Ecclésiaste Deudjui

C’est décidé, je vais devenir un pasteur qui se réveille !

Je ne comprends pas pourquoi moi je n’arrive pas à joindre les deux bouts, alors qu’il y a des gens ici qui vous racontent parfois des bobards, mais qui réussissent pourtant pour autant à s’en sortir…

Mince alors ! Je n’arrive pas à comprendre pourquoi quand moi je porte ma cravate, aucune Camerounaise ne me regarde ! Alors que quand eux ils enfilent leur nœud papillon avec leur vieille chemisette carrelée italienne, vous êtes toujours les premiers à les regarder et à les écouter avec une inénarrable admiration. Hein ? Vous pensez que moi aussi je ne peux pas devenir un pasteur qui vous réveille ?

 

une allée parsemée d'églises de réveil
Les églises réveillées sont de plus en plus nombreuses au Cameroun. Dessin: Pursy

 

C’est Dieu qui m’a envoyé

C’est très facile de vous faire croire que c’est Dieu qui m’aurait envoyé. Puisque comme je dors encore tout seul dans ma chambrette, il suffit que je me réveille un jour et que je m’exclame au carrefour en disant que « Oui Seigneur ! Tu m’as parlé durant cette nuit et j’ai finalement accepté de devenir Ton messager. »

Mouff ! Quel messager ? Et c’est comme ça que vous voyez des gens qui se réveillent un beau matin et qui viennent vous raconter qu’ils ont bavardé en nez-à-nez avec le Seigneur Jésus-Christ, alors qu’ils n’ont même pas déjà Son numéro de téléphone pour commencer.

 

Je vais changer mon habillement

J’ai déjà remarqué que les gens-là réussissent à joindre les deux bouts parce qu’ils ne font pas les amusements avec leurs accoutrements. Je vous jure hein, ils ne blaguent pas ! Ils achètent leurs vestes cher, leurs jaquettes cher, leurs ceintures cher, et ils ont de très bons fers à repasser qu’ils ont certainement aussi achetés à la brocante…

Donc si je veux faire comme eux hein, il faudrait d’abord que j’apprenne à bien me sélectionner mes chemises. De telle manière que quand je vais monter sur une estrade pour vous décortiquer les paraboles qui sont dissimulées derrière les Cantiques et les Psaumes, vous allez seulement me regarder comme un extraterrestre ! Vous allez me verser la dîme et me faire plusieurs offrandes alors que je ne vous ai encore rien demandé. Vous allez vous cotiser pour que je puisse rapidement acquérir une nouvelle voiture. Et si alors j’ai la malchance de porter des lunettes en or ou bien des montres métalliques qui sont aussi scintillantes que celles de Guy-Parfait Songuè, je suis sûr que vous allez même me proposer de repartir avec votre plus jolie fille !

 

Je vais quand même un peu lire la Bible

J’avoue que ça c’est la partie la plus difficile. Parce que pour vous dire vrai hein, la dernière fois que j’ai ouvert une Bible c’était au 20ème siècle ! Mais je pense que je vais quand même pouvoir gérer ça. Je vais juste me rappeler comment je faisais pour mémoriser mes cours de biologie lorsque je fréquentais en 1998 au lycée bilingue de Ndikiniméki…

En fait hein, le plus dur sera surtout de retenir certains versets et certains chapitres. Je sais déjà que Matthieu 7:7 c’est « Demandez, et on vous donnera » (c’est un verset que les Camerounais utilisent souvent pour déshabiller certaines filles). Et puis, il faudra quand même que je sois un peu légèrement éloquent. Parce que quand je vois comment nos pasteurs-là font, il y en a qui parlent tellement bien, mais alors tellement bien que si toi tu veux vraiment comprendre tout ce qu’ils vous racontent, il faudra peut-être par précaution que tu emportes parfois avec toi un très volumineux dictionnaire !

 

Je suis obligé de vous promettre le Paradis

Quoi de mieux pour réussir à joindre mes deux bouts, que de vous raconter que le Ciel va aussi vous aider vous-mêmes à joindre les deux bouts. Hein ? Ce n’est pas très astucieux tout ça ?

Donc quand moi je vais finir de mémoriser la Bible par cœur, je vais venir me placer devant vous et je vais vous dire que « Tu as quoi ? Tu as le Cancer ? Il faut prier deux fois par jour et je vais te guérir. », « Tu as quoi ? Ton mari t’a quittée ? Il faudra venir chez moi avec des préservatifs. », « Tu as quoi ? Tu n’as plus de travail ? Il faut m’apporter ton argent de frais de dossiers. », « Tu as quoi ? Tu veux remplacer Paul Biya ? Pardon il faut quitter derrière les problèmes ! »

Et même si aucune de mes prédications ne s’avérera jamais exacte, ce n’est pas bien grave : je pourrai toujours vous promettre que vous irez au Paradis dès que vous en aurez terminé avec mes cotisations ici sur Terre…

 

Cette fois-ci c’est décidé, je vais devenir un pasteur qui vous réveille !

Donc franchement hein, je ne sais pas pourquoi moi je n’arrive jamais à joindre les deux bouts comme mon ami Pierre La Paix Ndamè. Alors qu’il me suffit juste de louer une petite salle, de vous y faire venir puisque je vais vous persuader que c’est Dieu lui-même qui m’aurait interpellé dans mon Son sommeil, et de vous demander de me procurer « seulement » 10 % mensuels de votre salaire…

 

C’est décidé, je vais devenir un pasteur qui commence tous ses offices dans la soirée, et qui ne libère les femmes de ses fidèles que jusqu’au petit matin.

