7 août 2023

J’ai assisté à un webinaire sur la santé mentale des femmes

À l’occasion de la Journée internationale de la femme africaine, la fondation Conseil Jeune a organisé un webinaire sur le thème de la santé mentale féminine sur notre continent.
Et j’ai été vraiment ravi d’y participer…


L’organisation du webinaire

À l’occasion de cette Journée de la femme africaine, il était question d’organiser une réflexion sur la santé mentale de nos populations féminines. C’est ainsi que la fondation Conseil Jeune, accompagnée de l’association YOHEDA et de l’organisme WGH (Women in Global Health Cameroon), ont donc décidé de mettre sur pied cet atelier. Initialement la date était prévue pour le lundi 31 juillet, puis elle a été renvoyée au jeudi 3 août. Initialement il était question d’un atelier en présentiel, puis il a été décidé que cela s’organiserait en distanciel. C’est ainsi que Hemès Nkwa, qui était l’une des organisatrices, s’est mise à appeler à gauche et à droite, afin de pouvoir caler les intervenants, les communicants, les modératrices, les infographistes, les participantes, etc.
Elle a même dû expliquer ce que signifie la santé mentale des femmes, avant de nous expliciter comment télécharger l’application Zoom pour commencer…


Le contexte de la femme africaine

On ne s’en rend pas compte hein, mais la femme africaine subit des pressions et des charges inimaginables ! Déjà, c’est elle qui est destinée à l’enfantement. C’est elle qui est préposée à la maternité et à l’éducation de tous les enfants. C’est elle qui doit assurer l’équilibre sentimental du foyer, ainsi que l’équilibre hygiénique et la propreté générale du ménage.
La femme africaine a l’obligation morale de se marier, sinon on la traitera de vieille fille. Elle est obligée de délaisser parfois sa personnalité pour s’accommoder à la représentation de la femme africaine soumise. Elle doit être à la fois performante au boulot, performante avec les enfants, performante avec son mari et son entourage, bref, elle doit être une superwoman. Elle doit être capable de faire la cuisine sur le feu de bois et être correctement maquillée toute la journée. Elle est réputée pour être solide, forte, et être prête à tout encaisser.
C’est la femme africaine qui dort à l’hôpital lorsqu’il y a un parent qui est hospitalisé. C’est elle qui va chercher les petits enfants à l’école. C’est la femme africaine qui doit se rendre dans les deuils et les enterrements pour apporter son aide. C’est la femme africaine qui est en même temps sujette au chômage, à la précarité financière, à la monoparentalité, aux violences conjugales ou aux viols, aux harcèlements sexuels en milieu professionnel, aux mariages forcés, aux crimes passionnels, aux agressions crapuleuses parce qu’elle est biologiquement plus faible que les hommes, ou encore à la discrimination basée sur le genre.
Bref, autant de facteurs qui poussent les femmes africaines à devenir « folles », même si malheureusement nous ne les diagnostiquons que très rarement…


Petite fille africaine pensive
Les problèmes mentaux de la femme africaine commencent dès le bas-âge. Source: griote.tv /CC-BY

La santé mentale féminine

Déjà, c’est quoi la santé mentale ? Il s’agit d’un « état de bien-être mental qui nous permet d’affronter les sources de stress de la vie, de réaliser notre potentiel, de bien apprendre et de bien travailler, et de contribuer à la vie de la communauté. »
C’est vrai, c’est très académique. Mais on peut retenir que la santé mentale devient affectée lorsque vous avez détérioré votre potentiel cognitif, et que vous n’êtes plus totalement à même de réaliser vos missions personnelles, professionnelles, communautaires, familiales, spirituelles, etc.
La femme africaine souffre donc de cette maladie. Elle est régulièrement victime de la dépression, des troubles de l’anxiété et du dysfonctionnement du stress post-traumatique. La femme africaine est d’autant plus exposée qu’elle n’a pas l’habitude d’aller consulter chez le spécialiste. Étant entendu que sur notre continent, la visite chez le psy (psychiatre, psychanalyste, psychologue) est encore considérée ici comme un tabou.
Résultat : nos femmes souffrent en silence, nos femmes stressent en silence, nos femmes pleurent en silence lorsqu’elles sont seules dans la chambre. Elles développent des maladies somatiques (maux de tête, problèmes cardiovasculaires, etc) qui sont en réalité dues à des pathologies psychologiques. Mais malheureusement elles meurent aussi en silence, puisque nous sommes dans un environnement général qui ne tient même pas compte de leurs particularités…


