3 janvier 2022

Pourvu que 2022 ne soit pas comme 2021 au Cameroun…

L’année qui vient de s’achever est partie avec son lot de malheurs, mais également quelques frustrations et aussi, quelques désillusions. En espérant que 2022 ne sera pas comme 2021, ici au Cameroun…

#EndAnglophoneCrisis
Pourvu que la crise anglophone s’arrête en 2022. Source: agencecamerounpresse.com /CC

Pourvu que la crise anglophone s’arrête

Pourvu que cette « guerre » qui a débuté en 2016 prenne enfin un terme, elle qui continue de faire des ravages dans les infortunées régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
En 2021, elle aura connu de nouveaux soubresauts parfois dramatiques : l’assassinat du gendarme qui avait malencontreusement tiré sur une fillette de cinq ans, et qui a ensuite été lynché par une foule en furie ; l’assaut barbare de quelques terroristes dans une petite ville du Sud-Ouest, lesquels assaillants ont sauvagement assassiné trois élèves et une enseignante qui se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment.
C’était le mercredi 24 novembre au lycée bilingue d’Ekondo-Titi…
De plus, ces deux régions sont régulièrement le théâtre d’attaques armées de la part des combattants sécessionnistes, lesquels s’en prennent à la fois aux populations « désobéissantes », mais également aux forces de défense et de sécurité. Et au final, ce conflit fratricide nous coûte énormément de milliards dans l’argent du contribuable camerounais, mais en plus il a coûté des pertes en vies humaines, des dommages économiques vertigineux, le chômage, les migrations massives des populations, etc.

Pourvu qu’on cesse avec la distraction

En 2022, il faudra absolument que les Camerounais se focalisent sur des choses prioritaires ! Il ne faudra plus que ce soient des inutilités qui fassent le buzz sur Facebook. Il faudra que nous accordions beaucoup moins de place aux fake news, et que nous nous concentrions sur l’information juste et sur des préoccupations qui sont nécessaires.
En 2021, on a perdu notre temps avec Monsieur Chantal. On a découvert des influenceuses dont la vie privée est devenue notre priorité journalière, au point de faire de TikTok un réseau social cinématographique, voire de récompenser cérémonieusement ses meilleurs acteurs.
Moi je suis choqué lorsque la sextape de Gaëlle Enganamouit devient la vidéo la plus recherchée sur tout un territoire national. Moi je suis courroucé lorsque quelqu’un se prévaut d’avoir gagné 13 milliards de francs CFA sur l’application 1XBet, et qu’il est pourtant incapable d’en apporter la preuve. Moi je suis interloqué lorsque notre Gendarmerie nationale filme des partouzes dans les appartements meublés, et ensuite les met à la disposition du grand public. Moi je suis sidéré et même vexé de constater que la sexualité privée de Shakiro, fait désormais partie du quotidien des Camerounais qui sont déjà devenus des voyeuristes…
Il faudra cesser avec la distraction et les préoccupations inutiles, parce que la vie sentimentale de Nathalie Koah ou encore de Mme Mvemba, ne doivent plus faire l’objet d’une enquête sur les antennes de nos radios et de notre télévision nationale.

Paul Eric Kinguè
Paul Eric Kinguè fait partie des brillantes personnalités que nous avons perdues en 2021. Source: cameroonvoice.com /CC-BY