C’est vraiment décidé, toutes mes phrases vont dorénavant commencer par « Au nom de Jésus ! » et se terminer par « Amen ! »

Cette fois-ci je n’en doute plus, j’ai finalement décidé de m’enrichir sur tous les Camerounais qui seront un peu faibles d’esprit comme vous.

 

Puisque pendant que moi je dors l’esprit, il y en a d’autres qui se placent devant vous et qui se mettent à vous proliférer des sottises. Il y a des individus qui vous trompent qu’ils sont les messagers des Anges, et personne parmi vous ne remet en question leur magistère ! Il y a des charlatans qui vous émerveillent avec leurs illuminations et leur interprétation « personnelle » de la Bible, mais vous devenez de plus en plus nombreux à les écouter et aussi à les applaudir. Hein ?

Vous pensez que moi aussi je n’ai pas la capacité de devenir un pasteur qui va vous abrutir ?

 

Ecclésiaste DEUDJUI, réveillez-vous !

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On dit « Voir bébé », mais c’est la mère que nous on regarde…

J’ai assisté à un « Voir bébé » l’autre jour. Pas pour voir le bébé hein, mais c’est parce que sa mère m’avait téléphoné en disant que « Ecclésiaste, J’espère que tu vas venir voir le bébé que j’avais accouché la semaine surpassée ! »

Et voilà comment je me suis retrouvé à Ndogpassi 3 un vendredi soir aux environs de 19h30…

 

un homme qui porte un enfant pendant une cérémonie de "voir bébé"
Une cérémonie de ‘Voir bébé’

 

C’est quoi le « Voir bébé » ?

Moi-même j’ignorais parfaitement ce que c’était. Mais quand mon amie Nadège m’a téléphoné pour me rappeler que « Ecclé ! J’espère que tu seras là hein », j’ai tout de suite compris que c’était vraiment quelque chose de certainement très important.

Mais en fait hein, le « Voir bébé » est une petite fête que tu organises afin de permettre aux gens de venir regarder ton nouveau petit bébé. C’est logique norr ? Surtout qu’il y aura aussi des gens qui vont venir de très loin, et parmi lesquels certains risquent même de prendre les MA-60 de la Camair-Co si ça se trouve…

Et puis les gens comme nous qui avions déjà vu le bébé à l’hôpital pendant qu’il sortait encore (par césarienne) du ventre de notre Nadège, ça ne changera pas grand-chose : car on dit « Voir bébé », mais ça pouvait très bien aussi s’appeler le « Revoir bébé » !

 

Qui peut assister à un « Voir bébé » ?

Comme je viens de l’expliquer, tout le monde ! Enfin, surtout ceux qui connaissent la mère. Puisque les amis du papa ils seront certainement absents, puisque le père lui-même on n’est même pas encore vraiment certain de sa propre présence…

C’est à peine si ce dernier n’a pas annulé annihilé cette « maudite » soirée. C’est à peine si lui-même il est capable de reconnaître son propre nourrisson dans un berceau chinois ! C’est à peine s’il ne regrette pas d’avoir eu cet enfant aussi tôt alors qu’il avait pourtant bien enfilé son préservatif… Tsuip !

Bref hein, ce sont surtout les amis de la mère qui vont venir pour assister à votre « Voir bébé ».

 

une femme avec son bébé à l'hôpital après l'accouchement
123RF / Tout le monde ne peut pas se rendre à l’hôpital après l’accouchement

 

Comment se déroule le « Voir bébé » ?

Comme toutes les futilités fêtes camerounaises. Sauf que quand moi j’étais arrivé à Ndogpassi 3 aux environs de 19h30, la star de la soirée ne savait même pas qu’il y avait des étrangers qui étaient venus pour la « voir » : elle était là tranquillement dans son landau avec sa tétine, et elle avait les deux yeux correctement bien fermés. Tandis sa mère ne faisait que nous faire de longs-longs discours en nous demandant si on avait déjà envie de manger ou bien de boire quelque chose (elle croyait qu’on était venu pour quoi ?).

Et ensuite quand j’ai siroté mes deux bières, j’ai demandé où se trouvait le père de l’enfant. Puis Nadège m’a répondu qu’il venait de repartir pour la Guinée Equatoriale. J’ai demandé si je pouvais draguer l’une de ses copines qu’elle m’avait présentées, et elle m’a dit que toutes les filles qui sont au salon avaient déjà accouché. J’ai demandé si le « Voir bébé » était obligatoire pour chacun des accouchements, et elle m’a répondu que c’est plutôt l’accouchement qui était obligatoire avant de penser à organiser n’importe quelle qualité de « Voir bébé »…

 

Et après ?

Après ? Bah j’ai dragué les filles qui se trouvaient à la véranda ! Mais je n’étais pas le seul hein, il ne faut pas croire. Puisque Pierre La Paix parlait aussi avec plusieurs filles, et je ne pense pas qu’il déblatérait sur le comité de normalisation que la CAF et la FIFA viennent de nous imposer ici à la Fécafoot…

Et quand les filles du salon sont donc sorties, j’ai entendu comment l’une d’elles disait que « Je vais bientôt organiser mon troisième ‘Voir bébé’. » Mince alors ! Déjà trois enfants à cet âge ? Surtout qu’elle a poursuivi en disant qu’elle habitait encore chez ses grands-parents à Bépanda. Donc à mon avis ce qu’il lui faudrait ce serait d’abord de commencer par organiser un « Retrouver les géniteurs » !

