29 mai 2017

Aujourd’hui j’ai trente-cinq ans !

Quand je disais ici l’année surpassée que j’avais déjà trente-trois ans, moi-même je pensais que c’était la blague ! Mais samedi dernier pendant mon anniversaire, j’ai constaté que je viens d’avoir complètement trente-cinq ans. Et j’ai compris qu’il faut qu’on apprenne parfois à faire le bilan de notre vie…

 

Ecclésaiste Deudjui et Maman Gisèle à Foumban
En 2013 j’étais à Foumban avec ma grand-mère

 

Je ne suis pas (encore) marié

Pas parce que les femmes me manquent hein, mais parce que je suis certainement un garçon désordonné. Et parce que quand j’étais plus jeune, je m’étais toujours imaginé que le mariage ne servait franchement à rien. Je m’étais imaginé que les femmes sont absolument des diablesses. Je m’étais imaginé que l’amour dure seulement trois ans, mais ensuite j’ai compris qu’on n’a pas seulement besoin d’amour lorsqu’on a envie de passer le restant de sa vie avec une Camerounaise…

Je ne suis pas encore un homme marié. Et si le mariage avait été mon objectif, alors ce serait peut-être moi le problème. Puisque je viens de comprendre que c’est très important de se mettre avec une femme et pourtant je ne me marie toujours pas. Puisque je suis vraiment tombé amoureux de beaucoup-beaucoup de filles, mais que ça n’a jamais duré plus de trois ans. Puisque les femmes que j’ai vraiment voulu épouser n’ont jamais voulu me marier. Puisque j’ai déjà trente-cinq ans, et donc si je ne suis pas encore marié c’est que c’est forcément moi le problème…

 

Je suis déjà en train de vieillir

Pas seulement en âge hein, mais aussi physiquement. Parce que quand tu rencontres tes anciens amis et qu’ils te disent que « Mince alors ! Tu as pris du poids hein », ça craint. Quand tu postes ta photo sur WhatsApp et que l’une de tes nièces te dit que « Tonton, tu as vieilli hein », ça te laisse songeur. Quand tu vois comment ton petit ventre est en train de prendre de l’ampleur, comment ton visage se froisse et se plisse, et comment tu n’arrives même plus à courir, c’est là que tu comprends que tu es vraiment déjà correctement en train de vieillir…

Aujourd’hui j’ai trente-cinq ans, mais je ne le dis pas à tout le monde. Il y a beaucoup de collégiennes qui peuvent me zapper rien que pour ça. Il y a certains concours administratifs que je ne peux même plus faire. Il y a des compétitions sportives où je ne peux même plus m’inscrire (je m’inscris plutôt chez les vétérans). Il y a des émissions à la télévision que je ne peux plus regarder en public. Il y a des coiffures osées que je ne peux plus oser tenter de faire. Il y a des vêtements que je ne peux plus jamais porter. Et si par hasard j’oublie par malheur que je suis déjà en train de vieillir, il y aura toujours un petit garçon dans la rue qui sera forcément en train de m’appeler « Le père ! »

 

photo de famille au lycée de Ndikiniméki
C’est en 1997 que j’ai rencontré Florian Ngimbis et Fabrice Nouanga

 

Qu’est-ce que j’ai fait pour mon pays ?

Jusqu’ici, rien du tout ! Parce que depuis que je suis né, je n’ai jamais voté par exemple. Est-ce que c’est alors bien ? Est-ce que nous allons continuer à rester sur notre canapé et à poster sur Facebook que « Paul Biya doit partir » ? Hein ? Est-ce qu’on change de Président comme si on commandait la Malta Guinness au bar ? Est-ce qu’on va passer notre temps à critiquer le Gouvernement sans jamais leur proposer une alternative ? Est-ce qu’on va continuer avec le népotisme et la gabegie ? Est-ce qu’on va continuer à voler quand c’est nous qui sommes dans le mangement et dans la mangeoire ? Hein ? Parce que c’est bien beau de se demander ce que votre pays a prévu pour vous hein, mais moi j’ai déjà commencé à me demander ce que je prévoirai pour le Cameroun…

 

Qu’est-ce que j’ai fait pour ma famille ?

Jusqu’ici, pas grand-chose ! En dehors de l’amour, bien sûr, puisque j’aime les membres de ma famille plus que n’importe quoi ou bien n’importe qui au monde…

Aujourd’hui j’ai trente-cinq ans, et je viens de souhaiter une bonne fête des mères à ma maman et à ma nourrice. J’attends la fête des pères pour aller embrasser mon papa à Souza. Je suis un fanatique de tous mes neveux, puisque je les ai vu grandir dans mes mains et certains parmi eux sont dorénavant devenus des adultes !