Pourvu qu’il n’y ait plus de faits divers

Les faits divers, on en a en sock-sock. C’est-à-dire, à la pelle. Ça veut dire que nous nous couchons tous les soirs don Quichotte et nous nous réveillons tous les matins Sancho Panza. Nous sommes saturés d’historiettes invraisemblables. Nous sommes assaillis par les accidents de la circulation qui proviennent de toutes parts. Nous connaissons forcément quelqu’un qui a déjà assassiné son épouse, et qui s’est ensuite donné la mort. Nous connaissons l’histoire de la député Nourane Foster qui s’est chamaillée avec un policier de Bafoussam. Ou encore l’artiste Tenor qui a fait un accident de voiture à Douala, dans lequel la jeune Ericka Mouliom a malheureusement laissé sa pauvre vie. Nous avons suivi en grandes pompes les affaires de mœurs de Martin Camus Mimb et son complice Wilfried Eteki, les deux bourreaux qui ont abusé sexuellement de la malheureuse petite Malicka. Nous avons pleuré les décès de Paul Éric Kinguè, Penda Ekoka, Gervais Mendo Zé, Sa Majesté Ibrahim Mbombo Njoya, le cardinal Christian Tumi ou encore l’artiste makossiste Nkotti François de regrettée mémoire…
2022 ne sera pas pire que 2021. Du moins, pour les faits divers. Daphné a révélé avoir été violée dans son enfance, et la Falaise de Dschang a encore englouti quelques misérables vies humaines. Les « microbes » ont semé la terreur dans les ruelles de Douala pendant une certaine période, et Longuè Longuè s’est livré à des parties de jambes en l’air sans prendre la peine d’inviter son meilleur ami Adamou Shopping…

Pourvu qu’il y ait l’espoir

L’espoir, c’était avec l’élection de Samuel Eto’o Fils à la tête de la Fécafoot, le samedi 11 décembre 2021. Cette élection avait été suivie en direct et en mondovision, par des millions et des millions de téléspectateurs camerounais.
Derrière cette victoire, nous y avons vu la possibilité d’un changement dans notre football. Mais aussi, d’un changement tout court. Des élections transparentes, une commission électorale indépendante, des électeurs consciencieux, un bulletin de vote unique, bref, pourquoi ne pas reproduire la même recette lors des futures élections présidentielles qui sont prévues en 2025 ?
Je pense qu’il y a de l’espoir. Car malgré un environnement sombre et des administrateurs incompétents pour la plupart, les Camerounais demeurent des individus qui ont du talent. Ils sont dotés de la résilience et ils sont essentiellement des débrouillards. Nous avons passé une année 2021 où nous avons connu des deuils, des échecs, des dépôts de bilan et des maladies essentiellement graves, mais nous sommes tous unanimes pour dire que 2022 hein, ce sera forcément une année qui sera inéluctablement différente, c’est-à-dire meilleure.

Samuel Eto'o à la Fécafoot
Le plus bel espoir de l’année 2021 fut l’élection de Samuel Eto’o à la tête de la Fécafoot. Source: afrique-sur7.ci /CC

Pourvu que l’année 2022 ne soit pas comme 2021 ici au Cameroun…

Donc l’année qui vient de s’achever a disparu avec son lot de malheurs, mais également quelques frustrations et aussi quelques sévères désillusions. En espérant que pour 2022, rien ne sera plus comme en 2021 ici au Cameroun…

Pourvu que la CAN 2021 soit une réussite ! Même si le vaccin contre le covid sera obligatoire, nous espérons que les Camerounais vivront une grande fiesta, et que les étrangers bénéficieront de notre chaleur et notre légendaire hospitalité.
Pourvu que Paul Biya libère les prisonniers politiques ! Parce que certains opposants ont été condamnés à sept ans de prison —ferme— pour avoir marché pacifiquement, et que cette justice à deux vitesses n’est pas vraiment honorable pour l’image de marque de notre démocratie.
Pourvu que 2022 ne soit pas comme 2021 ici au Cameroun, y compris à Dibombari où réside mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè.

Parce que sur le plan personnel, c’est aussi cette année que j’ai malheureusement perdu le type qui m’avait fait venir au monde. J’ai expérimenté la solitude et le deuil, et j’ai finalement compris que personne ne pourrait jamais assimiler combien nous souffrions au fond de nous.
Mais en 2022, c’est tout un horizon d’espérance qui est déjà en train de s’ouvrir devant nos yeux…


Ecclésiaste DEUDJUI, bonne année 2022 !
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