 

une femme qui présente son bébé à une autre femme
Le ‘Voir bébé’ est souvent une occasion de présenter le nouveau-né à l’entourage

 

On appelle ça « Voir bébé » hein, mais c’est la mère que nous venons regarder…

Donc quand Nadège m’avait harcelé invité pour que je vienne assister à son premier « Voir bébé », je ne savais pas que j’allais plutôt me retrouver avec des adultes ! Je ne savais même pas si son bébé était un garçon ou bien une fille. Je ne savais pas que c’était la mère qui allait être la maîtresse de la cérémonie. Je ne savais pas qu’on allait pousser la poussette de son bébé dans un coin obscur de son appartement, et que nous allions siroter nos casiers de Smooth et de grandes Guinness jusqu’à presque 4h du petit matin…

 

On dit « Voir bébé » hein, mais nous on vient là parce qu’on sait qu’on va bien « Voir la bière » et on va bien « Voir la nourriture ».

On appelle ça « Voir bébé » hein, mais nous on vient souvent là-bas pour « Rechercher la mère » de notre prochain rejeton.

On a surnommé ça « Voir bébé » comme tout le monde, mais c’est généralement la mère que nous on vient là-bas pour regarder.

 

On veut voir si elle sera belle le jour-là, et si elle pourra encore accoucher dans le futur. On veut voir si le bébé en question est un sorcier ou bien un vampire. On veut profiter de l’occasion pour enfin découvrir là où la fille-là habitait. On veut aussi lui poser quelques questions sur le vrai père de son enfant, pour voir s’il a disparu en Guinée Equatoriale ou bien s’il envoie quand même un peu souvent l’argent pour la layette de son nouveau bébé.

Bon bref hein, on appelle ça « Voir bébé » mais c’est surtout la mère que les Camerounais vont souvent venir là-bas pour bien-bien regarder…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je regarde le bébé

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Pourquoi y a-t-il autant de morts sur les routes du Cameroun ?

Rien que pour le mois dernier, nous avons recensé plus de cent cinquante morts sur les accidents de la circulation qui ont eu lieu au Cameroun. Et tel que je vois les choses, ce genre d’hécatombe n’est pas encore vraiment près de s’arrêter dans notre pays.

 

Un camion qui s’enlise sur une route non goudronnée. Crédit: panoramio.com

 

C’est à cause de nos routes

C’est probablement ça le premier problème. Parce que quel que soit le voyage que tu veux faire, tu vas parfois te confronter à des pistes défectueuses, boueuses, non goudronnées, étroites, non éclairées et que sais-je encore !

Et même sur les routes nationales comme Yaoundé-Douala-Bafoussam-Yaoundé (le Triangle de la mort), aucun aménagement n’a été fait. Aucune autoroute n’est présente. Aucun itinéraire n’est linéaire. Mais au contraire les trajets sont bifurqués, sinueux, tortueux. Ça monte et ça descend au gré des collines et des vallées, et la route peut même se diviser en deux comme on avait vu à Matomb et c’est cela qui avait provoqué la catastrophe ferroviaire de 2016 à Eséka

 

C’est à cause de nos voitures

De nos vieilleries, vous voulez dire ! De nos mécaniques importées. De notre brocante à deux balles. De nos tuyaux d’échappement qui sont vraiment très usés jusqu’à ça parvient même déjà à nous dégrader complètement notre couche d’ozone…

Et le pire dans tout ça, c’est que les Camerounais n’achètent jamais de voitures neuves. Les Camerounais achètent les voitures « d’occasion » comme Pierre La Paix, ou bien ils attendent quand il y aura les « ventes aux enchères » que les douaniers organisent régulièrement au Port de Douala.

Les Camerounais ne font jamais la révision de technique de leurs vieilles voitures. Ils sont eux-mêmes des mécaniciens du dimanche. Ils disent que toutes les pièces du véhicule ne sont pas nécessaires. Ils disent que « Ça a déjà tué qui ? » Ils utilisent une vieille guimbarde pendant plus de quarante ans, et quand elle se décrépit ils ne vont jamais remplacer ni le rétroviseur, ni les phares, ni les amortisseurs, ni les vitres, ni les essuie-glaces, ni le radiateur, ni le moteur et que sais-je encore !…

 

Plusieurs cyclistes sont victimes d’accidents chaque année. Crédit: shutterstock

 

C’est à cause de notre sécurité routière

Moi j’appelle ça « l’insécurité routière ». Parce que si nos gendarmes passent leur temps à laisser passer des cercueils ambulants parce que le chauffeur de ces corbillards leur a glissé mille francs CFA dans la poche arrière, où est donc la Sécurité ou bien la Prévention routières dans ce type de mauvais comportements ?

Si nos syndicats ont bien remarqué que les bus sont surchargés (il y a parfois des passagers qui s’asseyent sur les escaliers), pourquoi alors ils nous laissent circuler dans ces conditions inacceptables ? Si nos chauffeurs chauffards prennent le volant en étant en état d’ébriété, que nos routes ne sont pas balisées et que les radars nous ont surpris en flagrant délit de vitesse maximale, pourquoi alors les policiers vont-ils toujours nous laisser continuer notre voyage de manière presque paisible ?

Parce que ce qu’il faut expliquer à notre ministre des Transports et à notre Gendarmerie nationale, c’est que LA SÉCURITÉ N’EST PAS UN JEU ! Hein ? Est-ce qu’ils m’entendent ? La sécurité n’est pas un amusement comme je les vois en train de plaisanter et de batifoler avec la vie des Camerounais sur tous les axes routiers.

