Ecclésiaste Deudjui

Mon week-end sans internet

Depuis jeudi dernier, la communication web en Afrique s’est retrouvée presque complètement perturbée. Et je viens de passer pratiquement tout un week-end sans internet…


Des câbles sous-marins endommagés

D’après ce qu’il paraît, des câbles sous-marins auraient été endommagés. On raconte que ces câbles qui représentent la fibre optique —et qui distribuent l’internet à travers le monde— auraient été attaqués par des pirates, afin de priver une bonne partie de la population africaine de la bonne information.
En effet, c’est toute la côte Ouest de l’Afrique qui a été concernée par cette panne géante, que ce soient des pays comme le Nigeria, le Ghana, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali, etc. Et c’est là que j’ai compris que nous sommes télécommunicationnellement dépendants de l’Occident, et qu’il suffit d’une maigre petite panne située à 3 000 km de nos rivages, pour que nous nous retrouvions tous complètement déconnectés !
Et donc jeudi matin on n’avait plus de connexion, c’est-à-dire pratiquement 95 % de la population concernée ! Je n’avais donc plus accès à mon WhatsApp, à Facebook, à mon application préféré 1XBet ou encore à plusieurs autres sites internet comme par exemple mon blog https://achouka.mondoblog.org


Mon week-end sans WhatsApp

C’est depuis jeudi que j’avais des problèmes sérieux sur WhatsApp. J’ai d’abord pensé que c’est mon téléphone qui avait un problème, ensuite j’ai pensé que c’était plutôt ma Sim MTN. Puis j’ai acheté un forfait sur mon réseau Orange, et toujours rien ! Je suis passé en mode avion, en mode voiture, en mode cycliste, j’ai redémarré mon téléphone autant de fois que nécessaire, mais toujours rien ! Jusqu’à ce que je me résolve à constater que la situation était générale, et que cela ne dépendait aucunement de mes forfaits datas ni de mon téléphone intelligent…
Toute une journée sans WhatsApp, le jeudi. Puis le vendredi je pouvais entr’apercevoir certains nouveaux messages, même si ceux-ci me parvenaient au compte-goutte. Tout un weekend sans Facebook. Je ne pouvais pratiquement utiliser aucun réseau social ; et d’ailleurs quand j’envoyais un message sur WhatsApp, je n’étais même pas complètement rassuré qu’il allait normalement parvenir chez mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè
Un week-end sans WhatsApp ? C’est quasiment inimaginable ! Tu vas faire comment pour communiquer avec toutes tes petites ? Tu vas faire comment pour prendre des rendez-vous de bières avec tes nombreux complices alcooliques ? Tu vas faire comment pour discutailler dans tes nombreux groupes pornographiques, lorsque tu veux rencarder une pimentière ? Tu vas faire comment pour te divertir tout simplement, pour tuer le temps, pour manipuler ton téléphone sans rien faire de vraiment intéressant, pour effectuer quelques recherches scientifiques alors que tu ne bénéficies même pas d’un minimum de connexion internétique ?


câbles sous-marins d'internet
Les câbles sous-marins qui transportent la fibre optique ont subi de sérieux dommages. Source: investiraucameroun.com /CC-BY

Une amélioration progressive

Mais je vous rassure, ça commence déjà à aller mieux. Je réussis déjà à me connecter sur des sites de rencontre comme Tinder, et pourtant c’était pratiquement impossible au départ. Je me rends déjà sur l’application Play store, sur le site officiel de la Fécafoot, sur la plateforme YouTube, sur TikTok, etc.
J’ai même reçu des SMS personnalisés d’Orange Cameroun et de MTN, qui me disaient gentiment que « Internet s’améliore progressivement. Les travaux se poursuivent pour une restauration complète. » Il y a aussi les réseaux sociaux qui s’ouvrent désormais un peu plus rapidement (ou du moins un peu moins lentement), ce qui facilite quelque peu la navigation. Et donc j’ai recommencé à travailler, je peux désormais re-draguer les filles que j’avais laissées sur le pont depuis jeudi et vendredi derniers, et mon week-end s’est avéré un peu moins morose et plus égayé.
J’espère que de telles pannes aussi gigantesques ne se reproduiront pas dans un futur proche ; car jusqu’à présent, c’est seulement 42 % de la population camerounaise qui a recouvré la possibilité de surfer à peu près normalement sur internet.


J’ai de nouveau internet

Si je n’avais pas internet, je ne serais pas ici pour vous le dire. Parce que je peux dorénavant poster des articles de blog, ce qui n’était pas forcément le cas au début de la rupture de ces fameux câbles…
J’ai passé un week-end sans internet qui m’a fait beaucoup réfléchir : et si internet disparaissait ? Et si nous n’avions plus les réseaux sociaux ? Et si le gouvernement camerounais n’avait plus cet outil de communication à grande échelle, puisque que c’est désormais devenu son canal de communication préféré ?
Bref, je me suis posé beaucoup d’interrogations sur l’Afrique : pourquoi continuons-nous de demeurer si dépendants dans tous les domaines, et que nous subissions les effets des conflits internationaux qui ne nous concernent généralement pas ? Hein ? Pourquoi ne pouvons-nous pas mettre sur pied nos propres réseaux, nos propres câbles sous-marins ou terrestres, ainsi que notre propre technologie géo-satellitaire ?
Pourquoi devons-nous subir de longues journées sans pouvoir fonctionner normalement, pour des problèmes qui se déroulent pourtant à mille lieues de notre continent ? Hein, les continentais ? Vous trouvez que ce serait normal de continuer d’avancer béatement dans cette mauvaise direction ?


homme met les mains sur la tête devant un laptop
Plusieurs entrepreneurs n’ont pas pu mener leurs activités professionnelles, à cause de la panne d’internet. Source: 237online.com /CC-BY

Ma semaine sans internet

Donc depuis jeudi dernier, la communication web en Afrique s’était retrouvée presque complètement interrompue. Et je viens de passer pratiquement toute une semaine sans connexion internet…

Mon week-end sans internet ! J’étais obligé de naviguer par une communication invisible en VPN, pour accéder à des sites aussi indispensables que Wikipédia ou bien Google.
Mon week-end sans les réseaux sociaux ! Je dois avouer que j’ai un peu gagné en tranquillité, en n’accédant pas à nos réseaux sociaux ; puisque j’ai été épargné des clashs, des nudes, des faits divers, des kongossas, etc.
Ma semaine sans internet a été perturbante pour toute l’économie, puisque ce sont des milliers d’entrepreneurs qui n’ont pas pu travailler normalement.

