Ecclésiaste Deudjui

Maahlox, mouff ta maman !

Quand je vois comment quelqu’un qui est censé représenter un modèle pour la jeunesse camerounaise se comporte comme un cochon sur les réseaux sociaux, je suis vraiment un peu dérangé. Et le pire dans tout ça, c’est que Maahlox LeVibeur n’est pas la seule personne à condamner dans cette histoire…

 

Le comportement de Maahlox lui aurait valu une convocation au SED, selon certaines rumeurs. Source: @Le quatrieme pouvoir

 

Qui est Maahlox LeVibeur ?

Normalement je ne devais même plus le présenter puisque tout le monde tous les Camerounais le connaissent déjà bien. Mais depuis que j’avais écrit ici que j’étais un fan de lui en juin 2016, j’ai l’impression que je ne le reconnais plus. J’ai l’impression que le musicien Kenfack Jean-Jules (c’est son vrai nom) s’est définitivement spécialisé dans la pornographie et dans le trash. Car même si ses beats et ses mélodies se sont nettement bien améliorés depuis ces derniers mois, j’ai encore beaucoup-beaucoup de mal à me retrouver au beau milieu de ses paroles et de ses totems…

 

pochette du single de Maahlox "écraser le pistache"
Maahlox s’inspire surtout de la grivoiserie camerounaise pour composer ses chansons

 

C’est quoi son problème ?

Son premier problème, c’étaient d’abord les textes de ses chansons. Puis il a levé le niveau en réalisant des vidéogrammes dans lesquels il exposait la nudité et les fesses de nos Camerounaises (c’est pour ça que ses clips sont interdits dans la plupart de nos chaînes de télé). Puis il a commencé à se chamailler avec les managers et les artistes qui sont dans le milieu du show-business camerounais… Tsuip !

Son vrai problème, c’est son langage. Comme par exemple lorsqu’il avait insulté les gens des Canal d’Or. Mais ce qui m’a vraiment choqué et énervé, c’est quand il a déshonoré la mémoire de l’évêque de Bafia qui se serait jeté dans les eaux de la Sanaga. Et ce n’était même pas la première fois ! Puisque sur sa page Facebook il n’y a que les « Mouff, ta maman », les « Sales porcs », les « Fils de vipère », les « Cafards », les « Sales putes » et les « Le cul de sa maman il se suicide qu’il a les problèmes plus que les qui ici dehors ? » (sic)

 

Quelques réactions de Maahlox sur sa page Facebook

 

C’est quoi sa défense ?

Au début je le trouvais un peu cohérent malgré son peu d’instruction. Je le trouvais même un peu cultivé à vrai dire. Je le trouvais un peu structuré dans le choix de ses thématiques et dans l’argumentaire de ses explications. Mais quand j’ai discuté avec Pierre La Paix hein, j’ai compris que tout ça ce n’était que de l’esbroufe…

Parce que même si le gars-là passe le temps dire qu’il ne fait que répéter ce qui se reproduit tous les jours au sein de la société camerounaise, il doit savoir qu’il y a une manière de savoir dire les choses. Il doit savoir qu’il y a une manière de savoir montrer les choses. Il doit savoir que ce n’est pas parce que les choses existent qu’on doit dire n’importe comment qu’elles existent. Il doit savoir qu’il n’est pas le seul artiste qui observe ce qui se passe dans la communauté camerounaise. Qu’il n’est pas le seul Camerounais qui a grandi dans le ghetto. Qu’il n’est pas le seul qui connait dire « Mouff, ta maman ! » Et que nous sommes parfois d’accord avec certains de ses messages hein, mais que le véritable problème c’est son comportement en public et surtout la façon dont il est très trivial et très sauvage dans la plupart de ses lyrics.

 

La plupart des chansons de Maahlox concerne la sexualité incontrôlée

 

C’est quoi son rôle normalement ?

Le vrai rôle de Maahlox, c’était normalement de devenir un modèle. Parce que quand Dieu t’a donné la chance d’avoir la visibilité et d’être suivi par des centaines de milliers de personnes, il faut plutôt regarder cela comme une responsabilité que tu devrais avoir. Il faut surveiller ton langage, tes manières, tes habitudes et tes fréquentations. Il ne faut plus utiliser les mots « nyassement » et « écrasement » à tout bout de champ. Il ne faut plus chanter sur le « bon plantain » et le « bon pistache » alors qu’il y a beaucoup d’enfants qui te considèrent comme une référence. Il faut plutôt miser sur ton talent artistique comme tu as fait dans la chanson « Le fou », car c’est une chanson qui est vraiment très bien écrite et qui n’a rien de calamiteux ni de pervers. Il ne faut pas penser que c’est parce que tu fais as fait le buzz que ce que tu es en train de nous dire est forcément bien apprécié. Il ne faut pas miser toute ta carrière sur les clashes, les scandales, les fautes d’orthographe, les provocations personnelles, etc.

Parce que ton vrai rôle c’est de devenir un leader hein, Maahlox, mais j’ai l’impression que tu es en train de profiter de la saleté de la mentalité camerounaise pour en faire de ça ton principal fonds de commerce…

 

capture d'écran du clip "tu montes tu descends"
La nudité et les alcools sont très présents dans les vidéogrammes de Maahlox

 

Maahlox LeVibeur et tous les autres, mouff vos mamans !

Donc franchement, quand je vois un « artiste » qui est censé représenter un modèle pour la jeunesse de mon pays et qui se comporte comme un proxénète dans la plupart de ses chansons (« Tu as combien ? »), ça me fait vraiment beaucoup-beaucoup de peine. Et le pire hein, c’est que Maahlox LeVibeur n’est pas la seule personne à condamner dans toute cette histoire…

 

Mani Bella, mouff ta maman ! Tu viens nous parler du beat alors qu’on sait que tu veux parler du mbitt comme tu fais souvent pour déranger dans tes morceaux pala-palas qui sont généralement pornographiques ?

Moutanguigna Papillon, mouff ta maman ! C’est quel français que tu veux léguer à la postérité camerounaise ? Hein ? Tu dis que ton ami A Moto a fait quoi sur la moto avec les moutons de la moutonnerie ?

Longuè Longuè, mouff ta grand-mère ! Tu chantes bien hein, mais pourquoi tu veux toujours utiliser ta musique pour vouloir régler tous tes problèmes personnels avec Petit-Pays les gens ?

