Portrait-robot de la panthère camerounaise

Article : Portrait-robot de la panthère camerounaise
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24 septembre 2014

Portrait-robot de la panthère camerounaise

Massa ! Pendant la Coupe du Monde, j’entendais seulement les lions, les lions, les lions. Il y avait Samuel Eto’o qui était en train de devenir écrivain petit-à-petit ; Il y avait Roger Milla qui va bientôt créer sa part de parti politique, un nouveau SDF (Social Democratic Football) ; il y avait Volker Finke qui ressemblait de plus en plus à un alien mutant, surtout lorsque la pluie le mouillait…

Dans nos forêts camerounaises, il n’y a pas que nos lions (des lionceaux à vrai dire), dis-donc : il y a aussi nos panthères. A la différence que ces panthères, elles, on les rencontre surtout dans les grandes villes et non dans les stades.

Schématisons : la panthère camerounaise, c’est une fille qui ne t’aime pas mais qui te fait accroire que si. Mais la définition ne s’arrête pas là, parce que sinon ce serait trop facile. Essayons donc de catégoriser :

  • La jeune panthère : c’est une fille adolescente, 18 ans maximum, élève ou pas, qui voit ses grandes sœurs aller dans les boîtes de nuit et rentrer avec des chawarmas, et qui envie tout ça. Elle est prête à montrer ses dents avec tous les jeunes yorobos qui lui font la cour devant le beigneitariat ou la cafétéria, pourvu que ceux-ci lui offrent un repas ou bien le ticket d’entrée à la kermesse d’un collège populaire.
  •  La panthère school : ce n’est pas vraiment une panthère à la base. C’est une fille qui fait première ou terminale, ou alors qui débute à l’université. Ses anciennes relations d’amour lui ont forgé l’idée que l’amour n’existe même pas, mais que les hommes peuvent les aider à atteindre certains objectifs. La panthère school sait donc comment sourire avec un mougou, comment obtenir un stage grâce à lui, comment bien gérer ses fins de mois, comment utiliser ce dernier pour les cours de répétition des matières difficiles. Elle ne déteste pas le gars, mais elle ne l’aime pas.
  • La panthère du kwatt : celle-là, la dernière fois qu’on la vue en tenue de classe c’était… enfin, on ne l’a jamais vue en tenue de classe. Elle est toujours au quartier, elle traînaille, elle a déjà deux ou trois enfants sous les bras (avec des pères différents, bien sûr !), et elle boit la bière comme pas possible. On l’aime bien au quartier parce qu’elle libère. Tout le monde est déjà passé sur elle, et tout le monde peut y repasser s’il veut, pourvu qu’il ait deux bières et un poisson braisé à lui offrir. C’est le type de panthère le plus capable d’aimer, bizarrement, parce que même si elle a quarante petits amis, au fond d’elle elle espère toujours qu’un homme viendra l’aimer comme dans les séries brésiliennes, sans faire comme les autres qui ont semé les enfants et qui ont disparu dans la nature…
  • La panthère waka : pas la peine de s’y attarder, il s’agit de la prostituée qui fait le poteau. Tu l’appelles à n’importe quelle heure, même à 2h du matin, elle te dit qu’elle arrive. Pourvu seulement que tu aies son argent de transport.
  • La panthère boit-le-vin : elle c’est une fille de tout âge qui a déjà son gars qu’elle aime vraiment (mais qui ne l’aime pas). Alors quand tu l’invite elle est toujours là, elle boit le vin jusqu’à-jusqu’à, mais si tu crois que tu vas soulever sa jupe un jour, hum, comment te dire ça… tu rêves !
  • La madame panthère : ici c’est une femme qui bosse, qui fait ses affaires, qui touche quatre fois ce que tu gagnes, mais elle joue toujours à la pauvrette quand elle est avec toi. Elle profite de ta présence pour réaliser ses fantasmes. « Béé, on ne part pas au cheval blanc aujourd’hui ? », « Béé, tu avais dit qu’on partait à Kribi quand ? », « Béé, le maguida du carrefour-là, il fait toujours son bon poulet-braisé là ? » Pfff ! C’est une femme, une dame, qui est parfois mariée, et qui a ses enfants qu’elle encadre sagement. Elle ne t’aime pas, elle ne boit pas beaucoup. En fait, tu es utile pour elle parce que grâce à toi son argent des loisirs ne part pas dans les loisirs…
  • La panthère de la maison : il s’agit de ta propre femme ou de ta propre titulaire. Wèèè, ne me regarde pas comme ça. Tu ne savais pas que toutes les femmes sont des panthères, même tes propre sœurs ? Donc la femme de la maison ne t’aime pas comme tu penses, désillusionnes-toi. Si elle devait choisir, elle prendrait David Beckham ou bien Zlatan Ibrahimovic. Mais puisque c’est toi qui paye ses factures… Elle s’efforce de t’aimer, elle essaie tous les jours. Tu lui offres quand même un toit, elle en est consciente. Elle te trompe tous les jours dans son cerveau, mais elle ne couche quand même pas avec n’importe qui. Elle est contente que tu lui aies offert un grand mariage, et surtout que grâce à toi on l’appelle « madame tel ». Mais tente alors de perdre ton boulot tu vas confirmer le code !
  • La lionpantigresse : ça c’est le terminator, c’est le hélélé. La lionpantigresse est une lionne + une panthère + une tigresse. Elle te boit le vin jusqu’à-jusqu’à, et elle ne boit que ce qui coûte cher : c’est les Heineken que tu veux voir, c’est les 16-64, c’est les Carlsberg ? Avec son propre argent elle n’achète que l’eau en sachet SAWAWA, mais quand c’est toi qui offre elle demande les cuvettes de canettes… La lionpantigresse est toujours sûre d’elle. Elle porte les greffes brésiliennes. Elle n’a pas de sentiment. Si tu n’as pas d’argent tu dégage. Elle est jolie, elle est sexy, elle est fashion. elle fait la manucure et la pédicure et le gommage. Ce n’est pas étonnant, ce n’est pas elle qui paye. Il y a des hommes d’affaires qui lui donnent l’argent rien que pour se faire belle. Elle se maquille à chaque seconde. Elle fait l’amour de temps en temps, mais pas trop. Sauf si tu mets un gros paquet d’argent sur la table. Si la lionpantigresse rit à une de tes blagues, estimes-toi très heureux ; car tu pourras peut-être devenir… son ami.

Ecclésiaste DEUDJUI

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Commentaires

Michel Hanz
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J'ai bien aimé ton article sur les panthères !!
Dis moi se que t'en pense du miens :)
Robotizok

Samuel
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Très réaliste!