4 février 2019

Mon carnet de voyage de la ville de Yaoundé

La semaine dernière je me suis rendu à Yaoundé pour affaires. Et j’ai pu remarquer certaines choses qui mériteraient de figurer dans mon carnet de voyage…

 

un habitant de Yaoundé qui fait du sport
Les habitants de Yaoundé pratiquent beaucoup de sport. Crédit photo: Ecclésiaste Deudjui /CC-BY

 

Yaoundé est une ville sécurisée

C’est la première chose qui m’a frappé lorsque je suis arrivé dans la ville du Nkukumah. Puisque dès les entrées de la ville, il y a des militaires qui vont vous faire descendre de votre véhicule, puis qui vont vous demander exiger de présenter votre carte nationale d’identité originale.

Et dans le centre-ville c’est pareil ! Puisque même quand il n’y avait pas encore les affaires de Kamto et de son MRC qui veut littéralement déstabiliser le Cameroun, il y avait déjà des contingents de policiers dans presque tous les carrefours ! Et j’ai aussi rencontré des cohortes de gendarmes devant certains stationnements. J’ai rencontré des militaires en fusil en train de diriger la circulation. Je suis même tombé nez-à-nez avec certains éléments de la Garde présidentielle et du BIR, puisque ce sont leurs éléments qui sont armés jusqu’aux dents et qui protègent le domicile des ambassadeurs, les ambassades elles-mêmes, la résidence du Délégué général de la Sûreté nationale à Bastos, etc.

 

Yaoundé est une ville d’ambiances

Honnêtement, j’avais toujours considéré Yaoundé comme une ville sous-ambiancée. Mais c’était normal, puisque moi je vis à Douala depuis l’année 2006, et que c’est difficile (voire impossible) de faire mieux que la ville de Douala en ce qui concerne les ambiances ici en Afrique francophone…

Soit. Mais Yaoundé est quand même une ville assez mouvementée. Il y a de nombreux bars là-bas, il y a les snack-bars, il y a les boîtes de nuit, les hôtels, les auberges, les restaurants huppés, etc. Yaoundé est une ville qui tourne presque 24h/24. Et puis j’ai remarqué qu’il y a toujours des vendeurs de nourriture (poulet, porc, chawarma, poisson braisé…) devant les lieux d’ambiance, et que ce sont surtout ces vendeurs-là qui font sortir les Camerounaises […] J’ai aussi remarqué que l’esplanade du stade omnisports est un lieu très prisé puisque les Yaoundéens sont de véritables sportifs. Et puis il y a aussi de nombreux spectacles culturels à Yaoundé, il y a des concerts privés, des foires internationales et des salons, etc. Et je pense donc que je vais cesser de considérer notre capitale politique comme une agglomération qui est dénuée de divertissements…

 

Ecclésiaste Deudjui et Hervé Mambou
J’ai visité les nuits de Yaoundé en compagnie de mon ami Hervé Mambou. Crédit photo: Ecclésiaste Deudjui /CC-BY

 

Il y a (quand même) de jolies filles à Yaoundé

En réalité les filles de Yaoundé ne sont pas si moches. Mais c’est parce que parfois elles se montrent un peu coincées, fermées, immatures, et qu’elles manquent quelquefois de style ! Elles ne sont pas aussi dégagées que les filles de Douala qui s’habillent toujours sexy et qui sont toujours ouvertes aux propositions indécentes. Mais ça c’était avant ! Puisque durant mon séjour d’affaires, j’ai pu remarquer certaines Yaoundéennes qui mériteraient également de figurer dans mon carnet de voyage…

Yaoundé a de très jolies filles ! Yaoundé a de très jolies serveuses. Yaoundé a de très jolies demoiselles qui se rendent à l’esplanade du stade omnisports. Yaoundé a de très jolies femmes dans les taxis. Et ces dames-là sont de moins en moins coincées, fermées ou encore immatures. Elles sont tellement resplendissantes et tellement séduisantes qu’elles vont te plonger dans les ambiances nuits blanches, et si tu n’es pas concentré comme Pierre La Paix tu risques même de ne plus te souvenir de la date de ton retour…

 

Yaoundé est aussi une jungle

Car même si les routes sont vraiment larges et que les voies sont régulièrement entretenues, j’ai été froissé par les intensités de leurs embouteillages. À toute heure ! Et puisque Yaoundé n’est pas une ville qui laisse circuler les bendskineurs comme bon leur chante, c’est pour cela qu’il y a beaucoup de voitures en circulation et par conséquent d’interminables embouteillages.

Mais ce n’est même pas cela qui m’a refroidi. Puisque quand je suis allé à Ntaba Nlongkak, à Eleveur, à Mendong, à Manguier ou encore dans le fin fond du quartier Messassi (vers le stade d’Olembé), je me suis retrouvé au milieu de milliers de Camerounais qui se battaient pour survivre. Et je vous recommande de vous rendre dans un quartier no man’s land comme Tsinga-Elobi, et vous verrez alors ce qu’on appelle la débrouillardise et la misère ! Vous rencontrerez des Camerounais qui souffrent pour s’en sortir dans un anonymat total, et vous comprendrez comment on gagne vraiment sa vie à la sueur de son front.

Bref, qu’est-ce qui m’étonne même encore ? Yaoundé est comme le reste du Cameroun et la plupart des Camerounais sont obligés de se débrouiller pour maintenir leur bas niveau de subsistance…

 

une petite fille dans la rigole
J’ai fait des incursions dans les quartiers populeux de Yaoundé, comme ici à Elig-Edzoa. Crédit photo: Ecclésiaste Deudjui /CC-BY

 

Mon carnet de voyage de la capitale du Cameroun…

Donc comme je disais, la semaine dernière je me suis rendu à Yaoundé pour un court séjour. Mais j’ai remarqué certaines histoires qui mériteraient de figurer dans mon carnet de voyage…

 

Mon carnet de voyage sur la géographie. Parce que Yaoundé est appelée « La ville des sept collines », et que ses routes sont montagneuses et sinueuses comme si on se baladait sur un interminable toboggan géant.

Mon carnet de voyage sur la politique. Parce que les habitants de Yaoundé s’intéressent perpétuellement à la vie politique. Ils s’habillent régulièrement en chemise et en cravate. Ils sont majoritairement contre le MRC.

Mon carnet de voyage sur le Cameroun tout simplement, puisque ce que j’ai vu à Yaoundé c’est la même chose que j’avais déjà constatée dans le reste de notre pays.

 

C’est la même chose que j’avais déjà remarquée à Dibombari, à Souza puis à Foumban. C’est le même constat que j’avais déjà effectué à l’Extrême-Nord. C’est la même mentalité qu’il y avait autrefois au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, quand il n’existait pas encore de guérilla guerre sanglante de ce côté-là. Car je rêve aussi de faire un carnet de voyage sur la partie anglophone de notre pays, mais Dieu seul sait combien de compatriotes sont en train de mourir là-bas chaque jour pendant que vous êtes tranquillement en train de siroter vos bières à Yaoundé…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, « Quand Yaoundé respire, le Cameroun vit »

WhatsApp: (+237) 696.469.637

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