11 octobre 2021

Je me déconnecte !

C’est vrai que ça fait bizarre pour un blogueur comme moi de dire qu’il va se déconnecter pour de bon, mais c’est parce que j’en ai marre ! Et aussi parce que j’ai envie de regoûter à la sensation de la vie réelle…

non aux réseaux sociaux
Il est parfois nécessaire de se couper des réseaux sociaux pour un moment. Source: masculin.com /CC-BY

C’est chronophage

Le temps que nous passons sur internet est devenu inimaginable ! Sur la moto, dans les taxis, dans les bars-restaurants, dans les bureaux administratifs, dans les marchés, dans les auberges, etc.
C’est extrêmement chronophage ! Et c’est pour cela que moi, j’ai décidé de me déconnecter, car j’en avais déjà ras-le-bol de toujours arriver en retard. J’en avais aussi assez de me réveiller à 5 h 30 du matin presque tous les jours, mais de quitter de mon matelas à partir de 9 h 30. J’en avais plein la casquette de ces conversations sur WhatsApp qui durent pendant toute une éternité, et qui ne concernent que des inconnues. Je suis déjà fatigué de rechercher les scoops sur Facebook, de vouloir toujours tout savoir, de télécharger absolument la dernière vidéo qui a été publiée sur YouTube ou sur TikTok, ou alors d’installer des applications que jusqu’aujourd’hui je n’ai même pas encore eu besoin d’utiliser hein…

C’est pornographique et désinformateur

La plupart des images qui circulent sur WhatsApp au Cameroun sont des images pornographiques. Et pour les vidéos alors, on est carrément dans le voisinage des 99,99 % !
Bref, je me déconnecte. Je suis fatigué de recevoir les mêmes blagues pourries dans toutes mes messageries de groupe, ou encore les mêmes citations éculées. Je suis fatigué d’être désinformé à longueur de journée sur les différents murs de mes « amis », parce que chacun d’eux veut fabriquer sa propre information. Je suis sidéré et même embêté que tout le monde veuille se prendre pour un journaliste, pour un docteur, pour un mécanicien ou pour un politicien. Et je suis aussi presque en colère, parce que je regarde souvent des Facebook-live où certains pasteurs essaient de se faire passer pour des messagers de Dieu…

selfie animé
Les réseaux sociaux sont souvent remplis de selfies. Source: giphy.com /CC-BY

C’est surchargé de selfies

Moi j’appelle ça les « sel-filles ». Parce que d’après mon étude, la plupart des selfies au Cameroun sont généralement initiés par des Camerounaises. Et je suis sérieux hein, je ne plaisante pas. Les femmes ont tellement surchargé les autoroutes de l’information avec leurs selfies, que bientôt tous les serveurs américains seront complètement saturés !
Et moi ça me donne la tension, puisque j’ai observé que les smartphones d’aujourd’hui sont principalement devenus des appareils photographiques. J’ai constaté que les femmes camerounaises se filment n’importe où, c’est-à-dire dans la cuisine, dans la chambre à coucher, sur les escaliers roulants, dans les glaciers modernes, dans les magasins de porcelaine, devant la mosquée ou la cathédrale, à l’intérieur du cimetière, etc.
J’ai constaté que leurs stories sont de plus en plus surchargées sur Facebook, Instagram et sur Snapchat, d’ailleurs elles ont aussi développé le montage vidéo avec des applications que même Pierre La Paix Ndamè ne sait pas encore utiliser… Et vous voulez que moi, le fils de Deudjui Célestin, je dilapide mes minuscules mégas avec ce genre de contenus-photos qui sont totalement retouchés ?

Ça m’éloigne du contact humain

Quand je n’avais pas encore arrêté ma décision, j’étais capable d’entrer dans un milieu public vers 17 h 30, et de ressortir de là à minuit sans même remarquer le visage d’une seule personne, je vous assure ! Puisque même les filles que j’avais invitées hein, elles ne me reconnaissaient même plus ! Elles passaient seulement leur temps avec la tête baissée sur la lumière bleue de leur smartphone, et elles ne m’interpellaient que lorsqu’il fallait régler les factures… Tsuip !
Il faut vraiment que je me déconnecte. Car j’ai impérativement besoin de retrouver cette bonne vieille sensation d’auparavant, lorsque nous parlions encore réellement avec les gens. Je n’ai plus envie que mes connaissances ne soient plus que des photos de profil. Je n’ai plus envie d’enregistrer des voice notes mais plutôt de parler directement aux gens en face-à-face. Je suis fatigué des appels vidéo, je suis fatigué des notifications intempestives et je suis fatigué des statuts WhatsApp qui remplissent ma galerie à longueur de journées.
Bref, dorénavant je vais me déconnecter afin de pouvoir privilégier le contact humain.

Certains réseaux sociaux finissent par absorber notre personnalité. Source: Geralt / Pixabay

Je me déconnecterai pour de bon !

Donc c’est vrai que ça fait bizarre pour un écrivain comme moi de dire qu’il va se déconnecter pour de bon, mais c’est parce que j’en avais déjà marre ! Et aussi parce que j’ai vraiment envie de regoûter à la sensation de la vie réelle…

Je me déconnecte ! Celui ou celle qui veut me parler n’aura qu’à me téléphoner dorénavant, au lieu de me croiser par hasard et de me dire que « Mais ça fait trois jours que je t’ai écrit sur WhatsApp et tu n’as toujours pas répondu… »
Je me déconnecte ! Si désormais une fille veut une relation sérieuse avec moi, elle n’a qu’à éteindre son Wifi lorsqu’elle se retrouve en ma présence.
Je me déconnecterai et cette fois-ci ce sera définitif, même si ça peut paraître bizarre puisque je resterai quand même un blogueur.

Mais c’est parce que je suis déjà fatigué de ces émotions virtuelles. Je suis fatigué de perdre mon temps sur des inutilités et des futilités. Je suis fatigué d’avoir perdu le contact humain. Je suis désespéré de ne plus regarder les Camerounaises dans le blanc des yeux, et de leur démontrer combien je les aime. Parce que c’est tout le monde qui est dorénavant scotché sur son téléphone portable, et malheureusement nous ne faisons même plus la différence entre le monde virtuel et la vraie réalité du Cameroun…


Ecclésiaste DEUDJUI, je suis déconnecté
WhatsApp: (+237) 696.469.637
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