 

C’est aussi à cause de nos mentalités

Le plus triste dans tout ça, c’est que les Camerounais sont les principaux responsables de leur propre mort. Oui-oui, je suis sérieux ! Parce que je ne comprends pas comment certains passagers peuvent dire à leur chauffeur que « Accélère, dis donc ! » Je ne comprends pas comment est-ce qu’ils peuvent accepter de se serrer eux-mêmes dans les taxis et dans les cargos comme s’ils étaient dans une boîte de sardine, et que cela ne les émeuve pas outre mesure. Je ne comprends pas comment ils considèrent encore les mauvais dépassements comme une performance. La ceinture de sécurité comme une inutilité. Les pistes de pesage comme des postes de péage. Les mauvais stationnements comme une bonne habitude. Les motor-boys qui se métamorphosent en chauffeurs comme une normalité. La corruption des policiers comme une formalité. La surcharge des bagages comme un non-problème. La violation des feux de signalisation, la falsification ou le monnayage des permis de conduire dans les auto-écoles, la banalisation des accidents et la passivité devant les nids-de-poule qu’on retrouve pourtant partout ici sur les routes qu’il y a (ou pas) au Cameroun…

 

L’une des causes principales c’est la vitesse. crédit: pixabay

 

Pourquoi y a-t-il autant de cadavres sur les routes du Cameroun ?

Donc rien que pour le mois dernier, nous avons recensé presqu’une dizaine d’accidents graves sur quelques axes routiers. Et le pire hein, c’est que ce genre de catastrophe n’est pas encore vraiment près de s’arrêter…

 

Pourquoi y a-t-il autant de morts ? C’est sûrement à cause de nos grumiers qui circulent en pleine agglomération. Ou alors c’est à cause de nos conteneurs qui passent le temps à se renverser sur notre population.

Pourquoi y a-t-il autant de drames ? C’est certainement aussi parce que les Camerounais voyagent beaucoup dans la nuit et pour des futilités, alors qu’ils savent parfaitement que les conditions de sécurité sont vraiment très exécrables.

Pourquoi y a-t-il autant d’accidents de la circulation sur les routes du Cameroun, et que personne dans notre Gouvernement notre chef de l’Etat ne se mette pas en branle pour venir rapidement prendre des mesures ?

 

Parce que comme je vous ai dit tout à l’heure, il y a eu plus de cent cinquante personnes qui ont laissé leur vie sur les routes du Cameroun durant ce dernier mois d’août. Ils ont laissé leur vie à Muyuka, à Mbalmayo, à Bomono, à Bafang, à Edéa, à Ngaoundéré et que sais-je encore ! Mais ce qui me fait pleurer dans tout ça, c’est parce qu’il y a encore beaucoup de Camerounais qui vont continuer à mourir sur nos axes-lourds, mais que notre pays va toujours fonctionner normalement comme si aucun de tous ces malheurs ne s’était jamais déroulé ici chez nous au Cameroun…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, c’est d’abord à cause des Camerounais

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Inscrivez-vous sur les listes électorales !

Au lieu de rester sur votre canapé et de commencer à vociférer sur Facebook que « Paul Biya doit partir », vous feriez mieux d’aller vous inscrire sur les listes électorales ! Vous feriez mieux de réfléchir sur la personne pour laquelle vous voterez en 2018. Vous feriez mieux de commencer d’abord par devenir de véritables citoyens de votre pays, le Cameroun…

 

affiche Elecam pour inciter les jeunes Camerounais à s'inscrire sur les listes électorales
On a besoin des jeunes sur les listes électorales. Crédit: Elecam

 

C’est gratuit

Je sais que les Camerounais n’aiment pas beaucoup dépenser. Donc pour vous rassurer hein, sachez que c’est njoooh. Sachez qu’il vous suffit d’avoir vingt ans et de vous présenter dans un bureau d’Elecam muni de votre pièce d’identité, puis de dire aux gens de l’accueil « Je suis venu pour obtenir ma carte d’électeur. »

Vous voyez, c’est très simple ! Et ensuite ils vont vous proposer une tasse de thé ou bien un verre de Nescafé, puis ils vont vous installer devant une caméra biométrique et ils vont prendre vos empreintes, avant enfin de vous poser quelques questions sur votre village, votre taille et votre numéro de téléphone. Et tout ceci ne va même pas vous prendre plus d’une quinzaine de minutes !

 

inscription sur les listes électorales
Le processus d’inscription est très simple

 

C’est partout

Si vous avez la paresse parce que vous prétextez que vous ne savez pas où sont situés les bureaux où on doit s’inscrire sur les listes électorales, eh bien c’est simple : vous n’avez qu’à suivre Cabral Libii sur les réseaux sociaux et vous lui demanderez que « Grand-frère, comment je peux faire pour devenir un électeur en 2018 ? »

Et même s’il ne vous répond pas, ce n’est pas bien grave. Vous pouvez toujours aller sur la page Facebook « Elecam et vous » ou bien sur le site www.elecam.cm, et vous y trouverez toutes les modalités ainsi que les différents bureaux d’inscription et aussi les programmations sur les multiples campagnes sur le terrain. Vous pouvez également écrire à l’adresse elecam@elecam.cm. Ou bien vous appelez tout simplement le numéro de téléphone (+237) 222 212 552 si vous avez la paresse comme Pierre La Paix et que vous ne savez pas encore comment on utilise correctement le courrier électronique…

 

un poste extérieur Elecam
Les postes d’inscription sont disséminés à travers tout le pays

 

Ça concerne aussi la diaspora

Il ne s’agit pas seulement des mbeinguètaires hein, même ceux qui vivent en Azerbaïdjan ou au Maghreb sont aussi concernés. Même ceux qui vivent à Madagascar ou bien sur les Îles Tonga sont aussi concernés. Même ceux qui habitent au Tchad ou bien au Togo (ils insistent pour qu’on les classe parmi la diaspora) peuvent aussi s’inscrire sur les listes électorales, et pour cela il vous suffit juste de vous rendre dans un point focal Elecam de votre pays de résidence (même si c’est au Soudan du Sud), et de leur présenter votre carte consulaire en cours de validité. Et je vous rappelle que pour avoir votre carte consulaire vous devez d’abord vous rendre dans une ambassade du Cameroun à l’étranger, et que vous pouvez consulter la liste de ces ambassades à l’adresse https://bit.ly/2rTLT2L.

