J’ai assisté à un atelier sur la variole du singe

Article : J’ai assisté à un atelier sur la variole du singe
Crédit: Thierry Didier Kuicheu
12 juin 2023

J’ai assisté à un atelier sur la variole du singe

Je reviens de Yaoundé où j’ai assisté, vendredi dernier, à un atelier de sensibilisation sur la maladie de la variole du singe.

Et j’ai réalisé qu’il s’agit là d’une épidémie très dangereuse…


photo de famille PNPLZER et blogueurs
Photo de famille de l’atelier de sensibilisation sur la variole du singe. Crédit: Thierry Didier Kuicheu /CC-BY

Le contexte

Le titre du séminaire avait pour thème « Atelier de formation et sensibilisation des blogueurs et éditeurs de contenus sur la variole du singe ». L’activité était coordonnée par le secrétariat permanent du PNPLZER, un démembrement du Premier ministère qui s’occupe de la santé publique. Il y avait également BREAKTHROUGH ACTION qui était représentée par Mme Manuella Ngo Bakale, ainsi que deux spécialistes de la santé (des docteurs académiques) qui étaient programmés pour nous élaborer leurs exposés.

Pour compléter ce panel, il y avait une treizaine de blogueurs spécialement mandatés par l’ABC. Les uns venaient de Douala, de Yaoundé, de Bamenda, de Buea et bien évidemment de Dschang, en la personne de Rihanno Mars. Thierry Didier Kuicheu nous servait de « facilitateur », lui qui était à la fois organisateur de l’évènement en tant que web manager du programme Zoonoses, mais aussi participant lambda en tant que simple blogueur. Le président de l’association des blogueurs du Cameroun (il s’appelle Dania Ebonguè) était absent — pour une fois ! —, mais il avait bien pris le soin de parapher tous nos ordres de mission.

D’ailleurs la secrétaire permanente adjoint du PNPLZER lui a adressé de vives salutations, lors de son mot d’ouverture. Et il était précisément 9 h 45 lorsque nous avons enfin décidé de nous pencher sur la sérieuse problématique de la variole du singe…


Le déroulement de l’atelier

L’atelier s’est tenu au Djeuga palace de Yaoundé, dans une salle de conférence qui s’appelle pourtant Garoua. Après les mots d’introduction de la secrétaire permanente adjoint du PNPLZER (Elle s’appelle Elisabeth Dibonguè), nous sommes entrés dans le vif du sujet. Le premier intervenant nous a entretenus sur les zoonoses mais particulièrement sur celles qui sont jugées prioritaires au Cameroun. Et en tant que vétérinaire, le Dr Fougue Sonna Wilfried a longuement épilogué sur les maladies qui sont transmissibles de l’animal à l’homme, et vice-versa. Il a ensuite tenu un second exposé qui était exclusivement consacré à la variole du singe, et à ses modes de contamination chez l’animal.

Le second intervenant, le Dr Atangana Nestor, était un personnel du MINSANTE ; d’ailleurs il est en service à la DLMEP qui est la Direction de la lutte contre la maladie, les épidémies et les pandémies. Il a également développé son exposé autour de la variole du singe, mais en insistant davantage sur la transmissibilité animal-homme. On a ainsi appris qu’il s’agissait d’une maladie qui sévit autour de nous, qui est très facilement contagieuse de l’animal à l’homme, mais qui se propage également très facilement au sein de nos multiples regroupements humains.

Ensuite, il fallait donner la parole à Breakthrough Action qui nous a montré comment communiquer efficacement pour un changement de comportements, ce qu’ils appellent dans leur jargon « l’engagement communautaire ». Mme Manuella Ngo Bakale a donc clôturé les interventions pour laisser ensuite la place aux questions-réponses, aux commentaires, aux photos de famille, aux interviews, à la très attendue pause-déjeuner qui s’est déroulée au restaurant, etc…


Elisabeth Dibonguè avec les blogueurs
Mme Elisabeth Dibonguè (en vert), secrétaire permanent adjoint du PNPLZER, prenant la parole pour son mot d’ouverture. Crédit: Ecclésiaste Deudjui /CC-BY

La variole du singe

Pour vous dire vrai, je ne la connaissais pas avant ce séminaire. J’avais quand même entendu parler de la variole auprès de mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè, mais il s’agissait plutôt d’une maladie qui a officiellement été éradiquée de notre planète depuis le jeudi 8 mai 1980.
La variole du singe est un cousin simien de la variole humaine. C’est une maladie qui se transmet à travers le virus du monkeypox (encore appelée Mpox), via les animaux domestiques tels que le chien, le chat, la poule, le singe, etc… Ou alors au contact des animaux sauvages tels que les rongeurs, les pangolins, les écureuils, les gorilles, etc. Cette zoonose est la conséquence de la mauvaise relation que l’Homme entretient avec son environnement, notamment à travers la déforestation ou encore l’agriculture sauvage. D’ailleurs ce n’est pas un hasard si les principaux vecteurs de cet agent zoonotique sont les chasseurs, les cueilleurs, les employés des eaux et forêts, les braconniers, les aborigènes qui vivent à l’intérieur de la brousse, etc.