 

Parce que ce qui donne du succès à certains « artistons » comme Maahlox qui sont en réalité des anti-modèles pour notre société, c’est la dépravation des mœurs au sein de la population camerounaise. C’est parce que notre grand public n’est plus du tout vraiment intelligent. C’est parce que nos enfants ne s’éduquent plus que par de la mauvaise musique. C’est parce que les gens qui habitent ici adorent les histoires salaces qui se déroulent en-dessous de la ceinture, et donc ils aiment les musiciens qui montent sur scène et qui se déshabillent et qui insultent les gens et qui se permettent de commencer tous leurs concerts en disant carrément « Mouff, ta maman ! »

 

Ecclésiaste DEUDJUI, ma maman n’est pas dans vos choses

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Les dérives de l’affaire de l’évêque « dans l’eau »

Dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 mai 2017, on a trouvé la voiture d’un évêque sur le pont de la Sanaga, à Ebebda. Sur les sièges, il y avait un mot : « Je suis dans l’eau ».

Et là, les problèmes des Camerounais ont commencé.

 

évêque Balla
Portrait de l’évêque disparu Jean-Marie Benoît Ballla

 

D’abord, les faits

Personne n’était là. Mais on raconte que Monseigneur Jean-Marie Benoît Balla a quitté le diocèse vers les 23h30. Ensuite, il est monté dans sa Prado de marque Toyota (les prêtres camerounais aiment les grosses voitures), il a mis un CD de James Brown et il a directement pris la route qui le menait vers la sortie de la ville de Bafia.

Personne n’était là. Mais, pour une raison que l’on ignore, il n’est pas d’abord rentré chez lui pour enlever au moins sa soutane. Puisque, quand il a pris la route pour Yaoundé,  on a seulement retrouvé son véhicule à près de 55 km de Bafia, dans la petite ville d’Ebebda. C’était sur le pont de la Sanaga. La portière du chauffeur était grandement ouverte. Et, sur les sièges, on a trouvé un trousseau de clés avec une carte d’identité et aussi un petit mot qui était bien lisible et qui disait que « Je suis dans l’eau ».

 

pièces d'identité dans la voiture
Les pièces d’identité de Mgr Balla ont été retrouvées dans son véhicule

 

Puis les réseaux sociaux

J’ai appris la disparition de Monseigneur Jean-Marie Benoît Balla par pur hasard ! D’ailleurs, je ne savais même pas qu’il vivait… Mais comme j’étais dans le bureau d’une secrétaire qui était constamment connectée sur Internet Facebook, c’est elle qui nous informé que l’évêque de Bafia venait de se « suicider ». Puis quand j’ai discuté avec Pierre La Paix sur WhatsApp, c’est lui qui m’a envoyé les premières images de cette disparition de missionnaire.

Le lendemain, le #JeSuisDansLeauChallenge était déjà sur les réseaux sociaux. Mince alors ! Le respect a foutu le camp dans ce pays-ci ! Comment est-ce possible que quelqu’un disparaîsse, et de surcroît un envoyé employé de Jésus-Christ, et que les Camerounais s’amusent avec sa mémoire comme ça ? Parce que, même sur Instagram, je n’ai pas vu une seule photo de compassion ! Je n’ai pas vu un seul tweet de commisération sur Twitter. J’ai seulement vu des gens sur les réseaux sociaux qui faisaient des jeux de mots sarcastiques avec les phrases « Je suis l’eau », « Je suis dans le bar », « Je suis dans la chambre », « Je suis chez ma bordelle ».

 

parodie de Mink's
L’une des multiples parodies sur la disparition du prélat de Bafia

 

Puis, les enquêtes officielles

J’espère que ça ne va pas tomber « à l’eau », comme la plupart des commissions d’enquêtes que Paul Biya met souvent sur pied pour calmer nos esprits. Parce que, dès le premier jour, on a vu des préfets et des sous-préfets en train de se photographier sur le vieux pont de la Sanaga. On a vu des experts en graphologie, qui ont pris le petit papier où il y avait écrit « Je suis dans l’eau », et ont dit qu’ils allaient vérifier si c’était la vraie signature de monsieur Monseigneur.

Les enquêteurs ont d’abord pensé à un enlèvement, puis à un suicide, puis à un assassinat. On a vu les pompiers du Département du Mbam fouiller les eaux pendant plus de 48 heures, et avec l’aide de quelques pécheurs. On a vu le lieutenant Columbo, qui nous a indiqué l’absence de traces d’agression physique sur la Land Cruiser blanche. On a même pensé à un exil déguisé, puisque des criminologues chevronnés ont imaginé que « Je suis dans l’E.A.U. » voulait en réalité dire « Je suis dans l’Exil Aux Usa ».

 

enquêteurs autour d'une voiture
Brigade d’enquêteurs sur les lieux de la disparition

 

Puis, les dérives

La première dérive a eu lieu lorsque j’ai lu le papier de J. Rémy Ngono. Il faisait la liste des prélats qui ont été assassinés au Cameroun depuis 1982, depuis que Barthélémy Mvondo est au pouvoir (donc, si l’on suit son raisonnement, c’est lui qui les a tués ?).

La deuxième dérive a eu lieu lorsque les pasteurs des églises réveillées ont profité de cette histoire pour dire à leurs fidèles : « Voilà Satan qui est déjà en train de reprendre le Pouvoir ! »

La troisième dérive a eu lieu quand des gens ont balancé l’image d’un accident qui avait eu lieu en Côte-d’Ivoire en août 2011, en faisant croire qu’on venait de retrouver le corps de l’évêque Balla.

La quatrième dérive a eu lieu quand le chanteur Maahlox LeVibeur (qui est censé être un modèle pour la jeunesse) s’est exprimé trivialement et irrévérencieusement au sujet de la disparition d’un homme de Dieu.

