L’épineux problème du match Cameroun-Algérie

Samuel Eto’o a asséné un violent coup de pied dans la poitrine d’un youtubeur au Qatar. Et quand on a voulu comprendre, il s’agissait d’un nouvel épisode dans la confrontation qui oppose le Cameroun à l’Algérie depuis le match de Blida…

Le barrage Algérie-Cameroun

Durant les éliminatoires pour la Coupe du monde 2022, le Cameroun était opposé à l’Algérie. Le match aller s’est joué au stade Japoma devant une foule surexcitée, et le Cameroun a malencontreusement perdu (0-1) devant son propre public.
Le match retour était prévu à Blida, dans un stade où les Fennecs n’avaient plus perdu depuis une éternité ! Partie favorite, L’Algérie a fait le dos rond jusqu’aux prolongations, croyant tenir sa qualification jusqu’à la fin du match sur le score de un but partout. Avant que, surgi de nulle part, le but de Toko Ekambi ne vienne doucher les aspirations de tout un peuple, à la toute dernière seconde. Un peu comme Wome Nlend avait raté un pénalty décisif dans les arrêts de jeu, nous empêchant de participer au Mondial 2006 qui s’était merveilleusement déroulé là-bas en Allemagne…

Les contestations de Belmadi

Ce soir-là, le 29 mars 2022, Djamel Belmadi était en larmes. Il s’est mis à genoux devant les caméras du monde entier pour faire contempler sa tristesse, mais peut-être aussi malicieusement pour se faire maintenir à son poste…
Dès le lendemain matin, c’étaient des récriminations. Le sélectionneur algérien s’est mis à crier au vol, et à propager la thèse de la corruption. Il a explicitement fait comprendre que l’arbitre du match (le Gambien Bakary Gassama) avait été acheté par la fédération camerounaise de football, donc par son président Samuel Eto’o Fils. Quelques semaines plus tard, Belmadi s’est fendu d’une interview qui faisait froid dans le dos ! En gros, il était mécontent de savoir que cet arbitre avait pu sortir du stade sans aucune égratignure, et il promettait que pareil « déshonneur national » ni pareille « tricherie » ne se reproduiraient plus jamais sur la terre sacrée de l’Algérie.
Bref, avec le silence complice de sa fédération —qui l’a d’ailleurs conservé, soit dit en passant—, le coach algérien a grandement contribué à créer une ambiance délétère entre les deux nations, amenant ainsi les supporters de ces sélections à s’invectiver par médias sociaux interposés. Pire, les Algériens ont d’ailleurs porté une réclamation devant la Fifa pour qu’on rejoue le match, et Bakary Gassama est devenu l’homme le plus détesté et le plus honni sur toute l’étendue du vaste territoire algérien…

La campagne de dénigrement et de sabotage

Cette campagne de dénigrement n’était du seul fait du sélectionneur, à mon avis. Car je pense que de très haut, dans l’administration sportive algérienne et même dans l’Administration algéroise tout court, on a certainement dû ourdir cette campagne de mésinformation afin de semer la confusion.
La population algérienne a été inondée de plusieurs thèses complotistes, selon lesquelles on ne voulait pas la voir représentée au Qatar, et que c’était l’Algérie contre le reste du monde ! On les a fait miroiter que la plainte déposée à la Fifa pouvait prospérer, et que l’Algérie pourrait remplacer le Cameroun pour la participation au Mondial qatari qui débutait le 20 novembre.
Bref, du grand n’importe quoi ! Une campagne de communication visant à dédouaner les responsables du football algérien de leur échec lamentable, et à s’inventer un hypothétique bouc émissaire. Et comme disait un certain Joseph Goebbels à son ami Adolf Hitler, « Plus est mensonge est gros, et plus les gens l’avalent. »

Les dérives…

Les premiers propos de Djamel Belmadi sont déjà une dérive. Lorsqu’il dit que l’arbitre était tranquillement assis à l’aéroport en train de boire un café et de manger un millefeuille… au lieu de se faire tabasser et lyncher par la foule… c’est tout simplement abject, irresponsable et insupportable !
Puis il y a eu Nabil Djellit qui a repris le flambeau, lui qui passe dans tous les médias pour saboter les Lions indomptables du Cameroun, et pour discréditer le président Samuel Eto’o Fils. Il y a ensuite les influenceurs algériens qui s’en sont mêlés, avec leurs vidéos et leurs publications nauséabondes, effectuées dans le seul dessein de ternir l’image de la République du Cameroun. Mais également les youtubeurs comme Saïd Mamouni, celui dont Samuel Eto’o Fils a failli paralyser la mâchoire. Ils sont donc une horde de soldats numériques, des Fennecs de l’injure, qui discréditent le Cameroun sur internet en permanence, et qui s’opposent aux humoristes-influenceurs camerounais (comme mon ami Pierre La Paix Ndamè) qui essaient de leur donner la répartie. Résultat : une haine grandissante entre les deux populations, une animosité qui va en s’amplifiant, des supporters algériens qui perturbent le séjour des officiels camerounais au Qatar, qui apostrophent nos compatriotes aux abords des stades pour les vilipender ; et puis Samuel Eto’o qui est victime de ce harcèlement discontinu depuis plus de neuf mois, et donc je vous laisse un peu imaginer ses hallucinations et ses tourments…

Le dangereux problème du match entre le Cameroun et l’Algérie

Donc Samuel Eto’o a asséné un violent coup de genou dans la poitrine d’un influenceur au Qatar. Et quand on a cherché à comprendre, il s’agissait d’un énième épisode dans la confrontation qui opposera le Cameroun à l’Algérie, si rien n’est fait pour améliorer ces relations bilatérales dans les semaines qui arrivent…

L’épineux problème du match Cameroun-Algérie ! Le 23 août 2014 à Tizi Ozou (Algérie), le footballeur camerounais Albert Ebossè décédait après avoir été assassiné par ses propres supporters.
L’épineux problème du match Algérie-Cameroun ! Les peuples du Maghreb se croient parfois supérieurs aux peuples subsahariens, et ceci peut expliquer pourquoi une élimination banale a pu entraîner une telle avalanche de racisme et d’hostilités.
L’épineux problème du Cameroun et de l’Algérie, tout simplement, parce que cette rivalité doit immédiatement et absolument être réglée sur le plans administratif et politique.

Parce que quand Toko Ekambi refroidissait le stade de Blida, les supporters algériens venaient de perdre leur plus grand espoir. Eux qui étaient pourtant champions d’Afrique 2019, venaient de rater leur CAN 2021 au Cameroun. Eux qui s’imaginaient participer à la première Coupe du monde organisée dans le monde arabe, se voyaient déjà en train de la jouer presque à la maison. Mais comme la magie du football demande parfois de savoir gagner mais surtout de savoir perdre, ils n’ont pas su rester fair-play comme les Camerounais l’avaient été après la malencontreuse défaite de Japoma.
Transformant de ce fait, un simple match de football en une véritable bataille diplomatique…

Ecclésiaste DEUDJUI, c’est un dangereux problème
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