Parce que la connexion internet est devenue un outil de travail indispensable, au même titre que la main d’œuvre ou encore les matières premières. La connexion internet est devenue un moyen de communication irremplaçable, un espace d’échanges et de partenariats rapides, bref, un endroit où les créations artistique et entrepreneuriale n’ont pratiquement plus aucune limite.
Et imaginez donc que moi, le PDG de DoualaTour, j’ai dû subir tout un week-end sans internet…


Ecclésiaste DEUDJUI, j’ai déjà internet
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Je suis un hibou !

Je fais partie de ceux-là qui avaient jubilé le 11 décembre 2021, lors de l’élection télévisée du nouveau président de la Fécafoot. Mais deux ans plus tard, force est de constater que je suis malheureusement devenu un hibou…


Je déteste Samuel Eto’o

Pas que je suis son ennemi hein, au contraire ! D’ailleurs je fais partie de ceux-là même qui avaient jubilé le 11 décembre 2021, lors de son élection à la tête de la fédération camerounaise de notre football…
Je déteste le président de la Fécafoot ! Je le trouve vaniteux, orgueilleux, égocentrique, imbu de lui-même, incroyablement têtu et d’ailleurs je pense personnellement qu’il est humainement très-très mauvais ! Je trouve qu’il ne possède malheureusement pas les qualités d’un bon manager, hormis sa propension à diviser pour mieux régner, son esprit de dictature non éclairée ou encore sa gouvernance par la terreur. Je n’avais jamais vu un dirigeant de toute ma vie, tenter de proroger la durée de son mandat en cours en tripatouillant les statuts. Je n’avais jamais vu un président de la Fécafoot qui ment comme il respire, et qui n’assume ni ses échecs, ni ses interminables insuffisances. Je n’avais jamais vu une personnalité publique de cette envergure, multiplier les bourdes et les polémiques. Mais aussi multiplier les procès, les inimitiés, les altercations, les licenciements et les recrutements abusifs, bref, un haut responsable de cette envergure qui ne survit que par les conflits et les plaintes, et qui donne toujours l’impression de ne se satisfaire que dans les guérillas et dans les clashs…


J’ai un problème avec la Fécafoot

La Fécafoot hein, c’est le jouet de son président. D’ailleurs tous ceux qui travaillent là-bas et tous ceux qui soutiennent l’ancien goléador, sont baptisés ici les « églisiens ». La Fécafoot est devenue comme une secte pernicieuse, qui annihile les esprits et qui les avale, c’est-à-dire qui transforme votre cerveau en bouillie afin que vous récitiez que « Samuel Eto’o est le descendant direct de Jésus-Christ ici au Cameroun »… Tsuip !
Je déteste également la Fécafoot parce qu’elle a une très mauvaise communication. À l’image de son hyper président, elle est devenue irrésistiblement arrogante. Il n’y a qu’à écouter Ernest Obama sur les antennes médiatiques camerounaises ; il n’y a qu’à entendre certains églisiens de la paroisse de Tsinga à travers les réseaux sociaux, pour se rendre compte de la condescendance et de l’irrévérence inacceptable de cette funeste organisation mafieuse.
La Fécafoot veut nous faire accroire que tout va bien à la Fécafoot, et que le football camerounais est déjà en train de retrouver toute sa splendeur et sa grandeur. La Fécafoot nous masque les informations sur les Lions indomptables pendant les compétitions internationales. La Fécafoot ne nous fournit jamais de bilan à l’issue de ses échecs répétitifs ; elle ne nous rend pas de compte, d’ailleurs lorsque Rigobert Song annonçait sa liste pour la participation à la dernière Coupe d’Afrique, eh bien les journalistes présents n’avaient même pas la possibilité de lui poser la moindre petite interrogation…


Rigobert Song était soutenu par Samuel Eto’o, malgré ses mauvais résultats. Source: Wikimedia Liotier /CC-BY

Je suis un défenseur d’Onana, du Coq sportif et de Jean Bruno Tagne

Et donc, je suis définitivement un hibou ! Parce que je soutiens André Onana que la Fécafoot essaie de présenter à l’opinion publique comme un malappris, tout simplement parce qu’il ne fait pas allégeance à Sa Majesté le Roi Samuel Eto’o Fils. Je soutiens aussi Jean Bruno Tagne qui a rédigé un ouvrage formidable sur le gourou de cette église messianique, et dont le titre a été judicieusement choisi puisqu’il s’intitule « L’arnaque ». J’ai d’ailleurs appris que l’arnaqueur avait porté plainte contre ce brillant journaliste qui était pourtant son ancien Directeur de campagne…
Et puis, je veux en savoir plus sur One All Sports. Cet équipementier sorti de nulle part —et qui n’habille personne au monde—, que personne ne connaissait, mais qui pourtant a été imposé aux supporters camerounais au détriment du Coq sportif, lequel nous réclame déjà des milliards de francs CFA au titre du préjudice causé par la rupture unilatérale de son contrat.
Quelle stupidité !
Les mêmes églisiens qui soutenaient One All Fey, sont désormais en train de dire que OAS ne respecte pas intégralement sa partie contractuelle (notamment un bus promis aux Lions indomptables ainsi que les échéances de paiement qui sont erratiques), et donc que cette collaboration sera probablement prochainement vite abrogée ! Et c’est Ernest Obama qui l’a annoncé sans la moindre contrition, sans la moindre élégance, sans le moindre remords, et avec une telle arrogance et une telle outrecuidance…
Bref, pour faire simple hein, je suis le supporter numéro un de tous les adversaires de cette fédération, et je suis l’adversaire numéro un de tous les supporters de cette fédération. Je détestais Rigobert Song à cause de son incompétence, et je suis littéralement délivré à la suite de son remerciement. Je soutiens dorénavant le ministre Mouellè Kombi, et pourtant je ne l’appréciais guère au départ. Je n’aime pas des gens comme « crétin » Nyamsi, Serges le brancardier, son homonyme Tamba ou encore l’apprenti-communicateur Thierry Ndo. Je porte en inimitié tout le comité exécutif de la Fécafoot, de la première vice-présidente au dernier vice-président qui sont tous des aplaventristes. Je suis admiratif des rebelles comme Guibaï Gatama, Njalla Quan Junior ou encore le président Faustin Domkeu. Je suis pour le retour de l’ancien sélectionneur Toni Conceiçao, que Samuel Eto’o avait maladroitement fait débarquer pour installer son ami Rigobert Song. J’écoute et je lis avec délectation les gens qui tirent à balles réelles sur la fédération à longueur de journée ; comme Pierre Blériot Nyemeck, Benjamin Zébazé, Moussa Njoya l’universitaire, Joseph-Antoine Bell ou encore Alain Denis Ikoul du média CFOOT. Et j’ai perdu tout le respect que j’avais pour certaines personnalités telles que Roger Milla, Jean Lambert Nang, Maboang Kessack, Jean-Paul Akono, Bernard Tchoutang, Pierre La Paix Ndamè, etc.


Le bilan des Lions indomptables est catastrophique !