 

affiche du CCN pour inciter le peuple camerounais à s'inscrire sur les listes électorales
Les inscriptions concernent tous types de camerounais. Crédit: CCN

 

Ça vous donne le pouvoir

« Ne laisse pas les autres choisir à ta place », voilà le nouveau slogan d’Elecam et moi je l’aime bien. Donc ne laissez plus les autres Camerounais gouverner à votre place. Ne laissez plus des imposteurs décider à votre place. Ne laissez plus des détourneurs de fonds publics et des hippopotames s’éterniser éternellement sur votre pouvoir !

Parce que ce qui sera bien avec la carte d’électeur, c’est qu’elle va enfin nous procurer la vraie démocratie. Elle va enfin nous permettre de sanctionner et de choisir nous-mêmes nos dirigeants. Elle va nous permettre de sélectionner correctement nos députés, nos maires, nos sénateurs. Elle va même permettre à notre président (et à son parti unique) de nous respecter un peu plus et de ne plus facilement organiser ses sempiternels tripatouillages…

 

affiche Cabral Libii président
Cabral Libii est à l’origine de l’opération ’11 millions d’électeurs’. Crédit: Takalah Boy

 

Inscrivons-nous massivement sur les listes électorales !

Donc au lieu de blablater sur Facebook et de pianoter avec votre télécommande, vous feriez plutôt mieux d’aller vous faire enregistrer sur les listes électorales avant la date butoir qui est fixée au 31 août 2017 à minuit…

Inscrivez-vous sur les listes électorales ! Je m’adresse surtout aux femmes, parce qu’elles sont tellement nombreuses et on aura besoin d’elles pour impulser le nouveau changement qui est nécessaire indispensable à notre pays.

Inscrivez-vous sur les listes électorales ! Je m’adresse aussi aux jeunes qui sont dans la vingtaine ou bien dans la trentaine, car on leur a fait croire pendant longtemps qu’ils n’avaient pas aussi le droit de s’intéresser à la chose politique.

Inscrivez-vous sur les listes électorales que vous soyez du Nord, du Sud, de l’Est ou alors de la partie anglophone de notre pays qui a parfois des velléités sécessionnistes

 

Parce que pendant des années et des années, on vous a désintéressés de la gestion de votre société. Ils vous ont fait croire que vous étiez des Camerounais négligeables et insignifiants. Ils ont voulu vous tromper en vous disant que vous ne pouviez pas modifier votre Code électoral ou bien votre République. Ils vous ont bernés, ils vous ont matés, ils vous ont distraits avec la bière et la nourriture, et à la fin ils ont confisqué le Pouvoir pour le transformer en une dynastie monarchique que nous allons renverser en 2018, mais à condition que vous décidiez de vous inscrire massivement et nombreusement sur les listes électorales…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je suis déjà inscrit

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Est-ce que je vous ai dit que j’ai un problème ?

Jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans, certaines cousines disaient souvent que je suis un mauvais Bamiléké ! Puisque je n’assistais jamais aux réunions de famille, je ne partais jamais dans les mariages et dans les enterrements, et je ne suis jamais venu me plaindre chez elles que « Est-ce que vous savez que j’ai une petite amie et qu’elle est tombée enceinte ? »

Bref, je n’étais jamais parti me placer devant quelqu’un pour lui expliquer que moi j’avais un problème…

 

un homme qui joue avec sa copine à la plage
Nous devons profiter de la vie au lieu de nous lamenter tout le temps. crédit: 123RF

 

Il n’y a aucune urgence en Afrique

Avant d’atteindre mes vingt-cinq ans, j’assistais très-très rarement aux levées de corps ainsi qu’aux inhumations. Et même mes oncles se plaignaient, jusqu’à il y a une tante qui m’a dit un jour que « Ecclésiaste, je vais voir s’il y aura même deux personnes à ton propre enterrement ! »

Car pour moi hein, il n’y a jamais eu une urgence en Afrique. Ni même ailleurs d’ailleurs ! Et c’est pour ça que quand je vois comment les gens se prennent cassent la tête lorsqu’il y a un baptême, je suis toujours quelque peu surpris. Quand je vois comment nos filles s’agitent pendant les anniversaires, comment elles se précipitent et elles se bagarrent pour assister à un mariage ou à une Saint-Valentin, moi je reste tranquillement tranquille dans mon petit coin. Parce que ce qui m’énerve avec les Camerounais, c’est qu’ils sont toujours très concentrés sur les choses inutiles ; et qu’ils ont aussi décidé que les vivants ne seront jamais plus importants que les cadavres…

 

Je n’ai aucun problème d’argent

Ça ne veut pas dire que je suis riche hein, au contraire ! Je suis même presque pauvre. Mais j’ai une philosophie de vie qui tend à m’éloigner de votre modèle ultra-mercantiliste et hyper-capitaliste.

Par exemple si je n’ai pas d’argent, pourquoi voulez-vous que je songe à remplacer mon vieux petit téléviseur qui fonctionne encore bien ? Hein ? Si je n’ai pas assez de francs CFA dans mes poches, pourquoi voulez-vous que je cherche à rencontrer une Camerounaise dans un bar alors que je sais qu’elle aura soif et qu’elle va aussi me chouchouter quand elle aura déjà envie de grignoter quelques chawarmas ? Hein ?