Je n’ai pas encore fait grand-chose pour ma famille, et pourtant certains parents ont déjà commencé à disparaître. Certains sont partis sans atteindre la moitié de mon âge, et d’autres sont déjà devenus très-très-très vieux. Comme ma Maman Gisèle qui est à Foumban, et qui m’a élevé pendant mes premières années. J’ai souvent envie de me poser la question de savoir ce que j’ai déjà réellement fait pour ma grand-mère.

 

Ecclésiaste Deudjui et Limaleba Franck William en tenue de sport
En 1997 je rêvais de devenir un footballeur avec mon ami Nino

 

Je viens d’avoir trente-cinq ans…

Donc l’année surpassée, je disais à Pierre La Paix que j’ai l’âge de Jésus-Christ et moi-même je pensais que c’était une farce. Mais le 27 mai lors de mon anniversaire, j’ai constaté que j’ai compris qu’il faut qu’on apprenne à faire parfois le bilan de notre vie…

 

En 1987 j’avais cinq ans. J’avais un seul petit-frère, je vivais à Nkongsamba, j’étais amoureux d’une petite métisse que je n’ai plus jamais revue et qui s’appelait Armelle.

En 1997 j’ai eu quinze ans. Je venais de passer mon BEPC, je rêvais de devenir un footballeur et c’est là que j’ai rencontré les meilleurs amis de toute ma vie.

En 2007 j’ai eu vingt-cinq ans le 27 mai, et c’est là que je suis tombé amoureux de la ville Douala. J’ai aussi commencé à aimer les Camerounaises et je suis devenu un fanatique de l’écrivain Alain Mabanckou.

 

En 2027 j’aurai quarante-cinq ans, si je suis malheureusement encore vivant. Parce que quand les gens ont commencé à me souhaiter « Joyeux anniversaire » le samedi dernier, j’ai constaté que je suis déjà en train de mourir. Je suis déjà en train de me rapprocher de la tombe. Je suis déjà en train de m’éloigner de la jeunesse. Je n’ai pas vu le temps passer puisque hier j’avais seulement cinq ans, et aujourd’hui j’ai déjà plus de trente-cinq ans. Et c’est là que j’ai compris qu’il faut qu’on apprenne à faire rapidement le bilan de notre existence…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, merci pour tous vos vœux

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org

Partagez

Commentaires

Monique Laure
Répondre

Bon billet. Chacun doit vraiment faire son bilan

Ecclésiaste Deudjui
Répondre

Monica tu as déjà fait le tien ?

Alexandra Tchuileu
Répondre

J'aime beaucoup ton texte parce qu'il est rempli de sincérité. C'est une grande part de toi que tu partages. Et tu nous interpelles tous à faire le bilan de nos vies. Merci pour tant de générosité et j'ai envie de dire "Tu n'as que 35 ans..." . Sois rassuré! Tu restes jeune dans ta vision de la vie...

Ecclésiaste Deudjui
Répondre

Ahahahahahaha je n'ai "que" 35 ans hein

Belizem
Répondre

Tchiee l'histoire d'une vie.

Ecclésiaste Deudjui
Répondre

Cest l'histoire de nous tous mais avec es variations différentes...

Roger
Répondre

Joyeux anniversaire mon frère, même si c'est en retard.

Ecclésiaste Deudjui
Répondre

Mieux vaut tard que jamais...

Eli
Répondre

Touché par les bribes de ta vie partagées dans ce billet. Chacun de nous peut avoir des regrets mais le plus important est de profiter du temps présent. Alors enjoy your life !
Beau billet

Ecclésiaste Deudjui
Répondre

Merci Éli. Le ton est peut-être mélancolique mais je te rassure que j'enjoy la vie en majuscule depuis des années...

Emile Bela
Répondre

Je commence à m'interroger sur mes années aussi... en tout cas, tu utilises bien tes années et surtout nous tes amis sommes heureux de te voir et de bénéficier de ta sympathie.
Dieu te garde longtemps...

Ecclésiaste Deudjui
Répondre

Merci mon Premier ministre

Christian ELONGUE
Répondre

Hum...
Heureusement que j'ai déjà commencé à faire le bilan de ma vie...
Mais je sais que le meilleur reste à venir !
Happy Belated Birthday my dear !

Ecclésiaste Deudjui
Répondre

Il faut toujours faire le bilan de notre vie car nous pouvons disparaitre à tout moment...