Et a cinquième dérive, c’est lorsque mon ami One Love a sorti une chanson sur cette affaire en moins de 24h ! Il a chanté « Je suis download », mais tout le monde comprend bien qu’il voulait nous informer qu’il était aussi déjà dans le marigot…

 

fouilles dans la Sanaga
La recherche du cadavre a nécessité 48 heures de fouilles

 

L’histoire de l’évêque de Bafia qui « se serait » jeté dans la Sanaga…

Donc depuis le mercredi 31 mai 2017, les Camerounais ne comprennent plus rien dans cette affaire ! Soit il s’est vraiment jeté lui-même dans l’eau oooh… Soit on a seulement jeté son corps dans l’eau oooh… Soit il a voulu se jeter dans l’eau parce que les mauvaises langues racontaient que son évêché était devenu le plus grand centre de formation de la pédophilie et de l’homosexualité oooh…

 

Il nous a mis dans l’eau en tous cas. Parce qu’on ne sait pas pourquoi il a fait ça, qui l’a aidé à faire ça ou si on l’a forcé à exécuter ce genre de bêtise.

Il nous a révélé qu’il était « dans l’eau ». Puisqu’au Moyen-Âge, cette expression signifiait que tu étais pris dans un piège et que tu ne savais pas que faire pour t’en extirper.

Il nous a noyés comme on noie les poissons qui ne savent pas nager : comment peux-tu restas plus de deux jours dans un fleuve, sans que ton ventre ne soit ballonné et qu’en plus, on ne trouve pas d’eau dans tes poumons ?

 

Et c’est pour ça que, lorsqu’on a retrouvé son corps vendredi matin, dans une petite rivière de la circonscription de Monatélé, les gens ont commencé à parler de vampirisme et de sorcellerie. Les traditionalistes ont répété que c’était une honte de se suicider ici en Afrique. Les grands théologiens ont commencé à nous parler de théories du complot. Le nonce apostolique a été affecté en Indonésie. Les grands marabouts ont commencé à invoquer les grands esprits ainsi que les grands ancêtres. Les grands médecins légistes ont commencé à examiner le cadavre ; puis, ils ont confirmé qu’il s’agissait bel et bien de cet évêque, né le 10 mai 1959 à Oweng, et qui avait été nommé par le pape Jean-Paul II au cours du mois de mai de l’année 2003.

Et à l’époque, tous les gens qui pleurnichent aujourd’hui ne savaient même pas qu’il y avait un évêque exerçait, là-bas, dans la ville de Bafia.

              

Ecclésiaste DEUDJUI, je ne suis pas dans le lot

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Aujourd’hui j’ai trente-cinq ans !

Quand je disais ici l’année surpassée que j’avais déjà trente-trois ans, moi-même je pensais que c’était la blague ! Mais samedi dernier pendant mon anniversaire, j’ai constaté que je viens d’avoir complètement trente-cinq ans. Et j’ai compris qu’il faut qu’on apprenne parfois à faire le bilan de notre vie…

 

Ecclésaiste Deudjui et Maman Gisèle à Foumban
En 2013 j’étais à Foumban avec ma grand-mère

 

Je ne suis pas (encore) marié

Pas parce que les femmes me manquent hein, mais parce que je suis certainement un garçon désordonné. Et parce que quand j’étais plus jeune, je m’étais toujours imaginé que le mariage ne servait franchement à rien. Je m’étais imaginé que les femmes sont absolument des diablesses. Je m’étais imaginé que l’amour dure seulement trois ans, mais ensuite j’ai compris qu’on n’a pas seulement besoin d’amour lorsqu’on a envie de passer le restant de sa vie avec une Camerounaise…

Je ne suis pas encore un homme marié. Et si le mariage avait été mon objectif, alors ce serait peut-être moi le problème. Puisque je viens de comprendre que c’est très important de se mettre avec une femme et pourtant je ne me marie toujours pas. Puisque je suis vraiment tombé amoureux de beaucoup-beaucoup de filles, mais que ça n’a jamais duré plus de trois ans. Puisque les femmes que j’ai vraiment voulu épouser n’ont jamais voulu me marier. Puisque j’ai déjà trente-cinq ans, et donc si je ne suis pas encore marié c’est que c’est forcément moi le problème…

 

Je suis déjà en train de vieillir

Pas seulement en âge hein, mais aussi physiquement. Parce que quand tu rencontres tes anciens amis et qu’ils te disent que « Mince alors ! Tu as pris du poids hein », ça craint. Quand tu postes ta photo sur WhatsApp et que l’une de tes nièces te dit que « Tonton, tu as vieilli hein », ça te laisse songeur. Quand tu vois comment ton petit ventre est en train de prendre de l’ampleur, comment ton visage se froisse et se plisse, et comment tu n’arrives même plus à courir, c’est là que tu comprends que tu es vraiment déjà correctement en train de vieillir…

Aujourd’hui j’ai trente-cinq ans, mais je ne le dis pas à tout le monde. Il y a beaucoup de collégiennes qui peuvent me zapper rien que pour ça. Il y a certains concours administratifs que je ne peux même plus faire. Il y a des compétitions sportives où je ne peux même plus m’inscrire (je m’inscris plutôt chez les vétérans). Il y a des émissions à la télévision que je ne peux plus regarder en public. Il y a des coiffures osées que je ne peux plus oser tenter de faire. Il y a des vêtements que je ne peux plus jamais porter. Et si par hasard j’oublie par malheur que je suis déjà en train de vieillir, il y aura toujours un petit garçon dans la rue qui sera forcément en train de m’appeler « Le père ! »

 

photo de famille au lycée de Ndikiniméki
C’est en 1997 que j’ai rencontré Florian Ngimbis et Fabrice Nouanga

 

Qu’est-ce que j’ai fait pour mon pays ?

Jusqu’ici, rien du tout ! Parce que depuis que je suis né, je n’ai jamais voté par exemple. Est-ce que c’est alors bien ? Est-ce que nous allons continuer à rester sur notre canapé et à poster sur Facebook que « Paul Biya doit partir » ? Hein ? Est-ce qu’on change de Président comme si on commandait la Malta Guinness au bar ? Est-ce qu’on va passer notre temps à critiquer le Gouvernement sans jamais leur proposer une alternative ? Est-ce qu’on va continuer avec le népotisme et la gabegie ? Est-ce qu’on va continuer à voler quand c’est nous qui sommes dans le mangement et dans la mangeoire ? Hein ? Parce que c’est bien beau de se demander ce que votre pays a prévu pour vous hein, mais moi j’ai déjà commencé à me demander ce que je prévoirai pour le Cameroun…

 

Qu’est-ce que j’ai fait pour ma famille ?