Parce que ce qui me choque vraiment ici au Cameroun, c’est parce que les Camerounais aiment toujours chercher les problèmes qui sont situés au-dessus de leur tête ! Ils sont toujours en train d’emprunter de l’argent pour des bêtises, d’escroquer leurs voisins et leurs amis pour impressionner leur entourage, et c’est pour ça qu’on les retrouve dans les prisons et dans les humiliations alors que quand moi je n’ai pas d’argent ni de liquidités sur moi, eh bah c’est très simple : je reste tranquille !

 

Il faut aussi savoir prendre son temps

 

Je n’ai jamais forcé pour faire l’amour

Parfois j’embrasse une fille et puis je la déshabille complètement, mais ensuite je lui demande de se rhabiller. Oui-oui, sans rien faire ! Parce que je n’aime pas quand elle commence à me tensionner en disant que « Tu veux juste coucher avec moi et ensuite disparaître ? » « Est-ce que tu es sûr que tu m’aimes ? » ou encore « S’il te plaît, arrête ! »

Donc franchement hein, je déteste ça ! Et c’est pour ça que je n’ai jamais insisté pour vouloir faire l’amour avec une Camerounaise. Et c’est pour ça que quand je te drague encore et que tu me dis « Bye bye » après avoir bien siroté mes Beaufort Light et mes poissons braisés, ne pense même pas que je vais commencer à te mettre la pression pour que tu me libères les fesses. Nôôô ! Je vais seulement te mettre sur la moto et je vais te dire que « On s’appelle norr, ma chérie. Est-ce que toi et moi nous avons un problème ? ».

 

Je n’ai jamais été pressé dans ma vie

C’est peut-être pour cela que je suis en retard ! Car j’avais copié ce comportement chez un grand-frère qui est pourtant en avance sur notre pays, et qui se fait prénommer monsieur Philippe.

Avec lui, j’ai compris que ça ne sert à rien de se précipiter dans la vie. J’ai compris que ton téléphone peut sonner et que tu n’es pas obligé de le décrocher immédiatement. J’ai compris que si quelqu’un veut te faire une faveur et qu’il te demande de patienter un peu, eh bien il faut patienter même si ce sera longuement !

J’ai compris que l’argent est toujours bon à tout moment même lorsqu’il arrivera en retard. J’ai compris que tu peux tout perdre dans la vie (y compris ta moto et ton travail) mais que tu peux aussi tout recommencer. J’ai compris que l’honnêteté est une vertu irremplaçable. J’ai compris qu’il ne faut jamais être pressé dans votre vie hein (« il est urgent d’attendre »), et qu’il faut aussi apprendre à mettre souvent tous vos problèmes en rang.

Donc si un jour tu m’appelles un vendredi soir pour me dire que tu as besoin de mon aide moi le samedi matin à 06h11, c’est ton problème ! J’attendais ça ? Tu m’attendais ? Malchance !! Pardon il ne faut pas venir contaminer les Camerounais avec vos urgences hein…

 

dessin d'un couple qui joue au hasard avant de pratiquer (ou pas) le sexe
Normalement le sexe ne devrait pas représenter un problème. Illustration: @Whyatt

 

Est-ce que moi je vous ai déjà dit un jour que j’avais un problème ?

Donc depuis dix ans, j’ai quand même un peu changé. J’assiste déjà aux réunions de famille, et je pars souvent au village pour participer à certaines funérailles et à quelques mariages traditionnels. Mais même si je ne suis plus un mauvais Bamiléké, certaines cousines n’ont jamais compris pourquoi je ne suis jamais venu me plaindre chez elles que « Est-ce que vous savez que ma petite amie est tombée amoureuse de Pierre La Paix Ndamè ? »

 

Est-ce que je vous ai dit que j’ai un problème d’amour ? Car si une fille veut me quitter pour de bon, je vais seulement secouer la tête mais ensuite je vais passer à une autre fille.

Est-ce que je vous ai dit un jour que j’ai un problème avec le travail ? Car même si mon salaire est costaud n’importe comment, si on veut déjà me casser la tête moi je vais tout simplement démissionner.

Est-ce que je vous ai déjà dit un jour que moi j’avais un problème avec ma famille ? Hein ? Ou bien avec mes amis ? Ou bien avec la maladie ? Ou bien avec la nourriture ? Ou bien avec notre Gouvernement ?

 

Parce que ce qui m’énerve réellement dans notre pays-ci, c’est parce que les gens veulent seulement ressembler à Samuel Eto’o et à Manu Dibango sans rien faire, alors qu’ils n’ont même pas encore le kombolibong sur leur grosse tête. Les gens sont là ils n’ont même pas les vrais problèmes, mais ils passent le temps à se créer eux-mêmes leurs propres sous-problèmes. Et tout ceci hein, c’est parce que les Camerounais ne savent pas tranquillement rester tranquilles comme monsieur Philippe et monsieur Paul Biya.

Hein ? Je mens ? Est-ce que vous avez déjà entendu votre Président vous dire un jour qu’il avait un problème ?