Depuis mai 2023, l’OMS vient de déclarer la variole du singe comme étant une urgence de santé publique de portée internationale, et particulièrement au Cameroun il s’agit d’une maladie résurgente. Les derniers rapports font état d’une concentration de cas dans les régions du Littoral et du Sud-Ouest, même si la vigilance est de mise pour des régions forestières comme l’Est-Cameroun, qui sont très certainement sous-analysées.

La prévention recommande aux populations les mesures d’hygiène élémentaire, à savoir le lavage systématique des mains, le lavage méticuleux des aliments crus ou encore la bonne cuisson de la viande de brousse. Il faut également éviter de manipuler les carcasses d’animaux morts, de vivre avec des animaux domestiques qui ne sont pas vaccinés ni surveillés médicalement, mais il faut aussi se méfier de la volaille et particulièrement de certains rongeurs. Car les urines et les crottes de rats peuvent vous causer des contaminations dont la létalité peut facilement atteindre des hauteurs de 90 % !


Le programme zoonoses Cameroun

En fait, le Programme zoonoses Cameroun est un vaste plan qui a été mis sur pied par le gouvernement camerounais pour surveiller, analyser et combattre efficacement les maladies animales émergentes, ainsi que celles qui auraient tendance à ressurgir. C’est ainsi qu’en dehors de la variole du singe, plusieurs autres zoonoses sont également dans la ligne de mire du MINSANTE ; à l’instar de la rage, de l’anthrax, de la brucellose, de la salmonellose, de la fièvre de Lassa, du virus d’Ebola ou encore de… la variole du singe !

Pour rappel, les maladies zoonotiques sont responsables de 2,5 milliards de cas de maladies humaines par an, pour sensiblement 2,7 millions de morts sur la même période. Les méthodes de contaminations sont diverses, ce qui peut faciliter le passage d’endémie à épidémie, et ensuite à pandémie mondiale. Il y a la transmissibilité par voie aérienne, par les blessures ou les muqueuses, par les objets souillés ou contaminés, par les personnes infectées via un contact rapproché ou lors d’une relation sexuelle, et même par l’utilisation d’un simple vêtement contaminé.

Autant dire que nous vivons en permanence auprès des zoonoses, et que la seule méthode de protection efficace reste la prise en charge des malades, une bonne hygiène corporelle mais également un assainissement régulier de notre environnement ainsi qu’une parfaite salubrité.


les éruptions cutanées de la variole du singe sur les mains d'un malade
La variole du singe se caractérise par des éructions cutanées qui sont très douloureuses. Source: herault-tribune.com /CC-BY

J’ai participé à un atelier sur la variole du singe

Donc je reviens de Yaoundé où j’ai assisté, le vendredi 9 juin 2023, à un atelier de sensibilisation sur la dangerosité de la variole du singe.
Et j’ai bien compris qu’il s’agit là d’une épidémie très inquiétante ici au Cameroun…

J’ai participé à une formation sur la variole du singe ! Il s’agit d’une maladie hyper contagieuse, d’un taux de létalité de 10 % dans ses formes les moins agressives, et dont la période d’incubation varie de 3 à 17 jours avant de commencer à développer complètement la maladie.
J’ai participé à une formation sur les zoonoses ! Les symptômes les plus courants sont la fièvre, les maux de tête, la fatigue générale, les douleurs musculaires, les essoufflements, les éruptions cutanées — très douloureuses — sur le visage ainsi que sur tout le reste du corps, etc.
J’ai participé à un atelier de sensibilisation sur la maladie de la variole du singe, et le hashtag de communication était #PNPLZERvsMpox.

Parce qu’il s’agit vraiment d’une urgence de santé publique de portée internationale, et que la variole du singe menace sérieusement de passer en phase épidémique ici au Cameroun. Voilà pourquoi le PNPLZER (programme national de prévention et de lutte contre les zoonoses émergentes et réémergentes), avec l’appui technique et financier de Breakthrough Action, a immédiatement décidé de diligenter cet atelier.

Et que moi, en tant que blogueur, j’avais l’obligation morale et sociale de vous répercuter intégralement ces informations…


Ecclésiaste DEUDJUI, je lutte contre la variole du singe
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Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org

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