Jusqu’ici, pas grand-chose ! En dehors de l’amour, bien sûr, puisque j’aime les membres de ma famille plus que n’importe quoi ou bien n’importe qui au monde…

Aujourd’hui j’ai trente-cinq ans, et je viens de souhaiter une bonne fête des mères à ma maman et à ma nourrice. J’attends la fête des pères pour aller embrasser mon papa à Souza. Je suis un fanatique de tous mes neveux, puisque je les ai vu grandir dans mes mains et certains parmi eux sont dorénavant devenus des adultes !

Je n’ai pas encore fait grand-chose pour ma famille, et pourtant certains parents ont déjà commencé à disparaître. Certains sont partis sans atteindre la moitié de mon âge, et d’autres sont déjà devenus très-très-très vieux. Comme ma Maman Gisèle qui est à Foumban, et qui m’a élevé pendant mes premières années. J’ai souvent envie de me poser la question de savoir ce que j’ai déjà réellement fait pour ma grand-mère.

 

Ecclésiaste Deudjui et Limaleba Franck William en tenue de sport
En 1997 je rêvais de devenir un footballeur avec mon ami Nino

 

Je viens d’avoir trente-cinq ans…

Donc l’année surpassée, je disais à Pierre La Paix que j’ai l’âge de Jésus-Christ et moi-même je pensais que c’était une farce. Mais le 27 mai lors de mon anniversaire, j’ai constaté que j’ai compris qu’il faut qu’on apprenne à faire parfois le bilan de notre vie…

 

En 1987 j’avais cinq ans. J’avais un seul petit-frère, je vivais à Nkongsamba, j’étais amoureux d’une petite métisse que je n’ai plus jamais revue et qui s’appelait Armelle.

En 1997 j’ai eu quinze ans. Je venais de passer mon BEPC, je rêvais de devenir un footballeur et c’est là que j’ai rencontré les meilleurs amis de toute ma vie.

En 2007 j’ai eu vingt-cinq ans le 27 mai, et c’est là que je suis tombé amoureux de la ville Douala. J’ai aussi commencé à aimer les Camerounaises et je suis devenu un fanatique de l’écrivain Alain Mabanckou.

 

En 2027 j’aurai quarante-cinq ans, si je suis malheureusement encore vivant. Parce que quand les gens ont commencé à me souhaiter « Joyeux anniversaire » le samedi dernier, j’ai constaté que je suis déjà en train de mourir. Je suis déjà en train de me rapprocher de la tombe. Je suis déjà en train de m’éloigner de la jeunesse. Je n’ai pas vu le temps passer puisque hier j’avais seulement cinq ans, et aujourd’hui j’ai déjà plus de trente-cinq ans. Et c’est là que j’ai compris qu’il faut qu’on apprenne à faire rapidement le bilan de notre existence…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, merci pour tous vos vœux

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Cameroun : il ne faut plus condamner les homosexuels !

Samedi dernier, le 20 mai,  pendant le défilé pour célébrer la fête nationale du Cameroun, je rencontre un ancien collègue qui me dit : « sais-tu que le 17 mai c’était la Journée Internationale de la lutte contre l’homophobie ? », quand il m’a dit ça, je lui ai directement répondu que le Cameroun est certainement l’un des pays les plus homophobe au monde…

 

manifestations
Manifestations anti-homophobes lors d’un sommet UE-Afrique. Source: @europolitics

 

On ne choisit pas d’être homosexuel

Ce que les Camerounais ne savent pas, c’est que l’homosexualité ne se choisit pas. Ce n’est pas comme si, à ta naissance, quand on accouche ta mère, la sage-femme t’amenait directement devant tes parents et te demandait « je dis hein, as-tu envie d’être un hétérosexuel, un bisexuel ou alors un homosexuel ? » Nôôô ! Ça ne se passe pas comme ça. Parce que si on demandait à tous nos bébés de choisir leur orientation sexuelle, « personne ne choisirait une sexualité qui lui causerait autant de problèmes » (Desmond Tutu).

L’homosexualité n’est donc pas un choix. L’homosexualité n’est pas un caprice. L’homosexualité n’est pas un luxe. Et avant de savoir ce que c’est, il faut d’abord que je commence par vous expliquer ce que l’homosexualité n’est pas ne sera jamais…

 

L’homosexualité ne donne pas l’argent

Ça c’est encore une idée reçue de la population camerounaise. Parce que, quand tu deviens riche ici, on va directement commencer à raconter que tu es devenu homosexuel…

N’importe quoi ! Donc les gens ne peuvent plus travailler ? Les ministres ne peuvent plus voler normalement ? Les hommes d’affaires feymen ne peuvent plus nous escroquer en paix ? Les chefs d’entreprises ne peuvent plus exploiter leurs employés pendant des années et des années ?

Nôôô ! Il faut qu’on arrête ça. Il faut qu’on arrête avec la malbouche. Il faut qu’on vous informe aussi qu’il y a des homosexuels qui sont correctement pauvres misérables. Il faut qu’on arrête de désinformer nos jeunes étudiants qui sont à la recherche d’un travail. Il faut qu’on arrête de confondre les pratiques sectaires avec les pratiques sexuelles. Parce que si ça donnait vraiment l’argent hein, je vous jure que tous les Camerounais que je connais aujourd’hui seraient déjà automatiquement devenus des milliardaires !

 

Maître Alice Nkom
Maître Alice Nkom est une avocate camerounaise qui milite pour les droits des homosexuels camerounais. Source: Stv

 

L’homosexualité ne se résume pas à la sexualité

C’est même par là que j’aurai dû commencer. Parce que quand on dit « homosexuel », les profanes gens pensent directement au sexe, alors que ça n’est pas une histoire de sexe en réalité !

