17 février 2020

[EXTRAITS] Mon choix de croire

Je viens de tomber sur un manuscrit que j’avais rédigé au début des années 2000 (je ne connaissais pas encore mon ami Pierre La Paix Ndamè),et en vérité je me pose toujours les mêmes interrogations. Il s’agissait de comprendre ce que signifient exactement la vie et la réalité.
Extraits.

la planète Terre dans les mains
La vie n’est pas quelque chose de facile à comprendre. Image: relationplus.org /Reprise sous autorisation

« La vie d’abord. On croit la connaître n’est-ce pas ? On dit tous les jours qu’elle est belle ou qu’elle est triste. On dit que celle de notre voisin a changé. On la maîtrise tellement bien qu’on lui trouve même souvent des principes… Mais au fait, c’est quoi la vie ?

D’un point de vue biologique, tout ce qui nous entoure a une vie. Même la plante que je foule aux pieds ou l’arbre que je contemple possèdent une existence. Est-ce à dire qu’ils ont aussi des rêves ? Je ne pense pas. Mais est-ce que vivre c’est avoir des rêves ? Reformulons : est-ce que « avoir des rêves » c’est vivre ? Je n’en sais rien.

Quand je pense à la vie je pense surtout au gigantesque Hasard qui fait que la planète Terre se targue d’avoir la vie. Le soleil n’est ni trop proche pour nous cuire la peau, ni trop loin pour nous sevrer de sa lumière et de sa chaleur bienveillantes. Il y a l’atmosphère pour nous protéger avec sa couche d’ozone. Il y a l’eau pour nous permettre de nous hydrater… Donc, quand je pense à la vie, je pense d’abord à ces hasards-là. Mais en fait, sont-ce réellement des hasards ? N’est-ce pas notre Dessinateur qui a su si judicieusement disposer les choses de cette façon afin que nous, ses pauvres créatures, puissions nous amuser à y vivre ?

Si on part du postulat qu’avoir la vie c’est avoir la faculté de ne l’avoir pas, alors je reste dans un embarras total. Car je suis si ancré dans la croyance d’êtres abstraits tels que les âmes et les esprits, que j’aurais du mal à m’imaginer qu’ils n’existent pas. Et puisqu’un esprit est donc éternel selon sa définition même, c’est-à-dire puisqu’il ne peut pas ne pas avoir la vie, encore moins le décider, comment se représenter qu’il ne vivrait pas alors qu’il est pourtant censé demeurer sempiternel ? Hein ?
Il y a bogue.
Si le postulat devient que le principe de la vie est son caractère temporel, pour ne pas dire précaire, je reste encore plus troublé ; car mes petits esprits sont dotés du flambeau de l’éternité et pourtant ils ont la vie. Et si je m’appuie sur l’existence des esprits sans jamais la remettre en cause, c’est parce que je ne conçois pas que des chairs aussi impures que les nôtres soient les clés du mystère de la vie sans qu’il n’y ait derrière elles des « images de Dieu », les esprits et les âmes. Quant au caractère éternel que je leur attribue, c’est purement suppositoire et je m’en excuse.

Un autre postulat pourrait être qu’avoir la vie c’est croire qu’on l’a. Ou encore qu’avoir la vie c’est faire partie du monde. Ou encore, ou encore…

esprit, âme et corps
Il y a plusieurs théories sur la relation entre l’esprit, l’âme et le corps. Source: ekladata.com /Dessin reproduit sous autorisation

Mon entendement est si court que je ne comprends pas exactement ce que veut dire avoir la vie. Je ne peux pas dire que vivre c’est bouger, ce serait désastreux car les voitures bougent sans pour autant avoir la vie. Je ne peux pas dire que vivre c’est mourir car si je ne sais pas ce qui vit, comment alors saurais-je ce qui meurt ? Je peux cependant m’aventurer à dire que vivre c’est rêver. Ou mieux : vivre c’est penser !
Car si on pense, c’est que forcément quelque chose s’imagine un truc. Le rêve que j’ai fait hier est bien l’imagination de quelqu’un, non ? Puisque même si notre monde n’est qu’une duperie, un grand bal où chacun prend les choses pour ce qu’elles ne sont pas en réalité, le seul fait de les prendre pour quelque chose signifie déjà qu’on est un être qui s’interroge quelque part. Et dans ce cas qui s’interroge, sinon nous ? Qui doute ? Qui pense ? Qui vit à notre place ? Cogito ergo sum !

La vie telle que nous l’entendons sur la Terre est beaucoup moins existentielle que cela. Elle représente non plus ce que chaque être vivant pense de son be or not to be, mais tout le système organisé que nous avons établi dans le monde et la façon dont nous le percevons. Elle représente en fait notre microcosme, notre univers, notre rêve (au cas où nous vivrions dans une chimère). La vie au sens terrien assimilerait donc la mer, les continents, les pensées, les animaux, le monde, le sport, les techniques, l’amour, la science, etc.
La vie, quoi !

Des questions me viennent à l’esprit : Est-ce ça la vraie vie ? Est-ce qu’il n’y a pas une autre vie, en particulier après la mort ? Est-ce que les règles que nous avons établies et que nous appelons communément la vie sont les bonnes ? Est-ce que c’est correct de dire : « C’est la vie ! » ou : « La vie lui joue des tours », ou encore : « Qui vivra verra » ? Je ne fais que spéculer et pourtant, comme ça m’épuise ! Je m’interroge parce que je veux savoir si ça a un sens que mon papa aille chaque matin au travail. Il me répond souvent qu’il faut bien vivre. Je veux savoir si maman a raison de se plier en quatre pour que le repas soit prêt avant midi. Et moi, ai-je raison d’aller à l’école ? Je sais un truc qui ne m’avance à rien : si nous avons tous raison de faire ce que nous faisons ici-bas, c’est que notre acception de la vie n’est peut-être pas si mauvaise que cela. C’est que « profiter de la vie » a peut-être le sens que je lui entends. Mais là je suis dans un grand Si.

une bouteille à la mer
La vie est comme une bouteille perdue dans la mer. Source: espritsciencemetaphysiques.com /Image reproduite sous autorisation

La réalité n’est que le corollaire de ce que nous entendons par l’existence. Il est évident que si nous nous trompons sur la vie, nous nous tromperons sur la réalité car bien souvent nous percevons cette dernière à travers ce que nous inspire le mot vie. Moi je veux m’écarter de cela. Je pense que peut-être nous vivons dans une fausse réalité, alors je veux qu’on sépare les deux notions. Notre vie peut être ici et notre réalité ailleurs. Ne mélangeons pas les choses. Revenons plutôt aux sources. C’est quoi la réalité ? C’est ce qu’on peut toucher, sentir, voir ? Pas sûr ! Il y a parfois des illusions plus vraies que le vrai. Mais attention ! Il n’y a jamais d’illusions plus réelles que le réel. La notion de réalité suppose qu’on saisit son essence et qu’on la confronte aux plans qui nous entourent. Ainsi la pensée étant mon essence, je peux donc la confronter au monde et à la réalité qui m’entourent. »


Ecclésiaste DEUDJUI, c’est mon choix
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Commentaires

Pauline Magne
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C est vrai que chacun a sa façon de percevoir la vie ,les visions sur cette dernière est variable