Tout ce que j’ai appris sur le cas de Rigobert Song
Dans la nuit du samedi 1er octobre de l’an 2016, l’ancien le Lion Rigobert Song est tombé dans le coma. Il a été victime d’un accident vasculaire cérébral très compliqué. On a même parlé d’une hémorragie méningée avec forte probabilité d’une rupture de son anévrisme… Tsuip !
J’ai appris beaucoup de choses sur les Camerounais à partir de cet incident.
LE CAMEROUN NE DISPOSE PAS D’UN BON PLATEAU TECHNIQUE
Je dis même « bon » plateau technique comme s’il y a même d’abord le mauvais ! Parce que si c’est pour nous faire de vastes campagnes électorales publicitaires pour nous dire que le Cameroun est ceci ou bien cela, vous êtes très forts ! Si c’est pour nous dire que vous avez construit un hôpital « de référence » à Sangmélima, à Yaoundé, à Douala et que sais-je encore, vous êtes très-très forts. Mais voilà que l’un de nos Lions Indomptables les plus valeureux de notre histoire est tombé dans le coma, et il a fallu qu’on l’expédiât loin là-bas chez les Occidentaux. Hein ? Cinquante-six ans après les Indépendances !!
LES CAMEROUNAIS SONT DES PERVERS, DES VOYEURS ET DES SANGUINAIRES
Même si le plateau technique était bon existait, j’ai vu quelque chose chez les Camerounais qui m’a vraiment confirmé que les gens-ci sont vraiment vrai-vrai de vrais sanguinaires…
Tu te rends comptes que le dimanche 2 octobre vers 11h30 (c’est-à-dire moins de dix heures après l’accident), des gens m’écrivaient déjà pour m’informer que Rigobert Song était décédé ? Mince alors ! D’autres facebookeurs sont même devenus des cardiologues spécialisés en neurochirurgie, avec des graphiques à l’appui. Certains whatsappeurs m’ont envoyé la photo d’un avion médicalisé alors que l’avion qu’on attendait n’avait même pas encore foulé le sol de Nsimalen. Et comme les Camerounais ne respectent ni les morts, ni les malades, ni le droit à la vie privée, ni la dignité humaine et ni la dignité tout court, il y a même un farfelu individu qui s’est amusé à photographier notre capitaine sur son lit de grabataire, et qui a diffusé cette funeste image sur les réseaux sociaux…
LES CAMEROUNAIS SONT DES FANATIQUES DE RIGOBERT SONG
Quoi qu’on dise, j’ai aussi découvert quelque chose de formidable : les Camerounais ne sont pas tous des ingrats, ni des hypocrites. Parce que devant l’hôpital CURY qui a accueilli notre « Rigo » national, il y avait des dizaines de fanatiques qui y ont veillé nuit et jour. À la télévision nationale, on avait droit aux bulletins de santé quotidiens. Sur les réseaux sociaux, il y en avait qui se mobilisaient et qui priaient pour la santé de notre légende. Parce que pour vous dire vrai hein, ce n’est pas toujours le cas dans notre pays-ci. Les gens attendent souvent que tu meures pour te témoigner leur affection alors qu’ils pouvaient le faire lorsque tu étais encore de notre monde…
C’EST TOUJOURS PAUL BIYA QUI A LE DERNIER MOT
Comment vous voulez que l’homme-là laisse le Pouvoir ? Hein ? Avec tout le Pouvoir que vous lui donnez vous-mêmes ? Comment se fait-ce que même pour évacuer un simple joueur de football à l’étranger, on ait toujours besoin de sa signature ? Hein ? Alors que lui-même il est toujours localisé là-bas à l’étranger…
Non, franchement, notre régime présidentialiste n’est même plus différent des régimes royalistes qu’il y avait dans le Moyen-Âge. Parce que c’est Paul Biya qui tranche sur tout. C’est lui qui donne le dernier mot sur tout. C’est lui qui fait tous les arbitrages, et c’est pour ça que ses collaborateurs ont souvent toujours peur de prendre des décisions alors qu’on les a pourtant nommés pour cela. Et puisque vous refusez de diminuer son Pouvoir m’écouter, cette façon de faire aura deux conséquences qui seront très dangereuses : 1˚) quand Paul Biya sera valétudinaire, le Cameroun sera gravement paralysé. 2˚) et quand Paul Biya va mourir (si, si, ça va arriver), le pays-ci va basculer dans le chaos parce que ses créatures vont bien se bagarrer afin de pouvoir chacune lui succéder…
TOUT CE QUE J’AI RETENU SUR LE CAS DE NOTRE RIGOBERT SONG
Donc après sept jours, jour pour jour, j’ai appris beaucoup de choses sur les agressions cardiaques. J’ai appris comment il faut communiquer lorsque vous détenez un grave malade. J’ai appris ce qu’on peut faire après une carrière sportive de haut niveau, mais j’ai surtout appris beaucoup de choses sur les Camerounais à partir de cet incident.
Premièrement, j’ai appris que la CRTV n’a même plus honte ! Elle ouvre son journal sur l’évacuation sanitaire d’un grand héros, prouvant au monde entier que la santé au Cameroun est dans un état piteux et calamiteux.
J’ai appris que si tu es pauvre comme les nous-ci-là ou alors si tu n’as pas d’ami parmi les gens qui sont là-bas en haut dans le gouvernement, tu vas tout simplement crever comme un cafard !
J’ai appris que quand il faut importer les dernières voitures, les derniers téléphones, les derniers parfums ou encore les dernières mèches brésiliennes, les Camerounais seront toujours les premiers de la classe !
Mais si c’est pour nous importer un plateau technique qui ne doit sûrement pas leur coûter grand-chose, il n’y aura plus personne. Si c’est pour faire revenir nos infirmiers et médecins qualifiés qui vivent dans la diaspora, il n’y aura plus aucun candidat. Si c’est pour concevoir nous-mêmes nos propres avions médicalisés avec le personnel qui va avec, et de bien restructurer nos hôpitaux et aussi de bien prendre soin de nos compatriotes qui vont bientôt devenir des malades, il n’y aura plus aucun dirigeant, parce que ça ne les intéresse même pas un peu.
Voilà un peu ce que j’ai appris sur le cas de tous les Camerounais qui habitent ici au Cameroun.
Ecclésiaste DEUDJUI, je souhaite courage à « Magnan »
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