C’est parce que hein, laissez-moi vous informer que l’homosexualité ne se limite pas seulement à la sexualité. C’est simplement une autre façon d’être. C’est une façon d’être et de penser différente. C’est une sensibilité spécifique. Et c’est pour cela que beaucoup d’homosexuels sont artistes, par exemple de nombreux couturiers de Haute Couture, internationalement connus, sont homosexuels, ceux-là sont particulièrement sensibles à la beauté, aux lignes et aux couleurs.  D’une façon générale, les homosexuels n’aiment pas quand les gens pensent que l’homosexualité se résume exclusivement à la sexualité…

 

Il y a trop de préjugés sur les homosexuels

Le premier préjugé, c’est que les Africains pensent que l’homosexualité a été importée de l’Occident. C’est faux, faux et archi-faux !! Si vous lisez les textes du chercheur camerounais Charles Guebogo (il est encore vivant hein !), vous comprendrez que l’homosexualité existait déjà dans les empires Mandingue et Soudanais, bien longtemps avant l’arrivée des Européens. Et même au Sénégal, il y a un mot ancien (qui se prononce « goor jigeen ») qui désignait les hommes qui couchaient faisaient l’amour avec les personnes appartenant au même sexe…

Autre préjugé, c’est que les gens pensent que l’homosexualité donne le Pouvoir. D’autres personnes pensent aussi que c’est une malédiction qu’on a jetée sur la personne qui est devenue homosexuelle. Ou bien que c’est un fou. Ou bien que c’est une perversion. Ou bien que… Ou bien que… Ou bien que… Mais personne ne s’est jamais approché d’un homosexuel camerounais pour lui demander que « mon frère, pardon explique-moi un peu comment tu vis avec ton homosexualité-là au quotidien »

 

Les homosexuels camerounais vivent dans la persécution

 

Camerounais : il faut arrêter d’augmenter la souffrance des homosexuels !

Donc le mercredi 17 mai 2017, c’était bien la célébration annuelle de l’ « International Day Against Homophobia and Transphobia », ( l’IDAHOT). Et quand mon ami m’a rappelé ça, j’ai directement répondu que les Camerounais sont certainement les plus homophobes sur notre planète…

Il ne faut plus séquestrer les homosexuels ! Simplement parce qu’on a vu deux garçons ou bien deux filles qui sont juste en train de se promener la main dans la main…

Il ne faut plus rejeter les homosexuels ! C’est-à-dire les chasser du domicile familial, les expulser du quartier, ou alors les licencier au travail parce qu’ils ont manifesté un comportement qui vous paraît différent.

Ils sont différents, et alors ? Il ne faut plus stigmatiser les homosexuels, tout simplement.

 

Parce que, comme je vous ai dit tout à l’heure, aucun individu n’aurait le courage de choisir une sexualité qui lui causerait autant de rejet et de difficultés. Aucun individu n’accepterait de survivre dans la persécution et dans la peur. Aucun Camerounais ne souhaiterait se mettre en marge de la Loi pour le simple plaisir. Aucun hétéro ne voudrait se faire passer pour un homosexuel ici au Cameroun, puisque cela pourrait lui coûter la vie dans un pays qui vient pourtant de célébrer ce que mon ami Pierre La Paix appelle souvent « l’Unité nationale »…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je ne condamne personne

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Le Cameroun est un pays tellement dangereux…

L’autre jour en rentrant chez moi dans la soirée, je suis tombé sur deux individus qui roulaient sur une moto. J’ai d’abord pensé que c’étaient mes voisins, mais le type qui conduisait m’a dévisagé avec un regard de tueur. Et ensuite son ami est descendu avec un long couteau tranchant et en se dirigeant vers moi, puis il m’a menacé : « Je vais t’assassiner ce soir, imbécile ! »

Et je vous jure que hein, si je ne savais pas courir je serais aujourd’hui en train de me reposer tranquillement dans un cimetière…

 

bagarre avec couteau
De simples disputes se terminent parfois dans le drame

 

LE CAMEROUN EST UN PAYS D’AGRESSIONS

Ce n’était même pas la 1ère fois qu’on m’agressait comme ça hein ! Puisque le 14 juillet 2014, il y a deux gars qui m’avaient déjà planté un long couteau tranchant dans l’arrière de mon fessier gauche. En octobre 2011, il y a quatre bandits qui m’avaient coincé avec Pierre La Paix à l’intérieur d’un tourne-dos là-bas à Bonabéri. En septembre 2013, il y a un faux policier qui m’avait déshabillé là-bas vers Village. Puis le 18 août 2016, à Bépanda, il y a trois gars qui m’ont étranglé jusqu’à ils m’ont laissé évanoui parce que j’avais déjà complètement perdu connaissance…

Au Cameroun, les agressions physiques ont lieu partout-partout ! Il suffit qu’il fasse un peu noir, et tu vas voir des gens qui vont venir te réclamer ton ordinateur portable. Il suffit que tu roules avec ta moto dans une zone qui est « interdite » (demandez à mon ami Mathurin). Il suffit que tu sois un peu bourré, un peu ivre, et tu vas voir comment les brigands vont te dessoûler avec quelques violents coups de matraque. Il suffit que tu viennes de bouffer à ta tontine et quelqu’un soit au courant de ça. Il suffit que tu sois seul, que tu sois faible, ou alors que tu sois accompagné d’une jolie fille qu’ils sont sûrs qu’ils ne pourront jamais avoir dans leur vie, et là ils vont venir te barricader le passage : « Périka ! Argent-bijoux-portables ! »

 

LE CAMEROUN EST UN PAYS DE CAMBRIOLAGES

Si je vous liste le nombre de cambriolages qui ont lieu ici par jour nuit hein, vous allez penser que je suis déjà en train de dénombrer la population de la Chine !

Dans certains quartiers populeux, on cambriole déjà les boutiques en plein jour (allez demander à mon ami Jaguar) ! Dans certains sous-quartiers de Yaoundé, on « visite » régulièrement nos maisons presque toutes les soirées ! Dans les quartiers administratifs comme Bonanjo, on « perquisitionne » méthodiquement les bureaux climatisés. Et même dans les quartiers résidentiels comme Bonapriso qui sont pourtant sécurisés par les Français, les braqueurs escaladent parfois la barrière avec leur cagoule noire et leur pistolet automatique, et ils viennent chez toi pour te demander de faire l’amour avec ta propre fille !…

 

une casse
On déguerpit régulièrement les populations pauvres. Crédit: Ecclésiaste Deudjui

 

