nous pousser à changer notre photo de profil sur Facebook, c’est que l’esclavage que l’on voit en Libye n’a rien de neuf. Il n’est qu’une conséquence du désespoir qui sévit ici sur notre continent noir.

Et vous n’avez pas besoin d’une chaîne étrangère comme CNN pour vous en apercevoir…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, je dis NON à l’esclavage

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