Maurice Kamto, nous souffrons !
Voilà déjà plusieurs années que je
m’adresse à son Excellence Paul Biya pour lui parler de nos nombreuses
difficultés, mais le bon monsieur ne me regarde même pas ! Et donc je vais
tenter ma chance avec Maurice Kamto parce que les Camerounais survivent
vraiment ici dans la souffrance…
Maurice Kamto, il n’y a pas le travail !
Il
n’y a pas vraiment de travail au Cameroun, à vrai dire. Puisque le secteur
informel occupe presque 85 % de l’activité économique sur l’ensemble de notre territoire !
Il n’y a pas vraiment de stratégie pour
la création des emplois. Il n’y a pas de stratégie pour attirer les
investisseurs étrangers. Il n’y a pas de plateforme pour encourager et stimuler
les entrepreneurs comme mon ami Pierre
La Paix Ndamè, et au final la plupart des jeunes Camerounais deviennent généralement
des débrouillards…
Kamto, le plus gros employeur de
notre pays s’appelle l’État du Cameroun (est-ce que c’est normal ça ?). Les diplômés qui
sortent de l’école avec un doctorat en comptabilité ou bien en communication digitale,
eh bien ils se retrouvent mécaniciens, vendeurs à la sauvette ou encore bendskineurs.
Les filles qui ont fait de longues études sont obligées de se déshabiller ꟷcomplètementꟷ
si elles souhaitent obtenir un emploi stable. Les recrutements se font par le
« villagisme » dans les entreprises, c’est-à-dire suivant la
coloration ethnique du directeur général. Les Camerounais sont des chômeurs et
même ceux qui ont un boulot ne sont pas payés régulièrement, ou alors leur salaire
ne leur permettra même pas de pouvoir se payer un dîner dans un bon restaurant…
Maurice Kamto, nous avons perdu les valeurs…
Les Camerounais n’ont plus de bonnes
mœurs, Maurice Kamto ! Et
encore plus les Camerounaises. Parce que nous passons tout notre temps sur Facebook,
dans les snack-bars et dans les églises de réveil. Nous passons toutes nos
nuits sur internet parce que nous sommes en train de prendre rendez-vous avec des
inconnus via WhatsApp…
Maurice Kamto, nous sommes devenus
des disciples de Bacchus. Les Camerounais boivent la bière jusqu’à ce n’est
plus bon, jusqu’à c’est même déjà devenu presque comme une devise monétaire (1
euro = 1 bière = 655 francs CFA). Les Camerounaises adorent le sexe facile et
sans préservatif. Un chawarma et une bière, et les voilà déjà dans ton matelas !
Les gens d’ici adorent les faits divers
parce que tout ce qui nous intéresse ce sont les enlèvements, les crimes
rituels, les accidents de la circulation, les infidélités qui se transforment
en assassinats passionnels ou bien en suicides, etc.
Les Camerounais s’intéressent à des
futilités et c’est pour ça que nos plus grandes vedettes sont des marionnettes
comme Grand Barack ou encore son compère Nyangono du Sud…
Maurice Kamto, nous sommes tous malades
Maurice Kamto, nous sommes vraiment
malades ! Parce que même les règles élémentaires d’hygiène et de
salubrité, nous ne nous les appliquons pas. Nous survivons par miracle et
d’ailleurs nous avons un
proverbe stupide qui stipule que « La
saleté n’a jamais fait mourir un homme noir… » Tsuip !
En dehors de cette négligence, nous
n’avons pas d’hôpitaux. Les gens qui nous gouvernent vont se soigner à
l’extérieur du pays parce qu’ils ne font confiance ni à nos médecins, ni à
leurs infrastructures ! Et les meilleurs praticiens que nous avons ont préféré
s’exiler définitivement, puisque c’est en Occident qu’ils sont mieux valorisés.
Ceux qui sont restés ont ouvert leurs propres cliniques mais le simple prix de
la consultation nous coûte cher jusqu’ààààààà…
Et donc, nous les pauvres nous
n’avons plus que nos pauvres gros yeux pour pleurer. Nous achetons nos faux
médicaments au coin de la rue, et avec un peu de chance ces faux comprimés nous
empêcheront de crever immédiatement. Et même si on clamse ce n’est pas bien
grave parce que les
Camerounais savent déjà parfaitement tout ce qu’ils vont faire après ta mort.
Maurice Kamto, nous sommes devenus malhonnêtes !
Malhonnêtes le feu sort ! Tous
les Camerounais sont des malhonnêtes, tous ! Tous les Camerounais
savent comment on escroque de l’argent à quelqu’un. Tous les Camerounais savent
ramasser un porte-monnaie et vider l’argent qu’il y avait à l’intérieur. Tous
les Camerounais maîtrisent l’art du mensonge, et encore plus l’art des
promesses qu’ils ne vont évidemment jamais chercher à respecter…
Maurice Kamto, nous sommes devenus très
malhonnêtes ! Le banditisme s’est démultiplié. Il y a des braquages à main
armée presque tous les jours. La prostitution s’est également multipliée
aussi. Les voleurs de milliards se comptent désormais en plusieurs dizaines. La
feymania a réellement gagné du
terrain. Les gigolos sont de plus en plus nombreux ici dehors. Les filles que
tu viens de rencontrer te demandent déjà de l’argent lors de votre tout premier
contact, et dès que tu le leur donnes elles effacent ton numéro ! Les Camerounais
sont devenus tellement sanguinaires, et ils ne croient plus qu’en la sorcellerie
et aux maraboutages. Certains seraient prêts à sacrifier leurs propres enfants
si ça leur permettait de glaner au moins quelques millions…
Cher Maurice Kamto, nous souffrons !
Donc voilà déjà plusieurs années que je m’adressais à Paul Biya pour lui parler de nos innombrables ennuis, mais le bon monsieur ne me gérait même pas ! Alors je vais tenter ma chance avec Maurice Kamto pour lui dire que les Camerounais survivent vraiment ici dans la souffrance…
Maurice Kamto, nous souffrons ! Il faut payer le loyer, il faut payer les factures d’eau et d’électricité, il faut se nourrir, il faut s’occuper de sa santé et bien entendu de ses enfants et de sa famille.
Maurice Kamto, nous galérons ! C’est parce que nous sommes résistants et téméraires que nous ne nous décourageons pas. C’est parce que nous sommes des débrouillards. C’est aussi un peu parce que nous sommes définitivement résilients.
Monsieur Maurice Kamto, je sais que vous pâtissez également de ce système, mais sachez que vous représentez un espoir incommensurable pour des millions de personnes !
Alors si un jour vous devenez le président de la République du Cameroun, n’oubliez jamais tout ce que je viens de vous dire. N’oubliez pas que nous avons besoin de votre changement. N’oubliez pas que c’est seule l’espérance qui nous a fait subsister jusqu’ici. N’oubliez pas que nous avons seulement besoin du travail, de la santé physique et aussi des bonnes mœurs. Parce que pour vous dire vrai nous souffrons terriblement, monsieur Maurice Kamto !
Ecclésiaste DEUDJUI, moi je souffre !
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