AU CAMEROUN, IL Y A LES CASSEURS DE TOUS LES CÔTÉS

J’ai vu type qui avait investi presque 500 millions de francs CFA sur une maison ici à Makèpè, et on est venu raser la maison-là comme si c’était un simple château de cartes ! Vrai-vrai ! Alors que quand nous on voyait le Caterpillar arriver, nous on se disait que c’est seulement pour le sissia : « Dis-donc ! Même si ce n’est pas son terrain, qui peut avoir le courage de casser une maison qui a coûté plus de 500 millions de francs CFA ? »

Et pourtant ça m’est arrivé à moi aussi, quand je possédais encore mon cybercafé en décembre 2013 (mais il ne valait pas de 500 millions hein). J’avais payé douze mois de loyer chez un type qui était noir comme le charbon, alors que le vrai propriétaire était rouge comme la bauxite. Et c’est la bauxite-là qui était venue détruire mon cybercafé pour y faire construire sa nouvelle villa…

À Yaoundé, Tsimi Evouna a semé sème la terreur en démolissant les maisons des petits Camerounais. On casse les marchés à Bafoussam sans demander la permission des commerçants. On rase les boutiques ici à Douala. On déguerpit les gens de leur domicile sans même les dédommager ici au Cameroun, et dans tout ça on ne cherche même pas à les relocaliser ou bien à les reloger quelque part…

 

LE CAMEROUN EST UN PAYS DE JALOUSIE EXTRÊME

J’avais vu une femme qui avait organisé un grand défilé de mode à Bonamoussadi, et elle avait donné à boire et à manger à tout le monde. Mais lorsque la pluie est venue gâcher la fête, ce sont ses « meilleures » amies qui étaient assises au 1er rang qui ont commencé à dire que « Dis-donc ! Elle croyait d’abord que quoi ? Hein ? Elle voulait épater qui avec son prêt-à-porter-ci ? Hein ? Elle voulait même d’abord nous montrer que quoi ?… »

Le Cameroun est un pays extrêmement dangereux ! Les gens d’ici aiment faire semblant de sourire avec toi, mais tu ne sauras jamais ce qu’ils ont réellement dans le cœur. Les gens d’ici sont prêts à accepter ta bière, à rire avec ton épouse, à accepter l’argent et le travail que tu vas leur proposer. Mais si jamais le Soleil disparaît sur tes projets, si jamais tu chutes ou si jamais tu commences à finir comme les funérailles, ils seront les premiers à se moquer de toi comme s’ils n’avaient jamais bénéficié de tes services auparavant…

 

une main menottée
La population carcérale ne fait que s’accroître d’années en années

 

EN RÉALITÉ HEIN, LE CAMEROUNAIS EST UN INDIVIDU TELLEMENT DANGEREUX…

C’est vrai que j’étais rentré un peu tard ce soir-là, et c’est vrai que j’étais légèrement ivre. Mais je ne savais pas qu’on agressait déjà dans mon quartier. Je savais que quelqu’un peut t’interpeller en route et puis te bousculer parce qu’il veut subrepticement te subtiliser ton portefeuille, mais je ne savais pas qu’un inconnu pouvait apparaître devant moi et me dire que « Viens ici, espèce d’imbécile ! Je te jure que je vais t’assassiner ce soir ! »

Jusqu’aujourd’hui j’en ai encore la chair de poule…

 

Au Cameroun quand il y a la bagarre, les gens ne séparent pas mais ils cherchent plutôt la machette pour te découper comme si tu étais déjà devenu la viande du crocodile.

Dans notre pays-ci qui va accueillir la CAN 2019, on drogue encore les gens dans les taxis. On donne le somnifère aux filles qu’on a envie de violer. On empoisonne quelqu’un quand on est jaloux de lui ou bien quand on a envie de pratiquer les crimes rituels.

Dans le Cameroun de notre Paul Biya le-plus-beau-le-plus-fort, il suffit d’un moindre rien pour que n’importe quel événement bascule dans le drame.

 

Il suffit d’un mot déplacé. Il suffit d’un mauvais regard. Il suffit d’un mensonge qu’une Camerounaise est allée perpétrer sur ton prénom. Il suffit qu’un individu soit un peu affamé. Il suffit d’une dispute tribale ou familiale.

Parce que quand je pense comment j’ai commencé à crier « Au voleur ! Au voleur ! » en accélérant de toutes mes forces comme si j’étais déjà devenu un sprinter, je n’arrive même plus à fermer l’œil de toute la nuit. Et quand je pense aussi à ces Camerounais qui ont perdu leur vie à cause de l’insécurité grandissante, j’ai parfois envie de déposer les deux genoux au sol : « Oh, mon Dieu ! Comment ça s’est passé pour que le Cameroun devienne un territoire aussi dangereux ?… »

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je ne suis pas dangereux

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Au Cameroun, personne ne sait que tu es un jongleur

Quand je pars souvent mettre le crédit dans mon téléphone, certaines call-boxeuses me disent toujours que « Dis-donc ! Un monsieur comme toi tu viens seulement faire le transfert de 250 ? »

Et donc parfois ça m’énerve, jusqu’à j’ai envie de leur expliquer que moi je ne suis qu’un simple débrouillard. Parce que dans notre pays-ci hein, la plupart des gens ne savent même pas que tous les Camerounais sont essentiellement des jongleurs…

 

un père et sa fille à l'hôpital
On a toujours des gens qui sont malades dans notre famille

 

LES JOLIES FILLES SONT DES JONGLEUSES

Ne voyez pas les jolies filles comme ça hein, ce sont aussi des jongleuses ! Ne les voyez pas avec les greffes brésiliennes qui sont plus longues que les rastafaris des Jamaïcaines, ou bien avec les tatouages qui sont comme pour le gars qui danse toujours torse nu derrière Maahlox LeVibeur (on me dit qu’il s’appelle Daddy Chanel).

Les jolies filles sont des jongleuses. Parfois tu vois une jolie jeune Camerounaise avec un pantalon qui est bien-bien moulant, mais elle n’a même pas cinq francs CFA dans son porte-monnaie (est-ce qu’elle a même d’abord un porte-monnaie ?) ! Parfois tu vois une jolie jeune métisse au volant de sa Carina ou bien de sa Pajero, mais elle ne sait même pas comment elle va mettre le carburant à l’intérieur. Parfois tu vois une midinette Camerounaise qui est mignonnette, jolissime, sexy jusqu’à ce n’est plus bon, mais c’est elle qui dit tous les jours à son miroir que « Miroir ! Dis-moi comment je vais faire pour réussir à me trouver un bon mari ici au Cameroun. »

Hein ? Vous pensez que c’est facile d’acheter les vêtements et de se coiffer tous les jours alors qu’on n’est pas sûres que ça va plaire aux malhonnêtes garçons camerounais qui passent leur temps à nous faire la cour ?