Quelles solutions ?

En réalité, il n’y en a pas trente-six mille ! Déjà il faudrait commencer par aménager le cadre de vie la femme africaine, et accorder une place de choix à son réel potentiel et à son équilibre psychique. En d’autres termes, les hommes devraient transformer leur patriarcat machiste en masculinité positive, c’est-à-dire qu’ils devraient davantage accompagner leurs femmes, leurs sœurs, leurs filles, leurs voisines, dans leur épanouissement de tous les jours. Les femmes africaines doivent apprendre à prendre un peu de temps pour elles, à s’amuser et à pratiquer une activité sportive ou du yoga.
Les pouvoirs publics devraient prendre au sérieux cette problématique ; car selon l’OMS, 66 millions de femmes souffriraient de dépression et de troubles anxieux sur le continent africain, et 85 % d’entre elles n’auraient pas accès à des soins de santé mentale.
L’entourage de la femme africaine devra être plus vigilant autour d’elle, afin de déceler précocement les signes avant-coureurs : perte d’appétit, bipolarité, trouble de sommeil, envies suicidaires, difficultés de concentration, absentéisme, présentéisme, etc.
On peut aussi noter la facilitation de l’accès aux soins de santé psychologique, qui devrait se faire de façon systématique après une violence conjugale, un viol, un divorce, un accouchement difficile, etc.
Enfin, pourquoi ne pas aménager les congés maternité afin de permettre aux femmes africaines qui travaillent, de pouvoir se reconstruire après un accouchement ? Et même d’aménager le congé paternité afin que Pierre La Paix Ndamè puisse être présent auprès de sa prochaine nouvelle maman ? Hein ? N’oubliez pas que l’amour aussi joue un rôle importantissime pour la stabilisation de votre santé mentale…


J’ai assisté à un webinaire sur la santé mentale de la femme africaine…

Donc à l’occasion de la Journée internationale de la femme africaine, la fondation Conseil Jeune a organisé un webinaire sur le thème de la santé mentale féminine sur notre continent.
Et j’ai été vraiment-vraiment ravi d’y participer…

J’ai assisté à un webinaire sur la santé mentale ! Selon Blue Mind Foundation, j’ai appris qu’il y a seulement 11 thérapeutes spécialisés pour 28 millions d’habitants ici au Cameroun.
J’ai assisté à un webinaire sur la femme africaine ! Car on ne s’en rend pas compte, mais les femmes du Cameroun subissent des pressions qui sont inimaginables, inassouvissables et à la limite incommensurables.
J’ai assisté à un webinaire sur Zoom, mais avant cela il fallait d’abord que je télécharge cette application.

Puis j’ai appris qu’ici en Afrique, la santé mentale reste un tabou qui impacte environ 110 millions de personnes, dont 60 % d’entre elles sont des jeunes femmes âgées de moins de 25 ans. J’ai compris qu’il s’agissait là d’une situation d’urgence. J’ai réalisé que la plupart de nos femmes vivent dans un environnement d’anxiété et de troubles émotionnels répétitifs, et que nous devons vulgariser ce sujet afin de les rendre de moins en moins vulnérables.
Car oui, la femme africaine souffre d’un véritable problème de santé mentale.


Ecclésiaste DEUDJUI, je soutiens la femme africaine
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