18 mars 2024

Mon week-end sans internet

Depuis jeudi dernier, la communication web en Afrique s’est retrouvée presque complètement perturbée. Et je viens de passer pratiquement tout un week-end sans internet…


Des câbles sous-marins endommagés

D’après ce qu’il paraît, des câbles sous-marins auraient été endommagés. On raconte que ces câbles qui représentent la fibre optique – et qui distribuent l’internet à travers le monde – auraient été attaqués par des pirates, afin de priver une bonne partie de la population africaine de la bonne information.
En effet, c’est toute la côte Ouest de l’Afrique qui a été concernée par cette panne géante, que ce soient des pays comme le Nigeria, le Ghana, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali, etc. Et c’est là que j’ai compris que nous sommes télécommunicationnellement dépendants de l’Occident, et qu’il suffit d’une maigre petite panne située à 3 000 km de nos rivages, pour que nous nous retrouvions tous complètement déconnectés !
Et donc jeudi matin on n’avait plus de connexion, c’est-à-dire pratiquement 95 % de la population concernée ! Je n’avais donc plus accès à mon WhatsApp, à Facebook, à mon application préféré 1XBet ou encore à plusieurs autres sites internet comme par exemple mon blog.


Mon week-end sans WhatsApp

C’est depuis jeudi que j’avais des problèmes sérieux sur WhatsApp. J’ai d’abord pensé que c’était mon téléphone qui avait un problème, ensuite j’ai pensé que c’était plutôt ma Sim MTN. Puis j’ai acheté un forfait sur mon réseau Orange, et toujours rien ! Je suis passé en mode avion, en mode voiture, en mode cycliste, j’ai redémarré mon téléphone autant de fois que nécessaire, mais toujours rien ! Jusqu’à ce que je me résolve à constater que la situation était générale, et que cela ne dépendait aucunement de mes forfaits datas ni de mon téléphone intelligent…
Toute une journée sans WhatsApp, le jeudi. Puis le vendredi je pouvais entr’apercevoir certains nouveaux messages, même si ceux-ci me parvenaient au compte-goutte. Tout un weekend sans Facebook. Je ne pouvais pratiquement plus utiliser aucun réseau social ; et d’ailleurs quand j’envoyais un message sur WhatsApp, je n’étais même pas complètement rassuré qu’il allait normalement parvenir chez mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè
Un week-end sans WhatsApp ? C’est quasiment inimaginable ! Tu vas faire comment pour communiquer avec toutes tes petites ? Tu vas faire comment pour prendre des rendez-vous de bières avec tes nombreux complices alcooliques ? Tu vas faire comment pour discutailler dans tes nombreux groupes pornographiques, lorsque tu veux rencarder une pimentière ? Tu vas faire comment pour te divertir tout simplement, pour tuer le temps, pour manipuler ton téléphone sans rien faire de vraiment intéressant, pour effectuer quelques recherches scientifiques alors que tu ne bénéficies même pas d’un minimum de connexion internétique ?


Les câbles sous-marins qui transportent la fibre optique ont subi de sérieux dommages. Source : Barbetorte via Wikicommons

Une amélioration progressive

Mais je vous rassure, ça commence déjà à aller mieux. Je réussis déjà à me connecter sur des sites de rencontre comme Tinder, et pourtant c’était pratiquement impossible au départ. Je me rends déjà sur l’application Play store, sur le site officiel de la Fécafoot, sur la plateforme YouTube, sur TikTok, etc.
J’ai même reçu des SMS personnalisés d’Orange Cameroun et de MTN, qui me disaient gentiment que « Internet s’améliore progressivement. Les travaux se poursuivent pour une restauration complète. » Il y a aussi les réseaux sociaux qui s’ouvrent désormais un peu plus rapidement (ou du moins un peu moins lentement), ce qui facilite quelque peu la navigation. Et donc j’ai recommencé à travailler, je peux désormais re-draguer les filles que j’avais laissées sur le pont depuis jeudi et vendredi derniers, et mon week-end s’est avéré un peu moins morose et plus égayé.
J’espère que de telles pannes aussi gigantesques ne se reproduiront pas dans un futur proche ; car jusqu’à présent, c’est seulement 42 % de la population camerounaise qui a recouvré la possibilité de surfer à peu près normalement sur internet.


J’ai de nouveau internet

Si je n’avais pas internet, je ne serais pas ici pour vous le dire. Parce que je peux dorénavant poster des articles de blog, ce qui n’était pas forcément le cas au début de la rupture de ces fameux câbles…
J’ai passé un week-end sans internet qui m’a fait beaucoup réfléchir : et si internet disparaissait ? Et si nous n’avions plus les réseaux sociaux ? Et si le gouvernement camerounais n’avait plus cet outil de communication à grande échelle, puisque que c’est désormais devenu son canal de communication préféré ?
Bref, je me suis posé beaucoup d’interrogations sur l’Afrique : pourquoi continuons-nous de demeurer si dépendants dans tous les domaines, et que nous subissions les effets des conflits internationaux qui ne nous concernent généralement pas ? Hein ? Pourquoi ne pouvons-nous pas mettre sur pied nos propres réseaux, nos propres câbles sous-marins ou terrestres, ainsi que notre propre technologie géo-satellitaire ?
Pourquoi devons-nous subir de longues journées sans pouvoir fonctionner normalement, pour des problèmes qui se déroulent pourtant à mille lieues de notre continent ? Hein, les continentais ? Vous trouvez que ce serait normal de continuer d’avancer béatement dans cette mauvaise direction ?


Plusieurs entrepreneurs n’ont pas pu mener leurs activités professionnelles, à cause de la panne d’internet. Source : Medical via Iwaria

Ma semaine sans internet

Donc depuis jeudi dernier, la communication web en Afrique s’était retrouvée presque complètement interrompue. Et je viens de passer pratiquement toute une semaine sans connexion internet…

Mon week-end sans internet ! J’étais obligé de naviguer par une communication invisible en VPN, pour accéder à des sites aussi indispensables que Wikipédia ou bien Google.
Mon week-end sans les réseaux sociaux ! Je dois avouer que j’ai un peu gagné en tranquillité, en n’accédant pas à nos réseaux sociaux ; puisque j’ai été épargné des clashs, des nudes, des faits divers, des kongossas, etc.
Ma semaine sans internet a été perturbante pour toute l’économie, puisque ce sont des milliers d’entrepreneurs qui n’ont pas pu travailler normalement.

Parce que la connexion internet est devenue un outil de travail indispensable, au même titre que la main d’œuvre ou encore les matières premières. La connexion internet est devenue un moyen de communication irremplaçable, un espace d’échanges et de partenariats rapides, bref, un endroit où les créations artistique et entrepreneuriale n’ont pratiquement plus aucune limite.
Et imaginez donc que moi, le PDG de DoualaTour, j’ai dû subir tout un week-end sans internet…


Ecclésiaste DEUDJUI, j’ai déjà internet
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