18 novembre 2019

J’ai participé à une formation sur le fact-checking

Je reviens de Yaoundé où j’ai participé à un atelier de perfectionnement sur la vérification des fake news. Et c’est cette vérification-là qu’on appelle le fact-checking.

atelier de fact-checking à l'institut Goethe de Yaoundé
Alexandra Tchuileu (debout, à droite) contrôlait les travaux. @Goethe-Institut Photo: Y. Aboueme /CC-BY

C’est quoi le fact-checking ?

Comme je viens de vous dire, le fact-checking est une technique de vérification de l’information diffusée. Parce que comme nous sommes à l’ère du numérique, et surtout à l’ère de la désinformation, de la propagande, du complotisme, des systèmes de croyance, de « l’infoxication » et donc des fake news, on ne sait même plus vraiment à qui on devrait donner de la tête…
Et donc au-delà de la vérification journalistique traditionnelle, il faudrait ajouter la vérification journalistique contre-informationnelle. Il faudra désormais scruter et « checker » toutes les statistiques qui sont publiées ici et là, ainsi que les déclarations des personnalités et les affirmations ꟷparfois gratuitesꟷ de certaines organisations pourtant estimées crédibles. Et c’est cette vérification-là qu’on appellera le fact-checking.


Qui était notre formateur ?

Il s’appelle Hyppolite Valdez Massembele Onanina, mais moi je l’appelais tout simplement Valdez. Il est de nationalité camerounaise mais il réside depuis longtemps au Sénégal, et d’ailleurs ça faisait presque six ans qu’il n’avait plus jamais re-posé ses pieds là-bas à Yaoundé…
Valdez Onanina a été brillant ! Pas seulement parce qu’il est diplômé de journalisme et qu’il prépare un master spécialisé en techniques de vérifications de l’information, mais surtout parce qu’il sait ꟷet aimeꟷ partager tout son savoir. Et puis son CV est là pour plaider pour lui, puisqu’il travaille pour Africa Check qui est actuellement le meilleur site africain de vérification des informations diffusées (ils sont basés à Dakar et à Johannesburg). Il est détenteur d’une certification internationale de fack-checkeur. Il est formateur dans plusieurs pays sur notre continent, et c’est pour cela qu’il voyage énormément. Il est journaliste et contributeur pour plusieurs médias en ligne, et d’ailleurs il a enquêté et révélé plusieurs scandales qu’il avait méticuleusement pris la peine de démontrer comme étant des fake news.

Valdez Onanina à l'institut Goethe de Yaoundé
Valdez Onanina en pleine séance d’explications. @Goethe-Institut Photo: Y. Aboueme /CC-BY

Quels étaient les participants ?

Les participants étaient divers. Une quarantaine au total ! Dont une bonne brochette de journalistes. Dont une petite brochette de blogueurs. Dont un embryon de fack-checkeurs. Dont une petite panoplie de consultants externes, mais également aussi des communicateurs pour certains organismes étatiques voire gouvernementaux…
Les participants étaient sympas en tous cas. Et moi je suis tombé sur Carole Yemelong que moi je regardais et admirais seulement à la télévision, et elle m’a accordé deux gros câlins et deux gros selfies. Je suis tombé sur Jules-Ferry Kotchè qui était en réalité l’organisateur principal de cet événement, et qui m’a avoué qu’il aimait régulièrement me lire. Je suis tombé sur Annie Payep que je considère personnellement comme un monument sur le Twitter du 237. Je suis ensuite tombé sur Aimée-Catherine Moukouri avec qui je partageais les exercices pratiques, et avec qui je suis finalement devenu un ami très impertinent. Mais sans oublier mes compères habituels que je rencontrais déjà régulièrement, les Valorien Noumbissie, les Fotso Fonkam, les Sitchoma Armelita, les Tchakounté Kemayou, les Fadel Mohamed, les Mathias Mouendé Ngamo et les Elsa Elsy, Albertine Bitjaga, Marcelin Ngansop, Larissa de Likeng, etc.


Qu’est-ce que j’ai donc retenu ?

J’ai retenu que nous devons faire très attention aux informations qui circulent sur les réseaux sociaux et dans les médias conventionnels, et que nous ne devons pas les partager aveuglément. J’ai retenu qu’il y a des manipulateurs qui diffusent de fausses informations de façon intentionnelle sur la place publique, dans le seul but de renforcer le tribalisme ou encore de provoquer un éventuel sécessionnisme. J’ai retenu que nous ne devons plus nous fier seulement à notre vision et à nos oreilles, parce que les désinformateurs sont capables de détourner une déclaration, de modifier des chiffres, de décontextualiser une illustration photographique de son utilisation originelle, et aussi de traficoter un enregistrement audio-phonique et même vidéographique.
J’ai retenu que nous sommes chacun responsable de la limitation des fake news, et en particulier les vecteurs de l’information que sont les journalistes et les blogueurs. J’ai enfin appris à retracer une image numérique, une vidéo ou encore un son. Et j’ai reçu quelques techniques d’investigation qui me seront imminemment utiles, afin de signaler des contenus mensongers qui n’ont pour seul objectif que de déstabiliser notre cher pays le Cameroun…

Ecclésiaste Deudjui et Annie Payep
Je suis ravi d’avoir fait la rencontre de Annie Payep. Crédit: Mathias Mouendé Ngamo /CC

Vérification des faits

Donc grâce à Alexandra Tchuileu qui nous a invités à l’institut Goethe, à Yaoundé, je sors d’un atelier de perfectionnement sur la vérification des fake news.
Et c’est cette vérification-là qu’on appelle le fact-checking.

Fact-checking ! Si une information vous paraît invraisemblable, si elle est dangereuse ou alors si sa viralité est devenue très importante, vous avez le devoir et même l’obligation d’aller immédiatement la vérifier.
Fact-checking ! Il n’y a pas de site internet qui soit infaillible. Il n’y a pas de média qui soit insubmersible. Il n’y a pas de personnalité qui ne se trompe jamais. Il n’y a pas de statistique qui ne mérite pas d’être vérifiée et revérifiée encore.
La vérification des faits est absolument devenue une nécessité, puisque les fake news circulent six fois plus rapidement que les articles de fact-checking informations qui sont pourtant crédibles !

Alors au sortir de cette rencontre, je vais vous exhorter à esquiver la désinformation mais surtout la mésinformation. Je vais vous enjoindre à ne plus céder aux discours post-véridiques (ce sont les discours qui veulent vous convaincre par les émotions) qui sont souvent prononcés par certains hommes politiques. Je vais vous supplier de ne plus me croire moi-même sur parole dans mes articles et dans mes récits, même lorsque je vous parlerai de mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè.
Parce que dorénavant j’ai aussi décidé de me comporter comme un fact-checkeur.


Ecclésiaste DEUDJUI, je fais du fact-checking
WhatsApp: (+237) 696.469.637
Tous mes articles sur http://achouka.mondoblog.org

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