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je n’ai aucun de problème

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Nous avons enfin créé une association de blogueurs au Cameroun

L’idée d’une association était venue de Didier Ndengue, de Crescence Élodie et aussi de René Jackson Nkowa. Puis ils nous ont demandé si nous étions d’abord d’accord. Puis on a décidé que notre rassemblement se déroulerait au mois d’août. Puis nous sommes montés sur Yaoundé pour effectuer les travaux, et voilà comment nous avons enfin créé une association des blogueurs qui exercent ici au Cameroun…

 

les blogueurs camerounais autour du buffet
Tous les participants se sont bien régalés

 

La genèse

Disons qu’il y avait déjà eu une association qui s’appelait le « Collectif des Blogueurs Camerounais », mais qu’elle n’avait jamais été légalisée. Et puisque les blogueurs de l’époque n’étaient pas vraiment des gens engagés, même leur ancien président a disparu des radars depuis le 18 novembre de l’année 2013…

Bref, il n’existait plus une véritable association. Et c’est pour ça que quand Didier Ndengue et Crescence Élodie et René Jackson Nkowa sont venus nous parler de l’idée d’une assemblée générale qui regrouperait tous les blogueurs qui sont au Cameroun, nous avons presque tous dit « Oui ». Et nous leur avons directement demandé quels en étaient vraiment les préparatifs…

 

Les selfies étaient au rendez-vous

 

Les préparatifs

Comme on était presque tous d’accord, ce trident magique est venu nous présenter les anciens statuts et ils nous ont demandé de les « réchauffer » un peu. Et puis ils nous ont aussi apporté les anciens règlements intérieurs qu’il fallait complètement réécrire. Et puis Tchakounté Kemayou a proposé que l’assemblée générale doive se tenir à la plage de Kribi, mais lors des votes c’est Yaoundé qui a obtenu 19 voix, Douala 18, et Kribi 0 % de suffrages (même lui-même il n’a pas voté pour Kribi).

Et ensuite on a voté pour savoir si ça devait se dérouler en juillet ou alors en août. On a voté pour savoir si ça devait durer 24 heures ou bien deux jours. On a voté pour savoir qui allait se charger de la restauration et de la boisson. On a voté pour connaître les gens qui auraient le droit de voter. Et enfin, on a voté que les travaux devaient se tenir durant le week-end du 12 au 13 août 2017 dans la capitale politique du pays de monsieur Paul Biya…

 

Les travaux se déroulaient dans la bonne humeur

 

L’organisation

Pendant tous les mois de juin et de juillet, aucun blogueur ne se pressait. Mais dans la nuit du 06 août 2017, il y a deux blogueuses (Armelle Sitchoma et Elsa Elsy) qui ont demandé que « Le 12 c’est quand ? » Et c’est comme ça que tous les blogueurs se sont réveillés, et qu’on a commencé à se précipiter comme la Fécafoot qui est en train de rafistoler pour la CAN de 2019.

Puis les blogueurs de Yaoundé ont commencé à réfléchir sur la réception qu’ils allaient prévoir pour entretenir tous les « étrangers ». Puis certains journalistes ont commencé à nous promettre les vins mousseux avec les grands champagnes de saison (alors que nous on leur demandait seulement la bière). Puis Mireille Chandeup a collecté notre argent qu’on lui envoyait déjà par MtN mobile money, et c’est avec ça quelle est partie louer une gigantesque villa qui est située dans un quartier de jeunes qui s’appelle curieusement la Montée Jouvence…

Et après tout cela, certaines personnes ont commencé à se chamailler sur l’ordre du jour, jusqu’à il y a Monique Laure qui a quitté notre groupe de discussion pour venir me vilipender dans ma messagerie en privé. Or entre-temps hein, il y avait Thierry Kuicheu qui fourbissait ses armes parce qu’il m’avait déjà dit ̶ depuis le 27 mai ! ̶ qu’il serait candidat pour le poste de secrétaire général de l’association des blogueurs du Cameroun…

 

Le nouveau président élu René Jackson pendant son allocution

 

L’assemblée générale

Pour faire simple, disons qu’il y a environ une trentaine de blogueurs qui ont répondu présents à cette assemblée générale. Et lorsqu’on s’est retrouvés c’était surtout pour rigoler, pour s’intriguer, pour s’embrasser et aussi un peu pour parler de l’association quand même…

Dania Ebonguè s’est énervé le samedi matin parce que Tchuileu Alexandra ne faisait que lui couper la parole. Alain Youdjeu (alias Atome) s’est évanoui le samedi soir parce que les discussions traînaient sur les statuts et que ce bavardage-là nous retardait sur la nourriture. Salma Amadore a été élue censeur le dimanche matin alors qu’elle n’était même pas candidate. Et puis le dimanche soir, je suis sorti avec Fabrice Nouanga et Fotso Fonkam et leurs épouses, et nous sommes allés siroter quelques bières là-bas du coté de Biyem-Assi vers le stade…

 

Les membres du bureau exécutif élu

 

Nous avons enfin mis sur pied une association des blogueurs du Cameroun

Donc au départ hein, l’idée d’une association était d’abord venue de René Jackson Nkowa qui a finalement été élu comme président. Puis il nous en avait parlé, et voilà comment nous avons créé une association de personnes qui racontent souvent leurs difficultés ici au Cameroun…

 

Nous avons enfin créé une famille ! Puisque Mathias Mouendé est devenu mon frère, Martine Ndo ma sœur, et Mérimé Wilson un cousin très intéressant que je ne connaissais pourtant pas avant l’association.

Nous avons enfin créé une entreprise ! Puisque désormais nous avons un bureau exécutif qui va se fixer des objectifs ; et qui va vous présenter des comptes rendus et des bilans à la fin de chaque exercice.

Nous avons enfin créé un mouvement qui pourra aussi contribuer au changement de notre pays-ci, puisque les blogueurs sont essentiellement des romantiques et des rêveurs.

 

Les blogueurs sont généralement des bavards. Les blogueurs sont presque toujours de gros mangeurs. Les blogueurs sont très souvent des soûlards, des dragueurs, des timides, des écrivains, des poètes comme Pierre La Paix Ndamè, des ambitieux, des footeux, des parieurs, des philanthropes, des mélomanes, des révolutionnaires…

Et c’est pour cela qu’il nous fallait à tout prix une association ici au Cameroun.

 

Ecclésiaste DEUDJUI, merci à tous les blogueurs

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Orange Cameroun, vous avez eu tort !

