Confinements
Personnellement le confinement ne me dérange pas parce que je n’ai pas souvent l’habitude d’effectuer des déplacements superfétatoires. Mais je pense que cette nouvelle habitude va entraîner des conséquences psychologiques auprès de nombreux Camerounais…

Le confinement de couple
Ça va changer beaucoup de choses à
l’intérieur des relations amoureuses. Par exemple, les hommes qui ont plusieurs
copines seront obligés de rester confinés ꟷmalgré euxꟷ auprès de la maman de
leurs enfants. Pareil pour les femmes qui ont plusieurs amants actionnaires
! Et ça va devenir une difficulté pour les araignées et pour les maîtresses professionnelles,
puisque les hommes n’aiment pas dépenser leur argent sur les femmes qu’ils ne
voient pas et surtout qu’ils ne peuvent même plus inviter dans un restaurant…
Le confinement de couple, ce sera
très difficile ! Parce qu’il y a des hommes ici qui n’étaient séduisants
que parce qu’on ne les côtoyait que rarement. Il y a des conjointes qui sont
carrément invivables !
Il y a des partenaires amoureux qui te fatiguent à longueur de journée avec
leur bavardage stérile, et avec les faux problèmes qu’ils cherchent à créer. Et
c’est pour ça qu’il y aura sûrement des séparations à la fin de ce confinement vers
le mois de mai, et qu’il y aura aussi beaucoup d’accouchements à partir du mois
de décembre ou au plus tard en janvier 2021…
Le confinement de promiscuité
C’est très facile de dire aux gens de
se confiner afin de promouvoir la distanciation sociale, mais que va-t-on faire
de tous ces millions de gens qui habitent encore dans la promiscuité ici au Cameroun ?
Parce que dans mon quartier par
exemple, juste en face de moi, il y a une petite chambrette qui héberge au
minimum sept habitantes : la mère de la maison, ses trois filles et ses trois petites-filles !
Je ne plaisante pas. Parce que dans
un pays où le logement et l’habitat sont en pleine crise depuis des décennies,
il y a encore des gens ici qui se partagent le même matelas alors qu’ils sont
des quadragénaires ! Il y a encore des voisins ici qui se partagent les
mêmes toilettes. Il y a encore de nombreux enfants au Cameroun qui pataugent
dans la même cour et dans la même véranda ; qui puisent de l’eau au même
endroit, et qui parfois se retrouvent même en train de consommer leur
nourriture non contrôlée dans la même marmite…
Or ce type de confinement est plutôt
favorable à la propagation du coronavirus au sein de notre société.

Le confinement de solitude
Ça c’est mon cas. Parce que depuis le
vendredi 20 mars 2020 à 17h28, je me suis personnellement imposé mon auto-confinement.
Et puisque je suis encore un célibataire qui malheureusement ou
heureusement n’a pas encore fait des enfants officiellement, je me retrouve
donc tout seul à la maison.
Ça ne me dérange pas réellement parce
que je n’ai pas souvent eu l’habitude d’effectuer des déplacements
superfétatoires. Je ne suis pas le genre de type qui va aller rendre visite à sa
nourrice, à son meilleur ami ou bien à
la femme de son petit-frère. Je ne suis pas quelqu’un qui affectionne
spécialement le vagabondage. Je ne suis pas un agité du bocal qui aimerait se
faire voir auprès du grand public ou bien sur Facebook, ou bien un parvenu qui cherche
à gesticuler dans la cité comme si j’étais devenu un individu qui n’avait rien
à faire.
Non ! Je suis dans le
confinement de ma solitude, parce que c’est certainement l’outil principal d’un
bon écrivain (Louis Pauwells). Parce qu’ « un homme sensé doit trouver en lui-même une compagnie
suffisante » (Emily Brontë). Parce qu’ « être un homme, c’est être seul » (Jean Rostand). Parce
qu’ « il est préférable d’être
malheureux tout seul que d’être malheureux avec quelqu’un » (Marilyn
Monroe).
Et parce que tout le malheur des
hommes vient justement du fait qu’ils ne savent pas demeurer tranquillement au
repos, tout seuls couchés sur un lit dans une chambre comme dirait Blaise
Pascal…
Le confinement de survie
Personnellement je suis favorable au
confinement total afin de tenter d’éradiquer la pandémie du covid-19
ici au Cameroun. Mais pour que cela soit bien applicable, il faudra
absolument que le chef de l’État nous encourage à travers plusieurs mesures
d’accompagnement.
Parce que c’est bien beau de demander
aux gens de rester chez eux, mais qui s’occupera donc de nourrir leurs nombreux
enfants ? C’est bien beau de fermer les petits commerces et les étals,
mais qui s’occupera donc de payer le loyer de tous ces débrouillards ? C’est
bien beau de leur parler de la santé, de la salubrité et tout le bazar, mais
est-ce que le Gouvernement camerounais sait qu’il y a de nombreux individus qui
survivent ici au jour le jour ?
Alors le confinement, d’accord !
Mais il faudra à tout prix nous fournir du savon, de l’eau courante, de l’électricité,
de la nourriture, du carburant, du papier hygiénique et que sais-je
encore ! Mais si vous ne faites rien et que vous vous contentez de nous
dicter vos directives, il y a plein de gens ici qui vont préférer mourir du
coronavirus ; que de rester mourir de faim à la maison à cause de votre
soi-disant confinement mal accompagné…

Enfermements
Donc personnellement hein, le confinement ne me dérange pas parce que je n’ai jamais eu l’habitude d’effectuer des pérégrinations superfétatoires. Mais je pense que cette nouvelle attitude va entraîner des traumatismes psychologiques auprès de mon ami Pierre La Paix Ndamè…
Confinement ! Il ne s’agit pas
de rester en prison comme j’entends certaines personnes dire, mais plutôt
de s’isoler, de se protéger et de ne se déplacer qu’en cas de suffisante
nécessité.
Confinement ! C’est une occasion
en or pour redécouvrir votre épouse. C’est un prétexte intelligent pour renouer
avec vos enfants. C’est une période intéressante pour pratiquer le bricolage ou
bien pour
vous lancer dans la lecture.
Le confinement ne me pose pas véritablement
de problème pour le moment, puisque depuis le 20 mars j’ai commencé à m’intéresser
particulièrement aux cours de cuisine.
Mais je sais qu’il y a beaucoup de Camerounais qui vivent en couple, et qui vont traverser ce moment péniblement.
Je sais qu’il y a plusieurs individus qui vivent aujourd’hui dans la
promiscuité. Je sais que nous avons de nombreux compatriotes qui se
retrouveront probablement dans la solitude, et que certains aussi ne savent
même pas comment ils vont faire pour pouvoir survivre.
Et j’ai
bien peur que ce confinement soit plus dangereux que la maladie qui nous
menace…
Ecclésiaste DEUDJUI, je suis confiné
WhatsApp: (+237) 696.469.637
Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org
Commentaires