 

LES GENS QUI PASSENT A LA TÉLÉ SONT DES JONGLEURS

Moi-même-ci qui vous parle, je suis déjà passé à la télévision à plusieurs reprises. Mais… Est-ce que c’est alors pour ça que je vais arrêter de faire mes transferts de 250 ?

Sérieusement hein, les gens qui passent à la télévision sont des jongleurs ! Que ce soient les techniciens oooh, les journalistes oooh, les animateurs oooh, les panélistes qui viennent sur le plateau pour dire que « Il faut que Cabral Libii soit candidat en 2018 », tous les gens qui passent à la télévision sont des jongleurs !

Même Banda Kani qui était l’ancien président du MANIDEM, une fois il est venu dire dans une émission en direct que « Je possède une seule paire de chaussures. » Et les gens pensaient qu’il s’amusait hein ! Une autre fois je me suis retrouvé dans un taxi-brousse avec un célèbre musicien camerounais que vous voyez tous les jours sur Trace Africa, et c’était lui qui était notre chauffard ! Une troisième fois je me suis trouvé nez-à-nez avec un célèbre humoriste bamiléké qu’on écoute dans presque toutes nos chaînes de radio, et c’est lui qui me suppliait que « Mon frère ! Il n’y a même pas une minguili petite minuscule bière pour les pauvres ? »

 

On n’imagine pas dans quelles conditions les gens sont logés

 

LES FONCTIONNAIRES SONT DES JONGLEURS

J’ai la chance de connaître beaucoup d’amis qui sont des fonctionnaires comme Pierre La Paix Ndamè. Mais c’est plutôt une malchance, parce que vers le 15 ils sont toujours en train de m’envoyer des SMS du genre « Ecclésiaste ! Pardon prête-moi quelque chose je vais te remettre à la fin du mois. »

Hum ! Ça laisse qui ?

Avec les fonctionnaires, ils ont un matricule et un salaire qui sont réguliers, mais ce n’est pas facile comme vous imaginez-là. D’abord que pour qu’on t’intègre au fichier Solde de l’Etat, tu vas d’abord bien transpirer faire presque deux ans sans goûter à la bonne nourriture (ton régime ce sera le tapioca). Le Gouvernement va t’envoyer travailler en brousse avec les singes jusqu’à tu vas même parfois vouloir te décourager ; mais tu vas quand même supporter parce que tu sais qu’au bout du bout du bout de toutes ces galères, on va te donner un gros rappel de quelques millions que les araignées vont t’aider à dilapider en moins de deux semaines…

 

MÊME LES MBEINGUETAIRES SONT DES JONGLEURS

Ou les mbeinguètaires ont même fait quoi pour que les Camerounais les respectent comme si c’étaient des magiciens oooh ? Je ne comprends pas ! Parce qu’à part monter dans l’avion, je ne vois vraiment pas ce que les « Voyageurs » ont déjà réalisé de si spécial…

Les diasporiens, comme on les appelle, ce sont aussi des jongleurs ! Ils vivent dans le froid et ils grelotent dans la neige en hiver, mais nous on pense ici que leur vie est un récital de tranquillité. Ils cumulent parfois deux jobs, parfois trois stages, parfois quatre boulots clandestins, mais nous on pense toujours ici que leur vie est facile. Ils sortent parfois avec de vieilles Blanches qui n’ont même plus une seule molaire dans la mâchoire, mais nous on est seulement là pour taper la bouche en disant que « Ça fait quoi ? Il y a même quoi de difficile là-dedans ? »

Ils travaillent dur, ils bossent, ils se battent, ils se débattent même. Mais malgré tous ces sacrifices, aucun Camerounais ne va jamais comprendre que les mbeinguètaires sont aussi des jongleurs.

 

le paradoxe du travailleur africain en france
On ne sait pas que les mbeinguètaires sont aussi des jongleurs. Crédit_ Royaume Attié

 

AU CAMEROUN, IL N’Y A MÊME PAS UNE SEULE PERSONNE QUI IMAGINE QUE TU ES UN JONGLEUR

Donc quand je fais souvent mes transferts de 250 ou bien de 100 francs CFA ici dans mon quartier, certaines call-boxeuses me demandent toujours que « Tu n’as pas honte ? On te voit-là comme un responsable alors que tu n’es même pas quelqu’un ! »

Est-ce que c’est moi qui leur ai demandé de me regarder comme un « responsable » ?…

 

Samuel Eto’o est un jongleur ! Vous savez comment c’est difficile de signer un contrat professionnel avec une équipe là-bas en Europe ? Et surtout à son âge ?

Paul Biya est un jongleur ! Non seulement il doit gérer son âge et ses maladies. Mais en plus il doit gérer ses relations avec Emmanuel Macron. Il doit aussi gérer les opposants camerounais qui sont décidés à le remplacer en 2018.

Tous les Camerounais sont des jongleurs ! Je mens ? Qui peut me citer une seule Camerounaise qui ne lui a pas encore soumis ses problèmes ici dehors ?

 

Parce que quand vous voyez comment nous on se photographie sur les réseaux sociaux et sur Facebook, vous pensez que c’est parce que notre vie est plus facile que la vôtre. Vous pensez que comme on a un bon travail, comme on a une grosse entreprise ou bien comme on a les maisons en location que notre père a laissées avant de disparaître, vous pensez toujours qu’il y a la vie d’un individu ici qui n’est pas difficile.

Et pourtant hein, laissez-moi alors vous informer que tous les Camerounais sont des jongleurs !

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je suis un jongleur

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Il nous faut aussi un Macron ici au Cameroun…

Depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, il y a plusieurs personnes qui ont demandé à Cabral Libii de se présenter à la présidentielle de 2018. Et vous savez quoi ? Pour une fois je suis persuadé que les Camerounais ont raison.