Parce que je suis véridique ! Je ne suis pas un hypocrite, et je ne pense pas les choses pour faire plaisir à quiconque. Je pense que le bilan des Lions indomptables est catastrophique depuis deux ans exactement, et j’ai de la peine à croire qu’il se trouve encore des hurluberlus pour tenter de défendre des résultats aussi médiocres.
Le président de la Fécafoot lui-même, sur une chaîne étrangère, était allé dire là-bas que nous avons réalisé une « contre-performance » en Côte d’Ivoire. Il a peur d’utiliser le mot « échec » ? Jusqu’à il invente même une pseudo-démission devant son pseudo-comité exécutif, comme s’il se sentait intérieurement dérangé par ces piètres prestations… malchance !
Non, je trouve que le bilan des Lions indomptables est catastrophique. Toutes catégories confondues. Féminines, masculines, minimes, cadets, juniors, espoirs, séniors. Militaires. Et quand le Bossu annonçait qu’on irait à la Coupe du monde qatarienne pour la remporter, moi je rigolais seulement. Résultat : nous n’avons même pas pu traverser le premier tour !
On passe le temps à surfer sur des miracles permanents, sur des exploits incohérents et hasardeux, et sur une gabegie à nulle autre pareille. Vous osez vous passer de l’un des meilleurs gardiens du monde, André Onana, et de l’un de nos meilleurs joueurs, Choupo-Moting, et vous venez maintenant nous bassiner les oreilles avec les histoires de « On a une jeune équipe, nous sommes en reconstruction et nous sommes venus ici pour apprendre. »
On vous a dit qu’on voulait repartir à l’école avec vous ?


Samuel Eto'o tenant un micro
Samuel Eto’o est comme un gourou qui est suivi par une meute d’illuminés. Source : wikimedia Charly Néros/CC

C’est officiel, je suis un hibou !

Donc je fais partie de ces gens-là qui avaient jubilé le 11 décembre 2021, lors de l’élection télévisée du nouveau président de la fédération camerounaise de football. Mais hélas, deux ans plus tard, force est de constater que je suis irréversiblement devenu un oiseau de mauvais augure…

Je suis un hibou ! Je ne mange plus les belles paroles, et je constate avec amertume que 85 % des grands chantiers qui étaient annoncés par Dadis Camara, ne sont malheureusement pas encore réalisés.
Je suis un rapace ! Ma capacité de vision nocturne me permet de faire le distinguo entre le brillant footballeur qu’était Samuel Eto’o Fils, et le piètre dirigeant de fédération qu’est devenu le même Samuel Eto’o Fils.
Je suis un oiseau sauvage qui a conservé son esprit critique et sa lucidité, au grand dam des églisiens qui demeurent englués dans des dogmes liturgiques qui sont méticuleusement conservés dans leur Nouveau Testament.

Parce que moi j’ai horreur de l’arrogance, j’ai horreur de la condescendance et j’ai beaucoup de mal avec les petits esprits qui se croient parfois tout permis. J’ai en aberration les individus qui recherchent la bagarre, et encore moins les faux managers qui se créent des conflits inutiles et qui ont systématiquement des problèmes avec tout le monde. J’ai perdu tout le fanatisme et toute l’admiration que je vouais pourtant à monsieur Samuel Eto’o Fils, le pichichi, et malheureusement je pense que nous représentons déjà une très-très large majorité.
Alors oui je peux le dire, je suis définitivement devenu un vrai hibou !


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Et Dieu seul sait si je m’en sors…

Pour faire simple, je ne touche aucun salaire ni aucune rémunération à la fin de chaque mois. Et pourtant Dieu seul sait comment je fais pour m’en sortir ici au Cameroun…


Je ne suis pas un fonctionnaire

Je n’ai jamais vraiment voulu devenir un fonctionnaire de l’Administration publique, sans toutefois critiquer ceux qui le sont devenus. Puisque j’ai beaucoup d’amis et de connaissances qui exercent dans la Fonction publique, et d’ailleurs je m’entends parfaitement avec chacun de ces agents de l’Etat.
Je n’avais jamais rêvé de devenir un sous-préfet ou bien un employé municipal comme mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè, au grand dam de mon paternel qui insistait —vainement—pour que je participe aux concours de l’ENAM, de l’EMIA, de l’ENIEG, etc…
Dieu seul sait si les fonctionnaires s’en sortent ! Certains sont des administrateurs prévaricateurs, d’aucuns sont des détourneurs de fonds publics c’est-à-dire des voleurs, et la grande majorité de ceux qui « fonctionnent publiquement » dans la Fonction publique sont des déserteurs (mais ils continuent à percevoir leur salaire hein) ou encore des arnaqueurs. Et donc je ne souhaitais pas exercer une activité qui ne me passionnerait pas réellement ; même si je sais que malgré tout, il existe une minorité de fonctionnaires qui sont demeurés professionnellement et intellectuellement très honnêtes.


Je ne suis pas un employé

J’ai déjà essayé de travailler pour des entreprises camerounaises à plusieurs reprises, mais à chaque fois je ressentais toujours des difficultés majeures à m’y adapter intégralement.
Car je déteste la routine. Je n’aime pas vraiment recevoir des ordres. Je n’aime pas travailler sur commande. Je n’aime pas me réveiller aux heures indues que quelqu’un d’autre aurait décidées à ma place. Je n’aime pas particulièrement le surmenage à cause des dossiers compliqués ou alors de certaines heures supplémentaires…
Et pourtant j’ai déjà travaillé dans une grande ONG ici à Douala, mais aussi dans une gigantesque institution universitaire. Dans la première on m’avait renvoyé pour mon « manque d’implication » et pour ma « dispersion », et dans la seconde j’avais tout simplement déposé ma démission… après six mois seulement !
Je n’ai rien contre les employés hein, au contraire ! Car je sais que ce sont eux qui vont façonner le capitalisme d’aujourd’hui et aussi de demain. Mais tout le monde n’a pas la chance d’avoir la même nature et surtout la même résistance ou encore la même patience. Et c’est pour cette raison que j’aurai vraiment beaucoup de mal à devenir un jour un employé qui s’apparentera à un modèle.


