Patrice Nganang n’avait pas le droit de s’attaquer à Paul Biya…
Quel que soit ce qu’un dirigeant ait pu faire ou encore quelle que soit sa durée au pouvoir, Patrice Nganang n’avait pas le droit de s’attaquer personnellement à Paul Biya. Et pire encore, il n’avait pas le droit de déclarer publiquement qu’il était déjà prêt à vouloir l’assassiner.
Le rappel des faits
Dans la soirée du mercredi 6 décembre 2017, Patrice Nganang a été interpellé à l’aéroport de Douala alors qu’il s’apprêtait à retrouver sa famille au Zimbabwe. Et avec ses deux passeports, des agents l’ont conduit à la Direction du SED (Secrétariat d’État à la Défense) et ensuite à la Police Judiciaire de Yaoundé.
Bref, on lui reproche(rait) la tribune qu’il a publiée dans Jeune Afrique et dans laquelle il avait déclaré, je cite, « Seul le changement au sommet de l’État peut régler le conflit anglophone au Cameroun » (sic). Mais ce qui me paraît plus réprimandable, ce sont ses nombreuses publications provocations sur Facebook depuis déjà plusieurs semaines. Comme le 3 décembre 2017 à 19h27, où il s’en est violemment pris à notre chef de l’État en disant que « Si je l’attrape un jour devant moi, lui Paul Biya, je vais lui planter une balle dans la tête ! » (je paraphrase).
Qui est Patrice Nganang ?
Pour ceux qui ne le connaissent pas, parce qu’il n’est ni un footballeur, ni un musicien et ni un « détourneur » de fonds publics, Alain Patrice Nganang est un excellentissime écrivain bagangté qui est né le 17 mars 1970. Je l’avais découvert dans son roman « Temps de chien », mais ensuite j’ai aussi lu « La promesse des fleurs », « Mont plaisant », ses poésies, ses chroniques, ses tribunes, etc.
Alain Patrice Nganang enseigne la littérature aux États-Unis et c’est un esthète. Il a notamment remporté le Grand Prix littéraire d’Afrique noire en 2003 et le Prix littéraire Marguerite Yourcenar en 2001. Mais c’est récemment, en 2007 qu’il s’est vraiment lancé dans l’activisme et dans les revendications socio-politiques, avec pour principal adversaire ennemi un type qui est assis à Etoudi depuis 1982 et qui se fait appeler monsieur Paul Biya !
Le contexte actuel ne s’y prête pas
Même si je suis un grand fanatique de Patrice Nganang depuis bientôt une décennie, je pense que le contexte actuel ne se prête pas aux attaques proférées envers notre président. Parce que non seulement nous avons Boko Haram qui nous perturbe encore là-bas à l’Extrême-Nord, mais il y a aussi la guérilla centrafricaine qui nous mobilise énormément dans la Région de l’Est. Et si en plus de ça il y a la crise « dite » anglophone qui ne fait que se métamorphoser en organisation terroriste, je pense que le moment est très-très mal choisi pour penser à assassiner notre Président de la République (même si c’est en hypothèse).
Parce que quoi qu’on dise hein, la priorité doit toujours revenir à la Sécurité Nationale. La priorité doit être accordée à la Paix. La priorité doit rester de maintenir l’Ordre Public coûte que coûte ! Parce que s’il y a la guerre aujourd’hui dans notre Cameroun, ce sont les gens qui l’ont provoquée qui seront sûrement les premiers à partir se réfugier là-bas à l’étranger…
On ne badine pas avec la mort
Même si tu n’es pas d’accord avec Paul Biya comme moi-même, je le critique souvent assez régulièrement dans mes articles, est-ce que c’est alors une raison pour vouloir lui mettre une balle dans la tête ? Hein, Patrice Nganang ? Est-ce que les idées politiques devraient se combattre en utilisant des armes à feu ? Est-ce que tu voudrais vraiment que nous retournions à l’époque de la barbarie ?
Parce que même si c’est vrai que Paul Biya est déjà déphasé et que sa longévité est vraiment devenue un goulot d’étranglement, on peut encore lui demander calmement de se retirer. On peut encore tranquillement discuter avec lui. On peut encore le battre lors des prochaines élections présidentielles de 2018. Mais quoi qu’il arrive, on n’a pas le droit de déclarer publiquement qu’on est déjà prêt à vouloir assassiner un chef de l’État !
Patrice Nganang n’avait pas le droit de vouloir assassiner Paul Biya…
Donc même si c’était une figure de style ou alors une hypothèse irréalisable comme il l’aurait déclaré à la Police, Patrice Nganang n’avait pas le droit de publier ce genre de chose. Il n’avait même pas le droit de dire qu’il était déjà prêt à vouloir assassiner n’importe quel citoyen camerounais…
Patrice Nganang n’avait pas le droit ! De se moquer des militaires, de réduire les gendarmes à une bouteille de bière et de se ficher de la gueule de nos policiers.
Patrice Nganang n’avait pas le droit de partir au Nord-Ouest et au Sud-Ouest et d’en revenir en nous réclamant le sécessionnisme.
Patrice Nganang n’avait pas le droit de soupçonner la Première Dame de forniquer avec un Congolais, parce que ce sont des choses outrages qui ne se font pas dans un pays qui se veut sérieux.
Car on aura beau être le meilleur écrivain de tous les temps, ça ne nous exonère pas du respect des institutions républicaines. On aura beau devenir un potentiel Prix Nobel comme Pierre La Paix Ndamè, ça ne nous donne pas le droit de demander la division de notre propre pays. On aura beau devenir un lanceur d’alertes, un activiste ou encore un influenceur de renom comme Patrice Nganang l’est devenu sur les réseaux sociaux, ça ne lui donne pas le droit de s’attaquer à la vie d’un individu ici sur notre planète.
Et pire encore s’il s’agit de notre chef de l’État.
Ecclésiaste DEUDJUI, moi je ne veux tuer personne
WhatsApp: (+237) 696.469.637
Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org
Commentaires