 

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, candidat à la Présidence française à 39 ans

 

IL NOUS FAUT UN CANDIDAT QUI SERA JEUNE

Pas nécessairement pour gagner hein, mais pour insuffler quand même une nouvelle dynamique. Parce que quand vous allez voir la liste des candidats qu’il y aura ici en 2018, vous allez trouver les 85 ans dedans, les 79 ans, les ba-78 ans et demi et consorts…

Bref hein, il nous faut un candidat qui sera jeune comme Martial Bissog ! Il nous faut quelqu’un qui aura 55 ans au maximum. Il nous faut quelqu’un qui sait ce que signifient WhatsApp et Facebook. Il nous faut quelqu’un que si on le vote lors de nos prochaines élections présidentielles en 2018, il soit quand même en bonne santé comme Pierre La Paix Ndamè. Au lieu de gaspiller l’argent du contribuable pour aller se faire soigner régulièrement en Suisse à l’étranger…

 

IL NOUS FAUT UN CANDIDAT QUI NE VIENNE PAS DU SÉRAIL

C’est presque la même chose que la jeunesse. Parce que si on obtient un candidat qui respire la jouvence, comment voulez-vous qu’il provînt du sérail ? Puisque tous ceux qui sont dans le sérail politique actuel, ils étaient déjà aux affaires bien avant le premier jour de notre naissance

Sérieux hein, il nous faut une météorite qui provienne de la planète Crypton comme Superman. Sinon on sait que lors de nos prochaines élections présidentielles qui auront lieu ici en 2018, il y aura toujours les mêmes-mêmes noms et les mêmes-mêmes visages (un peu vieillis quand même) qu’on connaît depuis 1992 : Paul Biya, John Fru Ndi, Adamou Ndam Njoya, Garga Haman Hadji, Anicet Ekanè, etc.

Alors que si on a une Kah Wallah qui se présente pour la deuxième fois seulement, si on a un Mboua Massock ou bien un Abel Elibi Lobè qui sont capables de soulever les foules, si on a un Pascal Messanga Nyamding ou alors un Joshua Osih qui représentent des Partis obsolètes mais qui symbolisent quand même une nouvelle dynamique, le paysage politique va un peu changer. Et les Camerounais pourront rêver que leur situation peut quand même un peu s’améliorer un jour…

 

politiciens camerounais
Quelques acteurs politiques pour 2018

 

IL FAUT QUELQU’UN QUI N’A PAS PEUR DE PENSER

Les Camerounais ont trop peur de réfléchir. Ils ont trop peur de penser par eux-mêmes. Ils sont toujours en train de dire que « Mon père a dit que… », « Mon professeur a dit que… », « Paul Biya avait dit que… », Tsuip !

Paul Biya a dit quoi ? Toi-même tu ne peux pas aussi réfléchir ? C’est quoi cette classe politique où on a de vieux papas qui sont pourtant des ministres et des députés et des sénateurs et des gouverneurs, mais qui sont toujours en train de dire que c’est Paul Biya qui est en train de réfléchir à leur place ? Hein ? Est-ce qu’ils s’entendent même parler ?

Et c’est pour ça que si on avait un Macron comme Olivier Bilè qui raconte parfois des sottises mais qui propose quand même ses propres idées à lui, ce serait déjà pas mal. Si on avait un Macron comme Maurice Kamto qui peut démissionner du Parti au Pouvoir pour créer son propre Parti politique, ce serait vraiment chouette ! Si on avait encore un Charles Ateba Eyené qui nous a quittés trop tôt (paix à son âme !), on n’aurait même plus besoin d’avoir aussi un autre Macron ici au Cameroun…

 

IL FAUT QUELQU’UN QUI NOUS RESSEMBLE

Les politiciens camerounais ne nous ressemblent même plus. À commencer par le Président de la République du Cameroun. Ils ne nous ressemblent même plus un peu. Ils sont déconnectés, démodés, ils font de fausses promesses tous les jours et ils ont même déjà dépassé le stade de la honte et de la pudeur…

Les politiciens camerounais ne nous ressemblent même pas un peu. Ils ne connaissent même pas le prix du pain. Ils ne connaissent même pas les coupures de lumière. Ils ne savent même pas comment nous sommes surchargés dans les taxis. Ils ne connaissent même pas la couleur de l’eau qui sort de notre robinet. Ils vivent sur la planète Crypton comme je vous ai dit tout à l’heure, mais eux ils sont des roches archaïques et non pas des météorites supersoniques. Et c’est pour ça qu’il faut qu’ils partent disparaissent pour nous laisser avec un Macron camerounais qui pourra au moins nous ressembler un tout petit peu…

 

affiche Elecam
Le changement camerounais doit passer par le vote

 

IL NOUS FAUT AUSSI PLUSIEURS MACRON ICI AU CAMEROUN

Donc depuis quelques jours sur Facebook précisément, il y a des milliers de personnes qui ont demandé à Cabral Libii de se présenter comme candidat à la Présidentielle de 2018. Et vous savez quoi ? Pour une fois je suis 100% d’accord avec le message que les Camerounais sont en train de vous envoyer…

 

Il nous faut un Mathias-Éric Owona Nguini. Il est jeune, il est calme, il est intelligent, il est patriote et il n’a pas peur de vous dire ce qu’il ressent profondément.

Il nous faut un Banda Kani. Non seulement il n’a pas peur de la France, mais c’est quelqu’un qui milite pour que les Camerounais Africains prennent enfin conscience de leurs gigantesques potentiels souterrain et humain.

Il nous faut un homme savant comme le professeur Jean Bahebeck : scientifique, réformiste, moderniste, technocrate et progressiste.

 

Parce que si on attend toujours que le changement vienne de nos hippopotames qui sont au Pouvoir, nous n’allons jamainement sortir de cette auberge. Si on attend que les dinosaures-là nous cèdent eux-mêmes leur trône, nous allons attendre cela jusqu’à-jusqu’ààààààà… Si on ne commence pas dès maintenant à s’inscrire sur les listes électorales, à concevoir un projet pour le bien-être de tous les Camerounais, et à choisir un jeune candidat qui pourra valablement nous représenter en 2018, nous allons encore bien galérer ici au Cameroun pendant plus de trente-cinq années encore. Alors qu’il suffit d’un seul mot pour que tous les Camerounais décident aussi de se mettre enfin « en marche »…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, il nous faut aussi le changement

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