Les Fonctionnaires perçoivent leur salaire à la fin de chaque mois. Source : AMISOM via Iwaria

Je ne suis pas un commerçant

Là alors, je ne le serai probablement jamais ! Pas parce que je simplifie hein, mais c’est parce que je ne m’en sens pas la compétence. Je suis vraiment un mauvais Bamiléké à vrai dire. Je ne sais pas comment on achète quelque chose là où elle abonde, pour venir la revendre plus cher là où elle est devenue rare. Je n’ai pas la nervosité suffisante pour surveiller mes marchandises au port de Douala ou à l’aéroport de Nsimalen. Je n’aime pas beaucoup me déplacer ni pour aller faire des achats, ni pour aller effectuer des livraisons. Et puis, pour ne rien arranger, je ne suis même pas un peu compétent en ce qui concerne la comptabilité et encore moins la conceptualisation des inventaires…
Je ne suis pas un commerçant et pourtant je suis entouré par des commerçants au sein de ma famille. Et pourtant j’avais longuement travaillé dans les activités commerciales de mon paternel là-bas à Souza. Et pourtant je vendais le maquereau dans la poissonnerie de ma propre mère lorsque nous habitions encore à Edéa. Et pourtant j’avais ouvert mon cybercafé à Bépanda en fin d’année 2013, et quand on m’avait cambriolé j’avais décidé que je n’allais plus jamais me risquer dans ce genre d’activités commerciales décourageantes ici au Cameroun…


Je ne suis pas un héritier

J’ai parlé de mon père en parlant de ses multiples activités génératrices de revenus, mais j’aurai tout aussi pu vous parler de ses maisons en location, de ses plantations de palmiers, de ses snack-bars et boîtes de nuit, bref, de ses innombrables et interminables investissements…
Mais. Tout cela n’est pas pour moi. Je n’y pense même pas en me rasant, pour vous dire la vérité. Je ne compte même pas sur les biens matériels qu’il aura laissés sur cette terre. Je ne me considère pas comme un héritier, et d’ailleurs le seul héritage dont je félicite mon feu géniteur, c’est d’avoir veillé personnellement à ce que je parfasse intégralement ma scolarisation.
Je ne compte même pas sur son testament, d’ailleurs il le savait parfaitement de son vivant. Je ne compte pas sur les biens matériels de mes oncles ou de mes tantes. Je ne compte pas sur les immobilisations de mes grands cousins ou de mes amis qui vivent à l’étranger. Je ne suis pas un héritier, en somme, et je n’ai jamais vraiment cherché à le devenir. Et Dieu seul sait si ce que je raconte souvent à ma seule maman c’est la réalité.


La majorité des travailleurs Camerounais sont dans l’informel. Source : Médical via Iwaria

Et Dieu seul sait si je m’endors…

Donc pour faire simple hein, je ne touche aucun honoraire ni aucune rétribution à la fin de chaque mensualité. Et pourtant Dieu seul sait comment je fais souvent pour m’en sortir ici au Cameroun…

Et Dieu seul sait si je m’en sors ! Je ne suis pas un bailleur, car je n’ai jamais perçu le loyer d’un locataire quelque part, et je n’ai jamais reçu des droits d’auteur pour un article ou pour un livre que j’aurai publiés.
Et Dieu seul sait si je me débrouille ! Je ne suis pas un homme d’affaires, car je ne fais pas des tractations avec des entreprises morales ou individuelles, et je ne suis même pas officiellement un prestataire de services.
Et Dieu seul sait comment je surnage ici au Cameroun, puisque je ne suis ni un mendiant, ni un gigolo, ni un usurier, ni un profiteur, et pourtant malgré tout je réussis quand même à payer toutes mes factures !

Et donc quand je lis souvent dans la Bible que « Si Dieu nourrit les oiseaux du Ciel, combien de fois alors Ses propres enfants ? » Je me dis que c’est sûrement vrai, parce que je ne saurais réellement vous expliquer comment je fais pour m’en sortir ici à Douala. Je ne peux même pas vous dire exactement comment je fais pour manger trois fois par jour. Je ne sais même pas comment je fais pour payer mon loyer en temps et en heure. Je ne peux même pas vous expliciter comment je fais pour entretenir ma Mercedes, et pourtant je ne suis qu’un simple petit blogueur.
Mais c’est parce que Dieu seul sait comment nous faisons pour nous en sortir ici au Cameroun…


Ecclésiaste DEUDJUI, moi je m’en sors !
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Je reste au Cameroun !

J’ai toutes les bonnes raisons du monde de partir m’installer à l’étranger. Car j’ai rompu avec mes deux familles, et mon pays se porte vraiment très mal.
Mais vous savez quoi ? Je vais rester au Cameroun !


Je peux m’installer à l’étranger

Si j’avais les longs yeux hein, j’irais m’installer à l’étranger. D’ailleurs j’ai déjà reçu plusieurs propositions de membres de mon entourage qui vivent en exil, et j’ai même un ami en Suisse qui aimerait bien que je parte m’installer avec lui de ce côté-là […]
J’aurai bien pu déménager pour l’étranger. Non seulement à travers la loterie américaine à laquelle je ne participe jamais, mais aussi par la voie de l’émigration canadienne. Je vois de nombreux amis qui quittent notre pays tous les jours sans même me dire au revoir, à la recherche d’un avenir prometteur. Il y en a aussi qui ont pris la route du désert pour tenter de rejoindre l’île de Lampedusa, mais avec des fortunes diverses : les uns sont devenus Francis Ngannou sur le toit du monde, et les autres ont vu leur carcasse dévorée par des animaux affamés qui se pavanent là-bas dans la savane désertique…
Et puis, j’ai déjà effectué plusieurs séjours à l’extérieur. C’est-à-dire que si j’avais vraiment voulu quitter définitivement ma terre natale, je n’y serais plus jamais revenu après mes voyages de 2015, 2016, 2018, 2019, etc.


J’ai rompu avec mes deux familles

Je ne parle pas de ma famille et de ma belle-famille hein, nôôô ! Je ne suis pas encore marié. Je parle bel et bien de mes familles paternelle et maternelle…
Pour la famille de mon père, c’est une longue histoire. Et les différends sont si affligeants, mais surtout si personnels et si dramatiques, que je n’aurai jamais l’outrecuidance de vouloir oser les évoquer à travers une simple publication…
Pour la famille de ma mère, c’est une autre histoire. Car c’est elle qui m’a bercé depuis ma plus tendre enfance, et c’est celle-là que j’ai toujours considérée comme ma véritable seule famille. Mais quand tu vois des oncles qui sont les frères directs de ta propre génitrice, toujours proférer du mal de toi, ça te donne quelquefois l’envie de larmoyer. Surtout mon oncle maternel qui se mêle de tout, qui connaît tout, qui corrige tout, qui te souhaite du mal alors que tu es son premier neveu garçon, et qui est passé maître dans l’art du découragement sur tous tes projets depuis que tu avais atteint la classe de Terminale…
 C’est triste ! C’était là pour moi là une bonne opportunité —ou une occasion si vous voulez— de prétexter mon mal-être dans ce pays de vautours, où le danger ne vient jamais pas plus loin qu’auprès des membres directs de ta propre famille. Mais après mûre réflexion, j’ai compris qu’il faut rester fort ; et que l’éloignement géographique n’était pas systématiquement la seule condition à mon épanouissement et à mon bonheur.


