Richard Bona, moi je ne te félicite pas !
Tous mes amis adorent la musique de Richard Bona, y compris moi-même. Je dis bien tous mes amis ! Puisque quand on fréquentait encore à Ngoa-Ekellé en 2001, c’étaient ses morceaux qu’on écoutait chaque matin et chaque soir ; et c’est toujours sa musique que moi j’écoute encore jusqu’aujourd’hui en 2016…
Mais. Je ne félicite pas Richard Bona lorsqu’il s’attaque à la République du Cameroun !
QUI EST RICHARD BONA ?
Pour ceux qui viennent d’une autre planète, Richard Bona est un musicien camerounais né le 28 octobre 1967 à Minta (c’est dans la Haute-Sanaga). La 1ère fois que je l’ai vu, c’était à un concert estudiantin en plein air. Il avait une voix suave, il chantait bien, il secouait ses rastas et il manipulait extrêmement bien sa guitare, en nous dédicaçant son 1er album qui s’intitulait Scenes from My Life (1999).
Depuis cet album il a fait sortir Révérence (2001), Munia The Tale (2003), Tiki (2006), The Ten Shades of Blues (2009) et Bonafied en 2013. Entre-temps en 2004, il avait fait un featuring jazzistique avec Gérald Toto et Lokua Kanza, dans une anthologie épique qu’ils ont tout simplement intitulée Toto Bona Lokua…
UNE SIMPLE AFFAIRE DE VISA
Richard Bona est très respecté de tous les Camerounais ! Alors quand nous avons appris qu’il est devenu Américain du jour au lendemain, ça nous a un peu foutu les boules. Surtout que notre Constitution ne reconnaît pas la double-nationalité. Et ainsi quand il a voulu revenir au Cameroun, on lui demandé d’abord le visa parce qu’on le considérait déjà comme un Yankee. Et d’après ce qu’on me raconte, il s’est fâché à l’ambassade et il a tapé du poing sur la table. Il a même haussé le ton en disant que « Je demande hein, vous voulez d’abord que je paye de l’argent avant de rentrer dans mon propre pays ? Hein ? Vous voulez que je magouille fasse comme Roger Milla ou Ndedi Eyango qui possèdent également la double nationalité ? Hein ? En tous cas je ne reviendrai plus dans ce pays de m**** tant que vous me demanderez encore de négocier un visa !… »
ON NE T’ATTEND PAS DANS LA POLITIQUE
Je ne suis pas là pour juger Richard Bona hein, puisque nous sommes dans un pays libre. Mais tant qu’à l’écouter, j’aurai mille fois préféré qu’il se prononçât sur les multiples problèmes de la culture camerounaise. J’aurai préféré qu’il réfléchît sur une école des Beaux-Arts au Cameroun, sur les difficultés de nos droits d’auteur, sur la piraterie musicale qui nous tue les talents qu’il y a ici au Cameroun…
Parce que quand je l’entends s’attaquer à l’âge de notre Chef de l’Etat, je me dis que ce n’est pas très judicieux. Quand le Cameroun lui accorde une médaille du mérite et qu’il refuse de la recevoir, je suis un peu décontenancé. Quand Richard Bona demande à nos jeunes de ne plus faire confiance à Paul Biya, je me demande où est le rapport. Et même si je sais qu’il est libre de s’exprimer puisque nous sommes dans un pays de bavardage Droit, moi je pense qu’il n’a pas le droit d’insulter les membres du RDPC ni d’insulter les institutions de notre République !
LES ESCLANDRES AVEC MARCO MBELLA
Tout ça aurait même pu passer sous silence, si le « grand » Richard Bona ne s’était pas montré légèrement minuscule. Puisque quand Marco Mbella a voulu le « recadrer » sur ses positions un peu extrémistes, le bassiste s’est immédiatement mis en colère. Hein ? Il a commencé à nous dire comment lui il remplit les salles, comment il fait le tour du monde, comment Marco Mbella est un cadavre que le RDPC est allé retirer d’un vieux sarcophage, etc.
Pourtant même si Marco Mbella n’a jamais fait trois accords de toute sa vie, ni jamais effectué un concert comme il dit, est-ce que c’est à Richard Bona de se quereller de cette manière ? Hein ? Franchement ! Quand les gens savent que tu es l’un des meilleurs bassistes et l’un des meilleurs guitaristes du monde, est-ce que tu as encore besoin de te rabaisser dans ce genre de bisbilles ?
RICHARD BONA, JE TE JURE QUE JE NE TE FÉLICITE PAS !
Et donc comme je disais, tous mes amis adorent la musique de Richard Bona ! À commencer par Pierre La Paix Ndamè, qui est certainement son plus grand fan. Mais moi aussi je suis un grand fan, puisque j’écoutais déjà ses chansons lorsque je fréquentais à l’université en 2001-2002…
Richard Bona, je ne te félicite pas ! Tu n’as pas le droit de dire que notre Président est plus dangereux que les terroristes de Boko Haram.
Richard Bona, je ne te supporte pas ! Ce n’est pas parce que tu es un excellent artiste que tu vas penser que tu es au-dessus de la Constitution camerounaise.
Monsieur Bona Pinder Yayumayalolo alias Richard Bona, moi je ne te félicite pas ! Mais ça n’enlève rien à la virtuosité de tes inspirations, car j’ai toujours considéré que toi tu fais la musique pour les experts et pour les esprits.
Alors je préfère écouter tes chansons Esukuku, Kurumalete, La Fille d’à Côté ou encore Mbenba Mama. Je préfère quand tu joues au cow-boy dans African Cow-Boy, ou quand tu joues du saxophone dans Yara’s Blues. Je préfère quand tu t’essayes avec brio à la country music ou à la musique classique ; ou quand tu te transformes en salsero et parfois même en hindouiste avec des compositions comme Shiva Mantra…
Mais. Je ne peux pas féliciter quelqu’un qui fait le bras de fer avec son propre pays !
Ecclésiaste DEUDJUI, moi je félicite les patriotes
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