11 janvier 2016

J’ai rencontré ma petite amie sur Facebook

Pas celle de maintenant hein, celle d’avant. Parce que depuis un moment, je n’arrive plus à me dégoter une petite amie stable. Chaque fois que je veux draguer une Camerounaise, elle me demande d’abord si j’ai WhatsApp. Et quand je lui dis que mon téléphone n’a pas l’afficheur, elle me pose ensuite la question que « Tu cherches alors quoi derrière moi si tu n’as pas un téléphone Androïd ? Hein ? »

Il faut même que je vous raconte pourquoi je n’aime plus draguer les femmes sur les réseaux sociaux…

 

Statistiques d'utilisation des réseaux sociaux
Statistiques d’utilisation des réseaux sociaux

 

J’AVAIS D’ABORD COMMENCÉ PAR LES « AMIS INVISIBLES »

Attention hein, il ne s’agit pas d’un cercle mystique ! C’est plutôt une correspondance qu’on organisait dans les collèges, et ça permettait aux gars de Cinquième de draguer les filles qui ont même déjà réussi leur Probatoire…

Quand moi j’étais en Troisième à Edéa, j’avais une amie invisible comme ça. On s’écrivait des lettres chaque semaine, et je peux même vous avouer que j’ai failli tomber amoureux d’elle un mercredi ! Mais le vendredi tout a basculé, la bonne dame a osé m’écrire sur un papier qui sentait encore l’odeur des beignets avec le sucre ! Mince ! J’ai tout de suite répliqué, et j’ai écrit ma dernière lettre sur un papier que je venais de piétiner presque 774 fois.

Jusqu’aujourd’hui, je vous jure que la fille-là n’a jamais réussi à me rendre visible…

 

QUAND INTERNET EST ARRIVÉ, JE M’ÉTAIS LANCÉ DANS LA (VRAIE) CORRESPONDANCE

Après les « amis invisibles » qui m’avaient beaucoup déçu (parce que parfois tu venais avec un gros cadeau le jour du dépouillement, et ta correspondante arrivait avec une paire de chaussettes), je m’étais lancé dans les rencontres sur Internet. À l’époque on avait des sites comme Affection.fr, Amitié.net, Amour.com. Mais quand les conversations tournaient au vinaigre, aucun informaticien n’a eu l’idée de créer le site www.séparation.org !

Mais sinon, je m’étais quand même fait de bonnes amies sur Caramail. Hormis une Libanaise qui m’avait menti, parce qu’elle m’avait promis un maillot du PSG que j’attends toujours jusqu’aujourd’hui… Tsuip ! J’avais donc une bonne amie au Sri Lanka, une nymphomane en Suisse, et une psychopathe en France. Et comme elles passaient tout leur temps à me promettre le mariage, on se racontait des mots d’amour. On glosait sur le multiculturalisme et sur la pluri-pluralité raciale (wèèèh), mais elles ne m’ont jamais envoyé même 5 FCFA pour me payer le cybercafé !

Jusqu’aujourd’hui, quelque chose me dit que les femmes avec qui je correspondais étaient des hommes

 

PUIS JE M’ÉTAIS INSCRIT SUR BADOO, SUR IMO, SUR TWITTER, ETC…

Ça c’est les trucs de récemment en 2014. J’ai créé mon profil Badoo, et je baratinais les filles qui cherchent des badauds dans le Littoral. Avec Imo (rien à voir avec l’immobilier), on m’avait dit que c’est pour vérifier si ton épouse est réellement à la réunion ! Sur Twitter, j’ai eu beaucoup de mal parce que je ne peux pas séduire une femme avec seulement 140 caractères… Dis donc !

J’ai aussi découvert que Viber faisait beaucoup vibrer les filles. Que si tu cherches un bon rendez-vous à « deux », il faut te connecter sur Twoo. Et que sur Skype, la plupart des abonnés étaient des skippers (c’est avec ça qu’ils appellent quand ils sont perdus dans l’océan).

Mais on m’a dit que le must du must du must, c’était WhatsApp ! Que sur WhatsApp tu peux discuter avec une inconnue le matin à 8h, et le soir elle se réveille chez toi à 18h30 ! Que parfois tu marches en route avec la tête baissée jusqu’à la voiture veut même te cogner, mais tu préfères-toi rester connecté. Que c’est même à cause de ça que les gens achètent déjà beaucoup les Powerbanks ici dehors…

 

ENFIN, J’AVAIS RENCONTRÉ MA PETITE AMIE SUR FACEBOOK

Ce n’est pas le hasard hein, le destin t’emmène toujours là où il veut t’emmener. C’est pour ça que quand j’avais créé mon compte sur Facebook, j’étais directement tombé amoureux d’une certaine Caroline !

Avant elle j’avais quand même rencontré plusieurs facebookeuses : d’autres qui disaient qu’elles ne se déplacent pas si je n’ai pas l’argent sur moi. D’autres qui utilisaient Photoshop pour nous faire croire qu’elles sont mignonnettes. D’autres qui habitaient loin là-bas à Sangmélima. D’autres qui m’expliquaient que Jésus-Christ va revenir avant 2035. D’autres qui disaient qu’elles étaient étudiantes en 7ème année de pharmacologie… O’okokolo’o !

Avec Carolina, on avait discuté pendant 49 jours avant de se rencontrer physiquement. Puis j’étais tombé sous son charme, et je lui avais dit que je veux qu’elle devienne mon épouse ! Mais il y a eu le jour où elle a rencontré son nouveau petit ami sur Facebook, et ils ont commencé à s’amouracher sur WhatsApp.

Excusez-moi, je n’ai pas trop envie de reparler de cette vieille histoire…

BREF, JE VEUX RENCONTRER MA PETITE AMIE DANS LE MONDE RÉEL

Donc depuis un bon moment, je n’arrive plus à me trouver une petite amie stable. Parce que quand je courtise une Camerounaise, elle me demande toujours que « Tu cherches quoi derrière moi si tu n’as même pas l’afficheur ? Hein ? »

Et je me sens tellement gêné que j’ai parfois envie d’aller chez le réparateur…

 

Dans le monde virtuel, j’ai souvent peur de rencontrer une fille qui n’est pas comme la description qu’elle affiche sur son profil.

Dans l’univers des réseaux sociaux, ta copine peut discuter avec cinquante dragueurs au même moment ! Est-ce que c’est alors une bonne chose ?

Dans le siècle de la dépersonnalisation que nous sommes en train de vivre, les gens préfèrent tes avatars au lieu de rechercher ta vraie personnalité.

 

Les gens aiment le nombre d’amis virtuels que tu possèdes. Les gens aiment voir si tu as changé ta photo de couverture. Les filles veulent savoir si tu es populaire sur Instagram ou sur YouTube. Et quand tu oses tu leur dire que tu n’as pas WhatsApp, comme moi, certaines vont même aller jusqu’à te demander d’effacer leur numéro !

Parce que pour vous dire vrai, c’est exactement comme ça que j’ai perdu ma petite amie que j’avais rencontrée sur Facebook.

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je ne suis pas virtuel

WhatsApp: (+237) 696.469.637

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Commentaires

Moussa Magassa
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bon article Ecclésiaste mais assez marrant comme d’habitude lollll

A.B. Ladji Coulibaly
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Je savoure...Je savoure, je savoure...

Fleming ledjiock
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Très édifiant le blog