Francis Ngannou avec le drapeau du Cameroun
Francis Ngannou est devenu un héros après avoir pris la route du désert. Source: camerexcellence.com / CC-BY

Le Cameroun se porte mal

Mais en réalité hein, le Cameroun se porte mal. Très mal, même ! Le Cameroun se porte comme cette mère d’enfants qui est alcoolique, qui a épousé un fumeur de drogue ou un criminel, et alors les deux irresponsables n’accordent aucun encadrement bienveillant sur leur propre progéniture…
Je caricature. Mais c’est pour dire que nous nous sentons abandonnés, nous nous sentons lésés, nous nous sentons voués aux gémonies. Le « continent » camerounais ne nous offre plus aucun espoir, et au contraire la situation ne fait qu’empirer et se désagréger de jours en jours : contexte politique hyper tendu, liberté d’expression bafouée, augmentation du coût de la vie, chômage, système sanitaire quasi-inexistant, etc.
Le Cameroun est ce pays de l’Afrique centrale, où une petite poignée d’individus véreux, ont confisqué tous les pouvoirs et tous les avoirs, pour nous cantonner dans une sorte de misérabilisme et de résilience indescriptibles. Les prévaricateurs qui nous dirigent dilapident nos fonds publics sur des éléphants blancs innombrables, et leurs projets qui coûtent des milliards ne sont invariablement jamais achevés. On fait des guerres contre nos propres frères dans le NoSo, nous vivons sans eau potable et sans électricité, et puis nous mourrons aussi dans les hôpitaux à cause d’un simple petit paludisme ou d’une fracture de l’avant-bras… Tsuip !
Les gens qui s’en vont, je ne les encourage pas mais je peux les comprendre. Ils ont conclu qu’il n’y a plus aucun espoir sur ce territoire, qu’il n’y a plus rien à faire dans ce pays où on valorise les médiocres pour défavoriser la compétence, et où l’alternance politique n’est vraisemblablement pas encore envisageable.
Et vous voulez qu’ils restent faire quoi dans un pays où ils n’ont pratiquement plus aucune destinée ?


Nous devons rester pour le changer

Mais malgré tout, nous devons rester ! Je fais partie de ces gens-là qui pensent que la camerounité n’a pas de prix, et qui sont d’abord fiers d’être des Camerounais. Qui sont plus heureux dans les rues de Ntaba-Nlongkak ou de Dibombari, que dans celles du XIVème arrondissement de la ville de Paris ou dans les ruelles de Monaco. Je suis persuadé que notre République ne restera pas éternellement aussi répugnante, et que, même si cela se fera indiscutablement après notre mort, il viendra bien un temps où ce fameux Cameroun sera internationalement considéré comme une vraie référence.
Je reste au Cameroun ! J’aime mon pays, même si j’ai beaucoup de choses à redire sur les comportements de mes compatriotes. Mais je souhaite jouer ma partition depuis l’intérieur, en tant qu’un entrepreneur prometteur mais également en tant que blogueur. Je veux voir changer les choses, je veux participer à ce changement lent mais qui s’avère inéluctable, et je veux aussi constituer une source d’espérance et d’inspiration comme mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè. Car dans cet océan de malheurs, dans ce capharnaüm géant, j’ai quand même réussi à devenir un homme très épanoui. Et je pense que tous mes compatriotes pourraient devenir pareils, c’est-à-dire en osant, en travaillant, en espérant, en critiquant, en votant. Je pense que nous avons les plus belles femmes de la planète, nous avons les compatriotes les plus brillants dans tous les domaines, nous avons un pays fantastique à reconstruire, nous avons un sous-sol immensément riche, et nous avons une diversité culturelle et touristique difficilement reproductibles à l’extérieur de notre magnifique terroir…


homme nu peint aux couleurs du Cameroun
Il faut être courageux et fort pour vivre au Cameroun. Source: freepik.com /CC

Je resterai au Cameroun !

Donc j’ai toutes les bonnes raisons de l’univers de partir m’installer à l’étranger. Car j’avais rompu avec mes deux familles, et mon pays se porte vraiment très-très mal.
Mais vous savez quoi ? Je vais rester au pays de mes ancêtres…

Je reste au Cameroun ! Je suis un patriote, je suis un Républicain, je suis un nationaliste fervent, et avant toute chose il ne faut surtout pas oublier que je suis d’abord et avant tout un ressortissant bamiléké.
Je reste à Douala ! Quoi de mieux que cette ville aux mille facettes, avec ses plaisirs et ses loisirs, mais aussi ses investissements et ses opportunités qui, si elles sont bien exploitées, pourraient faire de moi l’homme le plus riche de tout le continent africain.
Je resterai au Cameroun jusqu’à la fin de mes jours, parce que je pense que chacun de nous ne possède réellement qu’une seule nationalité.

Et donc si je m’étais exilé à l’étranger, j’aurai sérieusement ressenti une douleur intérieure à cause du mal du pays. Je me serai senti quelque peu dépaysé. J’aurai perdu quelque part une partie de ma précieuse personnalité camerounaise, celle-là même qui a fait de moi l’inébranlable optimiste que je suis actuellement.
Et si vous me demandez ce que je fais encore dans ce pays alors que tous les secteurs sont à l’envers, je vous répondrai tranquillement que « Moi, Ecclésiaste Deudjui, je vais rester au Cameroun ! »


Ecclésiaste DEUDJUI, je reste à Douala !
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Le Cameroun, un « continent » dans le noir !

Les gens qui nous regardent de l’extérieur nous appellent le « continent », et pourtant ils ne savent pas que nous vivons surtout dans l’obscurité. Car en réalité hein, l’électricité est devenue une denrée incroyablement rare ici au Cameroun…


Un continent de délestages

Est-ce que je connaissais même le mot délestage il y a une vingtaine d’années ? Mais depuis que notre gouvernement a privatisé la Sonel, depuis que des Américains s’en sont emparé avec la complicité de véreux administrateurs camerounais, le mot « délestage » est devenu l’un des mots les plus utilisés ici sur notre territoire…
En gros, le délestage est une coupure programmée du service d’électricité, et qui a lieu à des périodes et des endroits bien déterminés. Et Pour rendre la chose encore plus « intelligente », on nous parle dorénavant de « rationnement ». Les gens qui sont responsables du ravitaillement en électricité nous la distribuent avec parcimonie, et depuis novembre 2023 les délestages sont devenus quotidiennement systématiques !
On nous coupe la lumière dès le début de la matinée, et ça revient généralement vers la fin d’après-midi. Parfois on te coupe le courant en tout début de soirée, et ça va revenir pratiquement jusqu’au lendemain en fin de matinée…
C’est devenu systématique ! Tous les jours, dans tous les secteurs de tous les quartiers de toutes les villes de la République du Cameroun, il y a au moins un ou bien deux délestages. Les gens marchent déjà en route avec leurs téléphones portables et leurs chargeurs comme s’ils étaient des cinglés, car l’électricité est devenue une denrée excessivement périssable. Et je ne vous parle même pas des nombreux dommages collatéraux, comme l’avarie des aliments frais et des vivres que vous aurez eu la maladresse de vouloir conserver dans votre réfrigérateur…