C’est un secret de polichinelle si je vous révèle que tous les Camerounais n’aiment pas détestent la compagnie téléphonique Orange. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà aussi que nous allons bientôt détester leur meilleur service qui était Orange Money.

 

Un client qui se rend dans un point de vente Orange
Un client qui se rend dans un point de vente Orange

 

L’image d’Orange au Cameroun

Pour faire simple, disons que c’est nul ! Mais pour rester quand même poli parce qu’il ne faut pas aussi tomber dans le piège de l’impolitesse des gens qui travaillent là-bas à Orange, disons que cette compagnie n’est pas très appréciée dans notre Cameroun.

Et c’est même un euphémisme ! Disons que cette compagnie nous rappelle un peu les grandes périodes de la France colonisatrice et tutélaire. Disons que nous la détestons parce qu’elle n’a jamais vraiment eu de comptes à nous rendre. Disons que le seul mot qu’elle comprenne bien, c’est le mot « bénéfice ». Et aussi un peu le mot « escroquerie » quand même…

 

Les taxes superflues

C’est aussi pour ceci que nous détestons cette société-là. Parce que là où les autres compagnies vont te fournir un service à 100 francs CFA seulement, Orange Cameroun va te facturer le même service à 102 francs CFA ! Et si c’est mille francs ça va faire 1 020 francs CFA. Et si c’est dix mille ça va faire 10 200 francs CFA, et ainsi de suite.

Mais où va donc l’argent de toutes ces « taxes » ?

Parce que si tu multiplies ces 2 % d’augmentation pour dix millions d’abonnés qui souscrivent à des forfaits au quotidien, ça va te faire des milliards de francs CFA de « bénéfice » pour se payer Neymar ! Et le pire, c’est qu’on ne voit même pas une incidence sur la qualité du réseau ou bien d’Internet que cette entreprise nous propose…

 

grille tarifaire Orange money Cameroun
Voici la nouvelle grille tarifaire du service Orange Money. Crédits: Alex-Gustave Azebaze

 

Les SMS intempestifs

Est-ce qu’on avait aussi besoin de ça ? Hein, Orange Cameroun ? Est-ce qu’on a besoin de se réveiller avec vos SMS publicitaires et votre Flexi, et de se rendormir avec vos SMS horoscopiques ou bien vos prévisions météo qui ne sont jamais exactes sont toujours fausses ? Hein ?

Est-ce qu’on avait besoin de participer à vos promotions à la con et à vos sottes devinettes, de participer à votre concours de crédit téléphonique qu’il faut « débloquer » en effectuant un appel qui va nous couper 2 500 francs CFA de crédit principal au préalable ? Hein ?

Est-ce que c’est normal de dire que vous aidez les jeunes à trouver un emploi avec votre service JOBS, mais que pour répondre à vos messages ça leur coûte jusqu’à 102 francs CFA (n’oublions pas les taxes) pour chacune des opportunités auxquelles ils candidatent ?

 

L’affaire Orange Money

Si au moins on s’était arrêté là. Si au moins vous étiez restés une entreprise uniquement néo-capitaliste. Si au moins vous vous étiez contentés de sauvegarder au moins le rare seul service pour lequel Pierre La Paix vous avait trouvés un peu légèrement sympathiques : Orange Money !

Parce que quand j’ai appris l’autre jour que vous avez revu tous vos tarifs de transferts à la hausse, je suis immédiatement allé vider mon propre compte ! Quand j’ai constaté que vous nous avez prévenus (par SMS intempestif) un lundi soir à 16h49 pour une mesure qui allait pourtant s’appliquer dans la même nuit à minuit, je me suis encore redit que vous n’êtes pas vraiment des personnes sérieuses. Quand j’ai frotté mes yeux et que j’ai vu que les expéditeurs vont dorénavant payer des frais tout autant que les bénéficiaires, je me suis susurré que vous êtes en train de tuer et d’occire vous-mêmes votre propre poulet aux œufs d’or…

 

sms orange cameroun
Voici le SMS du 31 juillet qui nous annonce l’évolution des tarifs pour le 1er août. Crédits: Alex-Gustave Azebaze

 

Orange Cameroun, vous avez vraiment eu tort !

Donc c’est un secret de polichinelle, les Camerounais n’aiment pas la compagnie téléphonique Orange. Et comme si cela ne suffisait pas, nous allons aussi boycotter leur meilleur service qui était pourtant Orange Money…

 

Vous avez eu tort ! De nous couper voler notre crédit sans avertir, de nous tromper sur vos forfaits internet et de confisquer l’argent des clients qui décèdent, puis de nous appliquer des taxes dont on ne voit même pas les résultats.

Vous avez eu tort ! De refléter une image d’insolence, d’arrogance, de mépris caractérisé, de machiavélisme, bref, de néo-colonialisme.

Vous avez eu tort de ne pas respecter vos consommateurs en augmentant les frais de notre service préféré sans même prendre la peine de nous consulter ou bien de nous avertir. Hein, Orange Cameroun ?

 

Parce que même si les Camerounais sont bêtes n’importe comment comme vous pensez-là, à un moment quand même ça suffit ! Même si nous sommes un peuple de faux protestataires et de vrais-faux contestataires, il y a quand même un moment où ça devient quand même un peu gros. Même si vous pensiez que nous aimions déjà trop votre service et que nous ne pouvions plus nous en passer, je vous rappelle encore qu’il fut une époque (pas très lointaine, d’ailleurs) où Express Union et COFINEST étaient des entreprises camerounaises incontournables.

Et puis un beau jour, elles avaient eu tort.

 

Ecclésiaste DEUDJUI, restez avec votre chose !

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