Un continent de surfacturations

Est-ce que vous savez que depuis de nombreuses semaines déjà, les compteurs prépayés ne fonctionnent plus ? Hein ? Vous le saviez, ça ?
Après seulement trois ans d’exploitation, la compagnie d’électricité a eu des bisbilles avec le fournisseur de cette application logicielle, qui était censée faire payer à ses utilisateurs, la quantité exacte d’électricité qu’ils avaient consommée. Et pourtant nous sommes dans un fiasco…
Désormais, les compteurs prépayés sont devenus une arnaque. Tu recharges ton argent pour avoir de la lumière, et rien ne fonctionne ! Ou alors tu mets un montant de cinq mille francs CFA par exemple, et au bout d’une demie heure on te dit que ton forfait est déjà terminé ! Pire, à cause de ces nombreux bugs, de nombreux ménages se retrouvent à faire un jour, deux jours, trois semaines dans le noir, sans aucune explication/compensation de la part de la compagnie-mère. Et si jamais tu veux te brancher en direct sur un poteau électrique puisque personne ne peut supporter de vivre continuellement dans le noir, eh bien les agents de cette société-là vont venir te faire la police, ils vont te débrancher et ils vont te brutaliser, bref, ils vont te laisser dans le noir et tu risqueras même de subir encore d’impitoyables poursuites judiciaires…


compteurs prépayés Eneo
Les compteurs prépayés d’Eneo étaient censés résoudre les problèmes de facturation, mais ils ne fonctionnent plus. Source: investiraucameroun.com /CC-BY

Un continent de chaleur

Pour la chaleur alors, c’est grave ! Surtout ici à Douala. Surtout avec le réchauffement climatique. Surtout pendant cette période qui va de décembre jusqu’au mois de mai, où c’est incroyablement difficile d’avoir une seule goutte de pluie, et où la température extérieure peut facilement atteindre les 40, 45 voire 50 degrés à l’ombre…
Pour la chaleur hein, c’est gravissime ! Surtout que tout le monde ici n’a pas les moyens de se procurer un climatiseur domestique, parce que cela coûte encore relativement cher. Surtout que tout le monde ici ne peut pas non plus se procurer un groupe électrogène, d’abord parce que c’est coûteux, et ensuite parce qu’il faudra y mettre du gasoil alors que le carburant est devenu incroyablement plus cher.
Un cercle vicieux, donc. La chaleur va nous tuer pendant la nuit parce que nous dormons régulièrement sans électricité, donc sans ventilateur. Les gens essaient de dormir avec les fenêtres ouvertes pour obtenir un peu d’oxygène, et dans ce cas-là bienvenus les moustiques ! La sexualité a même considérablement diminué dans les vies de couple, puisque comment c’est possible de faire l’amour avec une femme qui transpire comme un éléphant, et puis, comment c’est possible de faire l’amour avec un homme qui coule la sueur sur son front et sur son torse comme s’il était devenu un hippopotame ?


Un continent d’improductivité

Et enfin, l’improductivité. Les gens qui nous dirigent —ou en tous cas ceux qui dirigent Eneo—, est-ce qu’ils se rendent même compte de l’impact économique de tels « détestages » ? Parce que comment ce sera possible de créer de la richesse sans électricité, sans internet et sans aucune communication ? Comment ce sera possible de télétravailler si votre téléphone est complètement déchargé, ou si votre ordinateur n’est pas branché sur un secteur ? Comment c’est possible de se rendre à son bureau, si on sait déjà à l’avance qu’il n’y aura pas d’électricité durant pratiquement toute la journée ? Comment c’est possible pour un électrotechnicien, un mécanicien ou alors une esthéticienne, de voir ses équipement se griller les uns après les autres, à cause des surtensions et des survoltages qui sont régulièrement générés par les allers-retours de notre courant énergétique ?
Et puis, enfin, comment c’est possible de retrouver le moral dans un environnement aussi décourageant, comment c’est possible de créer de la richesse, de travailler normalement pour participer à l’économie nationale de son propre pays, lorsque vous ne disposez même pas de l’un des ingrédients professionnels les plus élémentaires ?


techniciens électriques qui réparent un poteau
En dehors des délestages, il y a régulièrement des pannées sur le réseau électrique. Source: businessfinanceint.com /CC-BY

Le Cameroun, un « continent » totalement noir !

Donc les gens qui nous regardent depuis l’extérieur hein, ils nous appellent amicalement le « continent ». Et pourtant nous vivons continuellement dans l’obscurité. Car en vérité hein, l’électricité est devenue une denrée inimaginablement rarissime dans le pays de Pierre La Paix Ndamè

Le Cameroun, un continent d’antiquité ! Nous vivons au XXIème siècle, mais pourtant nous sommes restés bloqués dans l’antiquité romaine, ou plus abusivement à l’âge de la pierre taillée ou de la préhistoire.
Un continent de frustration ! Les Camerounais sont très en colère au vu de cette situation, et le gouvernement a bien fait de menacer Eneo afin de tenter de résorber cette situation le plus rapidement possible.
Le Cameroun est devenu un continent totalement obscur, que ce soit dans les mentalités mais également aussi sur le plan énergétique.

Parce que nous vivons dans le noir, nous mangeons dans le noir et nous dormons aussi régulièrement dans l’obscurité. La population camerounaise est devenue si déraisonnable, qu’elle en arrive même à applaudir lorsque l’électricité se rend disponible pour quelques heures seulement. Le droit le plus fondamental à l’énergie électrique, est devenu littéralement un luxe dans toutes les localités de notre pays.
Et pourtant quand les autres vont nous regarder depuis l’extérieur, nous allons gaillardement nous bomber le torse en leur rappelant que nous les Camerounais, nous demeurons le « continent »…


Ecclésiaste DEUDJUI, je vis dans le noir !
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Côte d’Ivoire, la victoire de l’hospitalité

Je fais partie de ceux qui ne souhaitaient pas le triomphe de la Côte d’Ivoire. Mais, au vu du parcours miraculeux de cette équipe, je pense qu’elle mérite sa victoire !


Je ne souhaitais pas le triomphe de la Côte d’Ivoire

Rien à voir avec les histoires de belle-famille, ou alors avec les clashs ivoiro-camerounais qui ont pignon sur rue sur Facebook. Car si je ne souhaitais pas voir la Côte d’Ivoire sur le sommet de l’Afrique, c’est tout simplement parce que je pensais qu’elle ne le méritait pas au départ.
Déjà, j’ai trouvé le jeu des Eléphants très insipide au premier tour. Ensuite j’ai été déçu en huitièmes de finale, lorsqu’ils ont éliminé le grandissime favori qui était le Sénégal. Parmi les huit équipes qui étaient en quarts, je considérais d’ailleurs que la Côte d’Ivoire était la seule intruse. Puis ils m’ont surpris une nouvelle fois, en éliminant mon équipe préférée qui était le Mali et qui possède actuellement une génération très resplendissante…


Côte d’Ivoire, la CAN de l’hospitalité

Pour revenir sur la CAN en général, c’était une très-très belle compétition. La meilleure de l’histoire, sans manquer de respect aux éditions précédentes. Car il n’y a pas vraiment eu d’incident majeur, hormis la petite altercation entre les Marocains et les Congolais lors de leur deuxième match de poule.
À part ça, aucune blessure sérieuse ! Les délégations sont bien arrivées et elles étaient toutes les bienvenues, et elles sont bien reparties également. Le mot-clé « akwaba » qui veut dire Bienvenue était bien magnifié, et cette Coupe d’Afrique des nations était indiscutablement la CAN de l’hospitalité.
On peut néanmoins déplorer le scandale de la billetterie, avec les billets d’accès aux stades qui étaient pratiquement introuvables pour mon ami Pierre La Paix Ndamè, ou alors à des tarifs très excessifs. Mais on peut aussi féliciter la folle ambiance dans les gradins, les supporters chaleureux dans les fans zones, les stades qui étaient plein à craquer lors de tous les grands matchs, et un arbitrage qui était généralement incritiquable !


Logo CAN 2023
La CAN 2023 était l’une des plus réussies de l’histoire. Source: Wikipédia /CC

Une compétition de surprises

Si on pense que cette CAN était sublime, c’est aussi pour son lot de surprises. On a vu plein de beau matchs qui n’avaient pourtant pas une affiche extraordinaire, mais c’est parce que toutes les équipes se sont surpassées. La compétition a connu un record de buts marqués en 52 matchs (118), pour une moyenne de 2,26 buts / rencontre. Des Nations comme la Mauritanie, la Guinée équatoriale, le Cap-Vert ou encore l’Afrique du Sud ont fait bonne sensation, et on espère que le football africain est en train de subir un gigantesque nivellement depuis sa base.
Les géants sont tous tombés, ou presque : l’Egypte, le Maroc, l’Algérie, le Ghana, la Tunisie, sont tous tombés avant les quarts de finale. Idem pour le Cameroun qui se faisait appeler le « continent », mais dont le management bancal et les prestations pitoyables ont ramené chez eux des Lions indomptables ridicules, avec leur queue entre les jambes…
Le score de 0-0 était quasiment absentéiste, car il est apparu pour la première fois lors de la troisième journée de la phase de poules. Les matchs étaient prolifiques, les attaques et les défenses bien organisées, et les gardiens étaient régulièrement impériaux sur leur ligne et dans les airs.
Bref, c’était une CAN agréable, une CAN sucrée, une CAN spectaculaire, une CAN inimitable ; l’une des plus belles compétitions de football de tous les temps…


Une équipe ivoirienne miraculée

Et puis, la Côte d’Ivoire ! Qui l’eût cru ? Qui pouvait parier après son dernier match de poule, que cette équipe pouvait franchir ne serait-ce que le premier tour ?
La Côte d’Ivoire a subi une défaite humiliante, 0 but contre 4, face à la modeste équipe de Guinée équatoriale. Elle était déjà enterrée et au fond du trou, et elle n’a dû sa qualification que grâce à la contre-performance du Ghana face au Mozambique (2-2), et à la victoire du Maroc face à la Zambie (1-0).
Un miracle ! Une qualification inespérée, une résurrection improbable. Les Ivoiriens sont revenus dans la compétition tout penauds, après avoir limogé leur sélectionneur français pour installer un national, l’adjoint Emerse Faé. L’ancien bras droit de Gasset a tout de suite remobilisé ses troupes, les organisant pour une victoire impronosticable face au Sénégal, à l’issue de la séance des tirs aux buts. Ensuite il y a eu le miracle malien, où les Ivoiriens étaient menés au score jusqu’à la 90ème minute de jeu, et où ils ont réussi à égaliser alors qu’ils étaient depuis longtemps réduits à dix. Pour ensuite se qualifier dans les toutes dernières secondes des prolongations…
La Côte d’Ivoire a ensuite logiquement dominé la RDC en demi-finale, avant de s’imposer en finale face aux Super Eagles du Nigeria, qui étaient pourtant les grandissimes favoris de cette rencontre. Comme toujours, les hommes d’Emerse Faé ont dû réagir dos au mur, après avoir été menés au score jusqu’à la 61ème minute, avant les réalisations de Kessié (62ème) et de Haller (81ème).
Une équipe courageuse donc, persévérante et volontaire, qui n’était certainement pas la plus talentueuse ni la plus brillante de la compétition, mais qui mérite incontestablement sa récompense avec ce sacre suprême.


stade Alassane Ouattara
Le stade Alassane Ouattara a accueilli le match d’ouverture et la finale. Source: afrik-foot.com /CC-BY

Côte d’Ivoire, la récompense de l’hospitalité

Donc je fais partie de ceux qui ne souhaitaient surtout pas le triomphe de la Côte d’Ivoire. Mais, au vu du parcours miraculeux de cette sélection, je pense qu’elle mérite amplement et indiscutablement sa consécration !

La victoire de l’hospitalité ! Les stades ivoiriens étaient extraordinaires, et la compétition nous a permis de découvrir un pays en développement qui continue sa rapide transformation vers l’émergence.
La victoire de l’arbitrage ! Car quoi qu’on dise, la Côte d’Ivoire a remporté toutes ses batailles sur le terrain. Elle n’a en aucune occasion bénéficié d’un quelconque favoritisme arbitral dû à un pays organisateur.
La victoire du football africain tout simplement, car cette CAN était sublimissime, et elle prouve que notre football n’a plus rien à envier aux autres footballs qui se développent sur les autres continents.

Car l’organisation était parfaite, la retransmission télévisée était impeccable, et les matchs de football se sont déroulés dans une ambiance et un suspens insoutenables. La CAN 2023 qui vient de se dérouler en 2024 en Côte d’Ivoire, restera une Coupe d’Afrique inoubliable ; car c’est la plus belle compétition de football jamais organisée sur notre continent. Et si vous me demandiez si le vainqueur final mérite réellement son titre, je vous répondrai sans aucune hésitation : découragement n’est pas ivoirien !


Ecclésiaste DEUDJUI, bravo à la Côte d’Ivoire !
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Hervé Bopda, 840 francs !

Le gouvernement camerounais a réussi à nous focaliser sur l’affaire Hervé Bopda, et sur le remplacement du manager-sélectionneur Rigobert Song. Et entre-temps, ils ont méticuleusement procédé à l’augmentation du prix du carburant !

L’affaire Hervé Bopda

C’est une affaire qui a défrayé la chronique depuis bientôt trois semaines, et qui a connu son dénouement il y a quelques jours seulement.
Un certain dénommé Hervé Bopda, milliardaire de son état, était accusé par une foultitude de jeunes filles — et même de jeunes garçons — d’être un prédateur sexuel. On lui prêtait des actes de viol, de séquestration, de menaces avec arme, de contamination au VIH, etc.
Hervé Bopda était rapidement devenu l’ennemi public numéro un de la toile, sous la traque incessante du lanceur d’alertes Nzui’Manto. C’est ainsi que la clameur publique réclamait sa tête, et que les autorités ne bougeaient pas le petit doigt. Jusqu’au petit matin de mercredi dernier où cet individu a été happé en pleine nuit, par les forces de l’ordre. Il a été retrouvé chez un ami de Bonabéri chez qui il se réfugiait, et il est désormais entre les mains de la gendarmerie nationale pour des besoins d’enquête.
Un criminel présumé n’avait jamais autant fait parler de lui sur l’espace numérique, et pendant aussi longtemps, que ce mystérieux personnage dénommé Hervé Bopda.

Hervé Bopda
Hervé Bopda est accusé d’avoir violé des centaines de jeunes femmes et hommes. Source : Yasméenette via Wikicommons

La démission de Rigobert Song ?

Rigobert Song a été éliminé de la CAN 2023 le samedi 27 janvier, par une valeureuse équipe du Nigeria. Avant cela il avait dû batailler dur face à la Gambie, et la qualification des Lions indomptables était arrivée de façon définitivement inespérée.
Rigobert Song n’est pas à la hauteur, et tous les Camerounais le savent. Il se distingue particulièrement par ses inaptitudes tactiques, par ses errements stratégiques et par ses grossières erreurs de communication. Par exemple, après notre élimination, il est venu nous rappeler qu’il n’était pas l’entraîneur des Lions indomptables, mais plutôt leur « manager sélectionneur » (sic).
On n’oublie pas ses pitreries en conférence de presse, on ne comprend pas comment il nous promettait la victoire finale avant la Coupe du monde et la CAN, et qu’après ces humiliations il vienne nous expliciter que « On a une jeune équipe et nos joueurs sont venus ici pour apprendre. » Mensonge !
Et puis nous savons tous qu’il est le polichinelle du président de la Fécafoot, un certain Samuel Eto’o Fils qui va jusqu’à diriger les séances d’entraînement des Lions indomptables. Et lorsqu’on demande à « Rigo » de démissionner à cause de son bilan catastrophique depuis deux ans (9 défaites et 8 matchs nuls en 23 matchs), il nous répond gentiment qu’il va d’abord prendre le temps de la réflexion…

L’opinion publique réclame le départ de Rigobert Song. Source : Jake Brun via Wikicommons

L’augmentation du prix du carburant

Et donc, le prix du carburant a augmenté ! 840 francs CFA pour le litre de super, et 828 francs CFA pour le gasoil. Une augmentation qui était prévisible depuis le dernier discours de monsieur Paul Biya, et qui ne sera certainement pas la dernière.
Le gouvernement camerounais se joue de notre veulerie, et il nous donne des explications inaudibles comme « l’astreinte budgétaire », pour justifier ses continuelles augmentations. Le prix à la pompe va devenir de plus en plus choquant, les automobilistes seront de plus en plus vexés et énervés, et pourtant ces mêmes dirigeants qui prennent ces mesures asphyxiantes, ne sont aucunement impactés par cette tarification draconienne.
C’est-à-dire que les élites gouvernementales ne paient pas leur essence à la pompe, puisqu’elles jouissent de bons de carburant qui s’évaluent à hauteur de milliards de FCFA par mois ! Elles ont des véhicules rutilants qui leur sont gracieusement offerts, et qui détériorent la couche d’ozone avec une telle célérité […] Sans parler de leurs nombreux avantages inquantifiables (voyages offerts, hébergement, nutrition, salaires exorbitants, etc) et paradoxalement ce sont elles qui sont exonérées des augmentations du prix du carburant…

La vie sera encore plus chère

Avec le prix du carburant qui augmente, ce sera toute une autre histoire ! Le prix des transports va s’emballer (déjà le taxi est déjà passé à 400 FCFA), que ce soit à moto, en voiture ou alors en interurbain. Les marchandises qui viennent des contrées lointaines vont également subir une grosse augmentation, puisque les planteurs et les cultivateurs vont devoir récupérer toutes leurs dépenses.
Au-delà de cela, il y aura une inflation généralisée. Les répercussions de l’augmentation du coût de transport vont se faire ressentir dans presque tous les secteurs ; et même les commerçants qui ne sont pas directement impactés par ce changement, vont vouloir profiter de la situation.
La cherté de la vie va encore s’incrémenter de façon ultra-spectaculaire, et pourtant on nous annonce que nous ne sommes pas encore au bout de nos souffrances. Le gouvernement camerounais tente de calmer le jeu ; en annonçant une légère hausse du salaire des fonctionnaires de base, à hauteur d’environ 4 %. Mais est-ce que c’est alors possible de soigner un cancer avec du sparadrap, d’autant plus que la population des fonctionnaires camerounais n’atteint même pas 2 % de notre démographie ?

Rigobert Song, 828 francs le litre !

Et donc le gouvernement camerounais nous a parfaitement roulés avec l’affaire Bopda, et sur la titularisation du gardien mancunien, André Onana.
Pourtant entre-temps hein, ils ont minutieusement procédé à l’augmentation du prix du carburant…

Samuel Eto’o, 840 francs ! On passe le temps à nous parler des errements managériaux de ce grotesque personnage, et pourtant les enjeux de notre société se trouvent diamétralement à l’opposé.
Rigobert Song, 828 francs ! Le manager-sélectionneur des Lions indomptables est une marionnette, et sa situation contractuelle est un divertissement qui vise à nous détourner de nos véritables préoccupations.
L’affaire Hervé Bopda était indiscutablement une affaire très grave, mais cela justifie-t-il alors l’augmentation du prix du carburant ?

Parce que dans les jours qui vont suivre, la vie va devenir encore cent fois plus difficile ! Le prix des denrées nécessaires va drastiquement augmenter, et ce sont les familles les plus pauvres qui en subiront les plus graves conséquences. Les membres du gouvernement ne vont subir aucune incidence, eux qui continuent avec leur train de vie de gabegie, de gaspillage budgétaire et de détournement massif de nos précieux fonds publics.
Mais que voulez-vous, puisque la prochaine fois ils vont nous focaliser sur les affaires d’un certain monsieur Pierre La Paix Ndamè


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